Don de sang

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Don de sang
Don de sang

Un don de sang est un processus par lequel un donneur de sang est volontaire pour se voir prélever du sang qui sera stocké dans une banque du sang puis servira lors d'une transfusion sanguine. En France, en Belgique et au Canada c'est un don véritable, les donneurs ne sont pas rémunérés, contrairement à d'autres pays.

Sommaire

[modifier] Conditions préalables au don

Lorsqu'un donneur arrive à un centre de don de sang, celui-ci remplit typiquement un formulaire de consentement et répond à un petit questionnaire médical pour voir s'il est un donneur adéquat. Les questions peuvent impliquer son âge, son poids, son dernier don de sang, son état actuel de santé, et divers facteurs de risque comme les tatouages, l'usage de stupéfiants (usage récréatif ou dopant), les derniers voyages internationaux, et l'anamnèse sexuelle. Les réponses sont associées au sang donné, mais l'anonymat reste garanti. En France, cet interrogatoire est mené par un médecin. Il est fortement conseillé de bien manger et d'être bien en forme avant d'effectuer un don de sang. Dans le cas contraire, il est possible de souffrir d'un choc vagal ou d'une baisse de tension. Cela est d'autant plus vrai lorsqu'un donneur donne pour la première fois et est stressé.

[modifier] En France

Depuis 2000, suite au scandale du début des années 1990 sur le SIDA, seul l'Établissement français du sang est habilité à recueillir du sang en France.

[modifier] L'âge

En vertu de l’article L. 1221-5 du Code de la santé publique, aucun prélèvement de sang ne peut avoir lieu sur une personne mineure, hormis à titre exceptionnel, en cas d’urgence thérapeutique et, bien entendu, avec le consentement des parents. L’âge minimum pour pouvoir faire don de son sang est donc l’âge légal de la majorité, à savoir 18 ans.

En France, le donneur doit être âgé  : - de 18 à 65 ans pour un don de sang total - de 18 à 60 ans pour un don de plasma - de 18 à 60 ans pour un don de plaquettes - de 18 à 50 ans pour un don de globules blancs

Concernant la limite haute, le don de sang est possible jusqu’à l’âge de 65 ans révolus, malgré l’allongement de l’espérance de vie de personnes en excellente santé. Il faut également savoir qu'il n'est pas possible de faire son premier don de sang après l'âge de 60 ans.

On a donc d’un côté une limitation juridique, résultant de la nécessité d'un consentement libre et éclairé à l'acte médical (on considère que le mineur n'est pas suffisamment éclairé par principe), et d’un autre, une limitation plutôt médicale.

[modifier] Le poids

La limite basse, qui était de 47 kilogrammes auparavant, est aujourd'hui de 50 kilogrammes, car la loi demande de ne pas prélever plus de 8 ml par kilogramme, or on prend au minimum 400 ml. (8*50=400)

[modifier] Les populations à risque exclues

Les médecins n'ont que 3 à 5 minutes d'entretien pour catégoriser les personnes entre populations à risque, qui sont automatiquement exclues afin de limiter au maximum tout risque, et populations pouvant donner leur sang. Sont ainsi exclues :

  • Les personnes dont les épidémiologistes démontrent qu'elles sont particulièrement touchées par les infections sexuellement transmissibles, ce qui inclut (et ce quels que soient leurs comportements individuels) :
  1. les homosexuels hommes ou les personnes ayant eu des rapports sexuels entre hommes. Cette exclusion est actuellement remise en cause en France[1],[2].
  2. les personnes pratiquant le multipartenariat sexuel.
  3. les personnes dont le partenaire sexuel est atteint d'une maladie grave.
  • Les personnes prenant certains médicaments.
  • Les personnes ayant subi une opération, un tatouage ou un piercing dans les quatre mois précédant le don du sang.
  • Les personnes ayant subi, même depuis longtemps, une ou plusieurs transfusions ou une greffe d'organe
  • Les personnes revenant depuis moins de quatre mois de certains pays étrangers (notamment les "zones palu", ou l'amérique du sud ou sévit la maladie de chagas)
  • Les personnes ayant séjourné au moins un an dans les îles britanniques entre 1980 et 1996 (maladie de Creutzfeld-Jakob, dite de la "vache folle").

[modifier] Le don

[modifier] Les différents types de don

Le donneur peut choisir le type du don : don de sang total, don de plaquettes (thrombocytaphérèse) ou de plasma (plasmaphérèse)

[modifier] Le don de sang total

Une poche de sang est prélevée au donneur. Elle est traitée par la suite afin de séparer les composés sanguins. La durée de prélèvement est habituellement entre 5 et 15 minutes.

Une poche de 450 ml est prélevée ainsi que des tubes échantillons sur lesquels seront effectués les contrôles et tests, le don pouvant aller jusqu'à 480 ml.

