Esclavage au Moyen Âge

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'esclavage survit de différentes manières au passage de l'Antiquité au Moyen Âge. Alors que l'extension de l'influence du Christianisme en Occident amène une évolution vers le servage, le monde arabo-musulman connaît l'apogée de son réseau de traite des noirs.

Sommaire

[modifier] Aperçu géographique

[modifier] Amériques précolombiennes

(à développer)

[modifier] Orient byzantin

Entre 529 et 533, l'empereur d'Orient Justinien Ier fait publier une mise à jour complète des lois romaines, connue sous l'appellation de Code Justinien. Dans les divers statuts sociaux réglementés, l'esclavage continue d'avoir sa place, malgré le contexte chrétien. Le traitement de l'esclave est néanmoins amélioré, et l'affranchissement est facilité, voire recommandé.

Malgré la condamnation formelle de l'Église, se maintient et se développe la pratique de la castration de jeunes esclaves pour en faire des eunuques, candidats potentiels à de hautes positions dans l'administration.

On est esclave par la naissance si l’on est enfant d’esclave ; on le devient si l’on est prisonnier de guerre ou citoyen déchu de ses droits. Les esclaves sont aussi des criminels ou des enfants abandonnés très jeunes. Les Romains endettées envers une personne deviennent esclave de cette dernière.

On vend et achète les esclaves dans un marché comme une chose ou un animal. Un esclave ne possède pas de biens, ne peut pas se marier, n'a pas accès aux tribunaux et ne peut pas devenir soldat ; le maître a tous les droits sur son esclave, il peut le revendre ou même le léguer en héritage.

En mettant de l’argent de côté (quand les maîtres veulent bien) les esclaves peuvent économiser le pécule qui leur permet de racheter eux même leur liberté et devenir affranchis ; ou alors, les maîtres peuvent affranchir leurs esclaves. Un esclave doit exécuter sans retard ni mauvaise humeur les ordres de son maître et faire en sorte que le maître soit content de son service.

Quelquefois, les filles sont achetées pour servir la maîtresse de maison. À la campagne, les esclaves aident dans le domaine agricole. En ville, ils peuvent être employés aux travaux domestiques ou faire fonctions de nourrices valets, jardiniers… D’autres, reconnus pour leurs compétences professionnelles occupent les postes de secrétaires, médecin particulier ou percepteur.

Certains esclaves condamnés par jugement deviennent gladiateurs. D'autres appartiennent à l’État, ce sont eux qui construisent les routes, les entretiennent, s'occupent de tous les bâtiments publics, travaillent à l’administration.

[modifier] Monde arabo-musulman

Comme le christianisme, l’Islam s’étend dans un monde dont l’esclavage est une composante, et comme lui, il s’y adapte sans révolution sociale. En principe, le Coran interdit seulement l'esclavage des musulmans, car il fait la différence entre les pays des « infidèles » et les pays de l'Islam.

  • Cela explique partiellement le fait que jusqu'au début du XXIe siècle, des pays musulmans comme l'Arabie saoudite, le Soudan ou la Mauritanie acceptent l'esclavage des Noirs chrétiens et animistes.
  • Malgré les interdictions formelles concernant les musulmans, les califes et les sultans n'hésitent pas à réduire en esclavage les rebelles ou les « mauvais musulmans », notamment en Espagne au temps d'al-Andalus.
  • En Égypte mamelouk les esclaves venus de la mer noire et amenés en grande partie par des marchands italiens constituent une ressource indispensable pour le recrutement des armées égyptiennes.

[modifier] Occident médiéval

Le mot Slave a donné celui d'esclave (slave en Anglais) car les peuples Slaves au Haut Moyen Âge ne sont pas très organisés et il est facile pour les régions avoisinantes de s'y ravitailler en esclaves. De plus, il est difficile aux chrétiens de posséder d'autres chrétiens comme esclaves, car selon le dogme chrétien tous les hommes sont égaux dans l'Église. Le Concile de Lyon (567-570) interdit ainsi de réduire en esclavage un homme libre. Ainsi, les esclaves sont uniquement importés en France et son principal marché aux esclaves se situe à Verdun (IXe siècle). Dans les années 780, Charlemagne combat les Saxons et réduit une partie de la population en esclavage. À noter qu'à l'époque mérovingienne plusieurs esclaves deviennent reines : la plus célèbre étant Frédégonde. Un esclave, Leudaste, devient connétable et comte de Tours. L'Allemagne des Xe-XIIIe siècles développe même une classe de nobles esclaves, les ministériaux. À partir du VIIIe siècle le servage remplace progressivement l'esclavage en Europe.

Au XIe siècle l'esclavage disparaît légalement en France mais perdure dans le bassin méditerranéen. Les Français, au même titre que tous les autres riverains de la Méditerranée, sont victimes d'enlèvements et sont réduits en esclavage. Les « Barbaresques » n'hésitent pas à mener des razzias dans les villages côtiers. On recense plus de 20 000 esclaves français à Alger en 1350. Les autorités françaises ne peuvent réagir militairement car le contrôle complet du littoral est alors illusoire, et se contentent de multiplier les missions à Alger afin de racheter les esclaves chrétiens. Ces esclaves libérés effectuent une véritable procession, à pied, des ports méditerranéens où ils débarquent, jusqu'à Paris.

Le trafic des esclaves avec le monde arabo-musulman fait en partie la richesse des Républiques maritimes italiennes comme celles de Gênes et de Venise. Les « négrillons » vendus dans les cours d'Europe, les odalisques et autres servantes mauresques proviennent de ce trafic. Mais la route la plus importante de la traite d'esclaves médiévale à part celle vers l'Égypte musulmane est celle qui amène des esclaves de la mer noire vers l'Italie voire la Catalogne. Il s'agit pour la plupart de femmes destinées au service domestique. Peu de ces esclaves domestiques restent dans leur statut après leur trentaine, mais leur affranchissement ou rachat par elles-mêmes est souvent soumis à des conditions assurant le prolongement de leurs services pour au moins quelques années.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes