Albert Ier de Belgique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Albert Ier.
Albert Ier
3e roi des Belges
Albert Ier

Règne

23 décembre 1909 - 17 février 1934

Couronnement {{{couronnement}}}
Sacre {{{sacre}}}
Investiture {{{investiture}}}
Intronisation {{{intronisation}}}
Prestation de serment 23 décembre 1909
Ère {{{ère}}}
Dynastie Maison de Saxe-Cobourg
Titre complet {{{titres}}}
Hymne royal {{{hymne}}}
Hymne impérial {{{hymne_imp}}}
Devise royale {{{devise}}}
Prédécesseur Léopold II
Successeur Léopold III
Héritier {{{héritier}}}
Ministre(s) d'État {{{ministre d'état}}}
Chef(s) de Cabinet François Schollaert
Baron de Broqueville
Gérard Cooreman
Premier(s) ministre(s) Léon Delacroix
Comte Carton de Wiart
Georges Theunis
Aloys van de Vijvere
Vicomte Poullet
Henri Jaspar
Jules Renkin
Baron de Broqueville
Président(s) du Conseil {{{président du conseil}}}
Président(s) du gouvernement {{{président du gouvernement}}}
Ministre(s)-président(s) {{{ministre-président}}}

Biographie
Nom de naissance Albert Leopold Clément Marie Meinrad de Saxe-Cobourg
Naissance 8 avril 1875
Bruxelles, Belgique
Décès 17 février 1934
Marche-les-Dames, Belgique
Maison royale {{{maison royale}}}
Père Philippe, comte de Flandre
Mère Maria Luise von Hohenzollern-Sigmaringen
Consort(s) Elisabeth von Wittelsbach
Conjoint(s) {{{conjoint}}}
Descendance Prince Léopold de Saxe-Cobourg,
duc de Brabant
Prince Charles-Théodore de Saxe-Cobourg, comte de Flandre
Princesse Marie-José de Saxe-Cobourg, reine d'Italie
Maîtresse(s) {{{maîtresse}}}
Favorite(s) {{{favorite}}}
Amant(s) {{{amant}}}
Favori(s) {{{favori}}}
Descendance
illégitime
{{{illégitime}}}
Résidence(s) Palais royal de Bruxelles
Signature {{{signature}}}

Autres fonctions
{{{fonction1}}}
Mandat
{{{début fonction1}}} - {{{fin fonction1}}}
Président {{{président1}}}
Monarque {{{monarque1}}}
Gouverneur général {{{gouverneur1}}}
Prédécesseur {{{prédécesseur1}}}
Successeur {{{successeur1}}}

{{{fonction2}}}
Mandat
{{{début fonction2}}} - {{{fin fonction2}}}
Président {{{président2}}}
Monarque {{{monarque2}}}
Gouverneur général {{{gouverneur2}}}
Prédécesseur {{{prédécesseur2}}}
Successeur {{{successeur2}}}

Rois des Belges

Albert Ier, prince de Belgique, duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg-Gotha, héritier présomptif de la couronne (1891-1909), né à Bruxelles le 8 avril 1875 et mort à Marche-les-Dames le 17 février 1934. Il fut le troisième roi des Belges à partir du 23 décembre 1909, à la mort de son oncle Léopold II.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il était le fils du prince Philippe, comte de Flandre (le frère de Léopold II) et de la princesse Marie de Hohenzollern-Sigmaringen. Le 2 octobre 1900, il épousa Élisabeth, duchesse en Bavière, fille du duc Charles-Théodore en Bavière et de Marie-José de Bragance (maison de Wittelsbach), Princesse de Belgique, Reine des Belges (1909- et par courtoisie jusqu'à sa mort en 1965) dont il eut trois enfants :

  • Léopold, (futur Léopold III) prince de Belgique, duc de Brabant,né en 1901
  • Charles-Théodore, prince de Belgique, comte de Flandre, régent du Royaume de 1944 à 1951, né le 10 octobre 1903 et mort le 1er juin 1983. Il épousa le 14 septembre 1977, Jacqueline Peyrebrune
  • Marie-José, princesse de Belgique, reine d'Italie (1946), née le 4 août 1906 et morte le 27 janvier 2001. Elle épousa Umberto de Savoie (15/09/1904-18/03/1983), prince d'Italie, roi d'Italie. Elle devint alors reine d'Italie durant seulement...un peu plus d'un mois (09/05/1946-13/06/1946) ce qui lui donna le surnom de "Reine de Mai".

N.B.: Après la Première Guerre mondiale (1914-1918), Albert Ier ne fit plus porter les titres duc(hesse) de Saxe et prince(sse) de Saxe-Cobourg-Gotha, qui étaient d'origine allemande (Duché de Saxe), origine de l'envahisseur. Toutefois ces titres sont encore présents sur certains actes officiels (acte de naissance et de décès...)

