Achen

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Achen
Carte de localisation de Achen
Pays France France
Région Lorraine
Département Moselle
Arrondissement Sarreguemines
Canton Rohrbach-lès-Bitche
Code Insee 57006
Code postal 57412
Maire
Mandat en cours
Sébastien Schlegel
2008
Intercommunalité Communauté de communes de Rohrbach-lès-Bitche
Latitude
Longitude
49° 02′ 39″ Nord
         7° 11′ 01″ Est
/ 49.0441666667, 7.18361111111
Altitude 225 m (mini) – 336 m (maxi)
Superficie 12,12 km²
Population sans
doubles comptes
938 hab.
(1999)
Densité 77 hab./km²

Achen est une commune française, située dans le département de la Moselle et le bassin de vie de la Moselle-est.

Sommaire

[modifier] Géographie

Le village s'étend en pays découvert, à la limite occidentale du canton de Rohrbach. Il est situé au confluent du ruisseau dit d'Achen et du ruisseau de Singling.

[modifier] Histoire

Le village est mentionné pour la première fois dans un texte de 1199, sous la forme Aqua (eau, rivière), puis en 1246 Acchene, et enfin en 1553 Achen, sa forme définitive. Le village est une ancienne paroisse de l'archidiocèse de Hornbach au diocèse de Metz, passée dans celle de Rohrbach en 1804. L'église Saint-Pierre, à la collation de l'abbaye cistercienne de Sturzelbronn jusqu'en 1621, était l'église-mère d'Etting et de Kalhausen.

Du point de vue temporel, les terres ont appartenu aux seigneurs de la Petite-Pierre (Lutzelstein) puis occupées par le duc de Lorraine, qui réunit le village à sa seigneurie de Bitche. Celle-ci est donnée au XIIe siècle au fils du duc Ferry II, Réginald, en même temps comte de Blieskastel, aujourd'hui en Sarre. Ainsi, on comprend le traité de 1246 par lequel le duc Mathieu II promet, quand il aura recouvré la seigneurie de Bitche, de rendre Achen au comte de la Petite-Pierre. Dans la suite, le comte Hugues paraît être rentré de fait en possession d'Achen, puisque, en 1272, il donne le patronage et la dîme d'Achen à l'abbaye de Sturzelbronn, qui les rétrocédera en 1621, au duc de Lorraine en échange de six maldres de sel de Dieuze. En 1382, le comte Henri prétend tenir Achen en fief de l'empire.

En 1457, Wolter de Thann engage ses droits, biens et gens à Achen à Guillaume de Fénétrange, dont les droits passent après sa mort en 1472 à sa nièce, Barbe de Fénétrange, et à son époux, le comte Nicolas de Mörs-Sarrewerden. Le 12 juillet 1553, le comte de Nassau-Sarrebruck cède le village à Jacques de Deux-Ponts qui, en 1297, avait acquis la seigneurie de Bitche. En 1572, la seigneurie est occupée par le duc de Lorraine et, depuis cette date, Achen partage le sort du duché de Lorraine.

Le village devient commune du canton de Rohrbach-lès-Bitche en 1790.

Le relief varié et accidenté a entraîné la construction d'ouvrages importants de la Ligne Maginot et notamment celui du Haut Poirier. La population est évacuée le 1er septembre 1939 en Charente, à Condac, Jarnac, Bioussac, Poursac et Barro, la mairie s'étant repliée à Condac. Les habitants regagneront leur village le 1er octobre 1940.

Le vieux pont, avant le bombardement
Le vieux pont, avant le bombardement

Bombardé le 7 décembre 1941, le village est libéré par les troupes américaines le 8 décembre 1944. Mais, lors de l'offensive Von Rundstett, les Allemands reviennent jusqu'à l'entrée nord de la commune, où de terribles combats se déroulent le 3 janvier 1945, rue de Wiesviller. Les Allemands sont pourtant définitivement refoulés le lendemain.

Le village a conservé peu de monuments anciens : l'église construite en 1725 et agrandie du côté du chœur en 1778, des monuments funéraires des XVIIIe et XIXe siècle replacés dans l'ancien cimetière, qui entourait l'église jusqu'en 1966, et plusieurs croix de chemin.

