Karaté

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le terme karate-dō écrit en kanji
le terme karate-dō écrit en kanji

Le karaté (空手道, karate-dō?) est un art martial japonais. Cependant, l'origine est okinawaïenne (une île de l'archipel des Ryūkyū, qui a longtemps constitué un royaume indépendant du Japon, au sud de l'île de Kyūshū). En japonais le kanji (idéogramme) « kara » signifie le vide et plus précisément la vacuité au sens bouddhique du terme, « te » est la main ainsi que la technique que l'on réalise avec la main. On traduit littéralement par « la main vide ». On pourrait aussi dire, et penser, « à main nue ». Cependant, à l'origine, karate était écrit avec les kanjis 唐手, qui signifient « boxe chinoise » (« Tō-De » , « la main de Chine »).

En 1935, à cause de la montée du nationalisme japonais et pour faciliter la reconnaissance et la diffusion du karaté, Gichin Funakoshi (voir ci-dessous) a remplacé ces kanjis par l'orthographe actuelle, pour « gommer » l'origine extra-japonaise.

Sommaire

[modifier] Présentation générale

Le karaté est basé sur des techniques de percussion utilisant l'ensemble des armes naturelles du corps (doigts, mains ouvertes et fermées, avants bras, pieds, tibias, coudes, genoux, tête, épaules ...) en vue de bloquer les attaques adverses et/ou d'attaquer.

Les techniques regroupent des parades, des esquives, des balayages, des projections et de clés. Des nuances de contenus techniques sont relativement marquées en fonction du style (shōtōkan, wadō-ryū, shitō-ryū, gojū-ryū...).

Pour acquérir la maîtrise de ces techniques en combat, l'enseignement comporte trois domaines d'étude complémentaires : le kihon (基本), les kata ( ou ) et le kumite (組手).

  • Le kihon consiste à répéter individuellement et la plupart du temps en groupe des techniques, positions et déplacements. Pratiqué avec un partenaire de façon codifiée, on parle alors de kihon-kumite.
  • Le kata (qui signifie « forme ») est un enchaînement codifié et stéréotypé de techniques ayant pour but la formation du corps et l'acquisition d'automatismes, ainsi que la transmission de stratégies. Le kata déborde l'aspect purement technique en permettant au pratiquant, par de très nombreuses répétitions, de tendre vers la perfection du geste et surtout de faire l'expérience de l'esprit.
  • Le dernier domaine est le kumite ou combat. Littéralement cela signifie « grouper les mains », c'est-à-dire travailler en groupe et non plus tout seul. Cette notion de kumite peut prendre de multiples formes en karaté de la plus codifiée à la forme la plus libre. Le combat peut être pré-défini (kihon-kumite), fixé à un nombre d'attaque précis (ippon kumite pour une attaque, sambon kumite pour trois attaques…), dit souple (jū kumite), sans contact (kunde kumite) ou libre (jiyū kumite).

[modifier] Les origines de l'art

[modifier] Bodhidharma et le temple de Shaolin (l'origine mythique[1])

En 480 ou 520, un moine nommé Bodhidharma quitta l’Inde pour s’installer dans le temple de Shaolin dans le Nord de la Chine. Ce monastère de la petite forêt (Shao Lin Shi en Chinois) situé à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Deng Feng, avait été créé au premier siècle de notre ère par un certain Batuo, nommé le " Premier Ancêtre " et consacré en 496 par l’Empereur Xiaowen (Chao Wen) des Wei du nord qui lui décerna le titre de " Premier Monastère sous le Ciel ". Il s’agissait donc d’un monastère déjà très connu avant l’arrivée de notre Illuminé.

Durant neuf ans et devant un mur, Notre illuminé décida de se livrer à la méditation bouddhique. Cependant, au bout de trois ans de veille, le Prince Bodhidharma se laissa aller au sommeil et rêva des femmes qu'il avait jadis aimées. A son réveil, furieux de sa faiblesse, il s'arracha les paupières et les enterra. Quelque temps plus tard, il observa que les paupières avaient poussé, donnant naissance à un buisson qu'il n'avait jamais vu auparavant ; il en grignota les feuilles, et s'aperçut qu'elles avaient la propriété de tenir les yeux ouverts. Ses disciples chinois récoltèrent les graines ; ainsi commença la culture du thé. Cette découverte lui permit de prolonger sa méditation six longues années. Ce faisant il se mit à comprendre le langage des fourmis et découvrit la vérité.

La tradition, toujours elle, affirme que ces bonzes, faméliques parce que mal nourris, ne pouvaient supporter l’immobilité que leur imposait la méditation. Bodhidharma se souvint alors de diverses formes gymniques, plus ou moins guerrières, qu’il avait étudiées pendant son jeune âge sous la direction de son père. Ce dernier était, en effet, en plus de sa fonction de roi, un haut initié de la caste des Ksattriyâs et connaissait donc l’art du combat, proche de ce qui est, actuellement en Inde, le Kalaripayat. Il mit donc au point une méthode connue sous le nom évocateur de « Nettoyage des muscles et des tendons, purification de la moelle et des sinus »... le « Yi Jing King Yi Sui Jing » connue également sous les dénominations de Shi Ba Lo Han She (Shih Pa Lohan Sho), de I Chin Ching et de Ekkinkyo (Ekki Kin Kyo Jya) en Japonais.

Cette méthode mi-gymnique, mi-martiale fit couler beaucoup d’encre puisqu’elle fut considérée par certains comme étant à l’origine même des diverses pratiques martiales réputées du Monastère de la Petite Forêt... donc de la plupart des Arts Martiaux Chinois (Wushu ou Kuoshu) et, ce faisant des origines profondes des Arts Martiaux (Bujutsu et Budo) Japonais.

Pour comprendre la naissance des arts martiaux, il faut garder à l’esprit que tout s’est fait constamment sur base d’échanges avec la Chine, en mélangeant de manière permanente les exercices physiques, les récits mythiques et la philosophie.

[modifier] Critique historique[2]

Ces récits historiques de la création du karaté semblent néanmoins teintés du désir japonais de minimiser l’influence chinoise. Il s’avère que des pratiques guerrières, ou martiales étaient déjà très développées en Chine bien avant la venue de Bodhidharma.

Sunzi , Général chinois, dans ses " Treize chapitres sur l’Art de la Guerre ", ouvrage écrit au quatrième siècle avant notre ère, traite, par exemple, de l’Art du Poing (Quanfa ou Chuan Fa) et en conseille l’usage aux officiers... 800 ans avant la venue de l’Illuminé en Chine.

Les historiens japonais de la période nationaliste attribuaient la paternité des Arts martiaux à Bodhidharma... donc au courant bouddhiste. Ils en avaient ignoré les origines taoïstes à dessein. Ils passaient ainsi sous silence les autres versions issues d’une tradition chinoise, avec laquelle le Japon impérial avait historiquement peu d’affinités.

