Baronnie

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Voir « baronnie » sur le Wiktionnaire.

Une baronnie est en premier lieu le titre du fief d'un baron.

Sommaire

[modifier] Titre d'un fief ou type de seigneurie

On désignait à l'origine (à partir du Xe siècle) par barons l'ensemble des seigneurs tenant leurs fiefs d'un roi ou de grands princes féodaux tels le duc de Normandie en France, le duc d'York en Angleterre ou le comte de Flandre (France, Belgique). D'où l'expression encore usitée de « grands barons » pour désigner des hommes politiques influents ou des décideurs économiques de haut rang.

Toujours employé au pluriel, il n'existait pas avant le XIVe siècle, de « baron » portant ce titre en particulier. On lui préférait dans l'usage les titres de « seigneur de... » ou « sire de... » (traduit par le latin dominus). Au féminin, on disait « dame de... » (domina) pour désigner la détentrice d'une baronnie. Les sires et dames de Bourbon possédaient une importante baronnie devenue en 1317 le duché de Bourbonnais.

[modifier] En France

En effet, les terres des barons ont porté dès le XIe siècle le titre de baronnie. Ces baronnies formaient une sorte de premier degré de subdivision féodale des duchés et des comtés. Lors de la constitution de la hiérarchie féodale militaire s'appuyant sur le morcellement des fiefs et des pouvoirs régaliens, la création vers l'an Mil des baronnies a constitué une étape importante. Dans les principautés féodales (duchés, comtés, marches), les plus importants seigneurs (ou barons) se sont à leur tour constitué une clientèle féodale de petits seigneurs locaux.

Un château (tour forte, avec motte et basse-cour) était généralement le siège d'une baronnie. Dans le duché de France (Domaine royal), baronnie est synonyme de châtellenie.

En France, les baronnies étaient de deux types : la plupart étaient tenues par des membres de l'aristocratie militaire (les chevaliers) ; mais un petit nombre appartenait à des évêques ou des abbés en propre, à cause de leur fonction ecclésiale.

La plupart des baronnies ou châtellenies françaises étaient des ressorts de haute justice.

En Normandie, les plus importantes baronnies devaient fournir 10 chevaliers pour l'ost du duc, ou parfois 5 seulement. C'étaient d'importants fiefs tenus directement du duc, mais leur territoire était volontairement dispersé : un noyau constitué d'un château, un domaine, parfois une forêt, et une trentaine ou quarantaine de fiefs vassaux éparpillés à distance.

Avec l'inflation des titres nobiliaires sous l'ancien Régime, le titre de baron a souvent été remplacé par celui de comte ou de marquis. Les grands fiefs constitués par des petits seigneurs locaux ont souvent été érigés en baronnies au XVIe siècle ou au XVIIe siècle. Les baronnies, regroupées par héritage, ont été quant à elles érigées dès le XVIe siècle en comtés, marquisats et parfois duchés.

Aucun titre de baron français créé au XIXe siècle ne correspond à une baronnie, ce titre de terre ayant été supprimé en 1789.

[modifier] Circonscription féodale administrative

En Espagne, il existait deux types de baronnies : les anciennes juridictions féodales, supprimées au XIXe siècle et les titres accordés par les souverains depuis le XVIe siècle, titres qui n'avaient pas d'assise féodale.

[modifier] Autre sens, métaphoriques

  • On qualifie parfois de Baronnie les systèmes électoraux locaux durablement dominés par une personnalité politique (le « baron »).
  • Les géographes (ex : Sylvie Duvillard) et sociologues appellent aussi parfois métaphoriquement baronnie les processus de territorialisation (électorale, socio-économique) de certaines zones rurales, montagnardes ou ruraux, qui se fait à la marge des processus classiques de métropolisation, par exemple autour de ressourcer foncières, périurbanisation spéculative plutôt que de ressources industriels ou de service)[1]

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes et références

  1. France-Culture, émission du mercredi 5 mars 2008, Série Les enjeux géographiques de la politique locale, n°1 : « le fer, la terre, l'eau et le proprio », et Revue Etudes foncières n° 113, janvier 2005