L'ancien pont au centre du village portant la statue de saint Jean Népomucène et comprenant cinq arches, reconstruit en 1786, a sauté au moment du bombardement. Il est remplacé par un pont en béton d'une seule jetée. La commune est citée à l'ordre de la brigade le 11 novembre 1948 : " Commune de Lorraine très éprouvée par les bombardements et les combats qui ont été livrés sur son territoire, Achen compte 9 tués et 8 blessés. Évacuée d'office dès septembre 1939, la population, à son retour en octobre 1940, fut l'objet de nombreuses vexations et sollicitations de la part de l'ennemi, mais elle resta fidèle à la mère patrie. Par son attachement à la France et par ses sacrifices, Achen s'est acquis des droits à la reconnaissance du Pays ".

Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec étoile de bronze. Achen a payé un lourd tribut lors des deux guerres mondiales : 20 victimes lors de la Première Guerre mondiale, 2 victimes lors de la Seconde Guerre mondiale, 14 Malgré-nous tombés ou non rentrés en 1940-1945, 10 victimes civiles des bombardements, soit une commune sinistrée à 48 %.

[modifier] Économie

Jusqu'en 1939, Achen est essentiellement une localité agricole avec de petites exploitations familiales d'une moyenne de 5 hectares. Les terres sont trop morcelées : plus de 10 000 parcelles pour 1212 hectares, soit une moyenne de 12 ares par parcelle.

Depuis 1945 on assiste à une transformation profonde de la vie économique. Les jeunes sont attirés par l'industrie et surtout au début par les Houillères du Bassin de Lorraine, qui assurent un ramassage par car pour Merlebach et Petite-Rosselle. Les gains assez élevés vont améliorer le niveau de vie, d'où les nouvelles constructions modernes et transformations intérieures des immeubles, surtout après la réalisation du réseau d'eau en 1955. En même temps, les petites exploitations agricoles disparaissent, et seule une dizaine subsiste. Les petits artisans, charron, peintre, maréchal ferrant, sellier bourrelier, cordonnier, tailleur, disparaissent à leur tour. Achen est devenue une commune-dortoir. Chaque jour, de nombreux habitants migrent vers Deux-Ponts et Pirmasens. Une centaine d'élèves quitte également la localité pour le CES de Rohrbach ou les différents lycées de Sarreguemines.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1573 Jean Walbruss
1574 Nicolas Hannes
1576 Jacques Fund
1582 Grossmann
1584 Jacques Fund
1588 Sébastien Grossmann
1599 Jean Grossmann
1621 Nicolas Muller
1630 Jean Geiskopf
1631 Michel Bosch
1631 Jean Edighoffen
1667 Thiébault Muller
1670 Jean Jacques Zoller
1671 Nicolas Fund
1676 Thiébault Berklinger
1698 Jacques Freyermuth
1745 Remi Schmit
1751 Philippe Hoffmann
1753 Blaise Mayer
1754 Remi Schmitt
1758 Jean Pierre Lemmer
1787 Nicolas Krebs
1793 Jean Nicolas Freyermuth
1802 Martin Hoffmann
1804 Nicolas Wagner
1807 Jean Baptiste Hoffmann
1808 Joseph Assant
1815 Jean Schmitt
1823 Georges Muller
1826 Nicolas Wagner
1833 François Bach
1843 Augustin Pfister
1846 Hubert Muller
1848 Jean Kimmel
1851 Nicolas Lilpob
1852 Hubert Muller
1859 Guillaume Bach
1869 Jean Freyermuth
1874 Paul Krebs
1889 Nicolas Jacobi
1910 Guillaume Kimmel
1911 Paul Illig
1930 Jean Rimlinger
1940 François Krebs
1945 Jean Assant
1953 Jacques Bach
1965 Joseph Illig
1983 mars 2008 Lucien Kormilzin
mars 2008 Sébastien Schlegel
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Les plus anciens recensements connus remontent à la première moitié du XVIe siècle. On note alors seulement les foyers. Achen était un des plus grands villages de la seigneurie de Bitche. À une certaine année, le village compte 71 foyers contre 67 à Bining, 62 à Kalhausen, 54 à Rohrbach, 45 à Gros-Réderching, 28 à Etting, 26 à Enchenberg, 22 à Lemberg, 4 à Lambach et à Siersthal. D'autres recensements donnent 65 foyers en 1539, 66 en 1586, 68 en 1606, 80 en 1621, 71 en 1622, 81 en 1626, En multipliant chaque foyer par 5 ou 6, cela correspond à une population d'environ 450 habitants à la veille de la Guerre de Trente Ans.

