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--Environnement2100 4 décembre 2007 à 18:40 (CET)

L'Océan glacial arctique est identifié comme fertile en hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) depuis des décennies ; certains gisements y sont déjà exploités, le plus connu étant l'Alaska. En 2007, seule une étroite bande côtière est exploitée, mais la fonte prochaine de la banquise d'été autorise de nouvelles ambitions. Alors que les opérations d'intimidation ont déjà commencé, il est utile de s'intéresser à l'estimation des volumes d'hydrocarbures récupérables dans cette zone, et d'identifier quels pays vont en bénéficier. La lecture de cet article est donc soumise aux restrictions d'usage concernant les estimations et la géopolitique.

Sommaire

[modifier] Géographie et géopolitique

La ligne rouge est l'isotherme à 10°C du mois de juillet
La ligne rouge est l'isotherme à 10°C du mois de juillet

Centré sur le pôle nord, l'océan arctique couvre une surface de 14 Mm² ; il est situé pour l'essentiel au nord du cercle arctique. La zone la plus proche de l'Europe est la Mer de Barents : une superficie d'environ 1.4Mkm², grossièrement carrée, entre le nord de l'Europe (au sud), les îles Svalbard et François-Joseph (au nord), et la grande île de Nouvelle-Zemble à l'est, elle a déjà montré son potentiel, particulièrement en gaz (Snohvit, Shtokman). Une partie de cette zone fait l'objet d'un litige frontalier[1] entre la Russie et la Norvège ; son règlement est en cours[2] en 2007, mais a été interrompu par la démission du premier ministre russe.

Plus à l'est, on trouve la Mer de Kara, qui à l'est de la Nouvelle-Zemble, offre aux Russes un potentiel considérable et déjà en exploitation.

Toujours vers l'est, la Mer de Laptev et la Mer de Sibérie Orientale, au nord de la Sibérie, toujours sous contrôle russe.

Au nord du Détroit de Béring, la Mer des Tchouktches est partagée entre la Russie et les États-Unis.

La Mer de Beaufort, au nord de l'Alaska, d'obédience étatsunienne, est la zone la plus anciennement exploitée ; les îles du Nunavut le sont également.

La Mer de Baffin, et les rivages du Groenland d'obédience norvégienne, font partie des inconnues. L'Océan arctique s'ouvre vers l'océan atlantique par le détroit de Fram.

Signalons également quelques îlots tels que Jan Mayen et L'Île aux Ours qui rendent la géopolitique de cette région (encore) un peu plus compliquée.

Ce tour de la région laisse un dernier territoire sans responsable identifié : la proximité du pôle, avec les bassins de Makarov, Amundsen et Nansen ; cette zone, caractérisée par sa position centrale et sa grande profondeur d'eau, fait déjà l'objet de revendications de la part de la Russie, du Canada et de la Norvège. La Russie appuie sa réclamation sur le droit de la mer[3] et la présence de la Dorsale de Lomonossov. La Norvège exerce la même réclamation[4] pour des raisons analogues.

Cette région du monde présente un intérêt stratégique de longue date : passage du Nord-Ouest, passage du Nord-Est permettront d'économiser[5] du temps, du carburant, et les péages des canaux de Panama et de Suez, tout en autorisant le dépassement des calibres Panamax et Suezmax ; elle servait de rempart naturel entre la Russie et les Etats-Unis, tout en autorisant de discrètes intrusions ; elle fournissait à la Russie un accès trop isolé aux océans. Avec la fonte annoncée de la banquise d'été, l'ensemble de ces éléments va se trouver transformé. L'arctique va devenir un lieu de passage commercial considérable, perturbant les implantations militaires, qui elles-mêmes gênent les exploitations industrielles ; celles-ci risquent enfin de perturber les fragiles et indispensables écosystèmes, déjà endommagés par le réchauffement climatique. L'avenir de l'Arctique ne se résoud pas à ses seuls hydrocarbures.

[modifier] Climat et évolution

Le climat polaire est caractérisé par des hivers froids et des étés frais. En hiver, les températures moyennes sont de - 37 °C, avec un record de -68°C ; en été, on atteint +10°C, d'où la fonte annuelle de la banquise. Ce froid extrême génère le positionnement d'un anticyclone régulier, isolant cette région des perturbations, et conduisant à des précipitations très faibles, avec seulement 50 cm annuels. Les éventuelles dépressions peuvent générer des vents importants, qui en soulevant la neige donnent l'illusion de précipitations supplémentaires. Le réchauffement climatique est accentué dans cette région du monde, et les températures moyennes auraient déjà augmenté de 1.5°C[6] ; ce réchauffement, en plus de conduire à la disparition de la banquise d'été, risque de perturber la situation anticyclonique actuelle, autorisant ainsi le passage plus fréquent de perturbations aux plus hautes latitudes, rendant ainsi la navigation plus périlleuse. Le réchauffement arctique semble s'accélérer[7] depuis les années 2000.

