Arts libéraux

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Les sept arts libéraux.
Les sept arts libéraux.

Les sept arts libéraux désignent toute la matière de l'enseignement des écoles de l'Antiquité, mais également du Moyen Âge. Ils ont notamment été transmis par Alcuin, conseiller intellectuel de Charlemagne et sont à l'origine de la réforme scolaire de celui-ci, durant la période dite de la Renaissance carolingienne.

Les arts libéraux se divisent en deux degrés : le Trivium et le Quadrivium. Le Trivium, qui signifie les trois chemins en latin, concerne le pouvoir de la langue et se réfère à l'étude de la grammaire, la dialectique et la rhétorique. Le Quadrivium, les quatre chemins du second degré, se rapporte au pouvoir des nombres et se réfère à l'arithmétique, la musique, la géométrie et l’astronomie.

Ils sont définis l'un et l'autre dans ces deux vers mnémoniques :

« Gramm loquitur, Dia verba docet, Rhet verba colorat,
Mus canit, Ar numerat, Geo ponderat, Ast colit astra. »

Les arts du trivium sont considérés comme la base nécessaire pour maîtriser les arts du quadrivium. Le trivium est bien plus qu'apprendre à bien parler et d'utiliser la bonne syntaxe comme pourrait l'indiquer la signification moderne des termes.

Sommaire

[modifier] Distinction

Les arts libéraux se distinguent des arts serviles et des beaux-arts.

La menuiserie, la poterie et les disciplines qui ont en commun la transformation d'une matière tangible sont à ranger parmi les arts serviles. Par opposition, la matière sur laquelle portent les arts libéraux est intellectuelle et intangible.

Alors que les arts libéraux visent la connaissance du vrai, les beaux-arts visent la contemplation du beau. Ce qui explique d'ailleurs pourquoi les œuvres de la peinture, de la danse et des autres beaux-arts n'ont pas besoin d'être utiles.

[modifier] Genèse

Les arts libéraux trouvent leur origine dans les ouvrages de Martianus Capella (Ve siècle).

C'est Cassiodore au VIe siècle qui leur a donné leur structure. Cassiodore a développé le trivium, qui regroupait les disciplines littéraires :

Son contemporain Boèce définit le contenu du quadrivium, ou quadruple voie, qui regroupait les disciplines scientifiques :

Au VIIIe siècle, le moine anglais Bède le vénérable développa les arts libéraux dans ses traités, et créa le comput. C'est Bède le Vénérable, avec Isidore de Séville, qui transmit les arts libéraux à l'occident chrétien.

Le moine anglais Alcuin reprit cette base pour établir son programme d'enseignement dans les écoles de l'empire carolingien.

Vers l'An mil, le comput regroupait deux disciplines du trivium (grammaire, dialectique) et deux disciplines du quadrivium (arithmétique et astronomie).

Le chanoine Leflon, dans sa biographie de Gerbert d'Aurillac (futur pape Sylvestre II), note que le quadrivium n'était presque plus enseigné vers les années 960 dans les monastères. C'est la raison pour laquelle le comte Borel II de Barcelone enmena Gerbert en Catalogne pour qu'il y apprenne les disciplines scientifiques développées par les Arabes, qui étaient connues dans le royaume tout proche de Cordoue.

Icône de détail Article détaillé : Sciences et techniques islamiques.

Par la suite, Gerbert sera appelé par Adalbéron à Reims pour y enseigner ces disciplines.

Au XIIe siècle, les traductions des œuvres d'Aristote introduisirent un enrichissement du savoir, qui fut introduit par Albert le Grand dans les universités nouvellement créées au XIIIe siècle. Les arts libéraux restèrent néanmoins la base de l'enseignement.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie