Cézallier

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Cézallier
Massif central - Cézallier
Continent Europe
Pays France France
Point culminant Signal du Luguet (1 551 m)
Longueur 42 km
Largeur 43 km
Superficie environ 1 400 km2
Chaîne principale Massif central
Âge du massif
Type de roches roche métamorphique, roche volcanique
Cézallier au printemps
Cézallier au printemps

Le massif du Cézallier, qui peut aussi s'écrire Cézalier (en occitan Sejalèir), est situé dans le Massif central, entre les monts Dore et les monts du Cantal, et est à cheval sur deux départements, le Puy-de-Dôme et le Cantal.

L’altitude moyenne du massif est située entre 1 200 et 1 500 m. Le point culminant du massif est le signal du Luguet (1 551 m)

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Climat

Il est subocéanique montagnard, caractérisé par des températures fraîches et une amplitude été-hiver modérée (à La Godivelle à 1 200 mètres d'altitude on relève des moyennes de -1° en janvier à + 13° en juillet). Les précipitations sont régulières, plus soutenues dans la partie nord-ouest (pluviométrie annuelle de l'ordre de 150 cm) tandis que la partie sud-est profite d'un effet de foehn avec une plus forte proportion d'orages (environ 100 cm/an).

En raison de la prédominance de plateaux dénudés, l'enneigement est fortement modelé par le vent (congères) et exposé aux redoux. La neige peut tenir au sol entre octobre et mai. Les pâturages et les hêtraies retrouvent une intense verdure en juin.

[modifier] Faune et flore

Milan Noir.
Milan Noir.
Buse Variable.
Buse Variable.
Busard Cendré.
Busard Cendré.
Faucon Crécerelle.
Faucon Crécerelle.
Milan Royal.
Milan Royal.
Circaète Jean-le-Blanc.
Circaète Jean-le-Blanc.

Les grands espaces découverts du Cézallier forment un terrain de chasse idéal pour les rapaces. Les profondes gorges boisées leurs offrent des refuges sûrs. Les chouettes hulottes et effraies, les hiboux petits et moyen duc sont nombreux. On compte aussi des hiboux grand-duc qui préfèrent les zones rocailleuses. Les rapaces diurnes sont représentés par les buses variables, les milans noirs, les busards cendrés et les faucons crécerelle. Le milan royal et le circaète Jean-le-Blanc sont plus rares.

Le relief accidenté du Cézallier présente d'importantes dénivellations. Cela explique qu'il y ait de grands écarts climatiques sur de très petites distances. La végétation varie surtout en fonction de l'exposition. La prairie subalpine couvre le Cézallier. On y voit d'immenses troupeaux de vaches Salers qui y restent à l'estive. Dans ces vastes prairies on touve la gentiane jaune, la centaurée, les orchis, les campanules, la Pensée sauvage, la potentille, l'arnica des montagnes, la brunelle, le gaillet et l'anémone pulsatille. Jusqu'aux années 80, ces troupeaux utilisaient la ligne de chemin de fer pour monter vers les estives. Le train a ainsi convoyé jusqu'à 10.000 têtes de bétail par été.

L'étage montagnard est limité aux gorges. La hêtraie occupe les versants froids et les adrets sont couverts de landes, de taillis de chênes et de pins sylvestres.

Les sommets principaux du Cézallier culminent tous les trois à un peu plus de 1 500 mètres d'altitude, et sont tous les trois couverts de pâturages, mais couronnés juste au sommet par un petit bois de conifères. Le plus haut point du massif, dans l'un de ces bois, est le signal du Luguet (1 551 mètres), tout proche du village du même nom et surplombant l'ex-cirque glaciaire d'Artout.

[modifier] Les tourbières du Cézallier

Le climat arrosé et frais du Cézallier ainsi que le relief hérité du volcanisme ont permis le développement de nombreuses tourbières. L'hiver glacial arrête la perriode végétative qui se limite à la saison estivale. L'évaporation en surface provoque un refroidissment de l'eau en profondeur. La température de cette dernière peut atteindre 0° C certaines nuit d'été.

Au siècle dernier et pendant la guerre elles furent exploitées par l’homme. On extrayait des mottes que l’on faisait sécher à l’air libre et que l’on brûlait en hiver dans des poêles. Cette exploitation douce n’était pas destructrice car la tourbière avait le temps de se reconstituer. Deux tourbières sont encore exploitées de façon industrielle pour l’horticulture à Landeyrat et à Picherande.

Certaines tourbières abritent une faune et une flore rares tel le Ligulaire de Sibérie. Elles font l’objet de mesures de protection comme par exemple la Réserve naturelle des sagnes de La Godivelle.

[modifier] Géologie

C'est un ensemble de plateaux et petites montagnes volcaniques, principalement constitués de coulées de lave fluide (basalte) mais aussi de quelques cratères dont les plus récents ont seulement quelques milliers d'années (Montchal, Montcineyre) et sont parfois occupés par des lacs (Pavin, La Godivelle).

