Baronnage italo-normand

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Les possessions normandes au XIIe siècle
Les possessions normandes au XIIe siècle

Le baronnage italo-normand correspond à la noblesse originaire du duché de Normandie qui s'est implantée d'abord en Italie méridionale à partir de la première moitié du XIe siècle, puis en Sicile, conquise par les Normands de 1061 à 1091, à partir de la seconde moitié du XIe siècle. Si de nombreuses familles de cette noblesse italo-normande sont issues de la noblesse du duché normand, certaines de ces familles sont issues de simples aventuriers normands sans fortune, de cadets de famille sans grand avenir en Normandie, de bannis, de mercenaires, de brigands, etc. Ces familles ne sont pas toutes d'origines normandes, car certaines sont d'origines bretonnes, un certain nombre d'aventuriers bretons ayant accompagné les bandes normandes en Italie dès les années 1030 au moins, tandis que certaines sont d'origines franques. Ces familles tissent très vite de nombreux liens avec la vieille noblesse lombarde (langobarde) locale, issue des duchés et principautés lombards de Bénévent, de Salerne, de Capoue, etc., ainsi qu'avec la famille ducale de Naples (d'origine grecque). Ainsi, les frères Hauteville, comme Guillaume Bras-de-Fer, Drogon, Onfroi ou encore Robert Guiscard, épousent quasiment tous des princesses lombardes.

Comme pour la noblesse normande implantée en Angleterre (cf. baronnage anglo-normand), en Italie du Sud il s'agit d'une noblesse nouvelle et d'origine étrangère vis-à-vis d'une population autochtone, largement majoritaire, mais comportant également de nombreux groupes humains, d'origines, de cultures, et même de religions très diverses : Grecs, Byzantins, Lombards d'Italie méridionale (Langobards), Arabo-berbères (en Sicile notamment), Orthodoxes, Chrétiens (Catholiques), Juifs, Musulmans, etc. Cette noblesse, turbulente et de plus en plus puissante et influente, se rebelle fréquemment contre l'autorité, d'abord du comté puis duché d'Apulie, puis contre l'autorité de Palerme, siège de la cour royale normanno-sicilienne.

Les membres de ces familles sont les tenants-en-chef de la domination normande en Italie puis du royaume normanno-sicilien, proclamé en 1130 par le petit-fils d'un petit noble normand du Cotentin, Roger de Hauteville, 3e comte de Sicile et 1er roi normand de Sicile sous le nom de Roger II de Sicile.

La noblesse italienne et sicilienne d'origine normande survit après la chute du royaume normand, bien qu'elle soit un temps durement réprimé dans les années 1190, lorsque la dynastie Hohenstaufen s'empare du pouvoir (massacre de nombreux barons normands sous le roi Henri le Sévère). Cependant, un bon nombre de ces familles préfèrent se soumettre à cette nouvelle domination et à servir les Hohenstaufen, conservant ainsi leurs biens.

[modifier] Principales familles d'origines normandes

[modifier] Bibliographie

  • François Baruchello, Les Normands d'Italie, des barbares de génie, Lagonegro, Zaccara, 2004 ISBN 2915690006
  • Giovanni Coppola, Trésors romans d'Italie du sud et de Sicile, Milano, Elio Sellino, 1995
  • Jean Deuve, L'épopée des Normands d'Italie, Condé-sur-Noireau, Corlet, 1995 ISBN 285480497X
  • Gabriel Du Moulin, Les Conquestes et les trophées des Normand-François aux royaumes de Naples & de Sicile, aux Duchez de Calabre, d'Antioche, de Galilée, & autres principautez d'Italie et d'Orient, Rouen ; Montréal, D. Du Petit Val ; BNQ, 1658 ; 1984
  • Arthur Engel, Recherches sur la numismatique et la sigillographie des Normands de Sicile et d'Italie, Paris ; Bologne, Leroux ; Forni, 1882 ; 1972
  • E. Héon, Les Normands d'Italie, Constances, 1866
  • Léon Robert Ménager, Recueil des actes des ducs normands d'Italie, 1046-1127, Bari, Grafica Bigiemme, 1980

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