Statue du roi à cheval, à Paris
Statue du roi à cheval, à Paris

De 1893 à 1909, le prince Albert est sénateur de droit et prononce des discours sur l'amélioration de l'infrastructure navale, ferroviaire et routière du pays. En 1906, il crée l'Œuvre royale de l'Ibis, une école à la côte belge pour les jeunes pêcheurs défavorisés.

Le peuple éprouvait énormément de sympathie envers lui et envers sa reine, qui menaient une vie simple, sans grand apparat. Le 23 décembre 1909, la foule présente à Bruxelles réserva donc un accueil particulièrement chaleureux au nouveau Roi. Albert Ier fut le premier souverain à prêter serment en français et en néerlandais.

En Europe, quand la tension augmenta, les pays commencèrent à conclure des alliances et à fourbir leurs armes. En 1913, le Roi Albert se rendit en Allemagne et en France pour insister sur la neutralité de la Belgique et pour les prévenir que s’ils violaient le territoire belge, la Belgique se défendrait. Il ratifia également la loi sur le service militaire obligatoire. Cette mesure fit passer le contingent de l’armée de 180.000 à 340.000 hommes.

En 1914, la Grande Guerre éclate. Le 2 août, l’Allemagne lance un ultimatum à la Belgique: l’Empereur Guillaume II d'Allemagne, bien que lié à la famille belge, réclame le libre passage de ses troupes, faute de quoi la Belgique serait considérée comme ennemie. Albert refuse, prend le commandement de l'armée. Le 4 août, les Allemands envahissent la Belgique. Après une lutte acharnée à Liège et à Anvers, l’armée belge se retranche derrière l’Yser, le 15 octobre. Elle tiendra quatre années.

Le Roi refuse de suivre le gouvernement à Sainte-Adresse, dans la banlieue du Havre et reste à la tête de l’armée pour la diriger. Il visite régulièrement le front pour encourager ses hommes. Sa bravoure lui permet d'acquérir le surnom de « Roi soldat » ou de « Roi chevalier ».

Léopold III (à gauche) avec son père, Albert Ier
Léopold III (à gauche) avec son père, Albert Ier

Après la Première Guerre mondiale, le roi Albert Ier représente la Belgique aux négociations de paix à Versailles, défendant les intérêts de son pays mais tentant aussi en vain de s'opposer à la politique d'humiliation excessive de l'Allemagne. Il consacre ensuite son énergie à la promotion des grands travaux d'utilité publique pour redresser le pays pillé sous l'occupation. Le plus bel exemple est le canal qui relie les ports de Liège et d'Anvers : il portera son nom. Passionné de sciences, il crée en 1928 le Fonds national de la recherche scientifique (F.N.R.S.). Très attentif aux problèmes linguistiques qui commençaient à déchirer le pays, il favorise la flamandisation de l'Université de Gand en 1930. Avec son épouse, la reine Élisabeth, le roi Albert Ier était l'ami de nombreux artistes, écrivains et scientifiques.

Adepte de l'escalade, il mourut suite à une chute dans les rochers de Marche-les-Dames, dans la vallée de la Meuse, près de Namur, le 17 février 1934. Il est inhumé auprès de ses ancêtres dans la crypte royale de l'église Notre-Dame de Laeken.

Son attitude et sa détermination pendant la guerre et sa mort accidentelle contribuèrent à créer un véritable mythe autour de sa personnalité.

[modifier] Culte du Roi-chevalier

En Belgique, Albert Ier fit l’objet d’une sorte de culte de la personnalité[1] à partir de la Première Guerre mondiale : des porcelaines, des cartes postales, des boîtes de biscuit portant l’effigie du roi furent produites, et de nombreuses statues furent élevées, de préférence représentant un roi casqué et à cheval. Le roi se livre de son plein gré à l'édification de sa légende en posant pour les artistes[2].

Lion guerrier, coriace ennemi de l’Allemagne, héros de la résistance à l’occupant, comportement chevaleresque qui confine à la sainteté[3] ; on lui colle de nombreux qualificatifs : « Albert l'inoubliable », « Albert le Modeste », « Albert le Charitable », « Albert le Sage », « Albert le Bon », « Albert le Grand », « Albert le Bien-aimé », « le roi Sublime », « le roi Martyr »...[4] On peut dire que les apologistes du « Roi-chevalier » n’ont pas tari d’éloges à son égard.