La quantité de sang prélevée est prescrite par le médecin-préleveur et est adaptée aux poids, sexe et âge du donneur. Elle est abaissée à 420 ml chez un adulte de plus faible constitution. Mais la quantité de sang prélevée doit être au moins égale à environ 400 ml, sinon le coût de l'opération devient trop important, autant d'un point de vue matériel (seringue et poche à usage unique, coût des examens comme étude de la formule sanguine, tests de dépistage divers et variés, collation offerte), que du personnel (entretien avec un médecin, soins infirmiers). Toutefois, si jamais le donneur ne peut fournir suffisamment de sang (veines trop fines, par exemple), le don peut être interrompu. Néanmoins, le sang donné n'est pas perdu et peut servir à la recherche et tout autre application thérapeutique.

[modifier] Don par aphérèse

Il nécessite une mise en œuvre plus importante. Une première prise de sang est faite sur le bras opposé au don complet. L'éprouvette de sang ainsi récoltée est ensuite analysée sur le champ afin de déterminer la teneur en plaquettes du sang du donneur. Ce dernier a ensuite le choix de faire un don simple ou double (le double n'est pas offert dans tous les centres de dons). Pour un don simple, la durée de prélèvement varie de 40 à 100 minutes. Lors d'un don double, le donneur peut s'attendre à passer un minimum de 70 minutes sur la chaise de prélèvement. Il est possible que, la teneur en plaquettes du sang du donneur étant trop faible, celui-ci n'ait que la possibilité de faire un don simple. Lorsque le donneur a fait son choix, le sang est prélevé et partiellement traité immédiatement par une machine qui va le centrifuger afin de séparer le plasma ou les plaquettes. Lors du processus, un anticoagulant est additionné au sang afin que celui ci ne coagule pas. Inévitablement, une petite partie de cet anticoagulant est repassée au donneur lors du retour des composantes du sang non-utilisées. Il est possible de faire une réaction allérgique à cet anticoagulant : elle consiste généralement en de légers picotements et en une sensation de froid. Dans le cas où le donneur présente ces symptômes, le don s'arrête et ce dernier ne peut plus donner de plaquettes.

Icône de détail Article détaillé : plasmaphérèse.

La plasmaphérèse est le prélèvement de (composants du) plasma sanguin. On utilise ce plasma comme thérapie de maladies particulières, et c'est toujours par ce moyen que le donneur de sang donne du plasma seul, en gardant ses globules rouges et ses thrombocytes qui sont remis dans son appareil circulatoire (jusqu'à deux fois par semaine).

  • Déroulement du don

Le sang est prélevé dans une veine et le plasma est séparé par une centrifugeuse est récolté dans une poche de 600 ml. le don dure 1 h

Une utilisation importante de la plasmaphérèse est la thérapie des maladies auto-immunes, dans lesquelles les symptômes sont si catastrophiques que la thérapie médicale est insuffisante pour contrôler les symptômes. La plasmaphérèse débarrasse la circulation de ses anticorps.

D'autres utilisations sont l'élimination des protéines sanguines lorsqu'elles ont par trop abondantes et causent un syndrome d'hyperviscosité.

Il est bien important de ne pas prendre d'advil, de motrin ou d'aspirine dans les jours précédent le don de plaquettes car ces médicaments rendent le sang plus fluide en empêchant la production de plaquettes.

Pour les dons de plaquettes, la quantité prélevée tourne aux alentours de 300 ml.

[modifier] Le don autologue ou autotransfusion

Il ne s'agit pas à proprement parler d'un don mais d'une méthode de prélèvement du sang avant que celui-ci ne soit rendu au patient, généralement en prévision d'une intervention chirurgicale.On parle aussi de don de sang autologue programmé (DSAP). La transfusion autologue programmée est une intervention qui consiste à transfuser au patient le sang qu’on lui a prélevé auparavant lorsqu’il doit subir une chirurgie élective. On évite ainsi les risques d’infections transmissibles pouvant être associés au sang provenant d’autres donneurs. Cette méthode de transfusion sanguine avait été encouragée à la suite du scandale du sang contaminé au début des années 1990. Toutefois, l’amélioration importante de la qualité des services de prise en charge des dons de sang en général a grandement contribué à accroître et à assurer leur sécurité. En conséquence, le recours au don de sang autologue programmé (DSAP) a fortement diminué.

[modifier] Rythme des dons

Le rythme des dons dépend de la volonté du donneur et du type du don. Évidemment, il n'est pas possible de donner à chaque jour, et une certaine période de temps minimale est fixée entre les dons. Cette période diffère de pays en pays selon la réglementation en vigueur.

En ce qui concerne la province de Québec, il faut attendre 56 jours entre deux dons de sang entiers et 14 entre deux dons de plaquettes (deux semaines, soit, par exemple, du lundi le 14 au lundi le 28, du vendredi le 7 au vendredi le 21, etc...).

