Boèce de Dacie

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Voir aussi le philosophe latin Boèce (470-525)

Boèce de Dacie ou Boethius Dacii est un philosophe médiéval danois ou suèdois[1] du XIIIe siècle.

Sommaire

[modifier] Biographie

Boèce naquit dans la première moitié du XIIIe siècle. Il a probablement occupé la position de clerc séculier et chanoine du diocèse de Linköping. Il s'installa en France pour enseigner la philosophie à l'Université de Paris. Là il s'associa à Siger de Brabant, avec lequel il partagea un insolite cheminement professionnel en continuant à enseigner les arts libéraux pendant un certain nombre d'années en tant que maître ès arts plutôt que de débuter des études supérieures (théologie ou médecine) ou de trouver un emploi non universitaire. En 1277 il a été condamné par Étienne Tempier pour avoir été un chef de file du mouvement averroïste. Boèce fuit alors Paris avec Siger, et fit appel au pape Nicolas III. Il a été détenu à la curie pontificale, à Orvieto, et rejoignit ensuite les dominicains de Dacia.

[modifier] Pensée

Averroès, détail de L'École d'Athènes, 1511 de Raphaël.
Averroès, détail de L'École d'Athènes, 1511 de Raphaël.

Boèce fut un disciple d'Aristote et Averroès, et a écrit sur la logique, la philosophie naturelle, la métaphysique et l'éthique, bien que certaines de ses oeuvres n'aient pas survécu. Sa position centrale est que la philosophie doivent suivre ses conclusions, indépendamment du conflit possible de celles-ci avec la foi religieuse. Pour Boèce, la philosophie est l'activité humaine suprême, et dans ce monde seuls les philosophes atteignent la sagesse ; dans son livre Du souverain bien ou De la vie philosophique, il offre une fervente description aristotélicienne du « bien souverain » de l'homme comme contemplation rationnelle de la vérité et de la vertu. Parmi les conclusions controversées qu'il discuta, se trouvent par exemple l'impossibilité de création ex nihilo, l'impossibilité d'un monde ou d'une race humaine éternelle, et l'idée qu'il n'y aurait pas de résurrection des morts.

Malgré ses opinions radicales, Boèce resta un chrétien, et a tenté de concilier ses croyances religieuses avec sa position philosophique en assignant l'étude du monde et de la nature humaine à la philosophie, et en assignant à la religion la révélation surnaturelle et les miracles divins. Il a été condamné pour avoir soutenu la doctrine de la double vérité, bien qu'il ait pris soin d'éviter de présenter des conclusions philosophiques qui soient contraires aux vérités religieuses.

[modifier] Œuvres

  • Du souverain bien ou De la vie philosophique (De summo bono seu de vita philosophica)

[modifier] Bibliographie

  • Cyrille Michon (avec Olivier Boulnois, Nathanaël Dupré La Tour), Thomas d’Aquin et la controverse sur l’éternité du monde : traités sur l’éternité du monde de Bonaventure, Thomas d’Aquin, Jean Peckham, Boèce de Dacie, Henri de Gand et Guillaume d’Ockham, Flammarion, (ISBN 2080711997).

[modifier] Notes et références

  1. Son origine est controversée


Philosophie médiévale ( Modifier ce cadre)

Augustin d'Hippone · Boèce · Pseudo-Denys l'Aréopagite · Proclos · Al-Kindi · Al-Farabi . Avicenne · Averroès · Ibn Khaldoun · Maïmonide · Jean Scot Erigène · Anselme · Pierre Abélard · Albert le Grand · Thomas d'Aquin · Thomisme · Scolastique · Hugues de Saint-Victor · Roger Bacon · Bonaventure · Raymond Lulle · Mysticisme · Maître Eckhart . Duns Scot · Nominalisme · Guillaume d'Occam · Buridan · Al-Biruni · Nicolas de Cues ·