Pourtant le roi n’aime pas cet épithète de « Roi-chevalier », il sait qu'il est un cavalier médiocre[5] et que ce surnom est le fruit de la propagande britannique[6], car cette glorification du roi fut initiée par le Royaume-Uni qui entendait mobiliser sa population pour un motif noble et désintéressé tel que la défense d’un petit pays inoffensif injustement attaqué. Cela permettait surtout d’occulter les vrais enjeux pragmatiques de leur entrée en guerre : arrêter l’Allemagne qui menaçait l’Empire britannique par sa suprématie en Europe et par le développement de sa « Kaiserliche Marine »[7]. C’est ainsi que le Daily Telegraph demanda à un romancier de réunir, avant la fin de l’année 1914, des textes à la gloire de la Belgique et de son roi dans un véritable instrument de propagande nommé King’s Albert Book[8] dont voici un extrait : « Il est un héros sans le désirer, sans chercher à le devenir ; il est le héros le plus grand et le plus sympathique de tout le vingtième siècle. Il est le roi-chevalier… »[9].

Ce culte prendra encore plus d’importance en Belgique à la fin de la guerre et encore plus lors de sa mort que d’aucuns, à l’époque, qualifièrent erronément de « mystérieuse ». N'ayant que peu d'estime pour la démocratie[10], il profita de son aura pour outrepasser le cadre constitutionnel dans lequel il était censé évoluer, pour imposer sa conception personnelle de la Constitution belge et élargir le pouvoir royal[11].

Malgré la légende, Albert Ier n’était pas d'un soutien sans faille aux Alliés : il considérait que, malgré l’invasion allemande, la Belgique devait rester neutre[12]. Germanophile, il hésita, jusqu’en 1918, à rejoindre le camp du Kaiser et ce n'est qu'après l'offensive décisive alliée de septembre 1918 qu'il se décida à faire partie du camp allié. Ce n’est qu'à ce moment qu’il accepta le commandement unique interallié alors que jusque là, il ne croyait pas en une victoire alliée, il devint ainsi auréolé d’une victoire en laquelle il n’avait jamais cru[13]. En outre, il fit, jusqu’en 1918, pression sur l’Angleterre pour pactiser bilatéralement avec l’Allemagne ; alors que la déclaration de Londres de 1914 liait les alliés entre eux en les empêchant de conclure une paix séparée avec l'Allemagne. Après la guerre, il fit tout pour épargner à l'Allemagne des conditions de reddition trop sévères[14]

Buste Albert 1erpar Eugène de Bremaecker - Exposé au musée Bellevue[1] à Bruxelles
Buste Albert 1erpar Eugène de Bremaecker - Exposé au musée Bellevue[1] à Bruxelles

[modifier] Notes

  1. Marie-Rose THIELEMANS, Albert Ier et sa légende, in Les grands mythes de l’histoire de Belgique, de Flandre et de Wallonie, Evo-histoire, Bruxelles, 1995, p.176.
  2. Patrick Roegiers, La spectaculaire histoire des rois des Belges, Perrin, Paris, 2007, p.170.
  3. Marie-Rose THIELEMANS, Idem, pp.176 à 181.
  4. Patrick Roegiers, La spectaculaire histoire des rois des Belges, Perrin, Paris, 2007, p.178.
  5. Patrick Roegiers, La spectaculaire histoire des rois des Belges, Perrin, Paris, 2007, p.178.
  6. Marie-Rose THIELEMANS, Idem, p.150.
  7. Marie-Rose THIELEMANS, Idem, pp.176-177.
  8. Marie-Rose THIELEMANS, Idem, p.178.
  9. Vicente Blasco-Ibañez, King’s Albert Book.
  10. Patrick Roegiers, La spectaculaire histoire des rois des Belges, Perrin, Paris, 2007, p.178.
  11. Marie-Rose THIELEMANS, Idem, pp.176, 184 et 187
  12. Marie-Rose THIELEMANS, Idem, p.178.
  13. Marie-Rose THIELEMANS, Idem, p.186.
  14. Marie-Rose THIELEMANS, Idem, pp.176-177.

[modifier] Bibliographie

  • Marie-Rose Thielemans et Émile Vandewoude.- Le roi Albert au travers de ses lettres inédites (1882-1916).- Bruxelles: Office international de librairie, 1982
  • Laurence van Ypersele, Le roi Albert - Histoire d'un mythe, Quorum, Ottignies - Louvain-la-Neuve, 1995 (ISBN 2930014466) (rééd. aux Éditions Labor, Loverval, 2006 (ISBN 2804021769))

[modifier] Voir aussi

Histoire de la monarchie belge - Monarques de Belgique - Belgique - Politique de la Belgique



Précédé par
Léopold II
Roi des Belges

1909 – 1934
Suivi par
Léopold III