Anna de Noailles

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Philip Alexius de László: Anna-Elisabeth, comtesse de Noailles, 1913
Philip Alexius de László: Anna-Elisabeth, comtesse de Noailles, 1913
Jean-Louis Forain: Anna-Elisabeth, comtesse de Noailles, 1914
Jean-Louis Forain: Anna-Elisabeth, comtesse de Noailles, 1914

Anna, princesse Brancovan, comtesse Mathieu de Noailles, née à Paris le 15 novembre 1876 et morte à Paris le 30 avril 1933, est une poétesse et romancière française.

Sommaire

[modifier] Biographie

Née à Paris descendante des familles de boyards roumains Bibescu et Craioveşti de Roumanie, elle est la fille du prince Grégoire Bibesco-Bassaraba, fils du prince valaque Gheorghe Bibesco de Brancovan et Zoe Brâncoveanu. Sa mère est la célèbre pianiste grecque Raluka (Rachel) Musurus, à qui le compositeur Ignacy Paderewski dédia nombre des ses compositions. Sa tante, la princesse Hélène Bibesco, a joué un rôle actif dans la vie artistique parisienne à la fin du XIXe siècle jusqu'à sa mort en 1902.

En 1897, elle épouse Mathieu de Noailles (1873-1942), quatrième fils du septième duc de Noailles. Le couple fait partie de la haute société parisienne de l'époque. Ils n'auront qu'un fils, le comte Anne Jules de Noailles (1900-1979).

Anna de Noailles écrit trois romans, une autobiographie et un grand nombre de poèmes. Son lyrisme passionné s'exalte dans une œuvre qui développe, d'une manière très personnelle, les grands thèmes de l'amour, de la nature et de la mort. Au début du XXe siècle, son salon de l'avenue Hoche attire l'élite intellectuelle, littéraire et artistique de l'époque parmi lesquels Francis Jammes, Paul Claudel, Colette, André Gide, Frédéric Mistral, Robert de Montesquiou, Paul Valéry, Jean Cocteau, Alphonse Daudet, Pierre Loti, Paul Hervieu ou encore Max Jacob.

En 1904, avec d'autres femmes telles que Mme Alphonse Daudet et Judith Gautier (la fille de Théophile Gautier), Anna de Noailles créa le prix "Vie Heureuse", issu de la revue du même nom, qui deviendra plus tard le prix Fémina, récompensant la meilleure œuvre française écrite en prose ou en poésie.

Anna de Noailles est si connue en son temps que plusieurs artistes de renom de l'époque firent son portrait comme Antonio de la Gandara, Kees van Dongen, Jacques-Émile Blanche ou le peintre britannique Philip Alexius de Laszlo. En 1906, elle est le modèle d'un buste en marbre pour Auguste Rodin, qui est aujourd'hui exposé au Metropolitan Museum à New York (le modèle en terre glaise est exposé au Musée Rodin à Paris).

Anna de Noailles est la première femme devenue commandeur de la Légion d'honneur, et l'Académie française nomma un prix en son honneur. Elle est aussi la première femme reçue à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique (au fauteuil 33; lui ont succédé Colette et Cocteau).

Elle meurt en 1933 et est inhumée au cimetière du Père-Lachaise à Paris mais son cœur repose dans le cimetière d'Amphion-les-Bains.

[modifier] Œuvres

  • Le Cœur innombrable (1901) Texte en ligne
  • L'Ombre des jours (1902)
  • La Nouvelle Espérance (1903)
  • Le Visage émerveillé (1904)
  • La Domination (1905) Texte en ligne
  • Les Éblouissements (1907)
  • Les Vivants et les morts (1913) Texte en ligne
  • De la rive d'Europe à la rive d'Asie (1913)
  • Les Forces éternelles (1920)
  • À Rudyard Kipling (1921)
  • Discours à l'Académie belge (1922)
  • Les Innocentes, ou la Sagesse des femmes (1923)
  • Poème de l'amour (1924) Texte en ligne
  • Passions et vanités (1926) Texte en ligne
  • L'Honneur de souffrir (1927) Texte en ligne
  • Poèmes d'enfance (1929)
  • Choix de poésies (1930)
  • Le Livre de ma vie (1932)
  • Derniers Vers (1933)
  • Derniers Vers et Poèmes d'enfance (1934)

[modifier] Bibliographie

  • François Broche, Anna de Noailles, Robert Laffont, 1989 (ISBN 978-2221056820)
  • Catherine Perry, Persephone Unbound: Dionysian Aesthetics in the Works of Anna de Noailles. Bucknell University Press, 2003

[modifier] Iconographie

  • Kees Van Dongen a réalisé un portrait très sobre de la comtesse de Noailles.


[modifier] Annecdote

  • Le lycée d'Evian les Bains, en Haute-Savoie, porte son nom puisqu'il se nomme "Lycée Anna de Noailles".
  • On dit qu'Anna de Noailles souhaitait faire dont d'un château de sa propriété à la ville d'Evian les Bains à une condition : que celui-ci soit utilisé pour les enfants et l'éducation.

[modifier] Liens externes