Par ailleurs, il semble qu'il y avait bel et bien 5 temples portant l'appellation "Shaolin" en Chine. Le moine bouddhiste aurait trouvé refuge non pas dans le temple Shaolin du Quangzhou (d'où proviennent bien les applications martiales apparentées au kung-fu ) mais dans celui de Songchan dans le He Nan, au centre de la Chine. Le monastère de Quangzhou étant situé bien plus au Sud, son influence sur la pratique martiale d'Okinawa est incontestable. Beaucoup de biographies de grands maîtres du karaté attestent d'ailleurs de très longs séjours réalisés dans le sud de la Chine. C'est le cas, notamment de Kanryō Higaonna et de Chojun Miyagi, le père du Goju-ryu.

[modifier] Du Japon à Okinawa [3]

Après avoir été importé de Chine, le karaté a été développé et perfectionné à Okinawa. Les plus grands experts (dont Gichin Funakoshi, Kanryō Higaonna, Chōjun Miyagi,...) proviennent d’Okinawa qui est une île située au sud du Japon. C’est à ce titre que le karaté est considéré comme un art martial d’Okinawa.

Il n’y a pas de trace écrite de la transmission de ces techniques à Okinawa qui est considéré comme le berceau du karaté tel qu'il est pratiqué aujourd’hui. Mais ce dont on est sûr c’est que ces techniques ont été apportées par les Chinois qui se sont installés sur l’île d’Okinawa.

En 1409, le roi Sho Hashi unifie les territoires d’Okinawa et interdit la possession et l’usage des armes par crainte des révoltes populaires. Deux cents ans plus tard, soit en 1609, les armes sont à nouveau confisquées par le gouvernement japonais. Cette interdiction contraint les habitants à développer un mode de combat afin de pouvoir repousser les envahisseurs à mains nues.

Pour ces raisons, les habitants d’Okinawa ont adapté les méthodes de combat chinoises reprises sous le nom de Okinawa-Te en développant des techniques de combat à mains nues (sans armes). Te signifiant « main », Okinawa-Te signifiait donc les techniques de combat à mains nues d’Okinawa.

[modifier] Les facteurs de développement du karaté

De nombreux facteurs ont permis le développement du karaté (initialement To De ou encore plus simplement appelé De par les Okinawaïens) :

  • les nombreux échanges commerciaux entre Okinawa et la Chine ainsi que le lien de vassalité qui reliait les rois d'Okinawa à la Dynastie chinoise ; de ce fait, de nombreux habitants de l'île sont partis étudier un art martial chinois, puis, de retour, l'ont adapté ;
  • L'installation sur l'île d'Okinawa, dans le village de Kumemura, de trente-six familles chinoises dans le but de faciliter les échanges culturels et commerciaux entre cette île et la Chine ;
  • Le karaté s'est sans doute également développé sur l'île d'Okinawa en réaction à l'interdiction faite par les Japonais aux okinawaiens de porter et de posséder des armes (après l'annexion au XVIe siècle siècle de l'archipel par le Japon et l'installation du clan Satsuma). Ainsi, les Okinawaïens utilisèrent leurs mains en guise d'armes.

Deux grands courants sont apparus liés aux deux principales villes d'Okinawa : Shuri (shuri-te) et Naha (naha-te). Un troisième courant (tomari-te) s'est également développé, combinant certaines techniques des deux précédents, s'expliquant en partie du fait de la situation géographique de sa ville d'origine, Tomari, située entre Shuri et Naha.

Entre le XVIIIe siècle et le XXe siècle, du fait que la pratique de cet art était interdite par l'occupant japonais, les cours avaient lieu en secret, de nuit dans des jardins fermés.

C'est Maître Funakoshi qui introduisit le karaté en 1922 sur l'archipel japonais en réalisant une démonstration devant l'empereur du Japon. Il est considéré aujourd'hui comme le père du karaté moderne.

Les maîtres du karaté à Tokyo (années 1930) (En partant de la gauche)Toyama Kanken, Ohtsuka Hironori, Shimoda Takeshi, Funakoshi Gichin, Motobu Choki, Mabuni Kenwa, Nakasone Genwa et Taira Shinken
Les maîtres du karaté à Tokyo (années 1930)
(En partant de la gauche)Toyama Kanken, Ohtsuka Hironori, Shimoda Takeshi, Funakoshi Gichin, Motobu Choki, Mabuni Kenwa, Nakasone Genwa et Taira Shinken

Ce fût Chōjun Miyagi, le père fondateur du gojū-ryū, qui présenta le premier l'examen officiel de Maître bushido devant les autorités du Dai Nippon Butokukai, organisme d'État japonais créé dans le but de contrôler tous les arts martiaux du pays. C'était la première fois qu'un Maître de karaté faisait cette démarche. Il obtint le titre de kyōshi (« maître »), le plus haut titre qui sera jamais donné à l'époque à un Maître de karaté présentant cet examen. Grâce à lui, cet art martial faisait, en 1935, sa véritable entrée dans le budo japonais.

Le développement des techniques du karaté et leur enseignement s'est fait aussi grâce à des maîtres tels que Sōkon Matsumura (1809 - 1901) et Ankō Itosu (1832 - 1916). Ce dernier a véritablement développé une véritable pédagogie du karaté shōtōkan-ryū, créant les cinq premiers kata de base (eian shodan, eian nidan, eian sandan, eian yodan, eian godan), à partir d'un kata d'origine, très long : kosokun dai (ou kushanku dai ou encore, kanku dai en japonais).

En parallèle du karaté s'est développé le kobudō (combat avec des outils agraires faisant office d'armes : tonfa, nunchaku, bō, jō...) : l’interdiction d’utiliser des armes à l'époque a été contournée par l’utilisation d’outils agricoles traditionnels. C’est ainsi qu’on retrouve parmi les armes traditionnelles d’Okinawa : le bō (le bâton de l’éleveur a multiple usage), le nunchaku (utilisé pour battre le blé,le riz), le saï (trident qui servais a faire un troue pour planter le plant de riz), le tonfa (manche de meule)…

[modifier] La dénomination karaté

Comme dit plus haut, le karaté provient de la Chine. C’est là en effet que beaucoup de japonais allaient pour s’entraîner à la boxe chinoise. À leur retour au Japon, cette boxe chinoise était connue sous le nom d’Okinawa-te. Au début du XXe siècle, le mot Okinawa-Te a été remplacé par le Karaté-Jutsu (唐手術, littéralement « technique de la main de Chine »).

