Leonor Fini

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Leonor et Fini.
Leonor Fini en 1936
Leonor Fini en 1936

Leonor Fini, née à Buenos Aires en Argentine en 1908 et morte à Paris, le 18 janvier 1996, est une peintre surréaliste, décoratrice de théâtre et écrivaine, italienne.[1]

Sommaire

[modifier] Biographie

Née d'une mère italienne et d'un père argentin, son enfance et son adolescence se passent à Trieste en Italie, auprès de sa mère et de sa famille maternelle. Elle n'a pas connu son père, très tôt disparu. Dans un milieu bourgeois, très cultivé, elle acquiert une culture très cosmopolite. Elle quitte sa famille à 17 ans pour s'installer à Milan et commence à peindre, adoptant le classicisme et la peinture tonale à l'exemple de Carrà.

En 1937, elle quitte l'Italie pour Paris et rencontre André Breton et les surréalistes. S'inspirant de leurs théories, elle expérimente le "dessin automatique". Elle se lie d'amitié avec Georges Bataille, Victor Brauner, Paul Éluard et Max Ernst sans jamais intégrer le groupe, n'ayant aucun goût, selon elle, pour les réunions ni les manifestes. C'est en solitaire qu'elle explore un univers onirique mettant en scène des personnages aux yeux clos (des femmes le plus souvent). Des jeunes gens, un peu androgynes, alanguis face à des sphinges protectrices évoluent ou rêvent dans un climat de fête cérémonielle où l'érotisme flirte avec la cruauté. Chez elle, la femme est sorcière ou prêtresse, belle et souveraine.

Sa première exposition monographique a lieu à New York, en 1939 (Julien Levy Gallery).[2]

Fini a aussi réalisé de nombreux portraits Jacques Audiberti, Jean Genet, Anna Magnani, confectionné des costumes pour le théâtre, le ballet et l'opéra et illustré des textes de Marcel Aymé (« La Vouivre »), d'Edgar Poe, du marquis de Sade (« Histoire de Juliette », 1945).

De nombreux poètes, écrivains, peintres et critiques lui ont consacré des monographies, essais ou poèmes dont Jean Cocteau, Giorgio De Chirico, Éluard, Ernst, Alberto Moravia...

Quoique de façon parfois critique, des peintres comme Ivan Chtcheglov, Roger Langlais ou Le Maréchal se sont intéressés à certaines de ses œuvres, notamment ses paysages fantastiques.

Elle meurt à son domicile parisien rue de la Vrillère sans jamais avoir cessé de peindre et d'écrire.[3]

De 1939 à sa mort, on a recensé plus de 45 expositions personnelles en Europe et aux États-Unis.[4]

Neuf films ont été consacrés à son œuvre dont « La Légende Cruelle » (1951) de l'écrivain et cinéaste lettriste Gabriel Pomerand.

[modifier] Œuvres

Peintures
  • « Portrait de Leonora Carrington »,[5] huile sur toile, 1940
  • « La Vie idéale »,[6] huile sur toile, 1949
  • « Autoportrait »,[7] huile sur toile, 1943
  • « Le Bout du monde »[8] huile sur toile, 1948
  • « Dans la tour », 1952
  • « La Peine capitale », 1969
  • « Les Mutantes »,[9] huile sur toile, 1971
  • « Narcisse incomparable »[10] huile sur toile, 1971
Décors de théâtre
Écrits
  • « Sorcières 5 : odeurs », essai, 1975[11]
  • « Mourmour, Conte pour Enfants Velus », récit, éditions de La Différence, Paris, 1976
  • « Le Miroir des chats », Guide du livre, Lausanne, 1977
  • « L'Onéiropompe », récit, éditions de La Différence, Paris, 1978[12]
  • « Rogomelec », récit, Stock, Paris, 1979; Belin, Paris, 1983
  • « Les Chats de madame Helvetius », textes et gravures, éd. Enrico Navarro, Paris, 1985

[modifier] Bibliographie

  • Georgiana Colvile « Scandaleusement d'elles. Trente-quatre femmes surréalistes », Jean-Michel Place, Paris, 1999, page 101 et suivantes, avec un portrait réalisé par la photographe Lee Miller en 1939.
  • Constantin Jelenski « Leonor Fini », Clairefontaine, Lausanne, 1968
  • Peter Webb « Métamorphoses d'un art », Actes Sud, 2007 ISBN 978-2742770878
  • Adam Biro & Serge Passeron (sous la direction) « Dictionnaire du surréalisme et de ses environs », Office du livre, Fribourg, Suisse et Presses universitaires de France, Paris, 1982, page 196.

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Colvile, p. 100
  2. Colvile
  3. Colvile
  4. Colvile
  5. Colvile, p. 102
  6. Colvile, p. 103
  7. Colvile, p. 104
  8. Colvile, p. 106
  9. Colvile, p. 105
  10. Colvile, p. 107
  11. Colvile, p. 108
  12. Colvile, p. 109