Salomon (Bible)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Salomon.
Cet article fait partie
de la série Bible
Contenus
Thèmes connexes
Exégèse et critique

Salomon, fils de David et de Bethsabée, est un roi d'Israël (de 970 à 931 avant Jésus-Christ selon la chronologie biblique usuelle). Sa sagesse et sa justice sont proverbiales. Il fait construire le premier Temple de Jérusalem. Son histoire est contée dans le Premier livre des Rois.

Sommaire

[modifier] Préalable

Cet article repose exclusivement sur la littérature religieuse (Bible, Midrash, Coran...).
Pour les informations historiques et archéologiques voir Données archéologiques sur David et Salomon.
Pour des informations épigraphiques voir Histoire de la recherche sur le Pentateuque.

[modifier] Salomon, fils et successeur du roi David

Salomon (Shlomo) est le deuxième fils que le roi David eut de sa femme, Bethsabée, que celui-ci avait prise à Urie.

Quand David fut vieux, son fils Adonias tenta de se faire proclamer héritier. Alors David ordonne au prêtre Zadoc d'oindre Salomon comme roi après lui. David, mourant, confie ces paroles à son fils de douze ans : « Je m'en vais par le chemin de toute la terre. Tu seras fort et te montreras un homme, et tu prendras garde à Dieu, ton Dieu, en marchant dans Ses voies, en gardant Ses statuts, Ses commandements et Ses ordonnances, comme il est écrit dans la loi de Moïse, afin que tu réussisses dans tout ce que tu feras et où que tu te tourneras » (I Rois 2, 2 et 3). Après 40 ans de rêgne, David meurt. Salomon devient ainsi roi d'Israël.

[modifier] Un règne de paix et de prospérité

À son avènement, Salomon doit faire face à de nombreuses rivalités et révoltes au sein de son royaume. Il élimine les partisans de son demi-frère Adonias. Le prêtre Abyatar est exilé, Joab exécuté.

Le pharaon Siamon profite de la mort de David pour organiser une expédition en Palestine. Il prend et détruit Gézer. Mais devant l’armée de Salomon, il préfère une paix de compromis. Il donne sa fille en mariage à Salomon avec pour dot Gézer. Salomon s’engage probablement à ne pas attaquer la pentapole philistine.

Salomon organise une expédition militaire à Hamat et Zoba pour contrôler Tadmor (Palmyre) et la route des caravanes.

Son règne marque cependant une période de paix, de prospérité et d'abondance. Le roi-bâtisseur fait ériger dans sa capitale des édifices colossaux (le Temple, le palais royal et les fortifications de Jérusalem). Il bâtit le premier Temple de Jérusalem. C'est dans sa quatrième année de règne que Salomon se mit à bâtir le temple, qui fut achevé en sept ans et demi. C'est le temple et non plus le tabernacle, qui fut alors le centre du culte public.

[modifier] Le déclin

Au cours de son règne, Salomon a pris 700 épouses et 300 concubines : c'était le moyen d'assurer la paix avec les multiples cités-états voisines. Mais cette situation entraîna des difficultés : Salomon laissa se développer des religions païennes dans son entourage « et il arriva, au temps de la vieillesse de Salomon, que ses femmes détournèrent son cœur auprès d'autres dieux » (I Rois 11, 4 et 5). L'infidélité de Salomon à garder l'alliance avec Dieu entraîna la colère divine : « Parce que tu as fait cela[1] , (...) Je t'arracherai le royaume (...) Seulement, Je ne le ferai pas dans tes jours, à cause de David, ton père. Mais Je l'arracherai de la main de ton fils. » (I Rois 11, 9 à 13)

À la fin du règne, la levée de lourds impôts et l'institution de la corvée provoquent des révoltes qui aboutiront à la partition du royaume d'Israël après la mort de Salomon (-931).

Selon le Coran, Allah n'entraina pas sa colère sur Salomon[2]:

« Alors que Solayman n'a jamais été mécréant mais bien les diables »
    — Le Coran, Sourate 2, verset 102

[modifier] L'organisation du royaume de Salomon

Salomon organise l’administration de son Empire, tâche qui lui vaut la réputation de « sage » (hâkâm) :

  • Comme David, il s’entoure de hauts fonctionnaires et de conseillers (prêtre, secrétaire, héraut, chef de l’armée) mais crée de nouvelles fonctions (maître du palais, chef des préfets et chef de la corvée). La famille du prophète Nathan est très influente dans ce cabinet. Salomon crée un corps de fonctionnaires (lévites), dévoués au service de l’État. Il institue des écoles pour les former.
  • Le territoire israélite est divisé en douze préfectures dirigés par un préfet (nesîb), nommé par Salomon.
  • Chaque préfecture devait assurer l’entretien de la cour royale pendant un mois, charge assez lourde à cause du développement du harem royal, du nombre des hauts fonctionnaires et de la charerie royale. D’autres entrées proviennent du domaine royal, géré par le maître du Palais, de cadeaux et tributs versés par les vassaux. De plus, le roi contrôle le commerce international : caravanes du désert (encens, aromates), commerce de haute mer dans des expéditions conjointes avec les Phéniciens (produits et animaux tropicaux, or), commerce avec la Phénicie (blé, huile, cèdre, cyprès, aide technique).
  • Salomon nomme à la tête de l’armée l’ancien chef de la garde personnelle de David. L’effort de modernisation porte sur les chars, peu utilisés dans le passé et la construction de places fortes.

