Utilisateur:Holycharly/Ainsi parla Zarathoustra (gonzo)

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Zoroastre, ou Zarathoustra (en avestique Zaraθuštra), qui signigie «le conducteur de chameaux», serait né vers l'an -650, dans une famille sacerdotale de la région montagneuse de Hérat aux confins de l'Afghanistan. Selon d'autres sources, il serait né dans l'ouest de l'Iran, aux alentours du lac Urmia et ce ne serait que plus tard qu'il aurait migré dans la région au nord d'Hérat et de Balkh pour rejoindre le roi Goshtasp.

On connaît quelques bribes de sa vie à travers les hymnes gathiques de l'Avesta, rédigés dans une langue indo-iranienne archaïque, l'avestique, vieille d'entre 2500 et 3000 ans. Celle-ci se montre très proche des textes védiques indiens du Rig Veda, où l'on retrouve le même type de grammaire que dans le livre saint de Zoroastre. On le connaît aussi à travers la tradition qui rapporte un récit épique de la vie de Zoroastre, tel un scénario exemplaire empli d'événements surnaturels et de miracles.


Sommaire

[modifier] Les débuts du zoroastrisme

Zoroastre, selon la tradition, commence sa vie comme prêtre de la religion traditionnelle aryenne, le mithraïsme, alors régnante en Perse, qui comportait entre autres de nombreux rites sacrificiels, en particulier d'animaux.

Une série de visions, lui font reconnaître la divinité Ahura Mazda et il commence alors une prédication passionnée, prêchant :

  • la venue du Royaume de Justice, la coopération à l'œuvre de Dieu (Ahura Mazda), sous peine de châtiment total, mais on verra que ce n'est pas bien grave.
  • le dieu Ahura Mazda, élevé au rang de dieu suprême, reléguant les autres divinités de la religion aryenne traditionnelle à un rang secondaire.
  • la critique des pratiques de la religion traditionnelle notamment le sacrifice, ce qui lui attire les foudres des prêtres car il constituait une source de revenus pour les dirigeants religieux.
  • la condamnation de la consommation de boissons enivrantes, haoma (cf. le soma sanskrit), qui empêche l'homme de réfléchir avec clarté et qui avait cours dans le mithraïsme.

L'ancienne religion perse étaient soutenue essentiellement par les familles aristocratiques guerrières, or, les arguments de justice et de conscience personnelle heurtèrent profondément les coutumes et les mentalités de ces même vieilles familles. Finalement, il a dû s'enfuir pour sauver sa vie.

Après plusieurs années d'exil au cours desquelles il avait des entretiens mystiques avec son dieu Ahura Mazda, il finit par trouver à Bactres un protecteur puissant, Hystape, le père de Darius Ier, qu'il rallie à sa foi à travers un parcours initiatique exemplaire et qui, en retour, l'aidera à surmonter les nombreux obstacles qui jalonnent sa mission.

C'est désormais l'étape du succès : la foi de Zarathoustra se répandit au rythme des victoires guerrières remportées contre les souverains « méchants ». Elle finit par se répandre dans « tous les royaumes », en particulier, chez les Perses et chez les Parthes qui en firent une religion officielle, et la dotèrent d'une véritable institution ecclésiastique ─ la caste des mobads ─ qui eut une grande influence dans les affaires de l'État.

[modifier] Les principes du Zoroastrisme

Zoroastre a condamné les rites et les sacrifices traditionnels offerts aux dieux par les Perses, mais il a gardé la tradition du culte du feu. Il a fondé sa doctrine sur la « bonne pensée », la « bonne parole » et la « bonne action ». Il s'était rendu compte que toute l'évolution du monde était basée sur « l'action » et « la réaction », donc la réponse à toute attitude charitable lui parut être la « bonne action ». Si en société, les gens s'adonnent à la bonté ils ne récolteront que la bonté et s'ils se livrent à la méchanceté, ils seront envahis par le mal.

