Kragujevac
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Крагујевац Kragujevac |
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Héraldique |
Drapeau |
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Latitude Longitude |
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Pays | Serbie | |
Partie / Province | Serbie centrale | |
Région | Šumadija | |
District | Šumadija | |
Municipalité | 5 municipalités : Aerodrom Pivara Stanovo Stari Grad Stragari |
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Code Postal | 34 000 | |
Altitude | 173 m | |
Superficie | ||
Population (2002) | 147 373 hab. | |
Densité de population | Erreur d'expression : l'opérateur round n'est pas reconnu hab/km2 | |
Gentilité | ||
Maire Mandat en cours |
Veroljub Stevanović (SDPO) |
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Divers | ||
Site Web | Site officiel de la ville | |
Localisation de la ville de Kragujevac en Serbie
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Municipalité de Kragujevac Град Крагујевац Grad Kragujevac |
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Superficie | 835 km2 | |
Population (2002) | 175 802 hab. | |
Densité de population | 210,5 hab/km2 | |
Maire Mandat en cours |
Veroljub Stevanović (SDPO) |
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Site Web | Site officiel de la Ville de Kragujevac | |
Localisation de la Ville de Kragujevac en Serbie
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Villes de Serbie - Municipalités de Serbie | |
Kragujevac, en serbe cyrillique Крагујевац, est une ville Serbie située dans le district de Šumadija. Kragujevac est le centre administratif du district. En 2002, la ville proprement dite comptait 147 373 habitants et la Ville de Kragujevac, avec les cinq municipalités qui la composent, 175 802[1].
Kragujevac est, par la taille, la quatrième ville de Serbie après Belgrade, Novi Sad et Niš. Elle est située sur les rives de la Lepenica.
La ville a été fondée en 1476. Entre 1818 et 1839, sous le règne du prince Miloš Obrenović, Kragujevac fut la capitale de la Principauté de Serbie. Le premier lycée du pays y ouvrit ses portes en 1833, ainsi que la première imprimerie du pays. La ville fut dotée d'un Théâtre national en 1835, puis d'une Académie militaire en 1837. Après la Haute école de Belgrade, une université y fut créée en 1838 et l'actuelle Université de Kragujevac y fut instituée en 1976.
Kragujevac est également connue pour ses usines d'armement et pour l'usine de construction automobile Zastava, qui produit la Yugo, la Florida, la Zastava 10 (Punto sous licence Fiat) ainsi que la Skala.
Sommaire |
[modifier] Histoire
[modifier] Les origines
Plus de deux cents sites archéologiques situé dans la région de la Šumadija attestent d'une présence humaine dès le Paléolithique. En revanche, la première mention de la ville remonte à des archives turques (le Tapu-Defter) datées de 1476. Son nom dérive du mot kraguj, qui désigne une espèce d'épervier commune dans la région.
[modifier] Le XIXe siècle
Sa prospérité remonte aux lendemains de la première et de la seconde révolte serbe contre les Turcs : la ville fut libérée de la domination ottomane en 1818 et le prince Miloš Obrenović en fit alors la capitale da Principauté de Serbie. Kragujevac resta la capitale du pays jusqu'en 1839 (date à laquelle elle fut supplantée par la ville de Belgrade). La première constitution serbe y fut proclamée en 1835. En tant que capitale, la ville connut un important développement. Par la volonté du prince, elle fut dotée d'un Théâtre national (1835), d'une Académie militaire (1837) et d'une Université. Centre intellectuel réputé, Kragujevac fut fréquentée par de nombreux savants et de nombreux artistes.
À partir de 1851, la ville connut un important essor avec l'installation d'une fonderie de canons. De fait, aux XIXe et XXe siècles, la première industrie de Kragujevac fut celle de l'armement, encore favorisée lorsque la ligne de chemin de fer Belgrade–Niš fut inaugurée en 1886.
Pendant la Première Guerre mondiale, en 1914 et 1915, Kragujevac redevint un temps la capitale du Royaume de Serbie ; elle hébergea alors de nombreuses institutions du pays, et en particulier le Haut commandement de l'armée.
[modifier] La Seconde Guerre mondiale
Le 6 avril 1941, Belgrade avait été bombardée par les Nazis et le 17 avril 1941, le Royaume de Yougoslavie avait dû capituler[2]. Dès le mois de mai, Draža Mihailović, un fidèle partisan de la monarchie, coordonna l’action des résistants tchetniks contre les Nazis[2] et Josip Broz Tito, à la tête des partisans communistes, entra en résistance à partir de juillet [2]. Le 16 septembre, Hitler signa l'ordre de pacifier les Balkans « par les moyens les plus énergiques »[3]. Du 16 septembre au 2 décembre 1941, un certain Franz Böhme exerça la fonction de gouverneur militaire en Serbie, avec comme mission d'appliquer l'ordre en Serbie. La règle fut d’exécuter 100 Serbes ou Juifs pour tout Allemand tué[4]. Le 19 octobre 1941, en représailles à la mort de soldats allemands, Böhme ordonna le massacre de Kragujevac ; le 21 octobre et les jours suivants, environ 5 000 civils[5] furent exécutés, faisant de Kragujevac une ville martyre au même titre qu'Oradour-sur-Glane ou Lidice. Parmi les morts, on compte un grand nombre de jeunes gens, arrêtés dans leur école ou dans leur lycée. Encore aujourd'hui, le monument en l'honneur des élèves tués lors de ce massacre est considéré comme un symbole de Kragujevac. Cette atrocité a inspiré à la poétesse Desanka Maksimović son poème intitulé Krvava bajka, le « conte de fée sanglant ».