La langue d'un glacier en Terre de Baffin, Nunavut
La langue d'un glacier en Terre de Baffin, Nunavut

L'épaisseur de la glace d'hiver est déjà passée en un demi-siècle de quatre à deux mètres[8] seulement ; l'âge moyen[9] de la la glace est passé de dix ans à trois ans (valeurs 2005). La plupart du matériel moderne (brise-glace, plateformes) s'accommodant facilement d'une épaisseur d'un mètre, on n'attendra pas la fonte définitive de la banquise pour entreprendre l'utilisation commerciale de l'Arctique. On pense assister à une fonte différentielle[10] selon les rivages, ceux de la Sibérie étant libérés avant ceux de l'Amérique du Nord. Le satellite Cryosat-2, dont le lancement est prévu en 2009, nous apportera des informations extrêmement précises sur la banquise arctique.

Les icebergs sont aujourdhui rares en Arctique ; ils pourraient devenir plus fréquents si les glaciers côtiers du Groenland étaient soumis à une fonte rapide ; ce point ajoute une inconnue supplémentaire à l'exploitation commerciale de l'Arctique. Les courants[11] actuellement connus (transpolaire et circumpolaire) risquent eux aussi de se trouver perturbés par la fonte de la banquise.

[modifier] Protection de l'environnement

Arctic National Wildlife Refuge Map
Arctic National Wildlife Refuge Map

La vie marine arctique est extêmement dense ; on pense qu'elle est le lieu de reproduction[12] de nombreuses espèces vivant en atlantique nord : la morue de l'atlantique, la morue polaire, le hareng, le capelan, etc. ; mais surtout, de l'essentiel du phytoplancton de l'atlantique nord, déjà menacé par ailleurs. Un accident d'exploitation provoquerait une pollution des fonds côtiers, qui resterait active pendant des décennies[13], compte tenu des très basses températures ; elle mettrait en danger[14] ces sites de reproduction, faisant peser une menace sur la totalité de la chaîne trophique de l'atlantique nord. La décision d'exploiter ou non ces zones, et avec quelles précautions, sera lourde de conséquences.

Une partie de l'Alaska est protégée sous le nom de Arctic National Wildlife Refuge (ANWR) ; l'exploitation pétrolière y est interdite ; ce point fait l'objet de remises en cause régulières depuis le Président Carter.

[modifier] Géologie

Cette partie de la planète ayant été peu explorée (au sens de la recherche pétrolière moderne), les réserves qui lui sont attribuées ne peuvent être que des estimations, dans lesquelles la simple règle de trois joue un grand rôle.

  • Wood Mackenzie estime que les réserves arctiques représentent seulement 29 % des réserves non découvertes de gaz, et 10 % des liquides, au total 166 Gbep : les réserves déjà connues sont estimées à 233 Gbep[15]
  • l'USGS est plus optimiste avec 25 % des réserves non découvertes[16]
  • le ministère russe des ressources naturelles estime que la seule part russe de ces réserves serait de 586 Gbep[17]

Quoi qu'il en soit, les différents observateurs s'accordent pour constater que l'essentiel de ces réserves (69 %) appartient à la Russie[18].

[modifier] Spécifications techniques de l'exploitation pétrolière

L'essentiel des zones concernées se trouve par des profondeurs allant de 10 à 1000 m de fond, fréquemment 150 m, ce qui est tout-à-fait accessible aux équipements modernes. La température de l'eau varie entre -1.8°C (température de l'eau de mer à son point de fusion) et 4°C ; les conditions de vent et de vagues risquent d'évoluer beaucoup avec la disparition de la banquise d'été.

[modifier] Exigences matérielles

Les conditions climatiques exigeront des équipements résistant aux températures d'air et d'eau très basses, à l'embâcle annuelle, et plus tard à l'éventuelle survenance d'icebergs. Les gazoducs devront tenir compte de la possible formation de clathrates, et les oléoducs de la précipitation des paraffines.

[modifier] Distance de la côte

Certains sites se trouveront éventuellement très éloignés de la côte (Shtokman est à 600 km) ; ceci impose non seulement une logistique adaptée, mais des coûts supplémentaires pour l'acheminement des matériels et la pose des oléoducs, gazoducs et lignes de service associées. Le cas de Shtokman est exemplaire : sa distance est telle que l'on peut hésiter entre investir dans une usine de liquéfaction flottante, qui permet d'expédier le méthane par bateau, ou installer un gazoduc sur 600 km.

[modifier] Pétrole, gaz, condensats ?

L'Arctique a pour le moment fourni une quantité inhabituelle de puits à gaz, avec ou sans condensats ; le gaz est moins bien valorisé (2007) que le pétrole. Cette particularité rend cette région moins intéressante, à moins que des découvertes futures fassent pencher la balance en faveur des liquides.