Selon Zoroastre, la « bonté » est quelque chose comme une lumière qui vient du fond de soi, et cette bonté est inhérente à l'homme. Il y a en tout homme deux tendances l'une qui le porte au bien, l'autre qui le porte au mal ; ce que propose Zoroastre, c'est de toujours choisir le côté du bien, et cela se fait par une constante dialectique. Mais c'est l'homme qui choisit ; il n'y a pas d'obligation et celui qui remplit sa responsabilité pleine et entière envers les autres est un Saoshyant.

Zoroastre a nommé son dieu Ahura Mazda, force créatrice du monde et des quatre éléments, l'eau, la terre, le feu et l'air, éléments que les zoroastriens vénérent et respectent au plus haut point puisque venant de Dieu. Il a aussi créé l'homme en lui donnant son libre arbitre afin qu'il puisse toujours choisir ce qu'il a à faire entre le bien et le mal. Tout homme est l'ouvrier de Dieu pour transfigurer le monde. Les trois commandements zoroastriens sont : « bonne pensée », « bonne parole », « bon acte », mais dans le monde, il n'y a qu'une voie, c'est la voie de la « droiture ».

Les zoroastriens admettent une vie après la mort et un jugement des âmes; chaque être humain étant jugé selon ses mérites. Le fravahr est un des symboles de la doctrine de Zoroastre : c'est l'esprit de l'homme pré-existant à sa naissance et qui perdurera après sa mort et il ne peut se substituer à Dieu. Si les bonnes actions l'emportent sur les mauvaises, l'âme monte au ciel par un pont au-delà duquel l'attend le Seigneur de la Lumière. Dans le cas contraire, il s'agit d'une descente en Enfer. Mais lorsqu'enfin l'Enfer lui-même sera purifié, le royaume de Dieu s'installera sur Terre. Il existe donc toujours une possibilité de rédemption réelle des plus « méchants ».

Un autre thème important du zoroastrisme est donc sa promesse d'une vie éternelle après la mort, où les âmes seront départagées lors de la traversée du « Pont de Chinvat », et finissent soit au Paradis, soit en Enfer soit au Purgatoire. La notion de résurrection existe, celle-ci surviendra à la fin des temps avec l'avènement du « Saoshyant » qui rétablira la justice par une régénération du monde.

[modifier] Les influences générées

La profondeur intellectuelle de son système a exercé une grande influence sur les doctrines judéo-chrétiennes (influence mentionnée dans le Manuel de discipline trouvé parmi les « rouleaux de la mer Morte »). On retrouve tous les thèmes du Zoroastrisme sous une forme semblable dans le judaïsme, le christianisme et l'islam.

L'empereur perse Cyrus le Grand mit fin à l'exil des juifs, en libérant Jérusalem de la domination babylonienne, en leur rendant la liberté de culte, et en faisant reconstruire leur « Temple ». La plupart des textes judaïques traitant de la vie après la mort appartiennent à la période de domination perse en Palestine, ce qui laisse penser à une influence zoroastrienne. Ils ne sont attestés dans les écrits judaïques que postérieurement à la captivité de Babylone (597 à 538 av. J.-C.), période pendant laquelle les élites judéennes, en exil à Babylone, entrèrent en contact avec la Perse et les religions iraniennes et kurdes.

Plusieurs auteurs et penseurs musulmans, tels Sohravardi (1155-1191), initiateur du courant des « Ishraqiyoun », ont tenté d'intégrer Zarathoustra à la lignée prophétique abrahamique, mais il s'agit là d'une tentative de récupération. On peut aussi retrouver la source de certaines pratiques musulmanes dans le zoroastrisme. Par exemple dans le chapitre 138 du Livre I de Hérodote : « ...c'est le prêt qu'ils détestent, car ils pensent que ceux qui empruntent seront obligés parfois de mentir  ».

