Larbi Belkheir

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Larbi Belkheir est un général de l'Armée nationale populaire (ANP).

Il a été longtemps chef de cabinet des présidents Chadli Bendjedid et Abdelaziz Bouteflika, et il était ministre de l'Intérieur lors de l'assassinat du président Mohamed Boudiaf à Annaba le 29 juin 1992.

Après avoir, d'après la rumeur, participé à l'assassinat (non élucidé) du président Houari Boumediene, il commença à se donner une couverture d'homme politique avec la bénédiction intéressée du président Chadli Bendjedid.
C'est dans les locaux de l'école militaire qu'il dirigeait, l'ENITA, que s'étaient réunis les militaires afin de choisir le successeur de Boumédiène.
On lui impute l'assassinat de l'ex-chef de la sécurité militaire Kasdi Merbah, chef du Parti politique MAJD qui voulait écarter du pouvoir 400 officiers issus de l'armée française.

Selon les secrets du FLN , Larbi Belkheir a, en présence du commandant Aussaresses, participé à la torture et pendaison finale de Larbi Benmhedi. Un peu plus tard, il fracasse sauvagement le crâne de Boumendjel, grande figure politique FLN, à l'aide d'un manche de pioche faisant éclabousser sa cervelle sur les murs.

Selon ANP.ORG[1] et La Voix des Opprimés [2], il est responsable, avec Mohamed Mediène et les autres généraux "éradicateurs", de la mort de plus de 200 000 personnes pendant les années 1990 et commandait des escadrons de la mort au début du XXIe siècle.

STCOM.NET le cite comme étant « le responsable de tous les maux de l'Algérie depuis 1980 » et dénonce sa participation active dans les assassinats ciblés de personnages et fonctionnaires clefs de l'État algérien depuis son arrivée « programmée » au pouvoir. D'après ce même site, il est issu des services secrets de l'État français (DGSE : ex-SDEC), et a servi directement sous les ordres du Commandant Aussaresses pendant la guerre d'Algérie.

Sommaire

[modifier] Historique

Né en 1938, il est fils d'un Caïd de Frenda (wilaya de Tiaret). En 1958, il est dans l'armée française et fait partie des sous-officiers algériens qui sont, grâce aux services secrets français, devenus sous-lieutenants avant d'être exfiltrés vers la Tunisie entre 1958 et 1961, où ils rejoindront l'ALN.

Après les élections législatives avortées de 1991, Belkheir et le général Khaled Nezzar, pourtant liés au chef de l’État Chadli Bendjedid, lui demandent de démissionner. Certains expliquent cette demande par la volonté de Chadli de nommer à l'État-major des militaires proches de lui.[1] Chadli démissionnera finalement le 11 janvier 1992.

Après le coup d’État militaire de 1992, le pouvoir civil arrive alors dans les mains de Mohammed Boudiaf. Celui-ci est assassiné peu après, le 29 juin 1992, par le sous-lieutenant Lambarek Boumaarafi. L'hypothèse de l'implication de Belkheir dans l'attentat contre Boudiaf est parfois avancée.[2]

Le rôle influent que Belkheir et son ami de toujours le colonel Kerboub joue dans les plus hautes sphères de l’État algérien leur ont valu le surnom de « parrain » (sous-entendu de la mafia militaro-pétrolière algérienne).

Après l'arrivée du général Liamine Zéroual à la tête de l'État algérien en 1994, Belkheir quitte le pays pour la Suisse.

Zéroual doit ensuite quitter le pouvoir suite aux luttes de pouvoir dans l'état-major. Le pouvoir revient à un civil, Abdelaziz Bouteflika, Belkheir rentre en Algérie pour servir d'interface entre les militaires et le nouveau président, en restant le coordonnateur et le trésorier des généraux algériens et de leurs familles vivant à l'étranger.

Suite à sa perte d'influence face au véritable chef actuel en Algérie, le général Mohamed Mediène qui est à la tête du Département du Renseignement et de la Sécurité, il est nommé en 2005 ministre d'État et ambassadeur d'Algérie au Maroc.

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Lounis Aggoun, Jean-Baptiste Rivoire, Crimes et mensonges d'États, La Découverte, 2004.

[modifier] Sources

  1. Lahouari Addi : l'armée algérienne se divise, Le Monde diplomatique, mars 1999. Résumé accessible sur le réseau http://medintelligence.free.fr/ndlalgerie.htm
  2. Larbi Belkheir est derrière l'assassinat de Boudiaf, Le Matin, 31 octobre 2001
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