Arnoul de Metz

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Arnulfiens et Pippinides

Maires du Palais

Carolingiens

Arnoul de Metz, Arnould, Arnoulf ou encore Arnulf, dit saint Arnoul, né en 582 à Lay-Saint-Christophe et mort en 641 à Saint-Mont, était le 29e évêque de Metz. Il gouverna dans les faits avec Pépin de Landen le royaume d'Austrasie, puis devint moine au Saint-Mont.

Père d'Anségisel et aïeul de Pépin de Herstal, quadrisaieul de l'empereur Charlemagne, il est l'ancêtre de la dynastie carolingienne.

C'est le fondateur de la dynastie des Arnulfiens, alliée des Pépinides.

Sommaire

[modifier] Biographie

Saint Arnould, chapelle Sainte-Glossinde à Metz
Saint Arnould, chapelle Sainte-Glossinde à Metz

Arnoul est né vers 582, au château de Layum aujourd’hui Lay-Saint-Christophe près de Nancy. Héritier des mérovingiens[réf. nécessaire], il appartient à une grande famille de la noblesse franque située dans la Woëvre et dont les biens s'étendaient entre Metz et Verdun. Il fut éduqué au palais d'Austrasie.

Devenu adulte il entre au service de Théodebert II dont il est un temps intendant des domaines royaux.

Il songe à se retirer pour mener une vie ascétique mais sa famille parvient à le marier en 611 à Dode d'Héristal avec qui il aura deux fils Chlodulf (? - † 697) et Ansegisèle (? - † av.679).

Par sa position de leude à la cour il entre dans l'opposition contre Brunehilde et s'allie avec Clotaire II. Suite à cela il se retrouve associé à Pépin de Landen ; ils partageront le pouvoir et leurs enfants se marieront.

En 613, Clotaire II devient maître de tout le royaume et récompense ses fidèles. Alors qu'Arnoul envisage de se retirer dans un monastère avec son ami Romaric, le roi Clothaire II l'invite expressément à accepter le siège épiscopal de l'évêché de Metz qui est la capitale du royaume d'Austrasie. Porté malgré lui sur le siège de Saint Clément, il sera de 614 à 627, 29e évêque de Metz et fera preuve d'un dévouement dans l'accomplissement de ses attributs. Il sera pour cela très apprécié et Clothaire II continuera à l'associer au gouvernement de l'Austrasie. Il aura donc tenu un rôle très important tant dans la vie de l'église que dans la gestion du royaume d'Austrasie.

Clotaire II le nomme précepteur de son fils Dagobert Ier, dernier grand roi Mérovingien. Il fut maire du Palais (palatinus) et domesticus, c'est à dire conseiller de celui-ci. Lorsque Clotaire II nomma Arnoul évêque de Metz, son épouse Dode d'Héristal entra au couvent puisqu'un évêque ne peut être marié.

Associé à Pépin l'ancien, il participa à la chute de Brunehaut. Son fils Ansegise, épousa Begga, fille de Pépin. Ainsi naquit la dynastie carolingienne.

En 629, lorsque meurt Clotaire II, il peut enfin se retirer et entrer dans les ordres. Il rejoint son ami saint Romaric, fondateur du monastère de Remiremont (Romarici Mons) selon la Règle de saint Colomban. Il finira ses jours en ermite, non loin du monastère, priant et servant les lépreux qu'il accueille dans son ermitage.

Arnoul mourut 16 août 641 à Saint-Mont. Ses restes furent transférés à Metz dans l'église des Saints-Apôtres, qui prit le nom de Saint Arnoul en 717.

Son nom reste associé à un trésor de la cathédrale de Metz qui a miraculeusement échappé à la rapacité révolutionnaire ; un anneau, en or fin massif, d'un travail assez grossier, comportant une agathe onyx sur laquelle est gravée un poisson engagé dans une nasse autour de laquelle se noient deux autres poissons.

Cette scène n'est pas sans rappeler le fait historique ou anecdotique lié à cet anneau et rapporté par l'écrivain Paul Diacre lui même le tenant de la bouche même de Charlemagne. Selon cet auteur, Saint Arnoul passant sur un pont de la Moselle jeta dans le fleuve le dit anneau en priant Dieu de le lui rendre en témoignage du pardon de ses fautes. Quelques temps après, on retrouva dans les entrailles d'un poisson l'anneau épiscopal.

C'est en souvenir de ce fait que depuis on le portait en procession à l'église de Saint Arnoul le jour de la fête du saint évêque. Enlevé en 1793 avec les vases sacrés de la cathédrale, il fut racheté par un des officiers de la monnaie. ll fut rendu au trésor en 1846.

Sa vie, où il a laissé le souvenir d'un grand d'Austrasie, malgré son opposition à Brunehilde, mais aussi surtout sa légende, dite Légende de Saint Arnoul a marqué profondément la mémoire des régions de l'Est de la France.

[modifier] La légende

Saint Arnoul décida un beau jour de jeter son anneau dans la Moselle. Son geste est une preuve d'humilité.

En le jetant il dit : "Je croirai que Dieu m'a pardonné mes péchés quand je retrouverai cet anneau".

De là est née cette fameuse légende qui laisse penser qu'un poisson avala l'anneau et fut servi peu de temps après à la table épiscopale.

À en croire la légende, Dieu est entré indirectement en contact avec Arnoul qui fut lavé de ses péchés et fit de lui un représentant légitime de Dieu sur terre.

Saint Arnoul est le saint patron des brasseurs lorrains. Peu de temps après sa mort, ses reliques furent rapportées de Remiremont à Metz. Durant le trajet, les personnes qui les rapportaient manquèrent de bière et prièrent saint Arnoul afin d'avoir de quoi se restaurer. Leurs prières furent exaucées lorsqu'ils retrouvèrent miraculeusement de la bière dans des tonneaux vides. Ce sujet rare a été représenté par Jean-Baptiste de Champaigne.

[modifier] Généalogie

Icône de détail Article connexe : Pippinides#Généalogie.
Arnoul dit saint Arnoul
 ép. Dode dite sainte Dode
 │
 ├─Chlodulf dit saint Clou (?-† 697), évêque de Metz (v.656). 
 └─Ansegisèle (?-† av.679), maire du palais d'Austrasie (629-639). 
   ép. en v.635 Begga

[modifier] Sources

La vie de saint Arnoul est rapportée par un de ses contemporains et fut publiée dans les Acta Sanctorum ordinis S. Benedicti et dans les Scriptora rerum merovingicarum.

[modifier] Bibliographie

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  • Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, 1983 [détail des éditions]
  • Jean-Charles Volkmann, Bien Connaître les généalogies des rois de France. ISBN 2-877472086.
  • Michel Mourre, Le petit Mourre. Dictionnaire de l'Histoire. ISBN 2-03519265.