Expressions bibliques

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Voici quelques expressions tirées de la Bible.

Sommaire

[modifier] Du Tanakh / De l'Ancien Testament

[modifier] Genèse

  • Un tohu-bohu : une situation confuse et agitée. Origine : dans le récit de la Genèse, le monde avant sa création par Dieu "n'était que solitude et chaos" (Tohou vaBohou (תהו ובהו) en hébreu (Genèse 1,2).
  • Le fruit défendu : chose d'autant plus désirable qu'elle est interdite. Origine : fruit (traditionnellement représenté par une pomme) cueilli par Ève dans le jardin d'Éden et dans laquelle Adam a croqué malgré l'interdiction de Dieu, dans la Bible.
  • La pomme d'Adam : saillie visible du cartilage thyroïde, au milieu de la partie antérieure du cou de l'homme. Origine : le fruit de la connaissance auquel Adam aurait goûté avant d'être chassé d'Éden.
  • La tenue d'Ève et La tenue d'Adam (à savoir la Nudité). Origine : après avoir goûté au fruit de la connaissance, Adam et Ève surent qu'ils étaient nus.
  • Croissez et multipliez Injonction répétée quatre fois au début de la Genèse, aux poissons et oiseaux, puis à Adam et Eve (,28 Gen 1:22 ,28) puis à Noé et ses fils (,7 Gen 9:1 ,7).
  • Le péché originel : faute commise volontairement et consciemment contre Dieu ou contre la loi divine. Origine : péché commis par Adam et Ève, et qui entacherait selon la tradition chrétienne tout humain dès sa naissance.
  • Tu es poussière : modestie de la condition humaine. Origine : formulation du châtiment, après le péché originel : " À la sueur de ton visage, tu mangeras du pain jusqu'à ce que tu retournes au sol car c'est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras " (Genèse 3, 19)
  • Vieux comme Mathusalem : symbole d'ancienneté. Origine : Mathusalem est le personnage, cité dans la Bible, qui vécut le plus vieux.
  • Une époque antédiluvienne : extrêmement ancien. Origine : antérieur au Déluge.
  • Après moi le Déluge : (mot attribué à Louis XV). Sert à indiquer qu'on se moque de l'avenir. Origine : montée des eaux, décrit dans la Bible, qui aurait quasiment recouvert la Terre.
  • Arche de Noé : Origine : vaisseau dans lequel, selon la Bible, Noé prit place avec sa femme, ses fils et un couple d'animaux de chaque espèce pendant le Déluge.
  • S'endormir dans les vignes du seigneur : être ivre mort. Origine : allusion à Noé sortant de l'Arche.
  • Le manteau de Noé : façon pudique de cacher ou de minimiser une question gênante. Origine : voir Canaan (patriarche).
  • Une tour de Babel : lieu où l'on parle toutes sortes de langues. Origine : le récit biblique explique l'existence de nombreuses langues comme venant de la punition divine contre les hommes qui avaient décidé de construire une tour haute jusqu'au Ciel pour atteindre Dieu.
  • La terre promise : lieu riche, idéal ou idyllique. Origine : le Pays de Canaan ou Terre d'Israël, que, selon la Bible, Dieu a promise à Abraham et à sa descendance et où coulent le lait et le miel.
  • Être changé en statue de sel : immobilité, rester figé. Origine : pendant leur fuite de Sodome et Gomorrhe, la femme de Loth fut transformée en statue de sel après s'être retournée vers les villes que Dieu était en train de détruire par le feu et la grêle.
  • Grand chasseur devant l'éternel . Origine : désigne deux grands chasseurs de la Bible : Nimrod et Esaü.
  • Qui va à la chasse perd sa place : pour conserver sa position on ne doit pas la quitter un instant. Origine : le droit d'aînesse (la place d'aîné) pris par Jacob à son frère Esaü, parti chasser pour préparer un repas à son père Isaac. Jacob, aidée par sa mère Rebecca reçut ainsi la bénédiction de leur père et dut s'enfuir devant la fureur d'Esaü.
  • L'échelle de Jacob : allusion au rêve de Jacob, en Genèse 28, 10-17 [1]
  • Le bâton de Jacob : allusion au discours de Jacob, en Genèse 32, 11[2]
  • Un Benjamin : dernier-né des enfants d'une famille. Origine : c'est le nom du dernier des douze enfants de Jacob. Genèse 35,18
  • Des vaches maigres : pénurie ou ralentissement de l'économie qui entraînent des restrictions (soutenu). Origine : l'interprétation d'un rêve du pharaon par Joseph fils de Jacob, prisonnier en Égypte (Genèse 41)

