Médaille militaire

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Médaille militaire

Décerné(e) par France France
Type Médaille à catégorie unique en port de poitrine
Éligibilité Militaires ou assimilés non-officiers
Décerné(e) pour Services militaires exceptionnels ou à l'ancienneté après 25 ans de service
Statut Toujours décernée
Statistiques
Création 22 janvier 1852
Classement
Médaille supérieure Ordre de la Libération
Médaille inférieure Ordre national du mérite

La Médaille militaire est une décoration française, instituée le 22 janvier 1852 par Louis-Napoléon Bonaparte pour récompenser les militaires ou assimilés, non-officiers.

Sommaire

[modifier] Présentation

Médaille des braves, ou bijou de la nation, tels sont les termes employés pour la décrire...

L'une des décorations les plus prestigieuses au monde, mais aussi des plus originales puisqu'elle récompense à la fois les soldats, gradés et sous-officiers et, à titre exceptionnel, les généraux ayant commandé en chef devant l'ennemi.

La médaille militaire a été, depuis sa création, la récompense d'innombrables sacrifices et des campagnes du Second Empire à nos jours elle a réuni sous sa devise : « Valeur et Discipline », les soldats les plus anonymes aux héros les plus populaires tels Guynemer ou Jean Moulin. Elle compte parmi ses récipiendaires les plus grands chefs militaires français (les maréchaux Joffre, Foch, Leclerc, Juin, etc.) et alliés (les généraux Pershing, Montgomery...) ; à titre très exceptionnel quelques civils comme le Président Roosevelt (à titre posthume) et Sir Winston Churchill.

[modifier] Historique

Par un coup d'état, dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851, Louis-Napoléon, Président de la IIe République, ouvre la voie à une restauration de l'Empire : l'Assemblée Nationale et le Conseil d'État sont dissous, le suffrage universel est rétabli et un plébiscite est annoncé. Les 21 et 22 décembre, le pays apporte son soutien au Prince-Président. Le 14 janvier 1852, il promulgue une nouvelle constitution, lui donnant l'ensemble des pouvoirs pour une durée de dix ans. Huit jours après, par décret daté du 22 janvier, il institue la Médaille Militaire. C'est dire l'importance qu'il donne à cette décoration. C'est sa propre effigie avec son prénom « Louis-Napoléon » qu'il utilise sur l'avers de la médaille qu'il a créée et décrite dans un décret du 29 février. Elle est de plus surmontée de l'aigle impérial, tenant deux éclairs de foudre dans ses serres. L'annonce du retour de l'Empire des Bonaparte est évident. Cette décoration venait en substitution de l'Ordre de la Couronne de fer d'Italie, institué par son oncle Napoléon Ier. La Médaille militaire reprend, conformément à la tradition française, les couleurs du ruban et la dominante argent de la décoration qu'elle remplace.

En créant la Médaille militaire, le Prince Président Louis-Napoléon Bonaparte entendait récompenser les mérites des meilleurs soldats et sous-officiers.
Le 22 mars 1852, face au carrousel du Louvre, il s'adresse ainsi aux 48 premiers récipiendaires : « Soldats, combien de fois ai-je regretté de voir des soldats et des sous-officiers rentrer dans leurs foyers sans récompense, quoique par la durée de leurs services, par des blessures, par des actions dignes d’éloges, ils eussent mérité un témoignage de satisfaction de la patrie ! » « C'est pour le leur accorder que j'ai institué cette médaille (...). Elle assurera 100 francs de rente viagère ; c'est peu, certainement ; mais ce qui est beaucoup, c'est le ruban que vous porterez sur la poitrine et qui dira à vos camarades, à vos familles, à vos concitoyens que celui qui la porte est un brave (...)  »

Elle est administrée par la chancellerie de la Légion d'honneur. Elle ne peut être concédée que pour des services militaires exceptionnels et un minimum de huit ans de campagne. L'attribution de la M.M. comportait à sa création, une rente annuelle insaisissable de cent francs-or, qui assurait au récipiendaire le pain et le tabac à vie. Cette rente est en 2006 d'un montant annuel de 4,57€.

[modifier] Caractéristique et administration

La médaille est une couronne de laurier d'argent qui entoure un médaillon d'or où figure l'effigie de la République, entourée d'un cercle d'émail bleu où sont inscrits les mots : République française. Au revers, la médaille porte au centre du médaillon d'or, entouré d'un cercle bleu, la devise : Valeur et Discipline. Les feuilles et boutons de laurier sont liés de deux rubans entrecroisés en haut et en bas. Son port et sa disposition règlementaire, la placent immédiatement après la Croix de la Libération (en troisième position par rapport à la Légion d'honneur). Il reste loisible de la porter avant tout autre ordre ou distinctions. L'insigne est suspendu à un ruban jaune bordé de vert des deux côtés.

