Roberto Matta

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Roberto Matta est un peintre surréaliste né en 1911 au Chili et mort à Civitavecchia (Italie) le 23 novembre 2002.

[modifier] Biographie

Né au Chili en 1911, Matta commence par des études d'architecture à Santiago. Il abandonne sa carrière chilienne en 1933 pour la France. Il travaille un premier temps dans l'atelier de Le Corbusier puis voyage en Espagne, où il se lie avec les poètes Rafael Alberti et Federico Garcia Lorca. Il est constamment en mouvement : la Scandinavie, rencontre avec Alvar Aalto, Londres, Henry Moore, Roland Penrose et Magritte.

À la demande de Salvador Dali, il va voir André Breton qui le déclare surréaliste : « Ils me dirent : « Tu es surréaliste ! » Je ne savais même pas ce que cela voulait dire... » Il est exclu en 1948 pour des raisons obscures, mais réintègrera le mouvement en 1959.

Il travaille donc avec les surréalistes. Il écrit dans la revue Minotaure des textes sur l'architecture qui s'oppose au rationalisme de Le Corbusier entre autres. Il met au point la technique des morphologies psychologiques : on étale tout d'abord la couleur sur la toile avec un chiffon, la couleur ainsi étalée inspirera le tracé ultérieur du pinceau. On s'approche ainsi des procédés d'écriture automatique chère aux surréalistes.

Il part à New York à la demande de Marcel Duchamp pour fuir la guerre. Six mois après son arrivée, il expose pour la première fois aux États-Unis à la galerie Julien Levy, spécialisée dans le surréalisme. Il donne des conférences à la New School of Social Research et reçoit beaucoup de jeunes Américains dans son atelier, dont Jackson Pollock.

En 1948 (date où il est expulsé du mouvement surréaliste, Matta part pour le Chili, où il publie un texte insistant sur le « rôle de l'artiste révolutionnaire, qui doit redécouvrir de nouvelles relations affectives entre les hommes », puis pour l'Italie, où il s'installe.

Son engagement politique prend une place de plus en plus importante dans son œuvre. En 1952, le procès de Julius et Ethel Rosenberg lui inspire Les roses sont belles (les Rosenberg seront exécutés l'année suivante). En 1958, après la lecture du livre d'Henri Alleg sur la torture en Algérie, il peint La Question, Djamila. En 1964, pour rendre hommage au dirigeant communiste Julian Grimau, exécuté en Espagne l'année précédente, il peint Les Puissances du désordre, une immense composition de 9 mètres de long. Et il participe en janvier 1968 au premier congrès culturel de La Havane, pour discuter des problèmes culturels des pays sous-développés.

En France, il prend une part active aux événements de mai 1968. Enfin, en 1973, il prend violemment position contre le coup d'État du général Pinochet au Chili et coupe tout lien avec son pays natal: « C'est cet exil qui a déterminé toute ma vie, entre deux cultures. Mon travail est un travail de séparation. » « De l'exil, je suis passé à l'« Ex-il », quelque part entre le connu et l'inconnu, entre la réalité et l'imaginaire. Là où commence la poésie. »

Il meurt à Civitavecchia, près de Rome le 23 novembre 2002.

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