Screamin' Jay Hawkins

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Screamin' Jay Hawkins au Festival National de Blues du Creusot en 1995.
Screamin' Jay Hawkins au Festival National de Blues du Creusot en 1995.

Screamin' Jay Hawkins, de son vrai nom Jalacy Hawkins, est un auteur-compositeur et interprète américain de rhythm and blues né le 18 juillet 1929 à Cleveland dans l'Ohio, aux États-Unis et mort le 12 février 2000 à Neuilly-sur-Seine en France d'une rupture d'anévrisme.

Sommaire

[modifier] Biographie

Elevé alternativement par sa mère et par des indiens Blackfoot, il quitte le lycée en 1945 pour être chanteur fantaisiste pour l'armée de l'air dans les boîtes pour soldats en Allemagne, au Japon et en Corée. Il pratique également la boxe un moment. En 1951, il est engagé comme pianiste puis comme chanteur (et accessoirement comme chauffeur) pour le guitariste jazz Tiny Grimes. Il grave le titre inédit Screamin' Blues, puis il accompagne Johnny Sparrow & his Sparrows, sort en 1954 les deux disques Baptize Me In Wine et I Found My Way To Wine, et part en tournée avec Fats Domino. Durant les années 1955-56, il enregistrera Wamee (qui plus tard sera connue sous le nom de She Put The Wame On Me).

En 1956, il grave son premier succès : I Put A Spell On You. Mais le disque est censuré par les radios. La particularité d'Hawkins était de reprendre des standards dans un style bien à lui qui consistait à introduire des bruits corporels comme éléments à part entière de la musique au même titre que la voix, la guitare ou la batterie, exemple : le drôlatique Constipation blues. A cette même époque, il invente pour la scène un personnage de monstre loufoque qui sort d'un cercueil, joue avec des cranes, porte une cape de vampire, etc. Ce rôle le suivra toute sa vie et fera hélas oublier ses talents de chanteur et de pianiste.

Il enregistre en 1957 un album pour Epic, At Home With Screamin' Jay Hawkins, où il chante I Love Paris de Cole Porter. Mais, du fait de la censure, ses disques comme Frenzy ou Alligator Wine se vendent peu. Sa prestation dans le film Mister Rock'n' Roll d'Alan Freed en 1957 est coupée au montage. En 1960, il décide d'abandonner et se retire à Honolulu pendant dix ans.

Mais s'il est incompris dans son pays, Hawkins est une légende à l'étranger. I Put A Spell On You connait le succès grâce aux reprises de Nina Simone (1965), Alan Price Set (1966) et Creedence Clearwater Revival. Constipation blues est un tube au Japon en 1968. Il s'installe alors en France dans les années 1980. C'est le début de la réhabilitation de cet interprète.

En 1984, le groupe américain garage et psychédélique des Fuzztones l'accompagne sur un surprenant maxi 4 titres. Il joue dans le film Mystery Train de Jim Jarmusch et fait une apparition dans Peut-être de Cédric Klapisch. Les Stones lui demandent de faire leur première partie au Madison Square Garden. Et sa reprise de Heart Attack And Wine de Tom Waits se vend bien grâce à son utilisation dans une pub pour des jeans.

À la suite d'une opération des intestins, Hawkins fait une rupture d'anévrisme de laquelle il décède .

[modifier] I Put a Spell on You

Il s'agit de son plus grand succès, I Put a Spell on You (1956). Cette chanson qui devait être une ballade bien propre devient un hymne à la folie et au désespoir. Screamin' Jay se met à crier, à faire des bruits avec sa bouche. Malgré son côté vulgaire, cette chanson obtient un immense succès. Elle a la particularité de s'être vendue à plus d'un million d'exemplaires sans entrer dans les hit-parades. Elle fut sélectionnée parmi les cinq cents chansons qui ont changé le rock and roll[1].

