Anser

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Anser
Oie rieuse
Oie rieuse
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre Anseriformes
Famille Anatidae
Sous-famille Anserinae
Genre
Anser
Brisson, 1760
Taxons de rang inférieur
Dix ou sept espèces selon les auteurs
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Le genre Anser comprend dix espèces d'oies. L'oie empereur, l'oie des neiges et l'oie de Ross sont parfois placées dans le genre Chen. Les oies sont de grands anatidés de l'hémisphère nord. Toutes les espèces sont sociables et migratrices, en vol, elles adoptent des formations en V typiques. Les oies se nourrissent principalement au sol en broutant l'herbe.

Sommaire

[modifier] Description

La plus lourde des oies du genre Anser est l'Oie cendrée avec de 2,5 à 4,1 kilogramme et la plus petite est l'Oie de Ross avec un poids de 1,2 à 1,6 kg. Toutes les oies de ce genre ont les pattes et palmures roses ou oranges et les becs de couleur rose, orange ou noir. La plumage de l'arrière train est toujours plus ou moins blanc, et quelques unes ont également un plumage de la tête tout ou partiellement blanc. Le corps, le cou le dos sont gris ou de blancs, les rémiges primaires, quelques fois secondaires, sont noir ou noirâtre. Les oies les plus proches génétiquement, celle du genre Branta, ont des pattes noires, un plumage en générale plus sombre[1].

Le dimorphisme sexuel est pratiquement inexistant chez ces espèces.

Il est facile de distinguer parmi ces oies, trois espèces subarctiques au plumage blanc. Ces espèces qui vivent nichent près du Détroit de Béring, ont un bec rouge sauf celui des mâles adulte de l'Oie de Ross dont la cire est granuleuse et bleu-noir. Elles ont des plumages différents selon les saisons, dont une phase au moins est blanche. Le plumage de la tête est toujours blanc, ce qui ne se retrouve que chez les races d'oie domestique. Le reste du plumage est à dominante blanche, avec quelques fois des teintes gris-bleues. On les nommes les oies blanches, les autres oies de ce genre étant appelées oies grises.

La taille corporelle, la taille du bec, la vitesse de développement, et la stratégie de migration sont fortement corrélés. En effet les petites espèces vivent en Arctique, elles ont un plus petit bec, leurs jeunes se développent plus rapidement dans le court été Arctique, et effectuent des plus longues migrations en descendant plus au sud que les espèces plus grandes. Les espèces les plus grosses, s'accommodent mieux des hivers plus rigoureux, certaines ne migrent même pas. Les espèces de ce genre suivent la règle édictée par Bergmann qui veut que les espèces les plus exposées au froid soient les plus lourdes, cependant elles en divergent légèrement car il faut dans ce cas précis, ne pas tenir compte du fait que les aires de reproductions estivales sont plus fraîches[1],[2].

[modifier] Répartition et habitats

La distribution du genre Anser est holarctique et migrent vers le sud en hiver, le plus souvent pour des régions au Climat tempéré, c'est à dire dont les moyennes de janvier se situe entre 0 °C et 5 °C. Ces espèces vivent dans les zones humides.

[modifier] Écologie

Comme tous les Anserinae, ces oiseaux sont herbivores. Bon nageur, ils sont capables de marcher sur de bonne distance pour pâturer dans les prairies ou les champs. Dans l'eau, ils peuvent plongée pour atteindre les plantes submergées[2].

Les couples de reproducteur s'unissent normalement à vie, au sein de colonie qui peuvent atteindre plusieurs milliers d'individu et qui peuvent mélanger plusieurs espèces d'oie. Les plus grandes colonies étant formées par l'Oie à bec court. En hivers, pour la migration, on a observer des vols de plus de 800 000 oies des neiges sur un même site[3].

Famille d'oie pâturant
Famille d'oie pâturant

L'été, ces oiseaux nichent près de l'eau, le plus souvent sur de petites îles ou îlots pour se mettre à l'abri des prédateurs non-volants, quelques fois dans des falaises et plus rarement dans les trous d'arbres. Le nid est tapissé de duvet que les adultes s'extraient du poitrail. De deux à huit œufs sont déposés et éclosent après 20 à 21 jours. Les oisons sont nidifuges et sont immédiatement conduit par les parents pour se nourrir d'eux-même. Les petits peuvent gagner l'eau mais restent près des rives qu'ils regagnent dès qu'un cri d'alarme est poussé par un adulte. Les parents peuvent intervenir vigoureusement pour protéger leurs petits. Les oisons peuvent voler après 40 à 60 jours. Les juvéniles sont matures selon les espèces, au plus tôt après la seconde année, mais chez les oies cendrées par exemple, il faut cinq ans[1],[2].


