Médaille coloniale

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Médaille coloniale avec agraffe Maroc guerre du Rif (avers) du Colonel Brébant
Médaille coloniale avec agraffe Maroc guerre du Rif (avers) du Colonel Brébant
Médaille coloniale (revers) du Colonel  Brébant
Médaille coloniale (revers) du Colonel Brébant

La Médaille coloniale est une décoration française créée par la loi de finances du 26 juillet 1893 (article 75) pour récompenser « les services militaires dans les colonies, résultants de la participation à des opérations de guerre, dans une colonie ou un pays de protectorat ».

Un décret du 6 juin 1962 a modifié l'appellation « coloniale » pour l'appellation « outre-mer ». (Voir médaille d'outre-mer)

Sommaire

[modifier] La Médaille

Instituée par la loi de finances du 23 juillet 1893, son décret d’application en date du 6 mars 1894 énumère les opérations militaires menées par la France dans ses colonies ou protectorats (Algérie - Cochinchine - Côte d'OrÎles MarquisesNossi-BéNouvelle-CalédonieSénégal et SoudanÎles de la SociétéTunisie). Le champ d’application du décret avait donc un large effet rétroactif, puisque les premières opérations prises en compte pour l’attribution de la Médaille coloniale remontaient à 1827, soit au tout début de la conquête de l'Algérie.

Ruban de la Médaille d'Outre-Mer
Ruban de la Médaille d'Outre-Mer

Depuis, de très nombreux autres textes réglementaires sont venus modifier ou compléter l’attribution de cette médaille. Parmi les plus récents, citons le décret du 6 juin 1962 qui a transformé la « Médaille coloniale » en « médaille d'outre-mer ».

La Médaille coloniale est donc étroitement liée à l’existence de l’Empire colonial français.

L’article 4 du décret de 1894 fixe les caractéristiques de la médaille. Le jeton de 30mm de diamètre est en argent. À l’avers de celui-ci on trouve l’effigie casquée de la République avec en exergue « République Française ». Au revers, une mappemonde occupe le champ central, posée sur une ancre accostée d’un trophée d’armes. Le ruban, sur lequel viennent se positionner les agrafes, est à raies verticales blanches et bleues. Sa longueur peut varier ce 35 à 37 mm.

Le dessin de la médaille est attribué au capitaine de frégate Saulnier de Pinelais, car à son origine, cette médaille était destinée aux marins. Sa fabrication avait la particularité d’être réalisée par l’administration de la Monnaie de Paris et par une entreprise privée qui avait la charge de la fabrication de la douille, de la bélière à feuillage et des agrafes à pinces de rabattement échancrées. Les ensembles devaient être livrés complets aux ministères de la Marine et de la Guerre. Le ruban, la brochette d'assemblage et le montage faisaient également partie de la fourniture.

Les deux ministères se chargeaient ensuite de remettre gratuitement les médailles aux bénéficiaires, avec un retard certain puisqu’elles n’étaient pas disponibles immédiatement. Seuls les diplômes qui accompagnent toujours l’attribution de la Médaille étaient délivrés dans les délais. Le monopole de la Monnaie de Paris et la lourdeur de son administration firent donc les beaux jours du marché privé, obligeant l’administration à autoriser les fabrications « parallèles » dans la mesure où ces dernières respectaient les règles imposées. Malgré tout, certains modèles dits « marginaux » firent leur apparition.

  • C’est en 1913 que la Monnaie de Paris décida de prendre intégralement à sa charge la fabrication de la Médaille coloniale. Ce second type officiel voit son jeton redessiné et gravé par G. Lindauer. La signature de Georges Lemaire apparaît en creux alors que sur le premier type officiel, celle-ci était en relief. La bélière à feuillage devient uniface et la douille est formée de deux troncs de cônes. Pendant une très courte période les pinces à rabattement seront arrondies au lieu d’être échancrées. De nombreuses fabrications privées verront également le jour.

[modifier] Les agrafes

Malgré ses différents types de fabrication, la Médaille coloniale ou d’outre-mer est d’un modèle unique, quelle que soit la campagne pour laquelle elle est attribuée. Seule l’agrafe qui vient se fixer sur le ruban, permet d’identifier la campagne qui a ouvert droit au port de la médaille (exclusion faite de l’attribution dite « sans agrafe » pour six années totalisées sur des territoires ouvrant droit).

