Fin des États grecs

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La fin des États grecs s'étale de la conquête de l’Asie par Alexandre de Macédoine à la Paix romaine (IVe-Ier siècle av. J.-C.).

Sommaire

[modifier] Alexandre de Macédoine et la conquête de l'Asie

L'idée d'une fédération hellénique n'est jamais parvenue à son terme, là où Athènes, Sparte, Thèbes avaient échoué, une autre puissance saura-t-elle mieux réussir ?

Après avoir vaincu les Athéniens et les Thébains, en 338, à la bataille de Chéronée en Béotie, Philippe de Macédoine unifia la Grèce dans la Ligue de Corinthe. Il ne cacha pas son intention de procéder à la libération des Grecs d'Asie. La Perse demeurait un voisin incommode et dangereux. Depuis quatre-vingts ans, grâce à son or et au prestige de sa marine elle jouait un rôle souvent occulte, mais toujours considérable dans les affaires de la Grèce.

L'hégémonie du Royaume de Macédoine ne serait solidement établie que le jour où la Perse n'aurait plus accès au monde hellénique.

Philippe envoya ses divisions d'avant-garde qui traversèrent l'Hellespont et pénétrèrent en Asie, lorsqu'il fut assassiné en 336 à l'occasion du mariage de sa fille, par un jeune noble du nom de Pausanias. Il n'est pas impossible qu'Alexandre lui-même ait été complice de ce meurtre.

Alexandre se rendit en Grèce et succéda à son père comme stratège de la Ligue de Corinthe.

Convaincu, à la suite du soulèvement de Thèbes dans lequel l'influence perse était manifeste, que jamais la Grèce ne resterait tranquille tant qu'elle pourrait librement communiquer avec la Perse, Alexandre en revint au vaste plan asiatique de son père Philippe.

Au printemps de 334, Alexandre traverse l'Hellespont et débarque en Troade . L'Empire auquel Alexandre allait s'attaquer présentait toujours la même mosaïque qu'au temps de Xerxès, l'autorité du pouvoir central s'y faisait de moins en moins sentir. Les Grecs avaient été fascinés par le pouvoir absolu du Grand Roi, surtout quand les hoplites et les marins virent Xerxès aux Thermopyles et à Salamine juché sur son siège majestueux, dans les montagnes qui dominaient le théâtre des opérations. Mais, en fait, l'Empire Perse était un ensemble assez lâche de Satrapies souvent indépendantes : Lydie, Phrygie, Égypte, Médie, Babylone et bien d'autres. Les alliances changeaient constamment et les conspirations étaient nombreuses entre les divers prétendants au trône. Les Satrapes, affranchis de la surveillance des agents royaux, manifestaient des dispositions à l'indépendance qui allaient parfois jusqu'à la révolte.

Mais d'énormes richesses s'y étaient accumulées. La flotte Phénicienne conservait toujours son prestige, l'empire disposait d'une force militaire numériquement considérable, une bonne cavalerie, une infanterie dont la meilleure part était constituée par des mercenaires Grecs commandés par des chefs Grecs tels que Memnon de Rhodes.

Cette armée hétérogène avait pour chef suprême le Roi. Artaxerxès III étant mort assassiné par son ministre peu après la bataille de Chéronée, il fut remplacé par Darius III.

Dès qu'Alexandre eut traversé l'Hellespont, la bataille fut engagée sur le fleuve Granique. Les Perses essuyèrent une écrasante défaite grâce à la cavalerie formée de Macédoniens et de Thraces.

La conquête de l'Orient par Alexandre le Grand commencera par l'annexion de la Carie et de la Lycie qui entreront définitivement dans l'orbite grecque et perdront dès lors très rapidement leurs dernières particularités pour n'être plus que des provinces parmi d'autres au sein du monde Hellénistique.

Un passage de Plutarque indique qu’Alexandre serait passé à Xanthos et très probablement au Létôon.