[modifier] Le jugement de Salomon

Jugement de Salomon, trésor de l'abbaye de Saint-Denis, Xe–XIe siècle, musée du Louvre
Jugement de Salomon, trésor de l'abbaye de Saint-Denis, XeXIe siècle, musée du Louvre

Considéré comme « Sage parmi les hommes », il se rendit populaire en début de règne par ses jugements pleins de sagesse. Il avait d'ailleurs demandé à Dieu de le munir d'un coeur qui sache écouter. [réf. nécessaire]

Le Premier livre des Rois (3, 16-28) raconte ainsi le différend qui opposa deux prostituées ayant chacune mis au monde un enfant, mais dont l'un était mort étouffé. Elles se disputèrent alors l'enfant survivant. Pour régler le litige, Salomon réclama une épée et ordonna : « Partagez l'enfant vivant en deux et donnez une des moitié à la première et l'autre moitié à la seconde ». L'une des femmes accepta, l'autre déclara qu'elle préfèrait renoncer à l'enfant plutôt que de le voir sacrifié. En elle, Salomon reconnut la vraie mère, et il lui fit remettre le nourrisson. Alors « tout Israël apprit le jugement qu'avait rendu le roi, et ils révérèrent le roi car ils virent qu'il y avait en lui une sagesse divine pour rendre la justice ».

Ce célèbre épisode de la vie du Roi Salomon a donné lieu à l'expression « jugement de Salomon ». Il peut signifier soit que face à l'impossibilité d'établir la vérité dans un litige, on partage les torts entre deux parties, soit qu'on met ces mêmes parties devant une situation qui oblige l'une d'elles au moins à changer sa stratégie. Ce cas fait partie de ceux étudiés en théorie des jeux à somme non-nulle au même titre que la Crise des missiles de Cuba, avec laquelle elle a des affinités (mettre l'une des parties dans une position intenable, et forcer l'issue vers un arrangement gagnant-gagnant).

[modifier] Livres de Salomon

Les livres bibliques suivants sont attribués à Salomon :

  • explicitement
Livre des Proverbes
Livre de la Sagesse (deutérocanonique)
  • implicitement
Cantique des cantiques
Ecclésiaste
  • traditionnellement
Certaines traditions attribuent le Livre de l'Ecclésiastique à Salomon[3]

Les livres apocryphes suivants sont attribués à Salomon :

  • explicitement
Odes de Salomon
Psaumes de Salomon

[modifier] Prophète de l'Islam

Prophètes de l’islam dans le Coran
Adam Hénoch Noé Shélah Héber Abraham Loth Ismaël Isaac Jacob Joseph Job
آدم ادريس نوح صالح هود ابراهيم لوط اسماعيل اسحاق يعقوب يوسف أيوب
Adam Idrīs Sāli Hūd Ibrāhīm Lût Ismâ`îl Ishâq Ya`qûb Yûsuf Ayyûb

Jethro Moïse Aaron Ézéchiel David Salomon Élie Élisée Jonas Zacharie Jean-Baptiste Jésus Mahomet
شعيب موسى هارون ذو الكفل داود سليمان إلياس اليسع يونس زكريا يحيى عيسى محمد
Chu`ayb Mûsâ Hârûn Dhû'l-Kifl Dâwûd Sulaymân Ilyâs al-Yâs`a Yûnas Zakarīyā Yahyâ `Isâ Muhammad


Dans le Coran, c'est le 27e chapitre (sourate) qui parle le plus de Salomon (Suleyman), prophète et roi, tout comme son père David (Daoud). Son histoire avec la reine de Saba (appelée ici Bilqis) y est narrée. Dans les sourates 21e versets 81-82, 27e verset 17, 34e 12-14 et 38e 29-39, il est fait allusion aux épreuves et aux pouvoirs que lui aurait accordé Dieu, pouvoirs qui prennent dans les légendes populaires la forme magique du Sceau de Salomon.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. ici, la cause de la colère Divine n'est pas la polygamie, mais l'adoration d'autres divinités
  2. Sourate 2 : La vache (Al-Baqarah) sur Wikisource
  3. Troisième Concile de Carthage, 397