Leonora Carrington

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Leonora Carrington (6 avril 1917 à Clayton Green, Lancashire - ) est une artiste peintre et romancière britannique issue d'une famille de riches industriels. Enfant turbulente, elle veut très tôt se consacrer à la peinture et entre à Londres dans l'Académie d'Amédée Ozenfant. Elle fait aussi son entrée à Buckingham Palace comme "débutante" dans le grand monde.

Elle rencontre Max Ernst lors d'une exposition à Londres. C'est le coup de foudre et elle le suit en France. Le couple s'installe à Saint-Martin-d'Ardèche dans une maison qu'ils décorent de leurs sculptures. Leonor Fini et Paul Éluard viennent leur rendre visite, Lee Miller les photographie. Ce fut Max Ernst qui la présenta aux surréalistes. André Breton admire ses textes et inclut le conte La Débutante dans son Anthologie de l'humour noir. Écrivant en anglais, en français et en espagnol, elle publia des contes et des pièces de théâtre surréalistes dans lesquels l'humour noir côtoie l'onirisme. Elle peint un autoportrait, "À l'auberge du Cheval d'aube".

Quand l'Allemagne et la France entrent en guerre, Ernst est emprisonné d'abord en tant que ressortissant allemand, puis après l'Occupation, en tant qu'opposant au régime nazi. Échouant à le faire libérer, poussée par des amis, Leonora Carrington les accompagne en Espagne. Elle laisse derrière elle plusieurs textes, dont "Histoire du Petit Francis", qui ne seront retrouvés que bien plus tard par un spécialiste de Max Ernst, l'historien d'art Werner Spies. Dans ce pays étranger, dans cette situation intenable, elle sombre dans le délire. Elle relate dans son récit En Bas son internement psychiatrique en Espagne. Elle parvient à s'échapper de l'hôpital psychiatrique de Santander, et retrouve un ami, le poète et diplomate mexicain Renato Leduc. Il l'épouse pour lui permettre de quitter l'Espagne.

Elle vécut la majeure partie de sa vie (depuis 1939) à Mexico. Elle y retrouva plusieurs Surréalistes comme Remedios Varo, qui devient sa meilleure amie, Benjamin Péret, Alice Rahon, le sculpteur José Horna avec qui elle collabore et Kati Horna, Günther Gerszo... Et le photographe Imre "Chiqui" Weisz, qu'elle épouse. Elle entre dans une période de création intense. Elle participe à un concours pour peindre un "saint Antoine" qui figurera dans le film d'Albert Lewin, The Private Affairs of Bel Ami (1947). On compte notamment parmi les participants Max Ernst - qui remporte le concours - et Salvador Dali. Deux enfants naissent, Pablo et Gabriel. Leonora Carrington rédige Le Cornet acoustique et La Porte de pierre.

Au Mexique, elle se lie à l'intelligentsia mexicaine : son amitié avec Octavio Paz ou ses visites chez Frida Kahlo en témoignent. Carlos Fuentes parle de "sorcellerie ironique" à son sujet. Alejandro Jodorowsky met en scène sa pièce de théâtre Pénélope. Le poète et mécène anglais Edward James la prend sous son aile, et lui demande d'exécuter des fresque pour sa maison surréaliste "Las Pozas", à Jilitlá (état de San Luis Potosí). Elle réalise également une fresque sur "le Monde magique des Mayas" pour le Musée national d’anthropologie du Mexique.

Une pièce qu'elle écrivit dans les années 1940, La Fête de l'agneau, a été adaptée sous forme d'opéra par les Autrichiennes Elfriede Jelinek et Olga Neuwirth : Bählamms Fest est créé à Vienne en 1999. Ces dernières années, Leonora Carrington se consacre surtout à la sculpture. L'une d'elle est placée dans le parc de Chapultepec, à Mexico].

[modifier] Bibliographie (œuvres éditées en français)

  • En Bas, coll. « Le Désordre », ed. Le Terrain Vague, 1973
  • Le Cornet acoustique, coll. « L'Âge d'or », ed. Flammarion, 1974 (repris aux ed. GF/Garnier-Flammarion, n°397, 1983)
  • La Porte de pierre, coll. « L'Âge d'or », ed. Flammarion, 1976
  • La Débutante, contes et pièces, coll. « L'Âge d'or », ed. Flammarion, 1978
  • Pigeon vole, contes retrouvés, coll. « Pleine Marge », ed. Le Temps Qu'Il Fait, 1986

[modifier] À lire

  • Susan Aberth, Leonora Carrington: Surrealism, Alchemy and Art, Adershot & Burlington, Lund Humphries, 2004.
  • Marie Blancard, « Les figures féminines dans les contes de Leonora Carrington », in Christiane Chaulet Achour (dir.), Conte et narration au féminin, Le Manuscrit « Lettres », 2005.
  • Whitney Chadwick, Leonora Carrington, la Realidad de la imaginación, Mexico, Consejo Nacional para la Cultura y las Artes/Era, 1994.
  • Julotte Roche, Max et Leonora, récit d'investigation, Cognac, Le Temps qu'il fait, 1997.

[modifier] Lien externe