Al-Andalus

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Al-Andalûs est le terme qui désigne l'ensemble des terres de la Péninsule Ibérique sous domination musulmanes au Moyen-Âge (711-1492). On estime généralement que ce nom est en rapport avec les Vandales qui nommèrent le pays Vandalucia, passés d'Espagne en Afrique du Nord au Ve siècle, même si certains linguistes préfèrent parler d'étymologie obscure [réf. nécessaire]. La conquête du pays par les musulmans fut aussi rapide qu'imprévue et correspondit avec l'essor du monde musulman. Al-Andalûs devint alors la zone la plus dynamique du monde connu, attirant grand nombre de savants et d'intellectuels occidentaux tandis que son rayonnement dépassait ses frontières.

Histoire d'al-Andalus
711 - 755 La Conquête

756 - 1039 Les Omeyyades de Cordoue


1039-1085 Les Taïfas


1085-1145 Les Almoravides


1147-1226 Les Almohades


1238 - 1492 Le royaume de Grenade


Reconquista
Thèmes connexes
Souverains d'al-Andalus
Sciences et techniques
Cartes d'al-Andalus

Sommaire

[modifier] La conquête de l'Espagne

Icône de détail Article détaillé : Conquête musulmane de l'Hispanie.

L'Afrique du Nord à peine conquise, le gouverneur Mûsâ eut l'idée de détourner vers l'extérieur les guerriers berbères en qui il n'avait pas une grande confiance. En 712 il envoie, sous le commandement du général Târiq ibn Ziyad, 7 000 berbères franchir le détroit de Gibraltar - qui tire son nom de Târiq lui-même ("djebel al tariq" en arabe ce qui signifie montagne de Tariq) - et conquérir l'Espagne, alors en proie aux divisions. L'écrasement imprévu du roi wisigoth Rodrigue à la bataille de Guadalete (juillet) amène Mûsâ, malgré les réticences du calife, à passer lui-même en Espagne. Il fait la jonction avec Tarîq et entre avec lui à Tolède.

La faiblesse du parti wisigothique mené par le prétendant Akhila, qui avait d'ailleurs appelé Mûsâ à l'aide contre Rodrigue, permit aux musulmans de s'installer durablement, une prise de possession facilitée d'ailleurs par les voies romaines et des accords avec les chefs locaux. En 713, Mûsâ a déjà dépassé Saragosse. Mais en 714 Târiq et lui sont appelés à Damas pour enquête. Le nouvel émir al-Hurr poursuit de 716 à 719 la conquête et parvient jusqu'aux Pyrénées, détruisant Tarragone et occupant Barcelone. Ses successeurs iront même au-delà des Pyrénées, vers la Septimanie wisigothique, d'où ils lanceront des expéditions vers le Nord.

L'arrêt de la conquête musulmane en Occident s'explique certes par la contre-attaque des Francs, mais surtout par l'insurrection berbère au Maghreb, appuyée sur le kharidjisme (740). Les Berbères d'Espagne se soulèvent eux aussi, formant plusieurs colonnes qui menacent Cordoue et Tolède. Face à ce péril, les Arabes, peu nombreux, n'étaient pas unis : une opposition traditionnelle existait entre Kaisites (bédouins nomades de l'Arabie du nord et du centre) et Kalbites (cultivateurs sédentaires originaires du Yémen). La révolte berbère fut malgré tout matée par le kaisite Baldj, avec quelques milliers de Syriens qui avaient été évacués de Ceuta assiégée, et qui restèrent finalement en Espagne.

[modifier] Les troubles internes

La période suivante est marquée par la succession de gouverneurs (21 de 711 à 726) qui prennent de plus en plus d'indépendance par rapport au Califat de Damas. À partir de 720 les conflits internes s'aggravent alors que la tendance Kaisite l'emporte. En 739 une grande révolte des Berbères éclate dans le Maghreb occidental et se répercute en Espagne. D'abord victorieux à Cordoue les Berbères seront vaincus et doivent quitter la péninsule. La guerre civile perdurera pendant une quinzaine d'années.

Le renversement des Omeyyades par les Abbassides a pour conséquence l'émancipation de l'Espagne : Abd al-Rahmân, petit-fils du dernier calife omeyyade, se réfugie en Afrique du Nord, parmi les tribus berbères dont sa mère est issue. Son affranchi Badr lui ayant obtenu le ralliement des Syriens et d'une partie des Kalbites d'Espagne, il passe dans ce pays et s'empare de Cordoue en 756, où il se proclame émir.