Lorsque Gichin Funakoshi vient s'installer au Japon pour enseigner le karaté, à la demande de Jigorō Kanō - qui lui apportera son aide pour s'installer - , il se rend compte que le très fort nationalisme présent ne lui permettra pas d'enseigner un art martial appelé « la main de Chine », surtout étant donné son statut d'immigré (Okinawa n'étant qu'une colonie).

Les idéogrammes désignant alors le nom du karaté étaient alors 唐手 normalement lu tōde ou tōte, mais dont une autre lecture, inhabituelle, pourrait être karaté. Il modifie alors les idéogrammes en 空手, se prononçant karaté, et signifiant « la main vide » ou « la main du vide » (dans le sens bouddhique).

[modifier] Les styles majeurs du karaté

Plusieurs écoles ou styles différents se sont crées au cours du XXe siècle. Ils varient tous les uns des autres, dans bien des domaines : frappes, positions de combat, utilisation d'armes, applications martiales ... Les 4 grands styles officiels du karaté sont : le Shotokan, le Goju-Ryu, le Wado-Ryu et le Shito-Ryu. Toutefois, au cours de l'histoire, nombre d'écoles se sont créées et ont grandi avec plus ou moins de réussite.

[modifier] Shotokan-ryu

Funakoshi Gichin, père du style Shotokan 1868 - 1957
Funakoshi Gichin, père du style Shotokan 1868 - 1957

L'école de « la maison de Shoto », Shoto étant le nom de plume de Gichin Funakoshi): style de Karaté japonais fondé en 1938 et issu du Shorin-ryu d'Okinawa introduit par Funakoshi père. Mais c'est son fils Yoshitaka qui fut à l'origine du style tel qu'on le connaît désormais. Ce style est considéré comme l'un des plus puissant; les coups de poings sont directs, les coups de pieds bas et les katas sont longs. Cependant une scission est apparue avec la JKA (Japan Karaté Association) en raison de plusieurs désaccords notamment quant aux adaptations sportives liées au karaté de compétition que Funakoshi père exécrait. On peut donc dire qu'il existe plusieurs courants shotokan le versant traditionnel étant représenté entre autre par Tsutomu Ohshima (la famille Funakoshi lui à d'ailleurs confié la traduction du 2ême Livre du maître « karaté do kyohan », où, pour la première fois, la main chinoise est devenu la voie de la main vide, l'idéogramme japonais chinois et vide étant similaire phonétiquement. Il s'agit certainement du meilleur livre du maître, le plus complet, fruit de nombreuses recherches où il livra la version définitive de sa voie de la main vide) qui prône un karaté proche de Funakoshi père. Ce courant également appelé Shotokan Ohshima est représenté en France depuis 1964 par l’organisation France Shotokan. Un autre shotokan important est celui de Taiji Kase car même si ce dernier a été rattaché à la JKA et à entraîné de grands champions et malgré certaines positions identiques au fils Yoshitaka, notamment le kiba-dachi très large (dur pour les genoux) il a fini par développer dans un esprit traditionnel son propre style représenté en France entre autres par l’organisation IEKS (Institut d'Enseignement du Karate Do Shotokan Ryu Kase Ha). Une autre branche est repésentée par Hidetaka Nishiyama, chairman de l'ITKF (International Traditionnel Karate Fédération), Seule fédération reconnue par le CIO avec l'appellation traditionnel.Ce courant est représenté en France par la Fédération de Karaté traditionnel et Arts Martiaux Assimilés en France (FKTAMAF). Le shotokan de Hirokazu Kanazawa ne doit pas être oublié, on dit parfois que ce style de shotokan est teinté de tai-chi-chuan que le maître a parallèlement étudié.

[modifier] Goju-ryu

Chōjun Miyagi
Chōjun Miyagi

Style de karaté prenant son origine dans le Naha-Te (puis Shorei-ryu) d’Okinawa et fondé par Chojun Miyagi en 1926. C'est ce dernier qui concrétisa le passage du Naha-Te au Goju-Ryu et qui décida de l'appellation. La véritable branche japonaise du Gôjû Ryû connut toutefois son essor avec un de ses élèves, Gogen Yamaguchi, un maître légendaire du karaté qui fût surnommé "le chat". Le style Goju-Ryu[4] a été celui de la casse par excellence, exercice pratiqué antécédemment afin de voir de degré de force et de résistance des meilleurs élèves. Style de karaté resté assez traditionnel, il marie des techniques issues de différentes écoles chinoises ainsi que les bases ancestrales d'Okinawa. Caractérisé par des positions naturelles, il comprend des modes de frappes et des déplacements souvent circulaires, visant les points vitaux. Le Goju-ryu est fortement influencé par les méthodes du sud de la Chine : mêmes concepts techniques, même importance donnée au travail de l'énergie interne. Les postures sont stables et puissantes (sanchin dachi est la plus caractéristique du style et se retrouve dans tous les katas du Goju-Ryu), les coups de pieds bas uniquement (essentiellement mae-geri et kensutso-geri), la respiration ventrale sonore, les déplacements courts et en demi-cercles. Le représentant du Goju ryu en France au sein de la Fédération Française de Karaté est Maître Oshiro Zenei.

[modifier] Wado-ryu

( l'ecole de la voie de la paix): Style japonais de Karaté créé en 1939 par Hironori Ohtsuka. Celui-ci était maître de ju-jitsu lorsqu’il découvrit le karaté sous la férule de Gichin Funakoshi. Il complètera quelques lacunes grâce à ses connaissances initiales et à la pratique du Shito-ryu afin de créer son style plus proche du Budo. Initialement pratiquant de karate Shotokan, Ohtsuka perçoit les limites de ce style après une sévère défaite que lui inflige un pratiquant de boxe chinoise. Il modifia le shotokan original en développant un style moins rigide, visant à éviter les coups de l'adversaire plutôt qu'à les bloquer comme le fait le karate shotokan.

[modifier] Shito-ryu

Style de Karaté d’Okinawa créé en 1939 par Kenwa Mabuni. Le fondateur a été un élève brillant des 2 grands maîtres de l’île : Anko Itosu du Shuri-Te, et Kanryo Higashionna (ou Higaonna) du Naha-Te. Ce style possède officiellement 60 katas . Le Shito-ryu est le style possèdant le plus de katas . Maître Mabuni, créateur du style, rajouta au Naha-te et au Shuri-te des techniques souples de mains comme des blocages circulaires et des attaques de poings à courte distance qui lui furent nécessaires dans l'exercice de son métier de policier. Ce style utilise des coups de poings souples et les coups de pieds visent les parties médianes du corps.