[modifier] Une médaille dépourvue de grade

Le maréchal Canrobert décorant un caporal-chef l'illustre sobrement, quand il lui dit : « Et maintenant tu es autant que moi, nous sommes égaux ». Dépourvue de grades, elle est la seule manifestation honorifique qui mette sur un pied d'égalité ceux auxquels elle est attribuée, du plus humble au plus prestigieux .

[modifier] Palais de Salm

Le palais de Salm à Paris abrite la grande chancellerie de la Légion d’honneur, qui administre les plus hautes décorations nationales : la Légion d’honneur (depuis 1802) ; la Médaille Militaire (depuis 1852) ; l’ordre national du Mérite (depuis 1963). Le Palais de Salm ayant été incendié sous la Commune en 1871, beaucoup d'archives ont été détruites. Il fut reconstruit grâce à une souscription lancée parmi les légionnaires et les médaillés militaires.

[modifier] Maisons d'éducation de la Légion d'honneur

Depuis 2005 (Décret nº 2005-301 du 31/03/2005 art. 1 - J.O. du 01/04/2005), les maisons d'éducation de la Légion d'honneur peuvent également accueillir en leur sein les filles, petites-filles et arrières-petites-filles de médaillés militaires

[modifier] La fourragère de la Médaille Militaire

Il s'agit d'un cordon tressé à la couleur (jaune et verte) de la Médaille Militaire. Le port de cette fourragère n'est pas le privilège des régiments et unités décorées de la Médaille Militaire. Il est réservé aux régiments et unités formant corps qui ont été cités 4 ou 5 fois à l'ordre de l'Armée. Le port de deux fourragères de la Légion d'Honneur et de la Médaille Militaire est réservée aux régiments et unité qui ont été cités 12 à 14 fois à l'ordre de l'Armée...

[modifier] Camerone

1863 : Mexique, Camerone

Une compagnie de la Légion étrangère de soixante hommes résista près d'une journée à trois mille Mexicains, en mit près de cinq cents hors de combat, permettant à un convoi d'or et de munitions d'atteindre sans encombre sa destination. Seul trois combattants survécurent qui furent les premiers médaillés militaires de la campagne du Mexique. Chaque année, l'anniversaire de ce fait d'armes est célébré avec un faste particulier dans toutes les unités de la Légion étrangère.

[modifier] Femmes décorées

Les deux premières femmes à avoir obtenu la médaille militaire, le 17 juin 1859, furent : Madame Rossini, née Barbe Jeanne Marie, cantinière aux zouaves de la Garde et Madame Trimoreau, née Dagobert Madeleine, cantinière au 2e Zouaves.

[modifier] Unités décorées

[modifier] Armée de Terre

fourragère aux couleurs de la médaille militaire
fourragère aux couleurs de la médaille militaire

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Liste des unités dont le drapeau ou l'étendard a été décoré de la Médaille Militaire :

Par le décret du 24 février 1918 :

  • les bataillons de chasseurs à pied.

Le 15 Juillet 1918

le 20 août 1918

Le 3 septembre 1918

le 10 septembre 1918

le 11 septembre 1918

Le 15 octobre 1918

Le 4 novembre 1918

Le 17 novembre 1918

Le 13 novembre 1918

Le 23 novembre 1918

le 27 novembre 1918

le 29 novembre 1918

Le 10 Décembre 1918

le 19 décembre 1918

le 21 mars 1919

le 3 janvier 1919

le 9 février 1919

le 17 février 1919

Par le décret du 5 juillet 1919 :

Par le décret du 26 août 1919 :

Par le décret du 25 Décembre 1919 :

Par le décret du 14 décembre 1983 :

[modifier] école des sous-officiers

  • A l'occasion du 150e anniversaire de la Médaille Militaire, par décret du 25 janvier 2002 à quatre écoles de sous-officiers, en reconnaissance des sacrifices qu'ils(les sous-officiers) ont consentis :
  • l'École de Gendarmerie de Chaumont ;
  • l'École nationale des sous-officiers d'active de Saint-Maixent-l'École ;
  • le Centre d'Instruction Naval ( C.I.N. ) de Saint-Mandrier ;
  • l'École de Formation des Sous-officiers de l'Armée de l'Air de Rochefort.

[modifier] Récipiendaires à titre exceptionnel

[modifier] Officiers généraux

Elle peut aussi être à titre exceptionnel concédée aux Maréchaux de France et aux généraux, grand'croix de la Légion d'honneur, qui ont exercé en temps de guerre un commandement en chef devant l'ennemi ou ont rendu des services exceptionnels à la Défense nationale. Sur les photographies des maréchaux de la Grande Guerre : Joffre, Foch, Lyautey, Pétain…, n'arborent que la seule Médaille militaire.

[modifier] Récipiendaires étrangers

Quelques illustres étrangers ont également été décorés à titre très exceptionnel, parmi lesquels on peut citer :

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

[modifier] Liens internes

Décorations militaires et civiles françaises  v · d · m 
Ordres nationaux et ministériels actuels
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