[modifier] Histoire

[modifier] L'âge du bronze et l'âge du fer

Entre 2500 et 1500 ans avant JC l’homme a commencé à coloniser les terres du Cézallier. Il venait de la vallée de l’Alagnon et de l’Allier et a progressé peu à peu en et défrichant la forêt par le feu. Les terres étaient transformées en pâtures pour les moutons.

Les hommes de cette époque ont laissé sur place des sépultures : les tumulus et les tombelles. Les défunts étaient d’abord incinérés puis on construisait autour du foyer un muret de pierres, on y déposait ensuite des offrandes et pour finir, on recouvrait le tout d’une motte de terre. Les sépultures les plus grandes, les tumulus, font environ 15 mètres de diamètres elles étaient réservées aux personnes les plus importantes (sans doutes les chefs). Les personnes ordinaires étaient ensevelies dans des tombes plus petites, les tombelles, qui faisaient environ 5 mètres de diamètres.

C’est dans le Cézallier que l’on trouve la plus grande concentration de cette forme de monuments funéraires en France. A certains endroits (Bonnac, Laurie ou La Rochette) elles sont réunies en véritables nécropoles. Souvent les tumulus servaient aussi à marquer le territoire et à assurer la protection des terres par le dieu des morts durant la saison d’hiver.

L'archéologue régional Alphonse Vinaté, a beaucoup étudié ce genre de monument. Il y a découvert des objets servant d’offrande (poteries, bijoux etc.) provenant de régions de Gaulle très éloignées (Aquitaine, Franche-Comté).

[modifier] Le Moyen Âge

Vers l’an 1000 La région, très éloignée des ducs d’Aquitaine, la puissance tutélaire, fait l’objet de nombreuses violences armées dues aux rivalités entre les seigneurs locaux.

À la même époque, ce sont des moines qui finissent de déficher les hautes terres du Cézallier pour les mettre en pâture. Les anciens pocesseurs des terres et les nouveaux conquérants s’affrontent. Les seigneurs, pour affirmer leur puissance et leurs droits construisent rapidement des châteaux mottes. Ces châteaux étaient constitués d’un tertre entouré de fossés, d’une palissade en bois et d’une vaste tour centrale également en bois (Le Luguet, Chavagnac, Peyrusse).

Au XIIIe siècle les tours de bois furent replacées par de nouvelles tours en pierre. Ces tours servaient parfois d’habitation. Elles hébergeaient alors le représentant du seigneur. M. Gérard Chevassus, historien local, en a répertorié les principales caractéristiques : elles sont de section carrée ou rectangulaire et n’ont que de petites ouvertures sur les côtés. Le rez-de-chaussée sert de silo à grain et l’entrée se fait au deuxième niveau. Leur fonction défensive disparaît, mais on continue à les utiliser pour représenter la puissance du seigneur… Ces tours on souvent été le point de départ pour la création d’un village.

Parmi les mieux conservées on remarque les tours de Leyvaux, de Besse et la tour d’Ally à Massiac qui a été transformée en clocher pour l’église.

[modifier] Les temps modernes

De tous temps, le Cézallier a fourni de nombreux marchands colporteurs qui descendaient dans les « bas pays » proposer leurs draps, couvertures et ustensiles divers. Ils déballaient dans les foires et marchés, faisaient du porte à porte, louaient des échoppes sous les halles. Ces migrants temporaires ont fait pour certains souche dans leur province de travail - en Bretagne notamment. Ce commerce forain a duré jusqu'au milieu du XXe siècle.

[modifier] Activités

[modifier] Tourisme

Bien que la région soit encore bien préservée et qu’elle offre des paysages exceptionnels, le tourisme n’y est qu’une activité d’appoint. Les activités proposées sont le cyclotourisme, la pêche dans les ruisseaux et les lacs, l’équitation (centre équestre de Chalinargues) et bien sûr, la randonnée pédestre : (GR 30, GR 4), et plusieurs circuits tels que « le tour du Cézallier » et le « Circuit des Vaches Rouges ».

Parmi les autres attractions figurent :

[modifier] Agriculture et économie locale

Les hautes terres du Cézallier sont presque exclusivement dédiées à l’élevage bovin. En été, la montagne est parsemée d’immenses troupeaux de vaches à la couleur brun-rouge caractéristique de la race Salers. La production est aussi bien destinée à la viande qu’au lait.

Dans les estives, les bergers transformaient le lait sur place dans des burons, cette méthode a maintenant disparu.

Le Cézallier correspond à la zone d’appellation d’origine contrôlée du fromage Saint-nectaire.

[modifier] À l’aube d’une importante mutation

Ces deux dernières années, le Conseil régional d'Auvergne a mis en place un schéma d’équipement éolien ambitieux dans lequel le Cézallier figure en bonne place. Plusieurs fermes équipées d’engins de grande taille (130 mètres environ) vont être construites. Quatorze projets sont à l’étude ou sont en cours de réalisation. Il semble donc que l’avenir de cette région soit plus dans la production d’énergie que dans le tourisme ou l’agriculture.

[modifier] Protection environnementale

Les monts du Cézalier font partie du Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne.

[modifier] Annexes

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le Cézallier.

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