Brian FitzCount

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Brian FitzCount[1] (vers 1100 – vers 1150), lord de Wallingford (Angleterre) et d'Abergavenny (Pays de Galles), fut un fervent supporter de Mathilde l'Emperesse dans la guerre civile dite l'Anarchie anglaise qui opposa le roi Étienne d'Angleterre à Mathilde l'Emperesse, pour la couronne d'Angleterre.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Sous le règne d'Henri Ier

Il était le fils illégitime d'Alain Fergant († 1119), duc de Bretagne de 1084 à 1112[2]. Il est élevé à la cour du roi Henri Ier d'Angleterre[3] qui en fait l'un de ses protégés. Il est adoubé chevalier par le roi lui-même, et dès 1114, il est témoin de ses chartes. Il entre à son service, et fait partie de son cercle d'intimes. Il est aussi un ami proche de Robert de Gloucester, le fils illégitime du roi[3].

Grâce à ce soutien royal, avant 1119 il épouse Mathilde, l'héritière de l'honneur de Wallingford (Berkshire[4]), et devient Lord de Wallingford en droit de sa femme. Ce mariage assure sa richesse, car Wallingford est alors une ville importante, et donc source de revenus. Il se retrouve à la tête d'un territoire stratégiquement vital, car c'est l'un des lieux de traversée de la Tamise. Il reçoit aussi du roi l'importante marche galloise d'Abergavenny, peut-être aux alentours de 1114[5].

Il devient aussi le châtelain de l'imposante forteresse de Wallingford, qu'il fait renforcer. Henri Ier, qui aime que ses prisonniers les plus importants soient sous la garde d'hommes en lesquels il a une absolue confiance, fait transférer Galéran IV de Meulan de Bridgnorth vers la prison de Wallingford à la fin de 1126[3].

En 1127, il est l'un des trois seuls barons consultés[6] par le roi sur la possibilité d'une alliance politique avec l'Anjou[7]. La même année, il escorte Mathilde, la fille du roi en Normandie pour ses fiançailles avec Geoffroy d'Anjou, l'héritier du comté d'Anjou[3]. À la même époque, il audite les comptes du trésor royal de Winchester (l'échiquier anglais) avec Robert de Gloucester, le comte de Gloucester. Cet audit semble être l'indication d'une pression fiscale accrue du roi à la recherche d'argent pour la dot de sa fille[8].

En 1130, il fait partie des plus riches barons anglais, avec des terres dans dix comtés[7]. En 1131, il est un constable de la maison royale, et avec Miles de Gloucester un ministre officieux[7] du roi. D'après la fréquence de ses apparitions comme témoin des chartes royales, il est évident qu'il passe les dix dernières années du règne d'Henri Ier à sa cour[9].

[modifier] Dans la guerre civile

Lorsque Henri Ier meurt en 1135, il est prévu que sa fille Mathilde l'Emperesse lui succède, les barons du Royaume d'Angleterre et du duché de Normandie l'ayant reconnue comme successeur du roi à plusieurs reprises. Mais son cousin Étienne de Blois, prévenu de la mort du roi par son frère Henri, l'évêque de Winchester, rejoint au plus vite Winchester et s'empare du trésor royal. Le 22 décembre 1135, il se fait couronner, reniant ainsi les serments faits précédemment, et usurpant le trône de sa cousine.

En 1136, Brian FitzCount reconnaît le roi, mais il se déclare pour Mathilde peu après son débarquement en Angleterre, en septembre 1139, pour contester le trône à Étienne. Brian est souvent considéré comme un homme à forts principes, l'idéaliste parmi les piliers de la cause de l'Emperesse. Pourtant, il n'apporte pas son aide à la rébellion naissante dans l'ouest entre 1138 et 1139. C'est seulement lorsque Robert de Gloucester vient à Wallingford en octobre 1139 qu'il se décide[10]. Dans la guerre civile qui s'ensuit, sa loyauté reste ferme, contrairement à d'autres barons qui changent de camp afin de promouvoir au mieux leurs propres intérêts.