[modifier] Autres styles et écoles

[modifier] Kyokushinkai

Masutatsu Oyama, fondateur du karaté Kyokushinkai
Masutatsu Oyama, fondateur du karaté Kyokushinkai

(L’école de « l’Ultime Vérité »): style créé en 1964 par Masutatsu Oyama à partir du Goju-ryu et de quelques éléments du Shotokan. Le karaté Kyokushin est basé sur le combat au contact, ce qui en fera d'ailleurs sa particularité: Pour les plus enhardis de ses karatékas, Maître Oyama a créé une épreuve que chacun peut présenter quand il le désire: l'épreuve des 100 combats. Son fondateur inscrira son école dans la légende en participant à différentes formes de démonstrations et de casses spectaculaires. Avec plus de douze millions de pratiquants à travers les 5 continents , le kyokushinkai est le style de karaté do le plus pratiqué.

[modifier] Uechi-ryu

Style de Karatedo Okinawaïen hérité de l'enseignement de Kanbun Uechi. Kanbun Uechi naquit à Okinawa le 5 mai 1877. Son père était un paysan et la famille Uechi vivait très modestement. Homme tranquille, très doux, le père se faisait souvent embêter par ses voisins. Aussi, le jeune Kanbun décida-t-il d’apprendre les arts martiaux pour devenir fort et respecté. À l’âge de vingt ans, pour éviter la conscription, il partit en Chine. Là, en 1897, dans la province de Fujian, il fit la connaissance d’un maître chinois Zhou Zihe (Shu Shiwa en okinawaïen). Shu Shiwa, expert d’une école de boxe chinoise du nom de pangainon, va enseigner ce style à Kanbun pendant dix ans. Le pangainon est basé sur les boxes du tigre, de la grue et du dragon. Son originalité est le travail main ouverte, les coups portés avec la pointe des orteils, des piques aux yeux, des blocages circulaires, ... Kanbun UECHI, sous la surveillance de son Maître Shu Shi Wa obtiendra son Menkyo Kaiden (diplôme de professeur), et fondera ensuite un dojo en Chine dans lequel il enseigna 3 ans, ce qui fit un séjour de 13 ans dans ce pays ; c’est en 1909 qu’ilretourne finalement à Okinawa. Le style associe l'attaque et la défense dans un même mouvement et favorise l'endurcissement du corps pour l'attaque et la défense, notamment lors du kata Sanchin.

Saiko Shihan Osamu Hirano réalisant le kata Sanchin, le kata "phare" du Goju-Ryu
Saiko Shihan Osamu Hirano réalisant le kata Sanchin, le kata "phare" du Goju-Ryu

[modifier] Goju-Ryu KuYuKai

Sous l'impulsion de plusieurs élèves de Gogen Yamaguchi, certaines écoles Goju ont abandonné de la dureté au profit d'une plus grande fluidité. C'est le cas du Goju-Ryu KuYuKai enseigné par Maître Osamu Hirano. À titre d'exemple, Sanchin, le kata respiratoire symbole du Goju (du même nom que la position des pieds), y perd en contraction et sonorité pour y gagner en profondeur. Cette amplitude à l'inspiration et l'expiration lui a d'ailleurs valu de se voir rallongé. De façon générale, les frappes elles-mêmes, se sont déliées avec pour conséquence une fluidité accrue des enchaînements.

[modifier] Karate-do Shotokaï Egami-ryu

Association fondée en 1935 par les disciples de Gichin Funakoshi mais ne devient un style de Karaté à part entière qu’en 1957 sous l’égide de Shigeru Egami. Ce style se veut être le prolongement des recherches de Yoshitaka Funakoshi (Shotokan) et intègre des techniques et notions propres à l’aïkido afin de rendre la méthode davantage en rapport avec les traditions martiales japonaises (Budo). Deux courants prédominent le shotokaï actuel, celui de Tetsuji Murakami (également subdivisé en plusieurs associations du fait de sa mort et de la dispersion de ses élèves : Kiseikai, Shotokaï Europe, Mushinkai…) et celui de Mitsusuke Harada.

[modifier] Shorin-ryu

(少林流, Style de Shaolin) est le style le plus ancien mais connaissant de multiples variantes.C'est le style le plus pratiqué à Okinawa. Il provient du Shuri-te d'Okinawa. Les styles du karaté moderne comme le Shotokan , le Wado ryu proviennent du Shorin ryu. Le Shorin ryu (Bunbukan) qui vient de l'expression ancienne Bunburyodo est , l'étude de la voie par la culture et l'art martial . Patrick Rault, créateur du Shorin ryu Bunbukan est né le 29 mai 1960 à Versailles, France. Il étudia le karaté do à partir de 1975 avec Guy Juille, qui enseignait le Style Shito ryu. Il obtiendra son 1 er dan en 1979 au sein de la fédération française de karaté ( FFKAMA). En 1982, il étudia le Shorin ryu avec Chinen Kenyu. Puis de 1985 à 2000, il étudia à Okinawa avec le Maître Nakamura Yoshio de l'école Shorin ryu En.Bu.Kan. En l'an 2000, Patrick Rault, avec le soutien de son maître de calligraphie ( Tsuji Tamizo) sera le fondateur de sa propre école de Karaté do Shorin Ryu, le Bunbukan. En l'an 2003, afin de continuer l'étude du style Shorin ryu il suivra les cours du maître Higa Minoru de l'école Shorin ryu Kyudokan . Patrick Rault à également étudié le Kobudo d'Okinawa avec Guy juille , Chinen Kenyu et avec Maître Matayoshi à Okinawa, où Il resta comme "Uchi deshi" disciple interne au dojo pendant un an en 1985. Patrick Rault enseigna pendant plus de dix ans au Japon et il y vécu 15 années avant d'enseigner à Londres pendant 5 ans. Aujourd'hui il est 6 e dan homologué par la fédération Française de karaté et il enseigne en France, son pays d'origine. Un de ses plus anciens élèves est son assistant ( Arnaud Nolibois) qu'il a rencontré au Japon est un des meilleurs représentants du Style Shorin ryu Bunbukan .

Matsumura Sokon, fondateur du Shorin-Ryu
Matsumura Sokon, fondateur du Shorin-Ryu

[modifier] Shorinji ryu

Icône de détail Article détaillé : Shorin-ryu.

« L'école du temple de la petite forêt », en référence au temple de Shaolin, à l'origine du style shuri-te sur l'île d'Okinawa ; créé par Joen Nagazato lui-même élève de Chotoku Kyan, cette école contient à l'origine 9 kata que Kyan a enseigné à Nagazato et que ce dernier a voulu préserver tels quels. Ce style a connu par la suite quelques variantes selon qu'il fut enseigné par des Okinawaiens ou des Japonais de Honshu. En France, le shorinji-ryu a été développé sous l'influence de sensei Richard Kim ; le style a intégré des techniques provenant du Naha-te comme du Tomari-te tout en conservant la fluidité du shuri-te. Certains kata de kobudo sont également enseignés. Les responsables français du shorinji-ryu auprès de la Fédération Française de karaté sont: Jean-Claude Schoenig,Bertrand Zussy et Michel Baysang.

