Big Brother Awards

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Caméra de surveillance à Londres
Caméra de surveillance à Londres

Les Big Brother Awards (Prix Big Brother), est une récompense à destination « [des] gouvernements et [des] entreprises… qui font le plus pour menacer la vie privée ». Il est décerné par l'association Privacy International. Son nom vient du personnage (il s'agit d'un personnage et non d'une personne, dans l'univers de fiction même) emblématique de l'état policier d'Océania dans le roman 1984 de George Orwell. Ce prix existe dans une dizaine de pays.

Sommaire

[modifier] En France

En France, les gagnants se voient décerner un prix Orwell.

[modifier] 2007

  • Orwell Etat & élus : Le Conseil constitutionnel pour avoir validé le principe de la "rétention de sûreté", il est accusé de ne pas avoir joué son rôle de garant des institutions et de l’Etat de droit ;
  • Orwell Entreprise : Les drones ELSA et Quadri-France (des entreprises Sirehna et Taser), accuséer de « banaliser l'utilisation de matériel de conception militaire, à des fins de contrôle et de surveillance furtive des populations civiles » ;
  • Orwell Localités : Claude Journès, président de l’université Lyon-II et professeur de sciences politiques spécialisé dans l’"analyse comparée des politiques policières", pour avoir dans "son" université une entreprise privée qui met au point des produits de surveillance, sous couvert de "valorisation de la recherche publique", les étudiants en seraient les premiers cobayes ;
  • Orwell Novlang : L’émission Envoyé Spécial sur France 2 dont les équipes ont réalisé un reportage au sein de la police d'immigration de Brice Hortefeux. Privacy International juge que les journalistes ont « perdu leur sens du discernement face à des situations "autorisées", tendant à banaliser les procédures d'expulsion » ;
  • Orwell Ensemble de son œuvre : Google Inc., pour la collecte de donnée personnelle à large échelle, l'association relève aussi leur refus de se soumettre à la règlementation européenne, et les accuse de filtrer les moteurs de recherche, de censurer politiquement les résultats, et de sélectionner de façon subjective les sources d'actualité. Elle relève aussi un projet de récupération planétaire de l'ADN humain ;
  • Orwell Mention Spéciale : Professeur Philip Gorwood, chercheur à l'INSERM, pour avoir, dans le cadre d'une étude visant à déterminer si les gènes peuvent prédire le comportement, « usé de méthodes douteuses afin d'inciter des lycéens à livrer leur ADN et ainsi collecter des informations privées sur leurs parents » ;
  • Voltaire de la vigilance : Le collectif Refus ADN, collectif qui regroupe des personnes qui refusent de se soumettre au prélèvement génétique. Le collectif a été récompensé « pour son travail de résistance et d'information face aux prélèvements arbitraires d'ADN dans des affaires de droit commun ».

[modifier] 2006

  • Orwell État : Jacques Lebrot, sous-préfet de Seine-St-Denis, pour le licenciement de 3500 salariés travaillant dans les zones sensibles de l’aéroport de Roissy parce qu'ils pouvaient présenter un risque pour la sûreté aéroportuaire.
  • Orwell Entreprise : Sony pour son rootkit modifiant de façon assez profonde la configuration de Windows afin d'empêcher la copie de CD.
  • Orwell Localités : Paul Anselin, maire de Ploërmel (Morbihan), pour avoir installé (ou prévu l'installation) de 50 caméras dans une commune de 9100 habitants malgré une faible délinquance, et accessoirement avoir mis en place un numéro vert pour inciter à la délation et surveiller les militants associatifs.
  • Orwell Novlangue : Frédéric Péchenard, directeur régional de la PJ, pour son encouragement à une inscription systématique au Fichier national automatisé des empreintes génétiques même des innocents au prétexte qu'ils pourront « être lavés de tout soupçon ».
  • Orwell Ensemble de son œuvre : Pascal Clément, garde des Sceaux, "pour son acharnement à vouloir contrôler et enfermer, pour son déni de la vie et du droit à des soins médicaux décents, et pour son mépris des institutions et des droits de l’homme".

Une mention spéciale a par ailleurs été accordée à Christophe Espern, animateur d’EUCD.info pour sa lutte contre les DRM et le projet de loi DADVSI.

[modifier] 2005

  • Jean-Michel Charpin, Directeur de l'Insee, prix Orwell État, pour le projet INES (carte d’Identité Nationale Electronique Sécurisée). Elle contient une puce RFID (Radio identification) et permet de faire le lien avec le RNIPP (Répertoire National d’Identification des Personnes Physiques).
  • La vidéosurveillance des salariés de Lidl, prix Orwell Entreprises, pour avoir installé 65 caméras de vidéosurveillance pour 60 salariés.
  • Commissaires Sénichault et Pagès (Carcassonne), prix Orwell Localités, pour leur « recensement et contrôle de la population SDF et assimilés », sans base légales.
  • Le Principal du collège Joliot-Curie de Carqueiranne, mention spéciale biométrie, pour son projet de bornes biométriques reposant sur l’empreinte de la main des enfants.
  • Le député Jacques-Alain Bénisti pour sa « prévention » de la délinquance, ex-æquo avec l'INSERM et ses « troubles de conduite de l'enfant », prix Orwell Novlang, pour les possibilités offertes par leur travaux d'identifier dès la maternelle de possible futurs délinquants.
  • Nicolas Sarkozy, prix Orwell pour l'ensemble de son œuvre.

[modifier] 2004

  • Philippe Douste-Blazy, ministre de la Santé - Prix spécial du jury, pour la carte Vitale 2 et ses données biométriques, ainsi que la possibilité d'accéder à toutes les données médicales des français, ce qui violerait le serment d'Hippocrate sur la confidentialité.
  • Députés Pascal Clément, Gérard Léonard et Georges Fenech - Orwell État & élus, pour leur principe législatif incluant une surveillance électronique mobile ("bracelet GPS") en plus de la peine de prison.
  • Visiowave, filiale de TF1 - Orwell Entreprise, pour ses dispositifs permettant à la fois une vidéo-surveillance et la diffusion de publicité dans les transports publics
  • Michel Biard (maire de Vitry-le-François) & René-Paul Savary (président du conseil général de la Marne) - Orwell Localités, pour sa décision de recenser toutes les personnes qui avaient rencontré un travailleur social en 2003, ainsi que leurs troubles éventuels (alcoolisme, santé mentale, marginalité, etc.), sans déclaration à la CNIL. La base de données ainsi obtenue serait communiquée à divers organismes « pour estimer les besoins sociaux de la ville ».
  • GIXEL (Groupement des industries électroniques) - Orwell Novlang, pour son programme d'acceptation par la population des méthodes biométriques : Il suggère de commencer « dès le plus jeune âge » à la maternelle, et conseille que « les enfants utilisent cette technologie pour rentrer dans l'école, en sortir, déjeuner à la cantine, et les parents ou leurs représentants s'identifieront pour aller chercher les enfants ». Il suggère également l'introduction de puces dans divers produits électroniques courants (téléphones portables, etc.)
  • Conseil Justice et Affaires Intérieures de l'Union Européenne (Fr, Al, It, Gr) - Orwell EU, ), la Commission européenne a publié une proposition d'introduction de biométrie dans les passeports, et d'un registre européen commun biométrique, contenant les empreintes digitales et « quelques autres informations limitées mais significatives »
  • Les ministres Daniel Vaillant (PS), Nicolas Sarkozy & Dominique Perben (UMP), pour l'extension des fichiers regroupant les criminels à d'autres catégories, dans le cadre des lois LSQ et LSI, et Perben 2.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externe