[modifier] L'émirat de Cordoue

L'émirat doit lutter aussi bien contre les Berbères que contre divers chefs arabes. Deux d'entre eux, les gouverneurs de Barcelone (Sulayman ben Yaqzan ibn al-Arabi) et de Saragosse, provoquent même l'intervention de Charlemagne (778 : épisode de Roncevaux). Juste avant sa mort, Abd al-Rahmân avait fait construire une partie de la Grande mosquée de Cordoue (785-788). Après la mort d'Abd al-Rahmân (788), ses descendants réussissent à consolider sa dynastie.

[modifier] Le califat de Cordoue

Icône de détail Article détaillé : Califat de Cordoue.

L'émirat est si florissant qu'il ambitionnera au titre de Califat. C'est Abd al-Rahman III (912-961) qui en 929 se coupe de Bagdad et se proclame calife : il y a alors deux califes dans le monde musulman. C'est l'apogée de l'Espagne musulmane. Son fils Al-Hakam II (962-976) a la plus grande bibliothèque de son temps et encourage les arts et les lettres.

À sa mort, son fils Hisham n'a que 11 ans. Sa régence est assurée par le vizir Ibn Abi Amir qui s'efforcera de réorganiser le califat pour prendre le pouvoir. Il est surnommé Almanzor (le victorieux). Il attaque le royaume chrétien de Leon et détruit St Jacques de Compostelle en 997. Il essayera d'imposer la dynastie des Amirides ce qui cause une guerre civile avec les légitimistes. En 1010 Cordoue est incendiée et en 1031 les possessions musulmanes explosent en une vingtaine de taïfas.

[modifier] Les taïfas

Icône de détail Article détaillé : époque des taifas.
Carte historique de la péninsule Ibérique présentant l'époque des taifas et les petits royaumes chrétiens émergeants.
Carte historique de la péninsule Ibérique présentant l'époque des taifas et les petits royaumes chrétiens émergeants.

Dans chaque taïfa les rois encouragent l'administration, l'économie, la culture. C'est une période de concurrence et d'entrainement mutuel. Au fur et à mesure les taïfas les plus faibles sont absorbés par les autres. Les troubles facilitent la Reconquista par les rois chrétiens et les Berbères sont de nouveau appelés. Ils débarquent en 1086, dirigés par les Almoravides

[modifier] Les Almoravides et les Almohades

Icône de détail Articles détaillés : Conquête almoravide et Conquête des Almohades.

Les Almoravides rétablissent l'unité politique de l'Espagne musulmane et freinent la Reconquista. Ils sont renversés par les Almohades en 1146. En 1212 l'armée almohade est battue à Las Navas de Tolosa.

[modifier] Le royaume de Grenade

Icône de détail Article détaillé : Royaume de Grenade.

En 1237, en pleine déroute, un chef musulman nasride prend possession de Grenade et fonde le royaume de Grenade, reconnu vassal par la Castille en 1246 et qui devait ainsi lui payer un tribut. De temps en temps, éclataient des conflits par le refus de payer et qui se terminaient par un nouvel équilibre entre l'émirat maure et le royaume chrétien. En 1483, Muhammad XII devient émir, dépossédant son propre père, évènement qui déclencha les guerres de Grenade. Un nouvel accord avec la Castille, provoqua une rébellion dans la famille de l'émir et la région de Málaga se sépara de l'émirat. Málaga fut pris par la Castille et ses 15 000 habitants furent faits prisonniers ce qui effraya Muhammad.

Ce dernier, pressé par la population affamée et devant la suprématie des rois catholiques, qui avaient même de l'artillerie, capitule le 2 janvier 1492 terminant ainsi onze ans d'hostilité pour Grenade et sept siècles de présence du pouvoir islamique en Espagne. La présence des populations musulmanes ne prit fin qu'en 1609, lorsqu'elles furent totalement expulsées d'Espagne par Philippe III.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  • GLICK, T: Cristianos y musulmanes en la España medieval (711-1250), Alianza Editorial, Madrid, 1991.
  • E. LEVI-PROVENZAL: Historia de España, Espasa-Calpe, Madrid, 1982.


[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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