[modifier] Shorinjiryu Kenkoken

Shinan Masayoshi Kori Hisataka, créateur du Shorinjiryu Kenkoken, est né le 22 avril 1907 sur l’île d’Okinawa. Il étudia avec de nombreux grands maîtres des arts martiaux tout le long de sa vie. Ces premiers enseignants d’art martiaux furent son père, son grand père et son oncle qui lui enseignèrent la pratique familiale du kudaka-ryu. Par la suite, alors qu’il était encore jeune, il commença son étude des arts martiaux dans les écoles du maître Anko Azato. Le maître Anko Azato était alors considéré un expert du karaté d’Okinawa et de la manipulation du sabre. Il est dit que celui-ci aurait appris à Shihan Masayoshi Kori Hisataka une forme particulière du kata nijushiho. Certain affirme également que Shihan Masayoshi Kori Hisataka aurait étudié avec les maîtres Anko Itosu, Kanryo Higaonna et Chojun Miyagi alors que ceux-ci faisait l’introduction du karaté dans les écoles d’Okinawa. Alors qu’il était adolescent, Shinan Masayoshi Kori Hisataka aurait passé quelque temps sur l’île Japonaise de Kyushu où il aurait appris le jujustu. Cependant, très peu d’information est disponible à ce sujet. Il étudia également la manipulation des armes avec Ufuchiku Kanegushiku à la demande de la famille Hisataka. Sa pratique des armes se concentra alors particulièrement sur les sai, le bo et le jo. Cependant, son principal instructeur dans les arts martiaux fut le maître Chotoku Kyan, lui-même un étudiant du maître Anko Azato et l’un des meilleurs maîtres des arts martiaux d’Okinawa à l’époque. Maître Chotoku Kyan aurait enseigné à l’époque plusieurs caractéristiques clefs du Shorinjiryu d’aujourd’hui à Shinan Masayoshi Kori Hisataka tels que l’utilisation d’un poing verticale, le déhanchement et les esquives. Il commença son étude du karatédo avec ce dernier en 1919.

Shinan Masayoshi Kori Hisataka, fondateur du Shorinjiryu Kenkoken
Shinan Masayoshi Kori Hisataka, fondateur du Shorinjiryu Kenkoken

En 1929, il fit une tourné à Taiwan en compagnie du maître Chotoko Kyan et du maître Ryosei Kuwae. Ils firent alors plusieurs démonstrations et apprirent de différents adeptes locaux des arts martiaux. Une légende dit d’ailleurs qu’il ne perdit aucun combat lors de cette tournée.

Voulant toujours améliorer ses habiletés, il partit en Chine perfectionner l’art du Shorinjiryu-Kempo. Au début des années 1930, il voyagea dans différents pays dont la Thaïlande, la Corée, la Birmanie, l’Afghanistan, la Russie et la Mongolie perfectionnant à chaque location sa connaissance des arts martiaux.

Toujours dans les années 1930, il se rendit à Tokyo afin d’étudier le judo sous la tutelle du maître Sanpo Toku. En une seule année, Shinan Masayoshi Kori Hisataka serait parvenu au rang de ceinture noire quatrième dan. Il étudia également le Kendo lors de cette période et aurait fait une tourné du Japon en compagnie du maître Chotoku Kyan.

Vers la fin des années 1930, après le début des hostilités entre la Chine et le Japon, Shinan Masayoshi Kori Hisataka fut posté en Manchourie. Lors de son séjour, il prit l’opportunité de s’entraîner avec le maître Minoru Mochizuki, un étudiant du fondateur du judo, maître Jigoro Kano, et du fondateur de l’aïkido, maître Morihei Ueshiba. Il est dit que certaines des techniques du karatédo shorinjiryu auraient été influencées par maître Minoru Mochizuki. Il aurait également étudié un art martial chinois connu sous le nom de Baji Quan lors de son séjour là bas.

Quelques années plus tard, à la fin de la guerre et à la suite du décès de son principal instructeur Maître Chotoku Kyan, il fonda les écoles de karatédo Shorinjiryu Kenkokan afin de promouvoir la santé et la discipline. Shinan Masayoshi Kori Hisataka créa ainsi son propre style de karaté, le Shorinjiryu Kenkoken dérivé du karaté lui ayant été enseigné par maître Anko Azato et maître Chotoku Kyan, du judo, du jujutsu, de l’aikijutsu et de différents arts martiaux chinois. Il ouvrit sa première école de Karatédo shorinjiryu en 1947. Il continua alors à développer son art en utilisant ses connaissances de différents arts martiaux japonais, chinois et d’Okinawa et ses nombreuses années de pratique. Il mit alors l’accent sur le développement de l’individu tant sur le plan physique que mental, principe qui devint en quelque sorte sa devise. Il mit également une grande importance sur les différents aspects qui caractérisent aujourd’hui le shorinjiryu tels que l’utilisation de toute la force du corps dans les techniques (le déhanchement), l’utilisation du talon lors de certain coup de pied, la position verticale du poing lors des coups de poing, l’apprentissage et l’exécution de kumités, les positions relativement hautes, l’utilisation d’esquives en préférence aux bloques et l’utilisation de bogus pour plus de sécurité.

[modifier] Seido

De Sensei Tadashi Nakamura

[modifier] Kobudo

Style utilisant les armes agraires comme le sosetsugon (ou nunchaku), le tonfa (manivelle de moulin), le Bô. Ces armes sont utilisées par les agriculteurs pour se defendre contre les envahisseurs et les pirates[5].

[modifier] Nanbudo

Fondé par Yoshinao Nanbu qui est également le fondateur de l'école Sankukaï

[modifier] Sano-ryu

Le Sano Ryu, le karaté du Yoseikan, est un style ancien qui a été élaboré à une époque différente de la nôtre. Un pratiquant de style moderne y verrait un Ju Jitsu, y trouverait une étude approfondie des Ko Budo (saï, tonfa, bâton, nunchaku, faucilles, rame, etc.). Mais c'est un style qui depuis toujours, a été conçu non comme un sport mais bien comme une arme.

Une part importante repose sur l'anticipation, la perception des rythmes, des mouvements d'énergie. A l'heure actuelle il existe, notamment en Australie et en Italie des courants axés sur la compétition. Les résultats y sont d'ailleurs exceptionnels. En France, c'est la branche ancienne qui a prévalu depuis 30 ans.

[modifier] Chito-Kan

fondé par Kyoshi Pierre Myre au Canada, surtout répandu en Amérique du Nord, mélange de Shotokan et de Shito-ryu

[modifier] Yoseikan Budo

Art martial fondé par Maître Hiroo Mochizuki, le Yoseikan Budo est une des diciplines associées de la fédération française de Karaté (FFKDA).

[modifier] Yoseikan Karaté-Do

Le Yoseikan Karaté-Do est un style de Karaté fondée au Québec par Giancarlo Borelli-Lucchesi[6]. Le maître actuel du style est Marc Asselin, Hanshi, 9e dan. La Fédération Yoseikan Karaté-Do compte 25 écoles au Québec ainsi qu'une école en Côte-D'Ivoire.

[modifier] Yoseikan ryu

Fondé au Québec, par Maître Aymé Favre. Puis, le style a été développé par Maître Jacques Marleau et Maître Jim Hartnell. L'Association Yoseikan-Ryu opère principalement dans la région de Longueuil, Pointe-aux-Trembles et à La Prairie.

[modifier] Kenshikan Kenpo Karate Do

(Branche du Shito Ryu), créée par Maître Kenji Kusano. Voir à ce sujet le site

[modifier] Tokitsu-ryu

Synthèse de différentes écoles chinoises et japonaises, le Tokitsu-ryu est une méthode fondée sur l'intégration de la respiration, de l'énergie et de l'action. Développée en plus de 30 ans d'études et de recherches menées par Maître Tokitsu, la méthode fait sienne le concept profondément ancré dans la culture orientale selon lequel corps et esprit forment une unité indissoluble. Voir le site à ce sujet.

[modifier] Shinshokaï

Fondé en Belgique, visant à tirer une force de son handicap.

[modifier] Yoshukai

[modifier] Kenpo ou Kempo-ryu

Style de karaté Américain qui a été inspiré de plusieurs autres styles de karaté et beaucoup modifié avec les années. William Kwai Sun Chow, a été le principal créateur du Kenpo Karaté. Plusieurs autres comme Nick Cerio ont pris le style pour le modifier, lui ajouter des modifications et des préférences. Ce style possède des bloquages, des coups circulaires ainsi que des frappes et des bloques directs. Les katas sont nombreux et très importants. Les coups de pieds sont très présents dans ce style.

[modifier] Lexique des termes japonais couramment utilisés au karaté

Les trois mots en gras sont les trois niveaux d'attaque différents.

Mot japonais Traduction française
Age Lever, remonter
Atemi Frappe
Barai Balayer
Chūdan Niveau moyen (abdomen)
Dan Niveau, degré, grade pour une ceinture noire
Dachi/Tachi Position
Dōjō Endroit où l'on apprend la voie, où se pratique le karaté
Enpi (ou Hiji) Coude
Gedan Niveau bas (jambes)
Geri/Keri Attaque de la jambe (coup de pied)
Gyaku Contraire, opposé
Haitō Tranchant intérieur de la main (côté pouce)
Hajime Commencez !
Hara Ventre
Hiza Genou
Jōdan Niveau haut (visage)
Karate Main vide
Kansetsu Geri Coup de pied cassant (pratiqué au niveau des genoux)
Kime Décisif, « décision ultime », force
Kyū Classe, grade avant le dan
Mae Geri (prononcé maille géri) Coup de pied de face
Mawashi Geri Coup de pied circulaire
Morote À deux mains
Oi Tsuki Coup de poing en poursuite
Rei Salut
Ryū Méthode, école
Sabaki Esquiver, tourner
Sensei Professeur, Maître
Shūtō Tranchant extérieur de la main
Sokutō Tranchant du pied
Soto Extérieur
Tatami Tapis en paille de riz
Tori Celui qui attaque
Tsuki/zuki Attaque directe (utilisé pour le poing)
Uchi Intérieur
Ude Avant-bras
Uke Celui qui se défend
Ura Opposé, arrière
Ushiro Derrière
Wado Colombe
Yame Arrêtez !
Yoko Côté

[modifier] Codes et pratiques

Combat entre Marko Luhamaa et Mohanad Mohamed, lors du championnat du monde, en 2006
Combat entre Marko Luhamaa et Mohanad Mohamed, lors du championnat du monde, en 2006

Chaque cours commence et se termine par une courte méditation et par le salut (rei), les élèves faisant face au professeur ou sensei. Parfois aussi, les plus gradés ou anciens (sempai) sont situés légèrement à part et saluent le sensei séparément en plus du salut à tous. Le salut se fait en silence et avec respect mutuel.

Les séances d'apprentissage commencent habituellement (même si ce n'est pas codifié) par un échauffement (ou préparation physique) qui prépare les muscles et articulations à l'entraînement proprement dit. On adaptera l'échauffement à l'entraînement qui suivra en insistant sur la souplesse, l'endurance ou encore la force physique.

L'entraînement peut se composer de kihon (ou drill) qui est constitué de répétitions et/ou enchaînements de mouvements; de l'apprentissage de un ou plusieurs kata (combat imaginaire codifié contre un ou plusieurs adversaires), de l'assimilation de bunkai (ou application du kata au combat) et enfin de kumite (ou combat), lequel pouvait être souple (ju-kumite) pour s'échauffer et tester des techniques ou plus codifié pour apprendre la prise de distance et les tactiques de combat (ippon kumite, sambon kumite, gohon kumite, pinan kumite, oyo kumite).

[modifier] Les grades et ceintures

Icône de détail Article détaillé : Ceinture dans les budo.
Eventail de couleurs de ceinture
Eventail de couleurs de ceinture

Les ceintures varies entre styles de karaté.

A l'origine, au japon les pratiquant portaient un kimono blanc, similaire à leur habit de travail, ainsi qu'une ceinture blanche pour fermer la veste. La ceinture blanche devenant marron puis noire au fur et à mesure de l'entrainement, la ceinture noire fut considérée comme l'ultime étape à atteindre.

Le style Shotokan de Maitre Ohshima a gardé ce principe originel de trois couleurs, blanche du 9ème Kyu au 3ème, marron du 3ème à shodan (première dan), puis noire de shodan à godan (5ème dan).

Même si, à l'origine, le karaté ainsi que les autres arts martiaux n'utilisaient la ceinture que pour tenir le pantalon, il devint vite courant de différencier le pratiquant initié (et non « accompli ») du débutant en ceignant une ceinture noire (initié) ou blanche (débutant). Par la suite, la ceinture marron apparut. Elle désignait l'élève sur le point d'obtenir la ceinture noire. De nos jours, une classification large et variée existe et varie en fonction des styles et des écoles.

