Société japonaise

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Il est parfois difficile de distinguer la réalité de la sociologie du Japon des nombreux stéréotypes sur la culture japonaise véhiculés en Occident.

Sommaire

[modifier] Influences

Au Japon, les relations humaines sont le fruit de l'héritage cumulé des croyances shintoïste et bouddhiste, de sept siècles d'un régime militaire (shogunat) très strict et du système éducatif mis en place après la restauration Meiji de 1868. Après 1868 et surtout après la Seconde Guerre mondiale, le Japon a aussi subi de nombreuses influences occidentales.

[modifier] Organisation sociale

[modifier] Uchi/Soto

Icône de détail Article détaillé : uchi-soto.

Traditionnellement, qu'on soit chez soi (uchi), à l'école ou avec son entourage en général, le niveau d'interaction entre les personnes est lié traditionnellement à leur niveau de proximité hiérarchique (minimal, moyen ou maximal). Ce système de groupe et de famille très hiérarchisé fonctionne sur le modèle uchi-soto.

[modifier] La famille japonaise

Icône de détail Article détaillé : famille japonaise.

Le culte des ancêtres lié au bouddhisme, le respect du père inspiré de la morale confucianiste et la dépendance affective (amae) sont les bases du modèle familial. Le système patriarcal (remplacé légalement en 1945 par une famille égalitaire) reste encore souvent appliqué dans la pratique. Dans ce modèle, les relations parents-enfants priment sur les relations conjugales puisque que c'est l'enfant qui perpétue l'honneur du ie. Ainsi, au début du XXIe siècle, plus de 10% des jeunes couples occupent encore une chambre de la maison des parents au lieu de s'installer dans leur propre foyer et 15% des mariages sont encore des « mariages arrangés ».

L'individu perd ainsi de son importance au profit du clan familial et la société tend vers une sorte de collectivisme.

Plus récemment et pour d'autres raisons, on a vu apparaitre le phénomène dit du parasite single ou les jeunes gens restent jusqu'à un âge avancé chez leurs parents principalement pour des questions matérielles.

[modifier] Le système éducatif

Icône de détail Article détaillé : Système éducatif au Japon.

Si la société japonaise est aujourd'hui une des plus sûres du monde, elle le doit d'une part à son système familial et d'autre part à son système éducatif. Malgré un système d'écriture très complexe, le Japon a le plus haut taux d'alphabétisation du monde. Cependant la pression qui pèse dans le système éducatif entraine un taux de suicide élevé parmi les adolescents[réf. nécessaire], notamment ceux pris comme boucs émissaires par certains de leurs camarades. Le gouvernement lutte activement contre ce phénomène, ce qui a permis d'abaisser le taux de suicide parmi les adolescents.

[modifier] L'éducation civique

La morale individuelle et collective est importante au Japon. Elle est enseignée dans les écoles une heure par semaine, puis dans la formation imposée par toute société ou administration; elle fonde la vie de la famille comme celle de la société moderne.

[modifier] La sécurité

En 1992, 49,4 % des japonais interrogés classaient la sécurité en tête des « motifs de fierté nationale »[réf. nécessaire] : en 1991, 96 % des affaires de meurtre ont été élucidées[réf. nécessaire].. Il y avait 30 % de vols de moins qu’en France et près de deux fois moins de policiers : 1 pour 556 personnes au Japon, contre 1 pour 268 en France. En 1993, pour 100 000 habitants, il y avait eu un 1,1 meurtre, 1,3 vol à main armée et 1,3 viol, alors qu’aux États-Unis, les chiffres étaient respectivement de 8,7, 233 et 38,1. La sécurité concerne également la préparation aux catastrophes naturelles et aux accidents. Dans ces domaines, les mesures prises sont très nombreuses. En dehors des normes antisismiques de constructions des immeubles, on peut par exemple mentionner l'existence de trappes munies d'escaliers rétractables pour sortir d'un immeuble par le balcon pour le cas où l'escalier serait détruit ou inaccessible, des vitres souvent grillagées pour éviter leur explosion, ou encore un éclairage permanent des cages d'escaliers, au cas où il faudrait évacuer. Ces mesures, et bien d'autres, permettent au Japon de compter très peu de victimes de catastrophes, malgré de nombreux séismes et cyclones.

[modifier] L'angoisse de la catastrophe naturelle

Les Japonais devraient savoir que, compte tenu de leur position géographique, ils auront à faire face dans leur vie aux conséquences de tremblements de terre importants. Pourtant, en novembre 1991, un sondage gouvernemental révélait que 40 % des Japonais n’avaient pris aucune disposition en prévision d’un grand tremblement de terre et que 22,9 % d’entre eux seulement croyaient à sa possibilité contre 33,7 % en 1987. Quelques années plus tard, le séisme catastrophique de Kobe a rappelé à tous les Japonais que la menace était sérieuse. La majorité des Japonais gardent cependant une attitude nonchalante lors d'un séisme, alors que les consignes de sécurité sont de se protéger (lors du séisme du 25 mars 2007, une télévision d'information japonaise a ainsi diffusé les images d'une caméra de surveillance montrant une cliente continuant à payer pendant que des marchandises tombaient des rayons).

[modifier] L'emploi

Jusqu'au milieu des années 90, durant le Miracle japonais, le salarié se vouait corps et âme à son entreprise, parfois jusqu'au Karoshi. L'entreprise lui garantissait en échange un emploi à vie. Après l'éclatement de la Bulle japonaise en 1989, la crise de l'économie japonaise a fortement perturbé ce système et a vu émerger le phénomène des Freeter.

[modifier] La sexualité

Poupées sexuelles spécifiques à l'érotisme japonais
Poupées sexuelles spécifiques à l'érotisme japonais

En 1992, seuls 25 % des jeunes âgés de 18 ans déclarent avoir des relations sexuelles[réf. nécessaire] mais dans le même temps des pratiques telles que le enjo kōsai semblent assez bien acceptées.

[modifier] Le statut de la femme

Les femmes représentent 40% des salariés mais moins de 5% des cadres[réf. nécessaire]. À fonction égale, elle percevra au moins 30% de rémunération en moins[réf. nécessaire]. Il est extrêmement difficile pour une femme japonaise de concilier vie professionnelle et vie familiale. En effet elles sont presque obligées de démissionner lorsqu'elles ont un enfant, ce qui n'améliore pas le taux de natalité au Japon. Les Japonais considèrent encore très souvent que le rôle d'une femme est de faire des enfants et de s'en occuper. Les propos d'un ministre japonais relayant cette idée (en 2007), dans des termes très crus, n'ont provoqué que l'indignation de la moitié de la population japonaise. Concernant les geishas, femmes entraînées à divers arts dès l'adolescence pour divertir les hommes, la tradition reste vivante à Kyoto, où l'on peut en voir des spectacles.

[modifier] Démographie du Japon

Icône de détail Article détaillé : Démographie du Japon.

Après avoir atteint 127 millions d'habitants, la population du Japon a commencé à décroitre, et le Japon cherche actuellement à trouver des solutions pour enrayer un effondrement démographique qui s'annonce aussi brutal que celui de la Russie. Pour cela, le gouvernement japonais étudie comment d'autres pays développés parviennent à maintenir un taux de fécondité suffisant ou presque pour maintenir la population. Le niveau requis est de 2,1 enfants par femme, il est exactement de 2,07 en France (en 2006, chiffre de l'INSEE) mais inférieur à 1,3 au Japon. Si rien n'est fait pour y remédier, le Japon n'aura plus que 60 millions d'habitants à la fin du siècle. Dans une déclaration controversée, le ministre japonais de la famille a expliqué le faible niveau de natalité en disant que cela était dû au fait que les Japonais font très peu l'amour.

[modifier] Les étrangers au Japon

Icône de détail Article détaillé : Gaijin.

Le Japon fut fermé aux étrangers pendant plusieurs siècles, et ce jusqu'à la restauration Meiji. Aujourd'hui encore, les étrangers, appelés Gaijin, sont très peu nombreux au Japon (entre 0,5% et 1% de la population, en hausse[réf. nécessaire]). Du fait de la dénatalité, l'appel à la main d'œuvre étrangère est devenu indispensable. Dans ce cadre, le Japon cherche notamment à faire venir les descendants de Japonais émigrés, notamment en Amérique du Sud. Certaines villes industrielles comptent ainsi actuellement des taux d'étrangers comparables à ce que l'on trouve en Europe. Par exemple Okazaki, près des usines Toyota, compte 3% d'étrangers.

[modifier] Culture

Icône de détail Article détaillé : Culture japonaise.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Lien externe