Didier Jourdeuil

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Didier Jourdeuil, dit Leautey né le 14 avril 1760 à Mussy-l'Évêque, mort peut-être en 1801 à Paris, est un révolutionnaire français.

Sommaire

[modifier] Les massacres de septembre

Huissier à verge près le tribunal de la section de Marseille en 1792, il fut appelé par Etienne-Jean Panis à siéger à la Commune de Paris lors du 10 août et devint administrateur de police. Comme membre du Comité de surveillance de la Commune de Paris, il favorisa les massacres de septembre et co-signa la circulaire enjoignant aux provinces d'imiter Paris. Sans fortune en 1789, il devint le propriétaire de biens très importants à Paris, entre autres le couvent des Sœurs du Saint-Sacrement, situé rue Cassette, dans l'actuel 6e arrondissement.

[modifier] Membre du Tribunal révolutionnaire

Appelé le 13 mars 1793 à siéger au Tribunal révolutionnaire comme juré jusqu'au 17 juillet suivant, il contribua à l'acquittement de Marat et du général Miranda, qui était un des principaux agents de l'Angleterre, un temps dissimulé dans l'armée de Dumouriez, où il multiplait les défaites, et qui fut acquitté grâce à la distribution de très fortes sommes d'argent, mais à la condamnation du général Miaczynski et du colonel Devaux, accusés de complicité avec Dumouriez.

[modifier] Suspect

Le 7 juillet 1793, il fut ensuite nommé adjoint du ministre de la Guerre Jean-Baptiste Bouchotte comme chef de bureau à la 5e division, et déploya dans cette fonction une grande activité. Il avait fait donner, le 13 novembre suivant, une commission secrète au citoyen Hyver, chargé de conduire 16 000 hommes de l'armée du Nord à celle de l'Ouest. Celui-ci ne pouvant accomplir complètement sa mission, il fut remplacé par un certain Houblon, qui avait en même temps l'ordre de l'arrêter. Hyver disparut alors, sans que les recherches de la Convention permissent de le retrouver. Accusé de l'avoir fait enfermer dans les prisons de Cambrai puis fusiller, Jourdeuil fut arrêté le 20 mai 1794 sur ordre de Robespierre, mais remis en liberté le même jour.

Traduit après la journée du 1er prairial an III devant le tribunal criminel d'Eure-et-Loire le 13 prairial an III (1er juin 1795), il fut interrogé par le président du tribunal dans la prison de Chartres le 25 prairial (13 juin 1795), interrogatoire au cours duquel il affirma avoir fait toutes les recherches possibles pour retrouver Hyver. Il bénéficia de l'amnistie générale du 26 octobre 1795 et fut libéré.

[modifier] Sous le Consulat et le Premier Empire

Assesseur du juge de paix du 11e arrondissement, il fut arrêté après le coup d'État du 18 brumaire et condamné à la déportation par arrêté des Consuls du 20 brumaire an VIII (11 novembre 1799) mais, grâce à la protection particulière de Fouché, obtint l'autorisation d'y rester sous la surveillance de la police.

Après l'attentat de la rue Saint-Nicaise, il fut compris sur la liste de proscription du 15 nivôse an IX (5 janvier 1801). Il serait mort peu de temps après.

[modifier] Sources

  • Jules Michelet, Histoire de la Révolution française
  • Philippe Buchez, Prosper-Charles Roux, Histoire parlementaire de la révolution française, Paris, Paulin, 1837, tome 35, p. 96-97
  • A. Roullier, « Jourdeuil (Didier) », in Jean-Chrétien Ferdinand Hoefer (dir.), Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Paris, Firmin Didot frères, 1861, tome 27, p. 75-77
  • Choix de rapports, opinions et discours prononcés à la tribune nationale depuis 1789 jusqu'à nos jours, Paris, Alexis Eymery, 1821, tome XVII, p. 358