En 1627, la peste éclate dans la région et trouve de nombreuses victimes à Achen. Les années de guerre, et plus spécialement 1634 et 1635, font partir les survivants. Ainsi toute la région se trouve abandonnée. Pourtant en 1661, la vie reprend doucement. Des colons essaient de s'installer, mais sont obligés de se retirer. En 1680, Achen compte de nouveau 28 foyers, Etting et Kalhausen compris. En 1708, il y en a déjà 41 et en 1783, on en dénombre 110, soit environ 600 habitants.

Le repeuplement des villages dévastés pendant la Guerre de Trente Ans est assuré en grande partie par des immigrés venus de Suisse, du Tyrol, du Pays de Bade, de la Bavière et des Ardennes.

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007
857 875 883 896 929 937 996
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

De nombreux moulins, pour la plupart encore en activité dans la première moitié du XXe siècle, ont tourné sur le ruisseau d'Achen :

  • la Walkmühle (le moulin à foulon) est donné à un nommé Louis Muller par le comte Jacques de Deux-Ponts, seigneur de Bitche et de la moitié de Lichtenberg, en location viagère en 1546. En 1572, Laurent Muller y est meunier. Dix ans plus tard, on lui permet de transférer ce moulin à blé au village, où il est devenu très probablement le Neumühle, et le moulin même est changé en moulin à foulon. Mentionné de 1661 à 1703 comme étant détruit, Jean Funfrock obtient le 20 mai 1733, de la duchesse régente, la permission de le reconstruire, à charge de lui donner une dîme de quatorze francs par an. Le nommé Antoine Muller de Sarre-Union profite de cette autorisation. En 1867, le moulin appartient à un certain Pierre Gross d'Achen, dont le fils lui a rendu en 1908, sa destination première de moulin à blé. Il n'est plus exploité actuellement par son propriétaire actuel.
    Vue du village
    Vue du village
  • le Neumühle, en plein village, est mentionné pour la première fois en 1612 comme appartenant à Jean Zoller. Ce moulin, détruit pendant la Guerre de Trente Ans, est vendu après la reconstruction à Nicolas Muller, l'héritier de Jean Zoller. Le moulin actuel a usage d'habitation.
  • l' Altmühle, habité avant la Guerre de Trente Ans, en 1570 par Etienne Muller et enfin en 1612 par Jean Vogel, est complètement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale.
  • l' Oligmühle, à 800 m de l' Altmühle, est mentionné pour la première fois en 1729, son propriétaire de l'époque étant un certain Wittbrauch. Les propriétaires suivants sont Jean Nicolas Schmitt de 1762 à 1782 puis son fils Jean Schmitt. Jean Freyermuth et Eve Herzog leur succèderont avant que le moulin ne passe aux enfants et petits-enfants de ces derniers, jusqu'en 1878, où les exploitants se retirent à Rahling. Le nouveau propriétaire, Etienne Bertran, le vend en 1890 à Charles Gross de Bining, l'époux de Hoffmann Barbe. Le gendre de ces derniers, Jean Assant l'exploite jusqu'à ces dernières années et le moulin suit le sort des autres en 1971.
  • le Gallenmühle doit son nom, d'après la tradition locale, à un certain Gall, immigré de Suisse. Ce moulin, propriété vers 1725 de Philippe Seyler qui l'a acheté pour 875 écus (Taler) à son père, Pierre Seyler, est resté propriété de cette famille jusqu'en 1896. Le moulin n'est plus actuellement en activité.
  • le village disparu de Pfaffenthal n'a laissé aucun souvenir.
  • le moulin disparu de Naumühle est mentionné en 1758.
  • le Val d'Achen regroupe les logements d'officiers et de sous-officiers, construits avant guerre pour les militaires du 153e Régiment d'Infanterie Française en garnison à Achen. Le casernement est complètement détruit.

[modifier] Armoiries

Armes du village d'Achen

Le blasonnement de la commune, par arrêté préfectoral du 14 mars 1950, est le suivant : coupé de gueules au chevron ployé d'argent et à deux clés d'or réunies en chevron versé brochant et d'or à la Croix de Lorraine de gueules.

La partie supérieure représente les armoiries du comte de la Petite-Pierre et la partie inférieure celles du comte de Bitche. Les deux clefs sont les attributs de saint Pierre, patron de la paroisse.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Sources

  • Les moulins et scieries du Pays de Bitche, Joël Beck, 1999.
  • Rohrbach-lès-Bitche et son canton, Joël Beck, 1988.
  • Le canton de Rohrbach-lès-Bitche, Joël Beck, 2004.
  • Le Pays de Bitche 1900-1939, Joël Beck, 2005.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Achen sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes