Alban Berg

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Alban Berg
Nom Alban Maria Johannes Berg
Naissance 9 février 1885
Vienne, Autriche
Pays d’origine Autriche Autriche
Décès 24 décembre 1935
Vienne, Autriche
Profession(s) Compositeur
Genre(s) Musique classique

Alban Maria Johannes Berg, né et mort à Vienne en Autriche (9 février 1885 - 24 décembre 1935), est un compositeur autrichien.

Sommaire

[modifier] Biographie

Comme Webern, il est l'élève d'Arnold Schönberg. Sous l'influence de ce dernier, il abandonne les fonctions tonales classiques en 1909 et adopte la technique des douze sons (dodécaphonisme) en 1926. Berg a vécu l'essentiel de sa vie à Vienne où, grâce à son indépendance financière, il a consacré sa vie à la musique.

Il a fondé, avec Arnold Schönberg et Anton Webern, la Seconde école de Vienne.

[modifier] Œuvres

Jeune, Alban Berg avait déjà composé, en autodidacte, pas loin de quatre-vingts lieder et quelques œuvres pour piano à quatre mains sous l'influence du romantisme germanique. Il avait alors parmi ses idoles Gustav Mahler et Richard Wagner.

Lorsqu'en 1904, âgé de 19 ans, il devint élève d'Arnold Schoenberg, il semblait qu'il ne parvenait pas a exprimer son talent autrement que par la voix. Mais sous l'enseignement de ce maître révolutionnaire de la musique moderne, Berg fut transformé. Cette période charnière de sa vie débuta par les Sieben frühe Lieder[1] La Sonate opus 1 (1908), pour piano, devenait presque atonale mais c'est en 1910, avec son troisième opus, le premier quatuor à cordes, qu'il se sépare du piano et de la voix et adopte déjà un atonalisme franc.

C'est avec l'opéra que l'œuvre de Berg atteint son apogée, et en particulier Wozzeck, achevé en 1922 et créé en 1925. Le sujet de cet opéra, qu'il tire de la pièce de Georg Büchner, est très marqué par la psychologie et développe un aspect social assez typique de l'expressionisme. Il y mélange tradition, avec parfois l'utilisation de la musique tonale et des influences romantiques, et modernisme, avec l'atonalité et de nombreuses techniques développées par Schoenberg tel que le sprechgesang et même l'utilisation d'une série, sans être encore vraiment développée au sens dodécaphonique.

C'est avec l'œuvre qui suit, le Kammerkonzert (Concerto de chambre), achevée en 1925, qu'il débute sa période dodécaphonique qui durera jusqu'à la fin. Il composera alors des œuvres marquantes telles que la Suite Lyrique (pour quatuor à cordes, 1926), et le Concerto « à la mémoire d'un Ange », pour violon et orchestre, en 1935. Dans ce dernier, il réintroduit des accords tonals au sein du langage dodécaphonique, ce qui lui permettra de renouer avec le passé en citant un Choral de Jean-Sebastien Bach, Es ist Genug (cantate BWV 60), et une chanson populaire. Sa dernière œuvre, partiellement inachevée, fut le premier opéra dodécaphonique de l'histoire de la musique : Lulu qui ne sera achevé qu'en 1979 par Friedrich Cerha. On y retrouve, comme dans son précédent opéra, des préoccupations psychologiques et sociales importantes.

Alban Berg meurt en 1935 d'une septicémie.

[modifier] Liste chronologique

Les quatre-vingts lieder composés avant qu'il ne suive les leçons de Schoenberg ainsi que les transcriptions de ses œuvres ou de celle d'autres compositeurs sont exclus de cette liste. Cependant, celle-ci demeure exhaustive dans ce cadre.

Les dates indiquées sont celles de l'écriture et non de la création.

[modifier] Liste chronologique des transcriptions

  • 1921 - Wein, Weib und Gesang, op 333 (Aimer, boire et manger) de Johann Strauss transcrit par Alban Berg, pour quatuor à cordes et piano
  • 1928 - Trois pièce de la Suite lyrique, pour orchestre à cordes
  • 1928 - Sieben frühe Lieder, transcrit pour mezzo soprano et orchestre
  • 1934 - Lulu Suite, fragments symphoniques de l'opéra Lulu, pour soprano et orchestre
  • 1935 - Adagio du kammerkonzert transcrit pour violon clarinette et piano

On sait que Berg a corrigé l'orchestration qu'Ernst Křenek a faite de la Symphonie n° 10 de Gustav Mahler, qu'il n'avait pu lui même achever.

[modifier] Bibliographie

  • T. W. Adorno, Alban Berg, le maître de la transition infime, Gallimard, 1989.
  • Pierre Jean Jouve et Michel Fano, Wozzeck d'Alban Berg, Plon, 1953; 10/18, 1964; Christian Bourgois, 1999.
  • Daniel Banda, L'Attente vaine, Wozzeck et Lulu, Actes Sud, 1992.

[modifier] Anecdotes

  • dans le film allemand Pingpong (2006) de Matthias Luthardt, une sonate de Berg est au cœur d'une relation mère-fils difficile. La mère, ex-pianiste, harcèle son fils dans la perspective d'une audition où son fils doit jouer ce morceau.

[modifier] Notes

  1. On trouve souvent le nom anglais de Seven early songs, signifiant Sept lieders de jeunesse composés entre 1905 et 1908 dans lequel il s'était imprégné des techniques nouvelles initiées par son maître.
  2. On constate qu'après Wozzeck, Berg ne numérota plus ses opus, cependant on pourrait considérer qu'il y en a douze si on exclut les transcriptions.

[modifier] Liens externes

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