En France, il faut attendre 8 semaines entre deux dons de sang total avec un maximum de 5 dons par an pour un homme et 3 pour une femme ; pour les dons de plaquettes, le délai est de 4 semaines avec un maximum de 5 dons par an. Pour les dons de plasma, il est possible d'effectuer jusqu'à 20 dons dans l'année, à deux semaines d'intervalle minimum. Pour les hommes de plus de 60 ans, un intervalle de 8 semaines minimum est exigé entre les dons, quelque soit le type.

Il faut noter également que l'ensemble des pays européens appliquent en matière de délais entre chaque don la directive européenne. Si tous appliquent les même délais en ce qui concerne les dons de sang, il n'en est pas de même en ce qui concerne les dons de plaquettes. Sans en arriver à ce qui se passe au Canada, certains pays européens, comme la Suisse, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, appliquent la directive européenne qui prévoit que l'on doit respecter un délai de 4 semaines entre 2 dons de plaquettes, avec un maximum de 12 dons par an et celà depuis plusieurs années. En France le délai est à 4 semaines mais en maintenant le plafond à 5 dons.

[modifier] Statistiques

En moyenne, en France, 500 000 personnes reçoivent chaque année une transfusion sanguine. L'Établissement français du sang prélève et distribue 2,5 millions de poches par an et accueille 1,5 million de donneurs soit 4 % de la population en âge de donner. Le nombre moyen de don par an et par donneur est de 1,6. Sur ce total de dons annuels, 90 % sont des dons de sang et 10 % sont des prélèvements de plaquettes ou de plasma par aphérèse. En 2002, le taux de nouveaux donneurs était de 24 %. Les jeunes de 18 à 30 ans représentent 31 % des donneurs. Environ 8800 dons sont nécessaires par jour en France[réf. nécessaire].

[modifier] Suites du don

[modifier] Recommandations après le don

  • Pour éviter tout hématome, il est impératif d’appuyer à l’endroit de la piqûre environ 5 minutes car la coagulation sanguine demande entre 5 et 10 minutes. En effet si le caillot n’est pas bien formé, un hématome plus ou moins important risque de se produire en cours de journée. À ce titre un bandage légèrement compressif est fait sur le point de ponction. Il est préférable de le garder pendant toute la journée pour éviter la formation d’un hématome.
  • Collation et boissons sont offertes après le don pour prévenir un éventuel malaise. Appelé malaise vagal, ce malaise sans gravité peut survenir il est lié à une baisse passagère de la tension artérielle.
  • Éviter de pratiquer un sport de façon intense après le don (délai 48 heures après le don pour la plongée sous-marine, l’escalade et toute compétition).

[modifier] Devenir des produits recueillis

Une fois les produits sanguins recueillis, des échantillons sont analysés afin de vérifier qu'il n'y a aucun risque (notamment par le dépistage d'infections sexuellement transmissibles), puis ils sont traités (séparation des différents composants du sang) afin d'être utilisable soit en transfusion, soit en pharmacie ou revendus à des laboratoires.

[modifier] L'information subséquente du donneur

Le donneur est averti des éventuels problèmes que le dépistage aurait relevés, que le problème soit en apparence mineur (petite anémie...) ou plus sérieux (signe d'hépatite, VIH...).

Cependant les réactifs utilisés sont très sensibles et peuvent parfois réagir avec certains composants du sang, sans même qu'il y ait maladie (on parle alors de faux positifs). Il convient de contacter le centre de transfusion qui a signalé le problème pour effectuer un contrôle.

[modifier] Aspects culturels

Certaines croyances interdisent le don du sang ; c'est le cas chez les Témoins de Jéhovah[3].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Le sang et les hommes, Jacques-Louis Binet, Gallimard, coll. Découvertes Gallimard, 2001
  • La transfusion sanguine, Philippe Rouger, 2e éd. mise à jour, PUF, coll. Que sais-je ?, 2001
  • La transfusion sanguine, Jacques Ruffié et Jean-Charles Sournia, Fayard, coll. Le Temps des sciences, 1996

[modifier] Notes et références

  1. Roselyne Bachelot, Ministre française de la Santé a déclaré souhaiter que la population homosexuelle puisse accéder au don du sang. Voir le Journal de Tetu.com du 27 novembre 2007 site consulté le 18 décembre 2007.
  2. Le 7 décembre 2007, Jacques Hardy, président de l'EFS a approuvé cette ouverture, même s'il pense qu'il faut tenir compte du fort taux de prévalence des IST chez les personnes homosexuelles.Article sur la déclaration du président de l'EFS sur espaceinfirmier.com article consulté le 18 décembre 2007.
  3. transfusion sanguine, réponse d'un docteur aux questions des témoins de jéhovah