Alphonse de Châteaubriant

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Alphonse Van Bredenbeck de Châteaubriant est un écrivain français, né à Rennes, le 25 mars 1877 et décédé à Kitzbühel (Autriche), le 2 mai 1951.

Né dans une famille aristocratique d’artistes peintres, il est étudiant à Nantes puis il fait l'École spéciale militaire de Saint-Cyr mais ne s'engage pas dans une carrière militaire. Il a surtout vécu entre Piriac-sur-Mer où se trouve sa propriété, et la ville de Nantes.

Sommaire

[modifier] Régionalisme

C’est donc ce terroir régional qui constitue la matière de ses livres : Monsieur des Lourdines, Prix Goncourt, 1911 ; La Brière, pour lequel il reçoit en 1923 le Grand prix du roman de l'Académie française et qui est l'un des plus forts tirages de l'entre-deux-guerres avec 609 000 exemplaires vendus ; La Meute, 1927.

Quand éclate la Première Guerre mondiale, Châteaubriant - qui sert dans les ambulances - écrit à sa femme et à son ami Romain Rolland des lettres qui montrent son bouleversement. Lorsque survient enfin la paix, l'écrivain est convaincu de la nécessité pour la France de se réconcilier avec l'Allemagne afin d'éviter une nouvelle guerre. Il est aussi profondément impliqué dans l'Union régionaliste bretonne et dans les associations militantes bretonnes. Germanophile et pro-fasciste, Alphonse de Châteaubriant adhère à la doctrine du national-socialisme d'Hitler auxquelles il joint un mysticisme religieux manifeste dans La Réponse du Seigneur.

En mai 1937, il publie La Gerbe des forces, où il n’hésite pas à se prononcer en faveur de l'idéologie hitlérienne, voyant une sorte de compatibilité entre le christianisme et le nazisme. À Berchtesgaden, le 13 août 1938, il rencontre Adolf Hitler en qui il finit par voir un nouveau Messie.

[modifier] Collaboration

Il est de ceux qui - ayant cru en une possible alliance entre la Bretagne et l’Allemagne nazie - se sont rangés du côté de la collaboration. Sous l'Occupation, il préside le Groupe Collaboration et dirige La Gerbe, périodique qui se veut un « hebdomadaire politique et littéraire ». Le rédacteur en chef en est Marc Augier (qui sera connu après-guerre sous le pseudonyme de Saint-Loup). Le premier exemplaire paraît le 11 juillet 1940. On y trouvera les signatures de Jean Giono, Paul Morand, Jean Cocteau, Marcel Aymé et Sacha Guitry.

La revue défend l’idée d’une Europe aryanisée, débarrassée du bolchévisme, conformément aux rêves de Jacques Doriot et de Marcel Déat. En 1944, quand les troupes alliées approchent de Paris, Châteaubriant se réfugie en Allemagne où il se trouve déjà quand, le 17 août, paraît le dernier numéro de La Gerbe. Le Comité national des écrivains (CNE) range alors son nom sur la liste des auteurs qu’il juge indésirables.

[modifier] Après-guerre

Après l’écrasement de l’Allemagne, Alphonse de Châteaubriant se réfugie en Autriche, où il vit à Kitzbühel, se faisant appeler Dr. Alfred Wolf. C’est donc par contumace qu’il est condamné à mort et frappé d'indignité nationale le 25 octobre 1945 par la sixième section de la Cour de justice de la Seine ; le mandat d'arrêt lancé contre lui avec ordre de le conduire au Fort de Charenton ne l’atteignit jamais dans le monastère du Tyrol où il s'était réfugié et où il mourut en 1951 après avoir publié une Lettre à la chrétienté mourante. Ses œuvres, à l'instar de celles d'Henri Béraud, par exemple, semblent aujourd’hui tombées dans l'oubli en raison de l'implication de leurs auteurs dans la collaboration.

[modifier] Oeuvres

Paul Lévy écrit de lui : « Un homme comme A. de Châteaubriant, qui voulait passer pour un fin connaisseur des choses d’Allemagne, a réussi à faire de sa Gerbe un véritable florilège de fausses traductions et de coquilles de toute espèce (par ex. dans La Gerbe des forces, pp. 57, 80, 99, 211 s., 227 s.) » in La langue allemande en France, tome II, pp. 229-230.

[modifier] Liens internes

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