[modifier] Après la Seconde Guerre mondiale
Après la guerre, Kragujevac connut un important développement industriel. La ville exporta des automobiles, des camions et toutes sortes de véhicules destinés à l'industrie. Parmi ses autres activités, on peut citer les armes de chasse, l'industrie du cuir et le textile. La plus grande entreprise de la ville fut l'usine Zastava, grand fournisseur pour l'emploi local.
En revanche, à l'époque de Slobodan Milošević, l'industrie de Kragujevac subit une crise importante, en raison des sanctions économiques prises par la communauté internationale contre la Serbie. Le centre industriel Zastava (automobile, armement) fut détruit par les bombardements de l’OTAN en 1999. En 2004, il fut complètement reconstruit ; il exporte des armes réputées pour la qualité de leur acier. Kragujevac est également la ville des constructeurs automobiles : on y fabrique actuellement la Yugo 10, un véhicule doté d'un moteur Peugeot-Citroën.
Depuis 1976, Kragujevac est également devenu un important centre universitaire. L'Université de Kragujevac inclut les Facultés de Médecine, de Génie mécanique, de Droit, d'Économie, de Philologie, ainsi qu'une Faculté des Beaux-Arts et les Facultés de Sciences naturelles et de Mathématiques.
[modifier] Organisation administrative
[modifier] Municipalités formant la Ville de Kragujevac
La ville de Kragujevac est divisée en cinq municipalités :
[modifier] Localités dans les municipalités de Kragujevac
[modifier] Aerodrom
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[modifier] Pivara
[modifier] Stanovo
[modifier] Stari Grad
Stari Grad, expression serbe qui signifie « la vieille ville » comprend le centre ancien de Kragujevac.
[modifier] Stragari
Stragari est la seule municipalité de la Ville de Kragujevac qui n'englobe pas une partie de la cité proprement dite.
[modifier] Démographie
[modifier] Ville
[modifier] Évolution historique de la population dans la ville
- 1948 : 39 324
- 1953 : 48 702
- 1961 : 63 347
- 1971 : 92 985
- 1981 : 129 017
- 1991 : 147 305
- 2002 : 146 373[6].
En 2007, la population de Kragujevac était estimée à 151 070 habitants[7].
[modifier] Répartition de la population dans la ville
- Serbes : 139 990 (95,63%)
- Roms : 1 102 (0,75%)
- Monténégrins : 1 038 (0,70%)
- Yougoslaves : 382 (0,26%)
- Macédoniens : 311 (0,21%)
- Croates : 194 (0,13%)
- Musulmans (nationalité) : 149 (0,10%)
- Gorans : 99 (0,06%)
- Slovènes : 59 (0,04%)
- Hongrois : 44 (0,03%)
- Bulgares : 44 (0,03%)
- Albanais : 30 (0,02%)
- Ukrainiens : 22 (0,01%)
- Bosniaques : 19 (0,01%)
- Roumains : 17 (0,01%)
- Russes : 15 (0,01%)
- Slovaques : 13 (0,00%)
- Tchèques : 6 (0,00%)
- Allemands : 6 (0,00%)
- Valaques : 6 (0,00%)
- Ruthènes : 5 (0,00%)
- Bunjevci : 3 (0,00%)
- Autres[8].
[modifier] Politique
Répartition des sièges à l'Assemblée municipale (élections de 2004)[9] :
- Alliance « Pour Kragujevac » : 28
- Parti démocratique : 18
- Parti radical serbe : 13
- Parti socialiste de Serbie : 8
- Parti démocratique de Serbie : 6
- Mouvement Force de la Serbie : 5
- « Za naš grad » (« Pour notre ville ») : 5
- Nouvelle Serbie : 4
[modifier] Architecture
Kragujevac offre une architecture extrêmement variée. Si l'architecture de la période turque a aujourd'hui complèmenent disparu, certains édifices témoignent d'une fusion entre cette architecture et des tendances plus occidentalisantes. C'est ainsi que la Résidence Amidža, construite par le prince Miloš Obrevovic en 1820, est rattachée au style balkanique. L'église de la Descente du Saint-Esprit a également été contruite sur les ordres du prince en 1818 ; l'intérieur de l'édifice fut décoré entre 1818 et 1822. Le nouveau clocher de l'église a été édifié en 1859.
L'Ancien parlement fut édifié dans la cour de l'église. La première réunion de l'Assemblée de Serbie y eut lieu en 1859. C'est également à cet endroit qu'eut lieu, en 1878, la ratification du Traité de Berlin qui accordait à la Serbie une indépendance totale vis-à-vis de l'Empire ottoman. Le bâtiment, rénové en 1992, a été transformé en musée.
