Julien Dray

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Julien Dray
Parlementaire français
Naissance 5 mars 1955
Décès
Mandat Député
Début du mandat juin 1988
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription dixième circonscription de l'Essonne
Groupe parlementaire Socialiste, radical et citoyen
Ve république

Julien Dray, homme politique français, né le 5 mars 1955 à Oran (Algérie). Julien Dray a 3 enfants, il est enseignant-chercheur. Licence d'histoire-géographie à Paris XIII; DEA de sciences économiques. Enseignant Membre du Parti socialiste (PS), où il est notamment chargé des questions de sécurité, il est également l'un des fondateurs de SOS Racisme en 1984. Ancien vice-président de l'UNEF-ID, il a créé avec Jean-Luc Mélenchon et Marie-Noëlle Lienemann la tendance Gauche socialiste au sein du PS, en 1988. Lors de la campagne présidentielle de 2007, il était « conseiller chargé de la coordination des porte-parole » au sein de l'équipe de Ségolène Royal. Julien Dray est également l'un des administrateurs de l'association des amis de l'Institut François-Mitterrand.

Sommaire

[modifier] Les débuts au lycée de Noisy-le-Sec

Julien Dray est issu d’une famille sans engagement politique particulier. À son arrivée au lycée Olympe de Gouges à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), son refus des inégalités et l’influence de quelques enseignants le poussent à s’intéresser à la politique. Il commence par participer à l’animation du ciné-club de son lycée avec deux de ses amis (Djamila et Paprocki). Ce lieu de rencontre va vite devenir un lieu de débat [1]. Petit à petit, il se rapproche de la Ligue communiste (LC-SFQI section française de la IVe internationale, trostkiste) à laquelle il adhère. Il se fait remarquer en 1973 lors du mouvement contre la loi Debré. Cette loi sur l’organisation du service militaire devait notamment permettre la suppression des sursis longs.

[modifier] Le militant étudiant et antiraciste

Lorsqu’il entre à l’université, Julien Dray rejoint tout naturellement le syndicat étudiant de prédilection de la LCR, le MAS (Mouvement d'action syndicale). S'impliquant de plus en plus dans la politique et le syndicalisme, il devient responsable du secteur jeunesse de la ligue. En 1977, lorsque la LCR devient majoritaire au MAS, Julien Dray est élu au poste de secrétaire général. En 1980, le MAS participe à la création de l’UNEF-ID. À l'UNEF-ID, Julien Dray occupe le poste de vice-président mais surtout, il organise la Tendance leas (Luttes étudiantes ! Action syndicale !).

À l’automne 1981, Julien Dray quitte la LCR, pour le Parti socialiste. Son départ se fait en même temps que la plupart des cadres étudiants travaillant avec lui. À l’UNEF-ID, il rejoint donc la tendance d’orientation socialiste, la Tendance plus. Il est bien accueilli par Jean-Marie Le Guen, dirigeant historique de cette tendance. Pour lui, l’arrivée de nouveaux militants expérimentés doit permettre de redynamiser la Tendance plus. En outre, il compte sur les qualités d’organisateur et l’expérience de Julien Dray. Au congrès de 1982, la Tendance plus obtient un score encourageant avec 30% des mandats. Mais rapidement, la tendance atteint ses limites.

En 1984, Julien Dray termine ses études et se consacre alors à d’autres combats. Il participe alors, avec plusieurs de ses proches dont notamment Harlem Désir, à la fondation de SOS Racisme, dont il devient le vice-président (1984 - 1988)

[modifier] Au Parti socialiste

Depuis qu’il a rejoint le Parti socialiste (en 1981), Julien Dray a fondé, avec quelques autres, comme Laurence Rossignol, un groupe de réflexion nommé Question socialiste. Ils se donnent alors pour objectif de construire un courant sur l'aile gauche du PS. Mais, ils vont réellement commencer à se structurer lorsqu’Isabelle Thomas, en 1987, entre dans les instances dirigeantes du parti. Cette promotion leur permet de déposer un premier texte lors du congrès de Lille. Mais ce congrès est surtout pour Question socialiste, l’occasion de se faire connaître par l’aile gauche.

