Ghérasim Luca

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Ghérasim Luca (ou Gherashim Luca) (23 juillet 1913 Bucarest - 9 février 1994, Paris) est un poète roumain et un théoricien du surréalisme.

Ghérasim Luca nait en Roumanie dans un milieu juif ashkénaze, comme son ami Paul Celan. Il prend part à la fondation puis à l’activité du groupe surréaliste roumain, mené par Tzara, Fondane, Brâncuşi, Brauner.

En Roumanie, avant la fin de la guerre, il publie son manifeste non-œdipien, perdu à ce jour.

A partir de 1952, il s'installe définitivement à Paris où il vit pauvrement à Montmartre, rue Joseph de Maistre.

Il parle le yiddish, le roumain, le français et l'allemand et devient un poète francophone surréaliste reconnu, dont les performances ne laissent personne indifférent.

Son ami et complice Jacques Hérold, peintre, placarde sur les murs de Paris, peu avant mai 1968, une liste de tableaux imaginée pour lui par André Breton et des poèmes de Luca.

A partir de 1973, les philosophes Gilles Deleuze et Félix Guattari lui rendent hommage. Deleuze le cite dans L'Abécédaire (Parnet), en parle comme "du plus grand poète français vivant".

Ghérasim Luca lit lui-même ses poèmes, joue avec les structures syntaxiques, fait bégayer la langue, basés essentiellement sur des jeux de mots et des balbutiements maîtrisés, par séquences et saccades. Il y a dans son travail depuis le début une véritable obsession de la mort sous toutes ses formes.

Fidèle, André Velter lui consacre, de son vivant, plusieurs articles au Monde des Livres et enregistre deux de ses récitals pour France Culture.

Début 1994, il reçoit un avis d'expulsion de son appartement, officiellement pour des raisons d'hygiène. Le 9 février, il se suicide en sautant dans la Seine.

Son ami le photographe Gilles Ehrmann lui a rendu hommage avec La Maison d'yeux (1994).

Il avait passé 40 ans en France sans papiers et vivait avec la peintre Micheline Catti.

Son influence féconde de son vivant des poète comme Serge Pey, Jean-Pierre Verheggen, Joël Hubaut, Olivier Cadiot ou Julien Blaine et ne cesse de grandir comme en témoignent les récentes adaptations de son œuvre au théâtre et les nombreuses études qui paraissent sur lui.


Sommaire

[modifier] Œuvres

  • Un loup à travers une loupe, Bucarest, 1942. Poèmes en prose, publié premièrement en roumain, puis traduit par l'auteur en français et publié en 1998, Éditions José Corti
  • Quantitativement aimée, Éditions de l'Oubli, Bucarest, 1944
  • Le Vampire passif, Éditions de l'Oubli, Bucarest, 1945
  • Dialectique de la dialectique, en collaboration avec Dolfi Trost, Éditions surréalistes, Bucarest, 1945
  • Les Orgies des Quanta, Éditions de l'Oubli, Bucarest, 1946
  • Amphitrite, Éditions de l’Infra-noir, Bucarest, 1945
  • Le Secret du vide et du plein, Éditions de l'Oubli, Bucarest, 1947
  • Héros-Limite, Le Soleil Noir, Paris, 1953 avec gravure et dessins
  • Ce Château Pressenti, Méconnaissance, Paris, 1958, avec une gravure de Victor Brauner. CE poème fait partie de Un loup à travers une loupe
  • La Clef, Poème-Tract, 1960, Paris
  • L'Extrême-Occidentale, Éditions Mayer, Lausanne, 1961 avec 7 gravures de Jean Arp, Brauner, Max Ernst, Jacques Hérold, Wilfredo Lam, Roberto Matta, Dorothea Tanning
  • La Lettre, Paris, 1960
  • Le Sorcier noir, avec Jacques Hérold, Paris, 1996
  • Sept slogans ontophoniques, Brunidor, Paris, 1963 avec gravures de Augustin Fernandez, Enrique Zanartu, Gisèle Celan-Lestrange, Jacques Hérold.
  • Poésie élémentaire, Éditions Brunidor, Vaduz, Liechtenstein, 1966
  • Apostroph'Apocalypse, Éditions Upiglio, Milan, 1967 avec 14 gravures de Wilfredo Lam
  • Sisyphe Géomètre, Éditions Givaudan, Paris, 1967 conception du livre par Piotr Kowalski à partir de bulles de verre renfermant des gaz rares
  • Droit de regard sur les idées, Brunidor, Paris, 1967
  • Déférés devant un tribunal d'exception Paris, 1968
  • Dé-Monologue, Brunidor, Paris, 1969 avec gravures de Micheline Catty
  • La Fin du monde, Éditions Petitthory, Paris, 1969 avec frontispiece de Micheline Catty et 5 dessins de Ghérasim Luca
  • Le Tourbillon qui repose, Critique et Histoire, 1973
  • Le Chant de la carpe, Le Soleil Noir, Paris, 1973 avec un disque de sa voix et une sculpture en verre et miroirs de Piotr Kowalski, rééd. par José Corti, 2001
  • Présence de l'imperceptible, Franz Jacob, Châtelet, sans date
  • Paralipomènes, Le Soleil Noir, Paris, 1976 avec un objet "cubomanie" du poète
  • Théâtre de Bouche, Criapl'e, Paris, 1984 avec des gravures et 9 dessins de Micheline Catti.
  • Satyres et Satrape, Éditions de la Crem, Barlfeur, 1987
  • La proie s'ombre, Éditions José Corti, Paris, 1991
  • Le Cri, Éditions Au fil de l'encre, Paris, 1995
  • La voici la voie silanxieuse, Éditions José Corti, Paris, 1997
  • Levée d'écrou, Éditions José Corti, Paris, 2003

[modifier] Récitals

(liste à compléter)

[modifier] Discographie, monographies, exégèses

  • Bain de sang, Ghérasim Luca lit 3 poèmes au MOMA, New York, octobre 1984 (ADLM, 1998)
  • Ghérasim Luca par Ghérasim Luca, Double CD, José Corti, 2001 contenant 17 poèmes récités
  • Carlat, Dominique : Ghérasim Luca l'intempestif, José Corti, 2001
  • Velter, André : Ghérasim Luca passionnément, Jean-Michel Place, 2001
  • Martin Serge (dir.): Avec Ghérasim Luca passionnément, éditions Tarabuste (supplément à la revue "Triages"), 2005, 138 p. Reprend les actes de la journée d'étude "Ghérasim Luca à gorge dénouée" organisée à l'Université de Cergy-Pontoise le 10 décembre 2004. Comprend les communications de Serge Martin, Laurent Mourey ; Daniel Delas; Julian Toma; Zeno Bianu; Elke de Rijcke; Nicoletta Manucu; Patrick Quillier; Cendrine Varet; Oriane Barbey; Philippe Païni; Marie Cosnefroy-Dollé; Patrick Fontana et une bibliographie exhaustive réalisée par Cendrine Varet et Serge Martin.

[modifier] Filmographie

  • Comment s'en sortir sans sortir (1989, La Sept/CDN/FR3), réalisé par Raoul Sangla, dans lequel Ghérasim Luca récite huit poèmes.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien interne

[modifier] Liens externes