[modifier] Notes et références

  1. Bible de Jérusalem
  2. Bible de Jérusalem

[modifier] Exode et autres livres de la Torah / du Pentateuque

  • Aime ton prochain comme toi-même Lévitique, 19, 18 : "Ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple, mais aime ton prochain comme toi-même: je suis l'Éternel".
  • La veuve et l'orphelin : les faibles et les opprimés. Origine : Exode, 22, 22 : "N'humiliez jamais la veuve ni l'orphelin".
  • Buisson ardent Apparition de Dieu. Origine : "l'Ange de Yahvé lui apparut, dans une flamme de feu, du milieu d'un buisson. Moïse regarda : le buisson était embrasé mais le buisson ne se consumait pas" Exode 3,2
  • Une traversée du désert : éloignement contraint du pouvoir. Origine : la fuite de Moïse dans le désert après avoir assassiné un Égyptien qui tourmentait un Hébreu.
  • Les plaies d'Égypte : série de catastrophes. Origine : la libération des Hébreux réduits en esclavage fut obtenue après que Dieu ait affligé l'Égypte des Pharaons de dix plaies d'Égypte.
  • Un exode : départ contraint (d'une foule, d'une population ou d'un peuple). Origine : livre du Pentateuque qui raconte la sortie des Hébreux d'Égypte, sous la conduite de Moïse, et leur marche vers la Terre promise.
  • La manne : don providentiel. Origine : nourriture miraculeusement envoyée aux Hébreux pendant leur traversée du désert vers la Terre promise.
  • Adorer le veau d'or : richesse matérielle. Origine : idole adorée par le peuple hébreu au pied du mont Sinaï, malgré les injonctions de Moïse, et ayant la forme d'un veau d'or.
  • un bouc émissaire : personne désignée pour porter la responsabilité d'une faute. Origine : le commandement divin de Dieu aux Israélites, d'envoyer un bouc dans le désert pour expier leurs fautes.
  • Œil pour œil, dent pour dent : principe de vengeance au comptant. Origine : règle religieuse édictée pour fixer aussi justement que possible le montant à verser dans le cas de dommages physiques envers son prochain. Voir Loi du Talion.

[modifier] Prophètes et Hagiographes

  • Alleluia (אללו-יו) et Amen (אםן) : Louons Dieu ! et ainsi soit-il ! '. Expressions hébraïques revenant dans de nombreux psaumes comme par exemple dans le psaume 106, verset 48. Par analogie, on appelle Alléluia une pièce de musique liturgique dans le rite de plusieurs églises chrétiennes. Amen est repris dans l'expression « Dire amen à tout » qui signifie : acquiescer servilement.
  • Fort comme Samson : très fort. Origine : un des Juges dont la force provenait de la chevelure et qui fit s'effondrer le palais des Philistins dans lequel il était prisonnier.
  • Le combat de David et Goliath : le plus faible qui finit par vaincre. Origine : David, alors jeune berger, réussit à vaincre Goliath, le soldat géant des Philistins.
  • Le jugement de Salomon : décision ayant valeur d'exemple en matière de justice et de sagesse. Origine : Salomon sut discerner la vérité au cours d'un litige entre deux femmes qui se disputaient la maternité d'un nouveau-né vivant et d'un nouveau-né mort dans son sommeil.
  • Les trésors de la reine de Saba : grand faste. Origine : la Reine de Saba arriva à la Cour du roi Salomon, selon le récit biblique, chargée de présents.
  • Vanité des Vanités citation de l'Ecclésiaste
  • Pauvre comme Job : très pauvre. Origine : un personnage biblique mis à l'épreuve par Dieu.
  • Une jérémiade : plaintes interminables et importunes. Origine : les « Lamentations » de Jérémie. -> Cesse tes jérémiades
  • Le colosse aux pieds d'argile : puissance, apparemment invulnérable, mais qui présente une faiblesse fatale. Origine : l'interprétation d'un rêve par le prophète Daniel qui annonçait l'effondrement du royaume de Babylone à Nabuchodonosor II.

