Béotie

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Nome de Béotie
Νομός Βοιωτίας
Carte de le Béotie
Statistiques
Périphérie Grèce centrale
Chef-lieu Livadhiá
Superficie (km²) 2 952 (16e)
Population 130 768 (2005) (27e)
Densité de pop. (h./km²) 44,3 (37e)
Code postal 32x xx
Code d’immatriculation BI
Code ISO 3166-2 GR-03
Site internet http://www.viotia.gr

La Béotie (en grec Βοιωτία, ancien Boiōtía, moderne Viotía) est une région de Grèce centrale. Elle est bordée par l'Attique au Sud-Est, par le golfe d'Eubée à l'Est, par la Phthiotide au Nord, par la Phocide à l'Ouest et par le golfe de Corinthe au Sud. La capitale moderne est Livadiá, mot qui signifie prairie, pâturage, une réalité économique emblématique de la région. La capitale antique était Thèbes (actuelle Thiva).

Sommaire

[modifier] Géographie

La Béotie comprend deux massifs montagneux, celui du Parnasse (2457 m) à l'Ouest, aux confins phocidiens, et celui de l'Hélicon (1748 m) au Sud. Elle comprend aussi une plaine assez vaste, celle d'Orchomène, sur le cours moyen du Kifisos. le cours inférieur de ce petit fleuve est jalonné de deux lacs : le lac Yliki et le lac Paralimni. La Béotie est traversée par l'autoroute reliant Athènes et Thessalonique, elle permet d'accéder à l'île d'Eubée par le pont de Chalkida et à Delphes par la route du Parnasse. Le nome a une attraction touristique : le monastère d'Osios Loukas et ses mosaïques du XIIe siècle.

[modifier] Géographie antique

Ses deux villes principales étaient Orchomène et Thèbes, qui se dressaient toutes deux dans de riches plaines propices à l'élevage des chevaux et à la culture du blé.

Le Catalogue des vaisseaux fournit 30 toponymes pour la Béotie, soit plus qu'aucune autre région grecque.

Elle possédait en outre les deux célèbres montagnes du Cithéron et de l'Hélicon (dédié aux Muses).

À l'époque classique, une grande partie de la plaine du nord où se dressait Orchomène était recouverte par le lac peu profond de Copaïs, célèbre pour ses anguilles, et qui était alimenté par le Céphise béotien et ses affluents. Un autre fleuve, l'Asopos, est décrit dans l'Iliade comme ayant « un lit de joncs épais et d’herbages touffus » (IV, 383), et son nom vient parfois qualifier poétiquement la ville de Thèbes ou la Béotie (par exemple chez Euripide, Suppliantes, v. 571 : ἡ ᾿Ασωπία / hê Asôpía).

[modifier] Histoire antique

Le pays fut occupé à partir du néolithique et eut une importance marquée à l'âge du bronze. Des vestiges mycéniens à Orchomène, et des mythes relatifs à la richesse des Minyens qui émigrèrent de Thessalie laissent à penser que la ville était plus ancienne que la Thèbes béotienne, mais l'élévation de celle-ci et l'inondation du lac Copaïs contribuèrent à son déclin.

La plupart des mythes béotiens sont concentrés sur la ville de Thèbes, dont la puissance en tout temps détermina l'importance du rôle de la Béotie dans l'histoire de cette période. Mais Thèbes ne fut jamais assez forte pour faire valoir son autorité sur toutes les villes de Béotie et en faire un seul État.

Les villes de Thespies et Platées apparurent souvent dans la politique béotienne. Les affaires de la Béotie étaient gérées par une confédération de villes, dont certaines furent des membres récalcitrants, notamment Platée qui établit des liens avec Athènes pour assurer son indépendance.

La Béotie joua un rôle équivoque, si elle ne fut pas activement déloyale à la Grèce, à l'occasion des guerres médiques. Alors qu'Athènes tendait d'étendre son pouvoir au milieu du Ve siècle av. J.-C., elle envahit et battit les Béotiens à la bataille d'Œnophyta en -457, et contraignit ainsi toutes ses villes, excepté Thèbes à reconnaître sa suprématie. Mais son indépendance fut rendue à la Béotie dix ans plus tard, quand Athènes fut battue à Coronée. Une nouvelle défaite à Délium en -424 mit un terme à tous les espoirs des Athéniens de reconquérir la Béotie.

Le IVe siècle av. J.-C. fut témoin de l'extension de la suprématie thébaine sur le reste de la Béotie, en particulier sous le commandement d'Épaminondas, et la défaite de Sparte à Leuctres en -371 et à nouveau à Mantinée en -362.

Comme le reste de la Grèce, la Béotie ne put résister à la puissance montante de la Macédoine sous Philippe, et après la défaite des forces thébaines et athéniennes à Chéronée en -338, et la destruction de Thèbes en -335 par Alexandre le Grand, la Béotie déclina rapidement.

La Béotie est un des principaux théâtres d'opérations de la première guerre contre Mithridate VI du Pont : le général romain L. Cornelius Sylla y remporte deux victoires décisives sur le général pontique Archelaos à Chéronée et Orchomène en -86. Sylla mit également à sac la ville de Thèbes.

[modifier] Réputation

Les Athéniens voyaient les habitants de Béotie comme un peuple inculte, lourdaud et peu raffiné, d'où dérive l'adjectif actuel « béotien » qui désigne une personne peu cultivée, et indifférente à la connaissance.

Mais c'est aussi en Béotie, nommée alors le plus souvent « Aonie  » (Ἀονία / Aonia), que les poètes situaient le mont Hélicon, demeure des Muses « aoniennes ». L'épithète « aonien » s'applique également à plusieurs dieux ou héros originaires de Béotie (Dionysos, Héraclès, Hippomène,...).

Naissances illustres de Béotie : Hésiode : serait né ( -VIII ièm) à Ascra, petit bourg de Béotie. Plutarque : Né à Chéronée en Béotie, entre les années 43 et 50 de notre ère.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Pierre Guillon, La Béotie antique, Belles Lettres, Paris, 1948.
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