Bataille du cap Nord

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Seconde bataille de l'Atlantique
Informations générales
Date 26 décembre 1943
Lieu Cap Nord, Norvège
Issue Victoire britannique
Belligérants
Royal Navy
Norvège
Kriegsmarine
Commandants
Bruce Fraser Erich Bey †
Forces en présence
1 cuirassé,
1 croiseur lourd,
3 croiseurs lègers
9 destroyers
1 cuirassé,
5 destroyers
Pertes
4 navires légèrement endommagés 1 cuirassé
Seconde Guerre mondiale
Bataille de l'Atlantique

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La bataille du cap Nord est une bataille navale intervenue le 26 décembre 1943 au large du cap Nord, au large des côtes norvégiennes dans l'océan Arctique, et qui vit la destruction du cuirassé allemand Scharnhorst.

Sommaire

[modifier] Contexte

L'armée rouge était en attente de matériel pour contrer l’offensive allemande contre l’Union soviétique initiée dès 1941. L'Allemagne venait de perdre la bataille de l'Atlantique suite à la mise en service par les Alliés des technologies du RADAR et de l'ASDIC. Mais l’Allemagne avait très tôt occupé la Norvège désirant notamment s’assurer le contrôle des mines de fer et de cuivre et de l’eau lourde, mais aussi de cette large façade maritime qui était pressentie être un lieu de débarquement possible des alliés. Tout le nord du pays, le Finnmark, avait été décrété zone militaire et l’essentiel de sa population civile évacuée.

[modifier] Les convois de Mourmansk

Les alliés s’attachèrent à faire parvenir à l’Union soviétique d’importants tonnages de matériel militaire, à destination des ports de Mourmansk et Arkhangelsk sur la mer Blanche. Le dispositif allemand comprenait des navires de guerre, dont des U-Boots, ainsi que de l’aviation, tous basés en Norvège. Sur l’ensemble de la guerre, 40 convois furent envoyés, totalisant 792 cargos, les pertes se montèrent à 7,5%. Alta et son fjord, l’Altafjorden, étaient des ports d'attache ou d'escale pour les navires allemands.

[modifier] L’Altafjorden

Le Tirpitz, l’un des fleurons de la marine allemande, causa de nombreux ravages dans les convois, mais il avait été torpillé et sévèrement endommagé. Il mouillait dorénavant dans le Kåfjord, un des bras de l'Altafjord. Le Scharnhorst mouillait lui- également protégé par des filets, dans le Langfjord, un autre bras de Altafjord. Il disposait d’un équipage de 1.900 hommes, des neuf canons de calibre 28 et de douze autres de calibre 15, ainsi que de torpilles et de canons anti-aériens. Sa vitesse maximale de 32 nœuds devait lui permettre d’échapper au navire britannique Duke of York, mieux armé mais plus lent.

[modifier] Les espions norvégiens

Le 24 décembre 1943, le télégraphiste Torstein Råbi, qui était en contact avec un réseaux d’informateurs, envoya un message à ses relais britanniques : « La grand-mère vient de prendre ses vacances de noël. »

[modifier] Le déroulement de la bataille

  • 23 décembre : le convoi JW55b est faiblement escorté. Partis de l'île Akureiri, les navires britanniques Duke of York, Jamaica et trois autres destroyers, ainsi que par le destroyer norvégien Stord, font route vers le convoi.
  • 25 décembre : l'amiral allemand Karl Dönitz ordonne l’attaque du convoi. Le Scharnhorst et huit U-Boots quittent les côtes norvégiennes. Le télégraphiste Torstein Råbi, qui était en contact avec un réseaux d’informateurs, envoya un message à ses relais britanniques : « La grand-mère vient de prendre ses vacances de Noël. Le convoi RA55, de retour de Murmansk se trouve désormais en sécurité. Ses navires escorteurs, Norfolk, Belfast et Sheffield, rejoignent le convoi JW55b. Depuis peu en possession du décodeur Enigma, les britanniques interceptent les communications allemandes.
  • 26 décembre : les conditions météorologiques sont mauvaises et c’est la nuit polaire. L’aviation et les U-Boots allemands sont prévenus de l'importance de l'escorte alliée, mais semble-t-il pas le Scharnhorst. Les navires alliés sont par contre prévenus de son appareillage.
    • 9h24, une confrontation intervient entre les croiseurs Norfolk, Belfast et Sheffield et le Scharnhorst. Celui-ci prend finalement la fuite mais prévoit d’attaquer de nouveau.
    • 11h00, nouvelle attaque des destroyers contre le navire allemand. Pendant ce temps, le Duke of York tente de rejoindre le convoi dans les plus brefs délais.
    • 12h30 Nouvel engagement avec les trois croiseurs. Le Norfolk est endommagé et le Scharnhorst disparaît derrière un écran de fumigènes pour retourner vers Alta. Les trois croiseurs le talonnent. Aidés par son radar, le Duke of York prévoit une interception vers 17h15.
    • 13h43 Cinq destroyers allemands à la recherche de convois reçoivent l’ordre de se diriger également vers Alta.
    • 16h37, les quatre destroyers alliés se mettent en position autour du Scharnhorst, illuminé et inconscient du danger.
    • 16h50, le navire allemand est attaqué. Une heure plus tard, il réduit sa vitesse après avoir été touché au niveau de sa salle des machines.
    • 18h49, les destroyers Stord et Scorpion sont sous le feu du Scharnhorst, et doivent s’éloigner après avoir lancé leurs torpilles.
    • 18h55 Les destroyers Savage et Saumarez envoient leurs torpilles sur l’autre flanc et endommagent davantage le navire allemand.
    • 19h00 Le Scharnhorst est pris sous un feu croisé et est touché à diverses reprises.
    • 19h45, le Scharnhorst sombre, entraînant la mort de son équipage de 1.900 personnes. Seuls 38 marins seront sauvés.
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A son retour de Mourmansk, le Duke of York déposera une couronne et les honneurs seront rendus à l’équipage en allemand.