Il est l'un des trois principaux soutiens de l'Emperesse, avec Robert de Gloucester et Miles de Gloucester. Pourtant sa situation est particulièrement compliquée. Entouré d'ennemis et régulièrement assiégé dans sa forteresse, ses terres sont ravagées, et sa fortune, acquise durant le règne d'Henri Ier, s'envole. Wallingford est particulièrement exposée car elle est éloignée du noyau de terres contrôlées par les rebelles. À cause de sa situation, il est surnommé « le marquis » par ses alliés[11]. Dès 1139, Étienne, intimidé par le danger que représente cette place forte ordonne qu'elle soit bloquée par un siège à long terme[12]. Miles de Gloucester vient à sa rescousse rapidement, et les forces du roi sont obligées de battre en retraite.

En juin 1141, après la capture du roi Étienne lors de la bataille de Lincoln, il accompagne l'Emperesse à Londres, puis à Oxford lorsqu'elle est chassée par les Londoniens. Ensemble, ils marchent vers Winchester, et après leur déroute, s'enfuient vers Devizes.

Démontrant qu'il est aussi bien capable de mener une charge de cavalerie que d'exprimer clairement ses idées, aux alentours de 1143 il est l'auteur d'une réprimande cinglante adressée à l'indécis Henri de Blois, l'évêque de Winchester et frère du roi, sur les vertus de la constance. Il est aussi l'auteur d'un pamphlet dans lequel il démontre la validité de la revendication de Mathilde sur le trône d'Angleterre.

En 1141, il transfère la propriété de la marche d'Abergavenny à Miles de Gloucester qui tient la marche voisine de Brecknock. Bien que son plus fervent soutien, il ne reçoit aucun titre de comte de Mathilde l'Emperesse.

[modifier] Fin de vie

Sa fin de vie est très obscure et sujette à spéculation. Une chronique d'Abergavenny relate qu'il part en croisade à Jérusalem et qu'il y meurt vers 1147. Il semble plus probable qu'il se retire dans un ordre religieux en 1150 ou peu avant et qu'il y meurt peu après[13].

[modifier] Mariage et descendance

Avant 1119, il épousa Mathilde (ou Maude), lady de Wallingford. Ses origines ne sont pas connues avec certitude. Elle serait veuve de Miles Crespin et fille et héritière de Robert d'Oilly de Wallingford[2] ou fille de Miles Crespin et Maude d'Oilly[14].

Ils auraient eu deux fils qui seraient morts jeunes de la lèpre[15].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Ou encore Brien fitz Count et parfois Brian de Wallingford.
  2. ab Alain de Cornouaïlle sur Medieval Lands.
  3. abcd C. Warren Hollister, Henry I, Yale University Press, 2001, p. 313-314. (ISBN 0300098294).
  4. Depuis la réorganisation de 1974, la ville est dans l'Oxfordshire.
  5. Judith A. Green, Henry I, King of England and Duke of Normandy, Cambridge University Press, 2006, p. 133. (ISBN 0521591317).
  6. Les deux autres sont Robert de Gloucester et l'évêque Jean de Lisieux, qui est à la tête de l'administration normande.
  7. abc J. O. Prestwich, « The Military Household of the Norman Kings », dans The English Historical Review, vol. 96, n°378 (jan. 1981), p. 1-35.
  8. Judith A. Green, ibid., p. 203.
  9. C. Warren Hollister, ibid., p. 362.
  10. David Crouch, The Reign of King Stephen, 1135-1154, Éd. Longman, 2000, p 121. (ISBN 0582226589)
  11. David Crouch, ibid., p. 111.
  12. David Crouch, ibid., p. 111.
  13. David Crouch, ibid., p. 262.
  14. K. S. B. Keats-Rohan, Domesday Descendants, Boydell Press, 2002, p. 775.
  15. Article du Dictionary of National Biography, voir section sources.

[modifier] Sources

  • Article « Brian FitzCount », dans Dictionary of National Biography, 1889. Lire en ligne.
  • Christopher Teyerman, « Brian FitzCount », dans Who's Who in Early Medieval England, 1066-1272, Éd. Shepheard-Walwyn, 1996, p. 147-148, (ISBN 0856831328).

[modifier] Bibliographie

  • H. W. C. Davis, « Henry of Blois and Brian Fitz-Count », dans English Historical Review, vol. 25, 1910, p. 297-303.
  • Edmund King, « The Memory of Brian fitz Count », dans Haskins Journal Society, vol. 13 (1999), p. 75-98.
  • K. S. B. Keats-Rohan, « The Devolution of the Honour of Wallingford, 1066-1148 », Oxoniensia, vol. 54 (1989), p. 311–318.
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