Cette stratégie permet de fonder, avec Jean-Luc Mélenchon, le courant Nouvelle école socialiste, qui devient en 1988 la Gauche socialiste, opposée à l'ouverture vers le centre du second gouvernement Rocard. Ils déposent une première motion complète lors du congrès de Rennes en 1990. Lionel Jospin lui garde rancune d'avoir soutenu le mouvement des lycées contre ses réformes.[2] L’année suivante, Marie-Noëlle Lienemann les rejoint.

Mais l’entente ne dure pas. Au début des années 2000, Julien Dray et Jean-Luc Mélenchon, lui-même ancien militant de l'OCI (autre tendance trotskiste) s’opposent de plus en plus souvent. En 2002, l’onde de choc de l’échec de Lionel Jospin aux élections présidentielles se ressent dans la Gauche socialiste. Plusieurs stratégies s’affrontent alors. Jean-Luc Mélenchon fait le choix de rejoindre Henri Emmanuelli et de fonder avec lui le Nouveau Monde. Alors que Julien Dray et ceux qui sont restés dans la Gauche socialiste décident de participer à création du Nouveau parti socialiste avec Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Benoît Hamon. Mais, dès avril 2003, une nouvelle crise éclate au sujet de la participation à la majorité conduite par François Hollande.[3] La Gauche socialiste, malgré des défections comme celle de Gérard Filoche (ancien dirigeant de la Ligue communiste où il était le dirigeant de la tendance 1 puis A), se rallie à la majorité peu avant le Congrès de Dijon. Depuis, Julien Dray est devenu le porte parole du PS.

Lors de la consultation sur le Traité constitutionnel européen (TCE) Julien Dray se prononce pour le « oui ». S’il continue à critiquer l’aspect libéral de la construction européenne [4], Julien Dray considère que les mesures libérales comprises dans le TCE sont essentiellement des reprises des traités précédents (Maastricht, d'Amsterdam et de Nice) déjà entérinés. En outre, il relève deux points positifs. D’abord, le renforcement du pouvoir du parlement. D’autre part, la Charte des droits fondamentaux. Enfin, Dray pense que l’Europe ne peut se construire que par des compromis, et préfère attendre un rapport de force plus favorable à la gauche pour aller plus loin. D’ici là, il considère que toute avancée est bonne à prendre [5].

Julien Dray s'est illustré en se spécialisant sur les thèmes de la sécurité au sein du PS, où ses prises de position « sécuritaires » ont souvent tranché avec celles de ses camarades de parti.

Ami de longue date de Ségolène Royal, il fut l'un de ses tout premiers soutiens lorsque celle-ci annonça, à l'automne 2005, qu'elle envisageait d'être candidate à l'investiture socialiste pour l'élection présidentielle de 2007. Il a depuis lors affiché son soutien à la présidente de la région Poitou-Charentes. Dray a fait partie de son équipe restreinte de campagne présidentielle, en qualité de "Conseiller chargé de la coordination des portes paroles".En janvier 2008, il "lâche" Royal en affirmant qu'elle n'est pas la candidate naturelle au poste de Première secrétaire du PS.

[modifier] Relations avec le monde associatif et syndical

Très marqué par son passage dans le syndicalisme étudiant et SOS Racisme, et par une culture politique mouvementiste, en partie héritée de la LCR, Julien Dray a gardé des relations étroites avec le monde associatif et syndical. Á son départ de l’UNEF-ID Julien Dray conserve des relations avec la Sensibilité Villetaneuse. En 1994 lorsque la majorité change à l’UNEF-ID, les proches de Julien Dray se retrouvent dans l’équipe de direction du syndicat étudiant mais en disparaissent avec l’éclatement de la Gauche socialiste. Le dernier cercle des étudiants draysites tente alors de fonder un nouveau syndicat, la FEDER mais sans grand succès.

Vice-président de SOS Racisme de 1984 à 1988, Julien Dray conserve aussi des liens, plus ou moins proches selon les périodes, avec cette association.

Sans en avoir été membre lui-même, Julien Dray entretient aussi des relations avec d’autres associations. Il s’agit en premier lieu de la FIDL, syndicat lycéen fondé dans la foulée du Mouvement contre le projet Devaquet et de quelques autres associations pour l’égalité des droits et/ou les quartiers en difficulté comme Ni Putes Ni Soumises.