Toute l’Asie Mineure tomba entre ses mains, malgré la résistance de quelques Cités Grecques, en particulier à Milet et surtout à Halicanasse défendue par Memnon, conquise en 334. Après la mort de Memnon la flotte Perse s’écroula.

En 333, Alexandre rencontra l’armée Perse à Issos en Cilicie, sous le commandement du Roi en personne. Les Perses furent battus, le Roi Darius pris de panique, s’enfuit. Tyr fut prise, l’Égypte reçut Alexandre en libérateur. La Méditerranée Orientale devenait un lac Macédonien.

En 331, Alexandre refusant l’offre de paix du Roi Perse, fait passer son armée au delà de l’Euphrate et du Tigre. À Gaugamela, l’armée Perse composée de soldats de toutes races, est une nouvelle fois battue. Babylone, Suze et Persépolis avec les trésors de l’Empire Perse tombèrent aux mains d’Alexandre. Darius fut destitué par ses propres Satrapes pour incompétence puis assassiné alors qu’il tentait de fuir.

Alexandre se proclama successeur des Achéménides et se prépara à la conquête de la partie orientale de l’Empire. Sa mort, à Babylone, en 323, coupa court à ses vastes projets.

Pendant son court et fantastique règne, il avait changé la face du monde. Il ouvrit la période Hellénistique qui s’acheva avec la conquête Romaine.

Les généraux successeurs d’Alexandre se partageront l’Empire qu’il avait créé. Ils se disputèrent l’influence dans la Mer Egée en déclarant libres les Cités Grecques pour obtenir leur bienveillance. Les généraux qui se trouvaient à la tête de ces régions et qui plus tard adoptèrent le titre de roi devinrent bientôt de vrais orientaux.

Trois grandes puissances conservent leur autorité : la Syrie sous les Séleucides, l’Égypte sous les Ptolémées et la Macédoine.

Il y eut aussi d’autres États de moindre importance, dont le principal fut le royaume de Pergame qui réussit à maintenir sa position au milieu des luttes entre les grandes puissances. La capitale devint un centre des sciences et des arts rivalisant avec Alexandrie.

Leurs royaumes et leurs principautés survécurent plus de deux cents ans, mais en fait ils avaient disparu de l’horizon Grec.

Toute la région Lycienne, en particulier les villes côtières attribuées au roi Séleucide de Syrie, passent aux mains des Ptolémées d’Égypte car un antique commerce reliait la Lycie à la vallée du Nil.

Entre temps s’était formée la Ligue des villes Lyciennes, structure fédérale qui perdurera jusqu'à l’époque romaine et dont on connaît la forme de gouvernement grâce au géographe Grec Strabon. Tous les quatre ans se tenait un grand rassemblement au Létôon qui de sanctuaire dynastique devenait le sanctuaire fédéral de la Confédération des Cités Lyciennes.

L’ancienne prospérité disparut, seuls quelques ports gardaient leur opulence : les anciennes villes de la côte Ionienne, Smyrne et Éphèse, ainsi que Byzance et surtout Rhodes, véritable centre commercial de la Mer Egée, dont les marins avaient la réputation d’être les meilleurs de leur époque.

La montée en puissance de Rome va bouleverser cet équilibre fragile.

[modifier] La fin des États Grecs

Le Sénat de Rome semble n’avoir eu, au cours de cette période, aucune velléité de conquêtes en Orient. Il suffisait aux Romains d’avoir détruit la redoutable alliance de 203 entre le roi de Macédoine et Antiochos, et d’avoir interposé entre l’Italie d’une part, la Macédoine et l’Empire Séleucide de l’autre, le rempart d’une Grèce libre et d’un royaume pergamien résolument fidèles à leur alliance.

En 188, la Lycie est attribuée aux Rhodiens en récompense de leur fidélité lors de la guerre menée contre le Roi Séleucide Antiochos III. En 168, Rome lui accorde son indépendance tout en s’attachant, par un traité d’alliance, les Cités de la Ligue Lycienne.

