Mendele Moich Sforim

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Mendele agé
Mendele agé

Mendele Moïkher Sforim (yiddish: מענדעלע מוכר ספֿרים "Mendele le vendeur ambulant de livres", en hébreu, Mendele Mokher Sefarim) est le pseudonyme de Cholem Yakov Abramovich, un auteur Juif et un des fondateurs de la littérature moderne en yiddish et en hébreu. Il est né le 2 janvier 1836 et est décédé le 8 décembre 1917.

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Mendele est né dans une famille pauvre de Kopyl près de Minsk alors en Russie (actuellement capitale de la Biélorussie) et a perdu son père, Chaim Moyshe Broyde, peu de temps après sa Bar Mitsva. Il étudie dans une yechiva à Slutsk et à Vilnius jusqu'à l'age de 17 ans; durant cette période, il est interne de jour avec le système du Teg-Essen (mangeant chaque jour dans une maison différente), dévorant les restes, et souvent affamé.

Après, Mendele voyage énormément en Biélorussie, en Ukraine et en Lituanie en compagnie d'un mendiant grossier du nom de Avreml Khromoy (du russe: "Avreml le boiteux"; Avreml deviendra par la suite une source d'inspiration pour le personnage principal de Fishke der Krumer, Fishke le boiteux).

In 1854, Mendele s'installe à Kamianets-Podilskyi, où il fait connaissance de l'écrivain et poète Avrom Ber Gotlober, qui l'aide à apprendre la culture profane, la philosophie, la littérature, l'histoire, le russe et d'autres langues.

Mendele Moich Sforim - d'après la Jewish Encyclopedia
Mendele Moich Sforim - d'après la Jewish Encyclopedia

[modifier] Premières oeuvres

Le premier article de Mendele, "Lettre sur l'éducation", apparaît en 1857 dans le premier journal en hébreu, Hamagid; son mentor, Gotlober avait soumis l'article de Mendele au journal sans en avertir au préalable Mendele. A Berditchev en Ukraine, où il vit de 1858 à 1869, il commence à publier des romans aussi bien en hébreu qu'en yiddish. Ayant offensé les autorités locales avec sa satire, il quitte Berdichev pour enseigner comme rabbin à l'école rabbinique de Jytomyr, subventionnée par le gouvernement et relativement libérale du point de vue théologique. Il reste dans cette ville de 1869 à 1881, puis s'établit à Odessa ou il devient responsable d'un école traditionnelle (Talmud Torah). Il vivra à Odessa de 1881 jusqu'à sa mort en 1917.

[modifier] Grand-père de la littérature yiddish

Mendele écrit initialement en hébreu, inventant de nombreux mots dans cette langue, mais par la suite il passe au yiddish afin d'augmenter son audience. Comme Cholem Aleichem, il utilise un pseudonyme, pensant que l'utilisation de la langue vernaculaire des ghettos, le yiddish, n'est pas adaptée au travail littéraire sérieux; une idée qu'il fera beaucoup pour dissiper. Ses écrits portent fortement la marque de la Haskala. Il est considéré par beaucoup comme le "grand-père de la littérature yiddish"; son style aussi bien en hébreu qu'en yiddish a grandement influencé plusieurs générations d'écrivains.

Bien que l'histoire du journalisme en yiddish soit un peu plus ancienne que celle en hébreu, le Kol Mevasser, qu'il supporte depuis le début et où il publie sa première histoire en yiddish, "Dos Kleine Menshele" ("Le petit homme") en 1863, est généralement considéré comme le premier journal stable et le plus important en yiddish.

[modifier] Idéologie et dernières œuvres

Sol Liptzin écrit que dans ses premiers récits en yiddish, Mendele "voulait être utile à son peuple plutôt que gagner des lauriers littéraires". [Liptzin, 1972, 42]

Le récit "Le petit homme" et la pièce dramatique Die Takse ("La taxe") de 1869, condamnent tous les deux la corruption concernant les taxes religieuses (et plus spécifiquement la taxe sur la viande cachère) qui sont détournées au bénéfice des dirigeants de la communauté plutôt que d'être distibuées aux pauvres. Cette tendance satirique continue dans Die Klatshe (Le canasson, 1873) qui raconte l'histoire d'un prince, que l'on peut identifier au peuple juif, qui ensorcelé et transformé en bête de somme, garde sa supériorité morale malgré ses souffrances.

Ses œuvres ultérieures deviennent plus humaines et moins satiriques: tout d'abord avec Fishke (écrit en 1868-1888) puis par la suite avec l'œuvre non terminée Masoes Beniamin Hashlishi (Les pérégrinations de Benjamin III, 1878), une sorte de Don Quichotte juif.

Comme avec Fishke, Mendele travaille et retravaille pendant plusieurs décades à son long roman Dos Vinshfingeril (L'anneau du désir, 1889); au moins deux versions précèdent la version finale. C'est l'histoire d'un maskil, c'est-à-dire d'un adepte de la Haskalah, comme Mendele lui-même, qui s'enfuit d'une pauvre ville, survit misérablement pour obtenir une éducation laïque, mais dont les rêves de fraternité universelle vont se transformer, en raison des pogroms de 1880, en rêve de nationalisme juif.

Sa dernière œuvre majeure est son autobiographie, Shlome Reb Chaims, terminée peu de temps avant sa mort.

[modifier] Livres en français

  • Les Voyages de Benjamin III : Editeur: Circé (19 juin 1998); Collection: Circe Poche; ISBN-10: 2842420497; ISBN-13: 978-2842420499
  • Fishke le Boiteux: Éditeur: Le Cerf (3 avril 1996); ISBN: 9782204053099

[modifier] Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mendele Mocher Sforim ».
  • (en): Jewish Encyclopedia: Abramowitsch, Solomon (Shalom) Jacob
  • (en): Liptzin, Sol, Une histoire de la littérature yiddish, Jonathan David Publishers, Middle Village, NY, 1972, ISBN 0-8246-0124-6, spécialement 40-45.

[modifier] Liens externes

  • (en): Mendele, un bulletin principalement en anglais concernant la langue et la culture yiddish.