Devenu un grand classique, cette chanson a été immortalisée par les Creedence Clearwater Revival en 1968, dans une version très lascive. Nina Simone, Alan Price, The Animals, les Them de Van Morrison, Arthur Brown, Bryan Ferry, Buddy Guy avec Carlos Santana, Leon Russell, Joe Cocker, Nick Cave, Marilyn Manson (dans l'album Smells like children) et Dionysos (dans le concert électrique Whatever the weather) ont également enregistré leurs propres versions.

[modifier] Discographie

[modifier] Les Singles

  • 1956 I Put a Spell On You/Little Demon [OKeh 7072]
  • 1957 You Made Me Love You/Darling, Please Forgive Me [OKeh 7084]
  • 1957 Frenzy/Person to Person [OKeh 7087]
  • 1958 Alligator Wine/There's Something Wrong With You [OKeh 7101]
  • 1958 Armpit #6/The Past [Red Top 126]
  • 1962 I Hear Voices/Just Don't Care [Enrica 1010]
  • 1962 Ashes/Nitty Gritty - w/ Shoutin' Pat (Newborn) [Chancellor 1117]
  • 1966 Poor Folks / Your Kind of Love [Providence 411]
  • 1970 Do You Really Love Me/Constipation Blues [Philips 40645]
  • 1973 Monkberry Moon Delight/Sweet Ginny [Queen Bee 1313]

[modifier] Les principaux albums

  • 1958 At Home with Screamin' Jay Hawkins (Okeh/Epic)
  • 1965 The Night and Day of Screamin' Jay Hawkins (Planet)
  • 1969 What That Is! (Philips)
  • 1970 Because Is in Your Mind (Armpitrubber) (Philips)
  • 1972 Portrait of a Man and His Woman (Hotline)
  • 1977 I Put a Spell on You (Versatile--enregistrements de 1966-76)
  • 1979 Lawdy Miss Clawdy (Koala)
  • 1979 Screamin' the Blues (Red Lightnin')
  • 1983 Real Life (Zeta)
  • 1984 Screamin' Jay Hawkins and The Fuzztones Live (Midnight Records) - live
  • 1988 At Home with Jay in The Wee Wee Hours (Midnight Records) - live
  • 1988 Live & Crazy (Blue Phoenix) - live
  • 1990 The Art of Screamin' Jay Hawkins (Spivey)
  • 1991 Black Music For White People (Bizarre/Straight Records/Planet Records)
  • 1991 I Shake My Stick at You (Aim)
  • 1993 Stone Crazy (Bizarre/Straight/Planet)
  • 1994 Somethin' Funny Goin' On (Bizarre/Straight/Planet)
  • 1993 Rated X (Sting S) - live
  • 1998 At Last (Last Call)
  • 1998 Live (Loudsprecher/Indigo) - live
  • 1999 Live at the Olympia, Paris (Last Call) - comprend une nouvelle chanson enregistrée en studio
  • 2004 Live (Fremeaux & Associés) - comprend deux nouvelles chansons enregistrées en studio

[modifier] Films

[modifier] Documentaire sur Screamin' Jay Hawkins

  • Screamin' Jay Hawkins: I Put a Spell On Me (Nicholas Triandafyllidis, 2001)

[modifier] Comme acteur

  • Mystery Train (Jim Jarmusch, 1989)
  • Perdita Durango, connut aussi sous le nom de Dance with the Devil (Álex de la Iglesia, 1997)
  • Peut-être (de Cédric Klapish, 1999) Apparition en milieu de film en temps que chanteur du groupe qui interprète deep in love, ainsi qu'à la fin du film, lors du défilement du générique dans une petite fenêtre où on le voit interpréter maybe

[modifier] Anecdotes

Il semblerait que Hawkins ait plus de 57 enfants[2]. Après sa mort, on dénombre plus de 75 enfants[3].

[modifier] Notes et références

  1. The Rock and Roll Hall of Fame's 500 Songs that Shaped Rock and Roll.
  2. Agence Reuters.
  3. NPR article.

[modifier] Liens externes