Néanmoins, les différents pratiquants s'entendent en général sur les éléments suivants:

  1. il peut y avoir entre six et dix niveaux à gravir jusqu'à la première ceinture noire, ils sont appelés kyū (, « rang ») et vont de dix à un (voir la liste des couleurs ci-après à titre indicatif). Ces niveaux sont à la discrétion du sensei et/ou de la fédération qui enseigne dans le dojo et peuvent être encore subdivisés en sous-grades généralement représentés par des barrettes noires ou de couleur apposées sur la ceinture. Ces barrettes sont parfois aussi utilisées sur la ceinture blanche (dans certains styles traditionnels) pour indiquer les kyū à défaut de changer de couleur ;
  2. ensuite vient la (première ceinture noire) qui est en fait le 1er dan (, « niveau ») : le karatéka a acquis les bases du style ;
  3. puis, les dan (niveaux) se succèdent en ordre croissant jusqu'au 10e dan qui est le grade le plus élevé et bien souvent réservé au soke (ou directeur du style, le fondateur ou son héritier). Les passages de grade se font dans le club jusqu'au 1er kyū mais, en France, les dan se passent devant la fédération dont on dépend et devant jury (suivant un programme en général délimité collégialement).

Toutes les écoles ne décernent pas le même nombre de dan maximum. Par exemple, l'école Shotokan estime que le 5e dan est le dernier qui puisse être atteint (selon Tutsomu Ohshima Sensei, qui a reçu son 5e dan des mains de Gichin Funakoshi Sensei avant la mort de ce dernier).

La succession de couleurs en Belgique et en France est généralement : blanc, jaune, orange, vert, bleu et enfin marron. Le marron correspondant au 1er kyū et le blanc au 10e ou parfois directement au 6e kyū. Les ceintures bicolores (blanc et jaune, jaune et orange, etc.) sont parfois utilisées comme ceintures intermédiaires. Aux États-Unis et dans bien d'autres pays, les couleurs sont très différentes et leur succession diffère. En Allemagne, la succession et les couleurs sont les mêmes, des ceintures bicolores ne sont pas utilisées.

9e kyū (blanche) 8e kyū (jaune) 7e kyū (orange) 6e kyū (verte) 5e kyū (violette/bleue¹) 4e kyū (violette/bleue¹) 3e kyū (marron) 2e kyū (marron) 1er kyū (marron) 1er dan, 2e dan, 3e dan...
(noire)

Pour le kyokushin, les couleurs sont:

(blanche) 10e kyū (jaune) 9e kyū (jaune) 8e kyū (orange) 7e kyū (orange) 6e kyū (verte) 5e kyū (verte) 4e kyū (violette/bleu) 3e kyū (violette/bleu) 2e kyū (marron) 1er kyū (marron) 1er dan, 2e dan, 3e dan... 10e dan Matsutatsu Oyama (1923 - 1994)
(noire)

Ensuite, le pratiquant porte la ceinture noire à partir du 1er dan et jusqu'au 10e dan. Toutefois, il est permis de porter une ceinture à barrettes rouge et blanche à partir du 6e dan et une ceinture rouge ou blanche (pour marquer le fait que l'on ne cesse d'apprendre et boucler la boucle) à partir du 9e dan.

Il est à noter que l'article L. 212-5 du Code du sport prévoit que "Dans les disciplines sportives relevant des arts martiaux, nul ne peut se prévaloir d'un dan ou d'un grade équivalent sanctionnant les qualités sportives et les connaissances techniques et, le cas échéant, les performances en compétition s'il n'a pas été délivré par la commission spécialisée des dans et grades équivalents de la fédération délégataire ou, à défaut, de la fédération agréée consacrée exclusivement aux arts martiaux"

A ce titre et en ce qui concerne le karaté seules les ceintures noires et dans délivrés par la Commission Spécialisé des Dans et Grades Equivalents de la FFKaraté sont reconnus.

Enfin, dans les compétitions, les pratiquants portent pendant les combats en général une ceinture de couleur : aka (rouge), ao(bleu) qui remplace maintenant shiro (blanche) pour permettre au public de les différencier plus facilement. De même, l'arbitrage par points (dixièmes de points) a été abandonné au profit d'une élimination directe par vote avec des drapeaux de couleur bleue ou rouge.

[modifier] Le karaté comme arme de santé

Traduit le plus souvent par « mains vides » au sens de lutter à « mains nues », il est à noter que les origines bouddhiques du karaté nous renvoient également vers des conceptions plus philosophiques et méditatives. C'est ainsi que l'on peut relever sous cette appellation, l'idée d'avoir les mains vides au sens de se décharger de son quotidien... On associera alors la pratique de cet art martial au concept de « lâcher prise ». Le karaté devient dans ce sens un outil de gestion du stress et un moyen de mettre une distance entre soi et ses soucis.

Plus loin, les méthodes de travail respiratoires que l'on peut retrouver dans certains kata (notamment sanchin et tenshō qui sont des kata du gojū-ryū) reposent sur des préceptes de modulation et de positionnement de la respiration issus tout droit du yoga.

Enfin, la pratique de ce sport de combat constitue aussi un cheminement au plus profond de son être. Il confronte les hommes à leurs psychoses de violence ou à leurs fantasmes de domination et amène, pas à pas, chacun à gérer les confrontations qui naissent chaque jour dans la vie en les ayant purgées de leur caractère dramatique. « Le karaté, chemin vers un plus grand moi », est alors la voie de la sérénité.

Néanmoins, le karaté, peut être pratiqué comme une activité gymnique. Ainsi chaque partie du corps peut être sollicitée et la pratique adaptée à chaque morphologie. De plus en plus de personnes obèses, de seniors mais aussi de femmes, de personnes handicapées et d'enfants pratiquent cette activité comme simple exercice gymnique.

[modifier] Sport de combat et/ou art martial ?[7]

Même si le karaté se pratique comme un sport par actuellement bon nombre d'adeptes sur la planète, beaucoup de pratiquants ont souvent à cœur le code déontologique du "Bushido" (la voie des techniques du guerrier) et n'hésitent pas à le mettre en avant dans leur pratique du karaté. A ce titre, le karaté devient plus un art de vivre qu'un simple sport et tend vers la maîtrise du corps mais aussi de l'esprit. Ce code "Bushido" est en fait historiquement le code d'honneur de la caste militaire japonaise des samouraïs qui émergea véritablement pendant la période Heian au 12e siècle. L'apparition du terme de "Bushido", en tant que tel, date du 16e siècle au moment où le Japon était ravagé par les guerres civiles. Il fut standardisé au 17e siècle sous la période Tokugawa. Le samouraï fut alors comparé à un véritable exemple vivant. Ce code est imprégné de nombres d'influence bouddhiques et taoïstes. Les grandes lignes en étaient les suivantes :

  • L’HONNEUR (MEIYO)

C’est la qualité essentielle. Nul ne peut se prétendre Budoka (Guerrier au sens noble du terme) s’il n’a pas une conduite honorable. Du sens de l’honneur découlent toutes les autres vertus. Il exige le respect du code moral et la poursuite d’un idéal, de manière à toujours avoir un comportement digne et respectable. Il conditionne notre attitude et manière d’être vis à vis des autres.