[modifier] Systématique et taxonomie

[modifier] Phylogénie

Les analyses des séquences d'ADN mitochondrial ont été utilisées déterminer la phylogénie des espèces du genre Anser. La phylogénie obtenue est différente de la vision traditionnelle sans pour autant être incompatible. Les différences génétiques observées entre les espèces Anser représentent entre 0,9 à 5,5% du génome, ce qui autorise à penser que ces espèces sont d'une étroite parenté. Parmi les quatre plus proches espèces l'Oie des moissons, l'Oie à bec court, l'Oie rieuse, l'oie naine, la position dans l'arbre phylogénétique est incertaine. La diversification de ces espèces est, en tout état de cause récente.

La divergence du groupe formé par ce genre et le genre Branta a été estimé à 5 Ma sur la base de l'examen de fossiles[4].

[modifier] Taxonomie

Certains auteurs, comme l'IUCN[5] ou le SITI[6] classent les oies blanches dans le genre Chen, alors que la plupart ne reconnaissent qu'un seul genre car ces deux genres ne peuvent se différentier anatomiquement. Ainsi il existe de nombreux synonymes à Anser :

  • Chen Boie, 1822
  • Cygnopsis Brandt , 1836 Cygnopsis Brandt, 1836
  • Cycnopsis Agassiz , 1846
  • Eulabeia Reichenbach, 1852
  • Philacte Bannister, 1870
  • Heterochen Short, 1970

Certains auteurs considères que plusieurs sous-espèces doivent avoir le rang d'espèce d'autre non, c'est le cas pour Anser fabalis notamment. Dans d'autre cas, certains considèrent que les espèces sont en voie de différentiation comme Anser (albifrons) frontalis[7]

[modifier] Étymologie

Le terme latin Anser qui désigne les oies dérive d'une racine indo-européenne *ghans, d'ou dérive également les termes grec ancien khén, sanskrit hamsa, géiss en vieil irlandais, Ganso en espagnol, la racine germanique dérivera vers Gäns en allemand, gas en vieux norrois et goose en anglais, les racines en vieux slave donne /Gus/ comme Гуска en serbo-croate et Гуси en russe.

Le nom de famille Hus, de Jan Hus dérive du terme Tchèque husa, l'oie du genre Anser.

Les termes français et italien, respectivement oie et oca, n'a pas la même origine que les termes des autres langues.

[modifier] Liste des espèces

Oie dite grise Oie dite blanche

[modifier] Relation avec les humains

Les interactions avec les humains sont nombreuses, à travers la chasse, l'élevage des oies domestiques, la transmission du H5N1, et dans certains cas, des conflits avec les agriculteurs, qui voient leurs productions hivernales menacées par le pâturage des oies[2]. Les espèces domestiquées sont l'Oie cendrée, l'Oie cygnoïde.

Les oies sauvages de ce genre font parti du gibier d'eau et a ce titre appelé Sauvagine par les chasseur. Toutes ces espèces sont chassées et pour certaines populations, cela menace même leur survie, cependant c'est surtout la destruction des zones humides qui entraînent le déclin des populations d'oies. En 2008, selon l'UICN, l'Oie naine est menacée[8], l'Oie cygnoïde est en danger[9], l'oie empereur est quasi-menacée[10]. Les autres espèces de ce genre étant classées en préoccupation mineur.

Les espèces occidentales (Europe et Amérique) sont aujourd'hui moins menacées du fait de la prise de conscience de la fin du XIXe siècle de la disparition des gibiers d'eau. Ainsi la plupart de ces populations ont augmenté au court du XXe siècle[3].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • (en) Carboneras, Carles, Family Anatidae (Ducks, Geese and Swans), sous la dir. de del Hoyo, Josep; Elliott, Andrew & Sargatal, Jordi (Ostrich to Ducks), vol. 1, Lynx Edicions, coll. « Handbook of the Birds of the World », Barcelone, 1992, 536-629, plates 40-50 p. (ISBN 84-87334-10-5)
  • (en) Cramp, S., The Birds of the Western Palearctic, Oxford, 1977 (ISBN 0-19-857358-8)

[modifier] Références taxonomiques

Chen et Anser
Anser

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. abc (Carboneras 1992)
  2. abcd (Cramp 1977)
  3. ab (en)Snow Goose Migration, Version du 25 septembre 2007, DeSoto National Wildlife Refuge, United States Fish and Wildlife Service. Consulté le 24 octobre 2007
  4. (en) Gerald F. Shields, Allan C. Wilson, « Subspecies of the Canada Goose (Branta canadensis) Have Distinct Mitochondrial DNA's », dans Evolution, no 3, mai 1987, 41, p. 662-666 [résumé]
  5. Chen, IUCN. Consulté le 27 mars 2007
  6. (ITIS 2008)
  7. Banks, Richard C.; Chesser, R. Terry; Cicero, Carla; Dunn, Jon L.; Kratter, Andrew W.; Lovette, Irby J.; Rasmussen, Pamela C.; Remsen, J.V. Jr; Rising, James D. & Stotz, Douglas F. (2007): Forty-eighth Supplement to the American Ornithologists' Union Check-List of North American Birds. The Auk 124(3): 1109-1115.
  8. Référence IUCN : Anser erythropus (en)
  9. Référence IUCN : Anser cygnoides (en)
  10. Référence IUCN : Chen canagica (en)
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