Le changement des mœurs que les zoroastriens veulent, ils travaillent à l'obtenir par la droiture, par des actes justes et bons, et de ce fait le Zoroastrisme a eu aussi une grande influence sur le plan philosophique en occident : Platon, Voltaire, Nietzsche, mais aussi Plutarque, Pythagore, Aristote, Montaigne, Érasme, Goethe, Hegel, et même Karl Marx.

Chez les Zoroastriens les rites sont assez légers : prier cinq fois par jour pour se rappeler que la droiture est une bonne chose, que le bien est une bonne chose; faire une fête une fois par mois, plus cinq jours pour préparer le nouvel an. En se purifiant, prendre le repas avec nappe, nourriture, pains et fleurs.

Au début, la doctrine de Zoroastre s'est transmise oralement comme tant d'autres. Puis lorsqu'un alphabet adéquat fut trouvé, l'Avesta, ensemble de textes sacrés, a été écrit. Mais, du texte initial, seul le quart est arrivé jusqu'à nous : les manuscrits ont été perdus ou détruits une première fois lors de l'invasion d'Alexandre le Grand qui fit brûler la bibliothèque du palais de Persépolis et une seconde fois lors de l'invasion arabe au VIIe siècle. Malgré tout l'équivalent d'un millier de pages sont parvenus jusqu'à notre époque. Les textes les plus sacrés sont dix-sept Gathas ou « hymnes sacrés » reconnus comme de Zoroastre lui-même, et témoignant de sa personnalité. Ils sont rédigés dans la langue la plus ancienne et la plus difficile à interpréter.

[modifier] Le Zoroastrisme et la société

Dans la doctrine de Zoroastre toute personne doit répondre de ses actes par la bonne pensée, or la bonne pensée est directement liée à la culture, les adeptes de cette doctrine ne doivent donc pas mettre en œuvre une parole quelconque de Zoroastre qui ne correspondrait pas à la science moderne. Les préceptes de Zoroastre sur la morale collective et les liens qui attachent les hommes restent encore aujourd'hui d'actualité, alors que la plupart des religions ne leur pas accordé d'importance. Par exemple :

  • L'égalité des hommes et des femmes a été soulignée à maintes reprises dans les Gathas et réalisée dans l'histoire de la Perse antique par l'avènement au pouvoir de femmes telle que Pourandokht.
  • Préserver la pureté de l'eau, de la terre, de l'air et du feu est un autre précepte des adeptes de cette doctrine.
  • L'esclavage et la soumission de l'être humain, présents dans d'autres religions, sont complètement rejetés dans la doctrine de Zoroastre.
  • Cette doctrine met l'accent sur l'importance de la récolte et rejette toute idée de paresse, de vivre au crochet d'autrui, de voler le bien d'autrui. Chacun doit vivre de ses efforts et pouvoir bénéficier de sa propre récolte.
  • L'idolâtrie, l'adoration de la pierre ou tout autre lieu construit, sont prohibées dans la pensée de Zoroastre. La maison de Dieu n'est pas celle construite par l'homme mais le cœur et l'esprit de ce dernier.
  • Aucune oppression ne peut être admise à l'égard des hommes, et si nécessaire, il faut se soulever pour l'éliminer.
  • Aucun mal ne doit être commis à l'égard des animaux et leur sacrifice doit être considéré comme un crime des hommes à l'égard des animaux.

[modifier] Le Zoroastrisme et le système des religions

Zoroastre n'a jamais prétendu être un prophète, il s'est contenté de donner des directions de recherche spirituelle. Il n'a jamais adoré un Dieu qui aurait instauré sur terre son système de commerce, échangeant des parcelles du paradis avec ses créatures. Dieu tel qu'il est perçu par les zoroastriens n'est pas un marchand et n'a nul besoin de l'adoration de ses créatures, ainsi que d'intermédiaires entre les hommes et lui, pour leur promettre le paradis, les menacer de l'enfer, et au passage s'enrichir grâce à l'ignorance des peuples.

Dans la doctrine de Zoroastre, chaque personne répond de ses actes en vertu de la nature de son Fravahr. Cyrus le Grand et la plupart des souverains de la Perse antique, ont éviter d'utiliser la force pour faire admettre la pensée de Zoroastre aux peuples. Au contraire, ils ont laissé aux peuples le libre choix de leur foi et l'ont respecté. C'est sur la base de cette doctrine que lors de la conquête de Babylone la charte des droits des nouveaux sujets de Cyrus le Grand stipulait : « Je n'ai autorisé personne à malmener le peuple et détruire la ville. J'ai ordonné que toute maison reste indemne, que les biens de personne ne soient pillés. J'ai ordonné que quiconque reste libre dans l'adoration de ses dieux. J'ai ordonné que chacun est libre dans sa pensée, son lieu de résidence, sa religion et ses déplacements, que personne ne doit persécuter autrui ».

Alexandre le Grand, après la défaite des Acéménides, ordonna d'incendier les bibliothèques de la Perse, pensant ainsi détruire la pensée Zoroastrienne. Mais désirant, cependant, faire profiter les Grecs de la science et de la philosophie des Iraniens, il ordonna de traduire, avant de les faire détruire, un nombre important de traités se trouvant dans les bibliothèques. Ces traités ont constitué une partie des fondements de la science et de la philosophie occidentale. Alexandre le Grand, créateur de la Grande bibliothèque d'Alexandrie, a commencé par pratiquer l'autodafé sur les écrits de Zoroastre.

Les Arabes après l'invasion de l'Iran et la défaite des Sassanides, ont ordonné, eux aussi, partout où ils pouvaient trouver un traité ou un écrit, de le détruire par le feu ou par l'eau. Ils ont empêché les Perses de parler leur propre langue le farsi afin de les éloigner de leur racine culturelle pour qu'ils leurs soient asservis à jamais comme les peuples de l'Égypte et de la Syrie. De même, pour assurer leur domination absolue, ils imposèrent l'islam et massacrèrent les Zoroastriens. Cette œuvre d'oppression se poursuivit longtemps à travers les sectes de musulmans intégristes, jusqu'à l'époque de S. M. l'Empereur (le Shah) Réza Pahlavi le Grand, qui mit fin à l'oppression contre les Zoroastriens et les adeptes des minorités religieuses en Iran.

La majorité des iraniens, de gré ou de force, se convertirent donc graduellement à l'islam, mais il subsiste encore aujourd'hui une communauté zoroastrienne en Iran (environ 40 000 fidèles) et qui se considère comme la gardienne de la tradition trois fois millénaire de Zarathoustra. Par ailleurs de nombreuses traditions iraniennes ainsi que le calendrier iranien ont des origines zoroastriennes.

Aujourd'hui il n'y a plus, environ, que 200 000 zoroastriens dans le monde, essentiellement en Inde (les Pârsî), en Iran et dans les diasporas aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Le zoroastrisme reste, cependant, un élément important de la civilisation iranienne, et a joué un rôle important dans l'histoire politique et religieuse du Proche-Orient pendant plus d'un millénaire.

[modifier] Bibliographie

  • J. Duchesne-Guillemin « L'Iran Antique et Zoroastre » dans : Histoire des Religions Tome 1, Encyclopédie de la Pléiade.
  • Charles Autran : Mithra, Zoroastre et la préhistoire aryenne du christianisme Payot, Paris, 1935.
  • Paul du Breuil : Le zoroastrisme (Que sais-je ? nº 2008), P.U.F, 1982. Ouvrage plus détaillé mais dense, contient de nombreuses références bibliographiques précises.
  • Jean Varenne : Zarathushtra et la tradition mazdéenne (Coll. Maîtres spirituels) Ed. du Seuil, Paris, 1966. Ouvrage accessible à tout lecteur non-spécialiste, bonne introduction au sujet, illustrée par des cartes et des photos.

En anglais :

  • George William Carter : Zoroastrianism and Judaism AMS Press, New York.
  • The Cambridge History of Judaism Vol.1 : The Persian period Cambridge University Press, 1984, p.308-326

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Divers

[modifier] Liens externes

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