[modifier] Rythme d'exploitation

La proue surélevée caractéristique du brise-glace ; Polar Star, de l'USCG
La proue surélevée caractéristique du brise-glace ; Polar Star, de l'USCG

(L'ensemble des points ci-dessus contribue à des coûts supplémentaires importants, rendant le pétrole arctique plus cher que les autres ; il paraît donc probable qu'il sera exploité plus lentement, et à condition que le cours du baril ne descende pas en-dessous d'une certaine valeur. La première phase[19] de développement de Shtokman a été estimée à 30 GUSD, pour des réserves de 3.7 Tm3. Wood Mackenzie[20] estime que le pic de production pourrait être de 3Mbep/j pour les liquides, et 5 Mbep/j pour le gaz dans une vingtaine d'années. Alors que la Russie détient l'essentiel des réserves, elle ne dispose pas de l'équipement (les plateformes de forage sur Shtokman sont norvégiennes) et de la technologie nécessaires pour affronter les difficultés spécifiques à cette région.

[modifier] Zones en cours d'exploitation

[modifier] Prudhoe Bay

L'un des plus anciens sites exploités en Arctique, le champ de Prudhoe Bay fournit (2007) environ 700kbbl/j de pétrole, pour des réserves restantes de 3 Gbbl ; le maximum de production fut de 2 Mbbl/j en 1988. Il a justifié la mise en place du pipe line de l'Alaska

[modifier] Sverdrup

Les îles de Sverdrup

[modifier] Snohvit

Le site de liquéfaction de Hammerfest, relié à Snohvit
Le site de liquéfaction de Hammerfest, relié à Snohvit

(Le plus récent des gisements mis en exploitation, Snohvit est exemplaire de ce que l'on sait faire en 2007, avec les caractéristiques suivantes :

  • le site de production est entièrement sous-marin
  • réserves de 193 Gm3 de gaz, environ 20 Mt de liquides (NGL + condensats)
  • profondeur 250-345 m
  • 143 km de pipeline sous-marin pour atteindre la côte à Hammerfest
  • liquéfaction, séparation du CO2
  • 153 km de pipe pour réinjection du CO2 séparé

Source : StatoilHydro

[modifier] Projets en cours ou envisagés

[modifier] Shtokman

Le gisement de Shtokman (Shtokmanovskoye, Штокмановское) a été découvert en 1988. Situé à l'est de Mourmansk, en Mer de Barents, il se trouve à 555 km de la côte, par 350 m de fond. Le champ couvre une surface de 1400 km² ; son développement a fait l'objet de plusieurs volte-face, son coût se situe entre 10 et 25 GUSD. Ses réserves sont estimées à 3.8 tm3. 20 ans après sa découverte, il n'a toujours pas de plan de développement définitif. La mise en route du gazoduc Nord Stream devrait faciliter celui-ci : Gazprom avait initialement envisagé d'alimenter le marché Nord-Américain, bientôt déficitaire en gaz naturel, avec ce gisement par méthaniers ; ce n'est plus le cas, et ses clients risquent d'être européens.

Source : USGS

http://www.offshore-technology.com/projects/shtokman/index.html#shtokman4

[modifier] Réserves non encore découvertes

[modifier] Barents (zone russe)

250 Tcf= 7 Tm3 de gaz. source : USGS

[modifier] Kara - Yamal

La Mer de Kara, avec la péninsule de Yamal, contiendrait des réserves de 50 Tm3 de gaz.

[modifier] Mer de Laptev

9.3 Gbep, source : USGS

[modifier] Groenland est

47 Gbbl, source USGS

[modifier] Mackenzie Delta Province

L'USGS estime des réserves de 10.5 Gbbl de pétrole, 1.3 Tm3 de gaz, 4.0 Bbbl de condensats non encore découvertes (2006).

[modifier] ANWR

L'USGS a estimé à 10.4 Gbbl les réserves de cette zone, pour le moment protégée.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Cartes

[modifier] Notes

  1. Disputed areas in the Barents sea [1]
  2. Tentative de règlement du litige territorial en Mer de Barents [2]
  3. Droit de la mer, ONU [3]
  4. Réclamation de la Norvège [4]
  5. Comparaison des trajets [5]
  6. réchauffement différentiel en arctique[6]
  7. Accélération récente du réchauffement [7]
  8. Evolution de l'épaisseur de la glace arctique [8]
  9. Carte de l'âge moyen de la glace arctique [9]
  10. Fonte différentielle selon les rivages [10]
  11. Carte des principaux courants pôlaires [11]
  12. Carte des sites de reproduction de certaines espèces [12]
  13. Le pétrole pollue plus longtemps en raison de la température [13]
  14. Carte des conflits écologiques en Mer de Barents [14]
  15. The Future of Arctic Hydrocarbons [15]
  16. The Future of Arctic Hydrocarbons [16]
  17. The Future of Arctic Hydrocarbons [17]
  18. The Future of Arctic Hydrocarbons [18]
  19. Shtokman, première phase [19]
  20. Evaluation de l'Arctique par Wood Mackenzie [20]

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes



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