[modifier] Deutérocanoniques

[modifier] Du Nouveau Testament

  • Chant du coq : allusion aux paroles du Christ annonçant à Pierre que celui-ci le reniera trois fois avant le chant du coq. (Matt 26:34)
  • L'Épiphanie : fête célébrée le 6 janvier. Origine : commémoration de la première révélation de Jésus et de l'adoration des Mages.
  • Boire le calice jusqu’à la lie : endurer jusqu'au bout quelque chose d'extrêmement pénible. Origine :
  • Vivre un calvaire : vivre une épreuve interminable et très douloureuse. Origine : croix unique ou triple élevée sur une hauteur pour commémorer la passion du Christ.
  • Porter sa croix : la vie est un calvaire et chacun doit endurer des épreuves. Origine : objet symbolique représentant le supplice du Christ et la religion catholique en général.
  • Un chemin de croix : épreuve particulièrement éprouvante. Origine : parcours du Christ portant la croix de Jérusalem au Golgotha commémoré chaque vendredi saint au cours d'une cérémonie.
  • Le chemin de Damas : lieu d'un retournement subit de convictions. Origine : au chapitre 9 des Actes des Apôtres, Saül de Tarse, envoyé à Damas pour persécuter les premiers Chrétiens, voit le Christ en apparition, et devient sur le champ Saint-Paul "apôtre des Nations". Ac 9
  • Le fils prodigue : enfant mâle que l'on retrouve avec bonheur après une longue absence (soutenu). Origine : parabole du fils prodigue Luc 15 versets 14-16
  • Incrédule comme saint Thomas : Thomas ne croit pas à la résurrection de Jésus-Christ jusqu'à ce que ce qu'il le voit.

"Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point." (Jean 20:25 traduction: Louis Segond)

Saint Thomas est également à l'origine de l'expression "Je ne crois que ce que je vois" pour la même raison.

  • Jeter la pierre : accabler (quelqu'un) de critiques. Origine : la Lapidation.
  • Un judas : personne qui trahit ou qui se montre déloyale. Origine : Judas est l'apôtre qui a vendu Jésus aux grands prêtres. Cet épisode des Évangiles est également à l'origine d'une autre expression : "Un baiser de Judas" désigne un acte de traitrise sous l'apparence d'un acte de bonté. C'est en effet par un baiser que Judas désigna Jésus à ceux qui étaient venus l'arrêter.
  • La paille et la poutre : utilisé dans l'expression "voir la paille dans l'œil de son voisin et ne pas voir la poutre dans le sien". Reproche attribué à une personne qui a tendance à relever les petits défauts chez d'autres personnes et qui ne remarque pas ses propres travers (qui sont en général plus importants que les défauts).
  • Ne pas semer les perles devant les pourceaux : offrir à quelqu'un une chose dont il n'est pas capable d'apprécier la valeur. Origine : "Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent." (Matt 7:6,traduction: Louis Segond)
  • Nul n'est prophète en son pays : il est difficile d'être reconnu et apprécié dans son propre pays ou parmi les siens. Origine : Jésus revient précher à Nazareth, ville où il avait passé son enfance. Mais les Nazaréens s'étonnent d'entendre précher le "Fils du charpentier" et essayent de le chasser de la ville. Les paroles de Jésus, rapportées par les Evangiles sont : "un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et sa maison"
  • Pleurer comme une Madeleine : verser des larmes en abondance sous le coup d'une émotion. Origine : Marie de Magdala (plus connue sous le nom de Marie-Madeleine) apprenant la venue de Jésus chez un Pharisien, entra dans la maison, se jeta aux pieds de Jésus et lui lava les pieds de ses larmes. Les Evangiles racontent qu'elle les essuya avec ses cheveux et qu'elle les parfuma avec un beaume de très grand prix. Ceci lui valut le pardon de ses fautes.
  • Rendre à César ce qui appartient à César : distinguer la loi humaine et la loi divine. Origine : rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu Mt 22:21. Il s’agit de la réponse de Jésus aux Pharisiens qui lui demandaient s’il était conforme à la loi de payer les impôts romains.
  • Bon Samaritain Allusion - souvent teintée d'ironie - à la parabole du Bon Samaritain Lc 10:25-35, qui met en scène un voyageur samaritain, membre d'une population que les Juifs tiennent pour impie, qui se montre capable de compassion envers un inconnu gravement blessé, alors qu'à l'inverse, un prêtre et un lévite sont passés avant lui sans s'arrêter.
  • Se laver les mains : se dégager de toute responsabilité. Origine : lors du procès contre Jésus intenté devant Pilate, celui donne au peuple rassemblé le choix de sauver Barabas ou Jésus. Le peuple choisi de gracier Barabas. Pilate se lave alors les mains en disant : Je ne suis pas responsable de ce sang Mt 27:24.
  • Tenter Dieu : .
  • Treize à la table : 12 apôtres qui s'ajoute à Jésus égale 13. Le traître de la Cène, à savoir Judas, fut un treizième convive de trop. Cela semble être à l'origine du soin que beaucoup encore mettent à ne pas être treize à table. En réalité le repas a eu lieu hors la présence de Judas remplacé après l'ascension par Matthias et 26 Act 1:25 et 26. D'autre part et surtout Jésus désapprouvait les superstitions.
  • Crier sur les toits :

[modifier] Autres

  • Le Bon usage de Grevisse était la bible des grammairiens : le livre de référence pour une activité est appelé une bible sans majuscule (la bible du bricolage). C'est aussi le Master pour une série télévisée.

[modifier] Voir aussi

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