La résidence du prince Michel a été construite en 1860. Encore une fois, son architecture illustre le mélange des trditions locales et de la tradition architecturale européenne. Le bâtiment abrite aujourd'hui le Musée National.
Parallèlement, le Lycée de Kragujevac fut construit entre 1885 et 1887, selon des plans conçus par le Ministère du génie civil. Il est un des plus anciens bâtiments de Kragujevéc édifiés dans un syle européen, dans la lignée du plus ancien Lycée du pays, construit en 1833. De nombreux Serbes, aujourd'hui célèbres, savants, artistes hommes politiques, suivirent les cours de l'établissement.
[modifier] Culture
Parmi les institutions culturelles les plus importantes de la ville, on peut citer :
- le Théâtre national Joakim Vujić, fondé en 1835 ;
- la Bibliothèque nationale Vuk Stefanović Karadžić, fondée en 1866 ;
- l'association culturelle Abrasević (1904) ;
- le Parc mémorial de Šumarice, qui commémore les événements du 21 octobre 1941 ;
- le Musée national ; outre des collections archéologiques et folkloriques, il présente plus de 1 000 œuvres d'art serbes ;
- le Musée Zastava : situé dans l'ancienne fonderie destinée à la fabrication des armes, il présente des collections mettant en valeur l'histoire du développement industriel de Kragujevac et de la Serbie ;
- les Archives historiques de la Šumadija présentent des documents en provenance des sept municipalités du district.
[modifier] Médias
[modifier] Radio
- Bravo radio (103.9)
- Bis Plus radio (97.9)
- Bis radio
- Radio 9 (95.9)
- Radio Hit
- Radio Boom
- Radio IN
- Radio 34 radio (91.6)
[modifier] Télévision
[modifier] Journaux
- Svetlost
[modifier] Célébrités
- Nikola Jovanović
- Miloš Obrenović (1780-1860), prince de Serbie de 1817 à 1839, puis, à nouveau, de 1858 à 1860 ;
- Milan III Obrenović (1819-1839), prince de Serbie en 1839 ;
- Michel III Obrenović (1823-1868), prince de Serbie ;
- Milan IV Obrenović (1854-1901), prince de Serbie ; il fut roi de Serbie à partir de 1882 sous le nom de Milan Ier ;
- Nikola Pašić
- Radomir Putnik (1847-1917), un soldat des guerres balkaniques ;
- Jovan Ristić
- Vuk Stefanović Karadžić
- Joakim Vujić
- Đura Jakšić
- Radoje Domanović
- Svetozar Marković
- Dragoslav Srejović
- Mija Aleksić
- Ljuba Tadić
- Radomir Mihailović Točak
- Slobodan Stojanović Kepa
- Dragomir Bojanić Gidra
- Vidosav Stevanović
- Predrag Đorđević
- Nikola Lončar
- Dejan Brđović
- Zoran Spasojević
- Tomislav Nikolić
[modifier] Jumelages
- Suresnes, France (1967)
- Piteşti, Roumanie (1971)
- Ohrid, République de Macédoine (2002)
- Bydgoszcz, Pologne (1971)
- Bielsko-Biała, Pologne (2002)
- Springfield (Ohio), États-Unis (2002)
- Reggio Emilia, Italie (2004)
- Karlovac, Croatie
- Mogilev, Biélorussie (2006)
Autres rapprochements :
- Trenčín, Slovaquie
- Carrara, Italie
- Bat Yam, Israël (1992)
- Drama, Grèce
- Hanover, Allemagne
- Ingolstadt, Allemagne (2003)
- Mostar, Bosnie-Herzégovine
- Foča, Bosnie-Herzégovine
- Opole, Pologne
- Sin Chon, Corée du Sud
[modifier] Notes et références de l'article
- ↑ Bureau des statistiques de la République de Serbie
- ↑ a b c Dušan Bataković, Histoire du peuple serbe, L’Âge d’Homme, 2005
- ↑ Walter Manoschek: Serbien ist judenfrei. Militärische Besatzungspolitik und Judenvernichtung in Serbien 1941/42. Schriftenreihe des Militärgeschichtlichen Forschungsamtes, 2. Auflage, München 1995
- ↑ (en) Biographie de Franz Böhme
- ↑ Kragujevac: The Making of a Massacre - N.B. : le nombre de victimes varie d'une source à l'autre (cf. sur le site)
- ↑ Књига 9, Становништво, упоредни преглед броја становника 1948, 1953, 1961, 1971, 1981, 1991, 2002, подаци по насељима, Републички завод за статистику, Београд, мај 2004, ISBN 86-84433-14-9
- ↑ Estimations 2007 pour Kragujevac - World Gazetteer
- ↑ Књига 1, Становништво, национална или етничка припадност, подаци по насељима, Републички завод за статистику, Београд, фебруар 2003, ISBN 86-84433-00-9
- ↑ (sr) Résultats des élections municipales de 2004 - Kragujevac