Coq de combat

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Coq de combat
軍鶏
(Shamo)
Type Seinen
Genre aventure, drame
Manga
Auteur Izō Hashimoto (histoire)
Akio Tanaka (desssin)
Éditeur Japon Kodansha
Prépublication Japon Evening
Sortie initiale 1998 – en cours
Volumes 25

Coq de combat (軍鶏, Shamo) est un manga d'Izō Hashimoto dessiné par Akio Tanaka. Il est publié en français par les éditions Delcourt-Akata depuis 2003, à raison d'un volume par trimestre. Au Japon, les 19 premiers volumes sont parus chez Futabasha. Les éditions Kōdansha ont pris la suite à partir du volume 20. Sur le plan du contenu, cette œuvre s'inscrit à la croisée des chemins entre deux genres littéraires : celui du manga d'action (arts martiaux) et celui de la satyre politique. Le parcours du jeune Ryô Narushima, de la maison de correction au ring du Tokyo-Dôme, est le prétexte d'une violente critique de la société du spectacle mondialisée.

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Sommaire

[modifier] Bref résumé

A 16 ans, le jeune lycéen doué a massacré ses propres parents. Placé en maison de correction, il va subir la violence et les humiliations de ses co-détenus et des gardiens. Viols, coups, mitard... La rencontre d'un étrange détenu politique, un certain Kenji Kurokawa, expert en karaté, va changer le cours de son existence et faire de lui un véritable coq de combat, prêt à tout pour ne pas se faire tuer. Une fois purgée sa peine, il sera tour à tour prostitué, homme de main dans un gang puis sportif de haut niveau, évoluant en marge de la société japonaise occidentalisée et construisant son propre karaté au fil des rencontres.

[modifier] Portée satirique

La violence des protagonistes de Shamo est directe et peut choquer : vols, viols, meurtres, torture, dopage aux stéroïdes, prostitution, toxicomanie... L'éditeur français a d'ailleurs choisi d'apposer la mention "pour public averti" sur la quatrième de couverture. Tout l’art d’Izō Hashimoto consiste à recadrer ces actes violents par petites touches dans un contexte social où la violence est bien plus globale et organisée. C'est celle de la société moderne : éducation-dressage, conditionnement à consommer/produire, émotions par procuration via la télévision, politique-spectacle, sport-spectacle, mort-spectacle... On découvre ainsi au fil des épisodes que Ryo est un gaucher contrarié. Mais aussi que la haine qu'il voue à son rival, le charismatique Naoto Sugawara (菅原直人), a été scénarisée à l’avance pour une chaîne de télévision ! Tout cela dans le seul but d'augmenter l'audimat et en flattant les instincts les plus bas du spectateur.

Le citoyen-consommateur-spectateur repu de biens de consommation et de violence télévisuelle contraste avec l'humble paysan d'Okinawa du XVIIe siècle, qui inventa un art martial secret pour résister à l'occupant alors que les armes lui étaient interdites. Seulement aujourd’hui ce n’est plus la récolte de riz qui est dérobée par les féroces samouraïs du clan Satsuma, mais l'énergie, l'imagination, les rêves... L'essence même de la vie est confisquée pour se voir substituer une parodie tronquée : c'est l'ère du spectacle. Comme l'écrivait Guy Debord "Le spectacle est le moment où la marchandise est parvenue à l’occupation totale de la vie sociale. Non seulement le rapport à la marchandise est visible, mais on ne voit plus que lui : le monde que l’on voit est son monde." La violence d'aujourd'hui est discrète, elle n'utilise plus le tranchant du katana mais de nouvelles armes appelées lobbying, marketing et publicité.

Ainsi, dans les nombreuses scènes de combats qui émaillent le récit, chaque action est l’occasion d’approfondir les caractères des protagonistes, d’évoquer la dimension spirituelle et sociale des arts martiaux, à travers de discrètes références au zen, au yoga ou encore à l’histoire politique du Japon. Même les dérives marchandes et spectaculaires des arts martiaux s'inspirent de l'actualité : ainsi le "lethal fight" n'est pas sans faire penser au K-1, ce sport de combat interdisciplinaire lancé par Kazuyoshi Ishii en 1993. Le scénario d’Izō Hashimoto est en cela superbement servi par le dessin sobre et réaliste d’Akio Tanaka.

[modifier] Evolution de la série

Après le "cycle chinois", qui court des tomes 14 à 16, le tome 17, paru en France en novembre 2006, marque une réorientation importante de la logique narrative de la série, ainsi que du style scénaristique. En effet, le personnage principal change. C'est désormais Tôma Takahara, un danseur classique de génie, qui occupe la place centrale. Ce changement de point de vue, associé à un retour en arrière de la narration sur le plan chronologique permet de revoir brièvement l'histoire de Ryo sous un autre angle. Cette réorientation profonde a provoqué des avis très divergents chez les lecteurs, reprochant, pour une partie, un manque de charisme à ce nouveau personnage, parachuté trop rapidement dans l'histoire. Toutefois les fans qui ont accès aux planches des volumes suivants en japonais savent déjà que cette audace dans le scénario est parfaitement minutée, et prépare une suite trépidante...

[modifier] Manga

  • Scénario : Izō Hashimoto
  • Dessin : Akio Tanaka
  • Édition japonaise : Futabasha puis Kōdansha
    • Nombre de volumes sortis : 25
    • Date de première parution : novembre 1998
  • Édition française : Delcourt/Akata
    • Nombre de volumes sortis : 19
    • Date de première publication : janvier 2003
    • Format : 127 x 180 mm

[modifier] Adaptation cinématographique

Le réalisateur hong-kongais Soi Cheang Po-Shui a réalisé en 2007 Coq de combat, une adaptation cinématographique du manga. Shawn Yu y incarne Ryô Narushima.

[modifier] Liens externes