En 133 Attale III, célibataire et sans enfant, lègue par testament à Rome le royaume de Pergame qui est incorporé à l’Empire Romain, le Sénat s’habituant de plus en plus à l’idée de soumettre directement à ses magistrats les lointains territoires, la Macédoine était devenue Province Romaine en 146. La politique d’annexion pratiquée pour la Macédoine allait être appliquée hors d’Europe. Ainsi Pergame reçut le titre de première capitale de la Province Romaine d’Asie.

En 129, sont créées les Provinces d’Asie qui comprennent toute l’Anatolie avec Éphèse, ancienne vassale de Pergame, comme capitale.

Entre 88 et 85 avant JC, le roi du Pont, Mithridate VI, envahit l’Anatolie Occidentale et ordonne le massacre de tous les citoyens romains vivant à Pergame mais il est vaincu par Sylla et désormais le royaume de Pergame ou « Royaume des Attalides » fait partie à part entière de la Province Romaine d’Asie de l’Empire Romain.

La position stratégique de Pergame conserva toute son importance durant la période romaine. Elle devint une place forte de la Province Romaine d’Asie que les Romains couvrirent de monuments.

Au Ier siècle av. J.-C., la Lycie tombe entre les mains des Romains qui mettent fin à la Confédération Lycienne. Dès le deuxième siècle avant notre ère, on assiste à la mort politique de l’Hellénisme, la civilisation grecque est en recul son domaine se restreint. L’Histoire de la Grèce en tant que nation s’arrête au IIe siècle av. J.-C.. Mais l’Hellénisme connaîtra, à partir du Ier siècle av. J.-C., un arrêt de son déclin grâce à la force de l’organisation Romaine. Le grec demeurera pendant trois cents ans, de Marseille jusqu'à l’Euphrate, d’Alexandrie jusqu'à la Mer Noire, la langue des échanges intellectuels et commerciaux. Une véritable renaissance artistique et philosophique sera dans le monde Hellénique la conséquence de la Paix Romaine.

Les États Grecs n’existent plus mais il reste la civilisation grecque.

Pendant les guerres civiles qui déchirent Rome, et au cours desquelles César est assassiné, en 44, les Lyciens, prenant partie pour Octave, le futur Empereur Auguste, doivent supporter le siège de leur capitale Xanthos qui est détruite en 42 par Brutus.

En 41 avant JC, après la défaite de Brutus, Marc-Antoine ordonne le repeuplement de Xanthos dévastée et confirme l’indépendance des Lyciens. Celle-ci durera jusqu’en 43 après JC. L’Empereur Claude décide de réduire la Lycie à l’état de Province sous administration directe d’un gouvernement nommé par l’Empereur. Elle sera unie à la Pamphilie pour ne faire qu’une seule Province.

La Cilicie est Province séparée en 62 et la Galatie en 25 avant JC, la Cappadoce en 17 après JC.

La Pax Romana favorise ensuite l’expansion économique des cités Lyciennes qui sous la conduite de Rome connaîtront une nouvelle opulence, en particulier : Telmessos, actuelle Fethiyé, Pinara, Xanthos, Patara, Antiphellos, actuelle Kas, Myra.

Le Létôon reçoit la visite de l’Empereur Hadrien, l’époque de Septime Sévère et de ses successeurs immédiats, au début du IIIe siècle, est marquée par un important développement urbanistique. Le christianisme s’implante en Lycie à partir du IVe siècle et de l’Édit de Théodose proscrivant les cultes païens. Au Létoon le grand temple hellénistique de Léto servit provisoirement de lieu de culte avant d’être partiellement démantelé.

Au VIIe siècle, le site du Létôon, abandonné et livré aux alluvions, disparaît, probablement au moment des premières invasions Arabes.

Xanthe, en revanche, où est construite une cathédrale, devient le siège d’un Évêché.

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