  • LA FIDELITE (CHUJITSU)

Il n’y a pas d’honneur sans fidélité et loyauté à l’égard de certains idéaux et de ceux qui les partagent. La fidélité symbolise la nécessité incontournable de tenir ses promesses et remplir ses engagements.

  • LA SINCERITE (SEIJITSU ou MAKOTO)

La fidélité nécessite la sincérité dans les paroles et dans les actes. Le mensonge et l’équivoque engendrent la suspicion qui est la source de toutes les désunions. En karaté – do, le salut est l’expression de cette sincérité, c’est le signe de celui qui ne déguise ni ses sentiments, ni ses pensées, de celui qui se sait authentique.

  • LE COURAGE (YUUKI ou YUUKAN)

La force d’âme qui fait braver le danger et la souffrance s’appelle le courage. Ce courage qui nous pousse à faire respecter, en toutes circonstances, ce qui nous paraît juste, et qui nous permet, malgré nos peurs et nos craintes, d’affronter toutes les épreuves. La bravoure, l’ardeur et surtout la volonté sont les supports de ce courage.

  • LA BONTE et LA BIENVEILLANCE (SHINSETSU)

La bonté et la bienveillance sont les marques de ce courage qui dénotent une haute humanité. Elles nous poussent à l’entraide, à être attentif à notre prochain et à notre environnement, à être respectueux de la vie.

  • LA MODESTIE et L’HUMILITE (KEN)

La bonté et la bienveillance ne peuvent s’exprimer sincèrement sans modération dans l’appréciation de soi – même. Savoir être humble, exempt d’orgueil et de vanité, sans faux-semblant est le seul garant de la modestie.

  • LA DROITURE (TADASHI ou SEI)

C’est suivre la ligne du devoir et ne jamais s’en écarter. Loyauté, honnêteté et sincérité sont les piliers de cette droiture. Elle nous permet de prendre sans aucune faiblesse une décision juste et raisonnable.

  • LE RESPECT (SONCHOO)

La droiture engendre le respect à l’égard des autres et de la part des autres. La politesse est l’expression de ce respect dû à autrui quelles que soient ses qualités, ses faiblesses ou sa position sociale. Savoir traiter les personnes et les choses avec déférence et respecter le sacré est le premier devoir d’un Budoka car cela permet d’éviter de nombreuses querelles et conflits.

  • LE CONTRÔLE DE SOI (SEIGYO)

Cela doit être la qualité essentielle de toute ceinture noire. Il représente la possibilité de maîtriser nos sentiments, nos pulsions et de contrôler notre instinct. C’est l’un des principaux objectifs de le pratique du Karaté – Do, car il conditionne toute notre efficacité. Le code d’honneur et de la morale traditionnelle enseignée dans le Karaté – Do est basé sur l'acquisition de cette maîtrise.

[modifier] Le karaté comme handisport

Le Handikaraté et le karaté en chaise roulante
Le Handikaraté et le karaté en chaise roulante

Fort de ses racines philosophiques, le karaté moderne a pu se tourner aussi vers des pratiquants dont les handicaps physiques ou mentaux ne permettaient pas une pratique stricte des différents exercices préconisés dans les styles et les écoles officielles. Certains Maîtres se sont attardés sur ces pratiques et en ont parfois fait un style a part entière. C'est notamment le cas du Shinshokaï mis au point depuis 1980 en Belgique, par le Sensei Jacky Debatty. D'autres se sont penchés sur la pratique de ce sport en chaise roulante pour en faire un handisport très attractif : on trouvera des pratiquants en France, au Canada, en Irlande, en Allemagne et en Belgique. L'Undõ Goju-Ryu[8] a ainsi revisité tout les katas du style pour les transposer sur chaise.

Au delà du simple sport de combat et de l'aspect gymnique, le karaté distille à ces pratiquants des bénéfices qui dépassent ceux d'une simple pratique sportive: une conquête de bien-être, un sentiment de relaxation et un bénéfique retour sur-soi-même.

La fédération française de karaté et disciplines associées à créée une commission nationale handikaraté. Elle a également créé un DVD Karaté et Langue des signes en collaboration avec des associations de personnes sourdes.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Le rituel du dragon, les sources et les racines des arts martiaux - Georges Charles - Editions du chariot d'or 2003
  2. Le rituel du dragon, les sources et les racines des arts martiaux - Georges Charles - Editions du chariot d'or 2003
  3. "L'histoire du Karate-Do - les grands maîtres et les styles" Kenji Tokistu, Ed. Em (2003)
  4. Le Karaté Goju-Ryu - Belgian Goju-Ryu Karatedo Organization [1]
  5. Documentaire franco-okinawaïen sur le Kobudo
  6. Site officiel de la Fédération Yoseikan Karaté-Do - http://www.yoseikankaratedo.com/
  7. Code d'honneur du Samouraï - Thomas Cleary et Sylvain Chupin - Ed Broché
  8. HDK - Wheelchair Karate - Undõ Goju-Ryu Karate-Do [2]

[modifier] Bibliographie

  • Okinawan karate - Mark Bishop - Ed Tuttle
  • The weaponless warriors - Richard Kim - Ed Ohara publications inc.
  • Classical kata of okinawan karate - Patrick Mac Carthy - Ed Ohara publications inc.
  • Le guide marabout du karaté - Roland Habersetzer - Bibliothèque Marabout service.
  • Karaté Do Kyohan - Gichin Funakoshi - Ed France Shotokan.
  • Guide officiel Karaté Kyokushin - Martine Dufresne - Karaté Auto-défense André Gilbert Inc.
  • Histoire du karaté-do - Kenji Tokitsu - Société Européenne de Magazine SEM
  • Zen & Arts martiaux - Taisen Deshimaru - Ed Albin Michel Spiritualités vivantes.
  • La voie du karaté - Kenji Tokitsu - Ed du Seuil Point Sagesse.
  • Le Karaté Goju-Ryu - Belgian Goju-Ryu Karatedo Organization [3]
  • Karaté-do la voie du cœur - Yves Ayache- Ed Trédaniel.
  • Les 20 préceptes directeurs du Karaté-dô - Gichin Funakoshi commenté par Genwa Nakasone - Budo Ed.
  • Code d'honneur du Samourai - Thomas Cleary et Sylvain Chupin - Ed Broché.
  • Le rituel du dragon, les sources et les racines des arts martiaux - Georges Charles - Editions du chariot d'or 2003
  • Les racines du karate-dō – Guy Juille - Budo Éditions

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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