Si la fabrication des jetons relevait à l’origine du monopole de la Monnaie de Paris, celle des agrafes n’était pas exclusive. Les fabricants privés proposèrent les intitulés d’agrafes officiels, mais ils en créèrent également de nouvelles à la demande… Seuls les poinçons apposés sur les agrafes permettent de les dater et d’identifier leurs fabricants.

En plus des 56 modèles officiels, 119 intitulés différents ont ainsi été recensés. Ce chiffre, multiplié successivement par le nombre de fabricants (toutes époques confondues) et par la quantité réalisée par chacun, nous donnent plusieurs centaines de variétés et près de deux millions d’exemplaires d’agrafes produits soit par l’État, soit dans le privé.

Quatre agrafes spéciales, qui ont été réalisées à l’occasion de grandes missions, méritent notre attention. Il s’agit des agrafes « De l’Atlantique à la mer Rouge » pour la longue et périlleuse mission du commandant Marchand, « Mission saharienne » du commandant Lamy, « Centre africain » de la mission Gentil et « Gabon-Congo » pour les missions d’exploration dans l’Ouest africain dirigées par Savorgnan de Brazza. Mais au-delà de l’objet, c’est dans le mythe de ces grandes explorations, menées avec des moyens de fortune et à travers d’immenses territoires inconnus et dangereux, que réside (en plus de leur rareté), l’intérêt de ces très belles agrafes, généralement en or ou en argent.

Quelques agrafes :

  • ALGERIE
  • COCHINCHINE
  • CÔTE DE L’OR
  • ÎLES MARQUISES
  • NOSSI-BE
  • NOUVELLE-CALEDONIE
  • SENEGAL-SOUDAN créée le 22 février 1896
  • ÎLES DE LA SOCIETE
  • AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE créée en 1900
  • MAROC (combats durant la pacification de 1912 à la Guerre du Rif 1921-1926)
  • TUNISIE
  • SAHARA
  • BIR-HAKEIM (1942)
  • ERYTHREE
  • ETHIOPIE
  • FEZZAN
  • FEZZAN TRIPOLITAINE
  • KOUFRA
  • LIBYE
  • SOMALIE
  • TUNISIE (1942-1943)
  • AFRIQUE FRANCAISE LIBRE

Les plus récentes concernent les territoires suivants :

  • TCHAD
  • MAURITANIE
  • ZAÏRE
  • LIBAN
  • ORMUZ
  • MOYEN-ORIENT
  • CAMBODGE
  • SOMALIE
  • RWANDA
  • IRAK
  • REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
  • CÔTE D'IVOIRE
  • REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

[modifier] Voir aussi

Décorations militaires et civiles françaises  v · d · m 
Ordres nationaux et ministériels actuels
Légion d'honneur | Libération | Mérite national | Palmes académiques | Arts et Lettres | Mérite agricole | Mérite maritime
Principales décorations militaires

Médaille militaire | Croix de guerre 1914-1918 | Croix de guerre 1939-1945 | Croix de guerre des TOE | Croix de la Valeur militaire | Médaille de la Résistance | Croix du Combattant Volontaire | Croix du combattant | Médaille des Évadés | Médaille d’Outre-Mer | Médaille de la Défense nationale | Insigne des blessés militaires et civils

Médailles commémoratives
Sainte-Hélène (1857) | Campagne d'Italie (1859) | Guerre 1870-1871 | Tonkin (1885) | Dahomey (1892) | Madagascar (1883) | Coloniale | Chine (1901) | Maroc (1909) | Interalliée 1914-1918 | Verdun (1916) | Marne (1914 et 1918) | Somme (1916) | Guerre 1914-1918 | Syrie-Cilicie (1922) | Dardanelles (1926) | Somme (1940) | Services volontaires dans la France libre | Campagne d'Italie (1943-1944) | Déportation et internement pour faits de Résistance | Déportation et internement politique | Guerre 1939-1945 | France libérée (1944) | Opérations de l'ONU en Corée (1952) | Campagne d'Indochine (1953) | Orient (1926) | Moyen-Orient (1956) | Opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique du Nord (1958) | FINUL (1978) | Médaille commémorative française (1995)


[modifier] Lien externe