Cette relation étroite avec le monde syndical et associatif permet à Julien Dray d’une part de recruter de jeunes cadres politiques comme Delphine Batho ou Malek Boutih, d’autre part d’être informé sur les problèmes traités par ces associations.

[modifier] Mandat électoraux

Le 13 juin 1988, il est élu, pour la première fois, député et toujours réélu depuis. Il est élu pour la XIIe législature (2002-2007), dans l'Essonne (10e circonscription). Il fait partie du groupe socialiste.

  • 13/06/1988 - 01/04/1993 : élu député
  • 02/04/1993 - 21/04/1997 : réélu député
  • 01/06/1997 - 18/06/2002 : réélu député
  • 19/06/2002 - 16/06/2007 : réélu député
  • Depuis 17/06/2007 : réelu député.

Il est aussi élu au conseil régional d'Île-de-France depuis 1998.

  • 1998 - 20/03/2002 : vice-président du conseil régional d'Île-de-France
  • depuis le 21/03/2002 : vice-président du conseil régional d'Île-de-France en charge de la jeunesse.

[modifier] Fonction au PS

Secrétaire national du PS chargé des programmes et des études, animateur du courant Gauche socialiste; secrétaire national du PS, chargé de la communication et de la presse (jusqu'en 1996); secrétaire national, chargé de la sécurité au PS (1997-2003); vice-président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale; vice-président du groupe amitié France-Québec.

Il est porte-parole du PS (depuis 2003) et membre du bureau national du PS (depuis 2003).

Il est candidat au poste de premier secrétaire de son parti, pour succéder à François Hollande.

[modifier] Bibliographie

  • SOS génération, chez Ramsay en 1987
  • Lettres d'un député de base à ceux qui nous gouvernent, chez Flammarion en 1989
  • La Guerre qu'il ne fallait pas faire, chez Albin Michel en 1991
  • Les Clairons de Maastricht, avec Gérard Filoche, chez Ramsay en 1992
  • De la gauche en général et de l'archaïsme en particulier, chez Belfond en 1994
  • Chronique d'une différence, avec François Baroin et Pierre Doncieux, aux Editions 1 en 1998
  • Sept jours dans la vie d'Attika, avec Harlem Désir, Gérard Filoche, Marie-Noëlle Lienemann et Jean-Luc Mélenchon, chez Ramsay en 2000
  • État de violence, aux éditions J'ai lu, en 2002
  • Comment peut-on encore être socialiste ?, chez Grasset en 2003
  • Règlement de comptes, chez Hachette Littératures 2007
  • Et maintenant ?, chez Le cherche midi 2008

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et sources

  1. Philippe, Juhem .- Entreprendre en politique. Les carrières militantes des fondateurs de SOS-Racisme.- in Revue française de science politique, vol. 51, n° 1-2, février-avril 2001, p. 131-153 : « Julien Dray – Durant les années soixante-dix, j'étais lycéen à Noisy-le-Sec. [...] À la rentrée de 1970, en seconde, ma prof de français avait organisé des débats autour de l'origine du principe d'égalité. Grâce à quoi je m'étais découvert de gauche et volontariste, je refusais les principes établis mettant en cause l'égalité. [...] Je discutais avec les profs, après les cours. [...] Tout doucement nous avons formé un petit noyau dans le lycée, à trois copains que nous étions. Djamila, une beur – avant que le terme existe –, Paprocki – pas besoin d'affirmer ses origines grecques – et moi, le juif pied-noir. La politique, pour nous, durant des semaines, a consisté à animer le lycée. [...] Nous avons pris en main le ciné-club.»
  2. Un rêve de calife, Jean-Michel Normand, le Monde, 2 mai 2008, page 16
  3. Un rêve de calife, Jean-Michel Normand, le Monde, 2 mai 2008, page 16
  4. voir notamment son article dans Le Monde « La reculade d'Amsterdam »
  5. Voir numéro de La tête à gauche du 23 novembre 2004 www.lateteagauche.org

[modifier] Sources

  • Travaux de Philippe Juhem, notamment sa thèse de science politique sous la Direction de Bernard Lacroix : « SOS-Racisme, histoire d'une mobilisation "apolitique". Contribution à une analyse des transformations des représentations politiques après 1981 ».