Abbaye du Pin

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L'Abbaye du Pin est située auprès de la rivière Boivre, sur la commune de Béruges, dans le département français de la Vienne.

Après avoir connu une grande prospérité au Moyen Âge, elle déclina jusqu'à la Révolution.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Moyen Âge

L'abbaye est fondée vers 1120. Sa construction s'achève en 1141.

D'abord placée sous la règle bénédictine, elle changea d'ordre en 1163. Ce changement lui fut imposé par une décision datée du 5 juillet de l'évêque de Poitiers Jean aux Belles Mains, qui la fit passer à l'ordre de Cîteaux, dont la règle était plus stricte.

Sa prospérité vint d'un de ses abbés, Pierre Million, ancien aumônier de Richard Cœur de Lion. Celui-ci finança des travaux importants dans les années 1180, puis lui accorde le privilège du minage en 1198. Ce privilège autorisait l'abbaye à prélever une taxe sur toutes les transactions de blé dans le comté de Poitiers. De plus, elle avait le monopole de la fabrication des boisseaux (unité de mesure des grains, comprise entre 25 et 36 litres). Enfin, elle obtint le monopole de l'importation de grain dans la ville de Poitiers.

À partir de cette date, l'abbaye prospéra : ses possessions s'étendirent jusqu'à l'Angleterre. Au XIIIe siècle, le seigneur de Montreuil-Bonnin lui donne des terres et rend obligatoire aux habitants de Béruges d'aller faire moudre leur blé au moulin de l'abbaye. L'abbaye possédait aussi forges, moulins à tanner, mine de fer au village de Ferrières (commune de Béruges).

Cependant, le droit de minage fut contesté, d'abord par l'ordre du Temple, puis par Philippe le Bel, qui obligea l'abbaye à partager les fruits de cette taxe avec le royaume de France.

[modifier] Du XVIe siècle à nos jours

Au XVIe siècle, l'exercice fait du monopole d'importation des grains sur la place de Poitiers provoqua plusieurs émeutes. Il s'avéra qu'en fait, les moines achetait le blé avec un boisseau d'une taille significativement supérieure à celle du boisseau qui servait à mesurer le blé qu'ils vendaient. L'abbaye faisait ainsi un bénéfice beaucoup plus important.

Jean de Médicis fut abbé commendataire du Pin, avant d'être élu pape sous le nom de Léon X en 1564.

Statue de la Vierge à l'Enfant située dans la cour
Statue de la Vierge à l'Enfant située dans la cour

Au moment du siège de Poitiers, en 1569, par les troupes protestantes de l'amiral de Coligny, l'abbaye fut entièrement saccagée, pillée et mise à sac. Ruinée, l'abbaye ne put faire de travaux de restauration, et la voûte du chœur s'effondra vers 1600. On supprima le transept à cette époque également.

Après la restauration des bâtiments en 1646, l'abbé Pierre Gautier eut à faire face à une révolte des moines en 1649, rebelles à sa volonté de restaurer également la discipline de la règle. Refusant de renoncer à leur vie de bonne chère, ils se barricadèrent dans les murs de l'abbaye et lui refusèrent l'entrée un certain temps.

L'abbaye fut vendue comme Bien national en 1792. Les bâtiments furent achetés en 1938 par une paroisse d'Asnières-sur-Seine afin d'accueillir une colonie de vacances. C'est de cette époque que date la statue de la Vierge à l'Enfant dans le cloître. Enfin, en 1945, faute d'entretien, le toit de l'église s'effondra.

Depuis les années 90, l’abbaye est devenue un centre d'hébergement pour les groupes scolaires, classes vertes, retraites. L’été, c'est un centre de vacances pour la paroisse Sainte-Geneviève d’Asnières-sur-Seine.

[modifier] Architecture

Intérieur de l'église dépourvue de couverture
Intérieur de l'église dépourvue de couverture

L'architecture de l'église est typique des églises cisterciennes, à la fois dans ses proportions, ses dimensions, vastes mais pas immenses, et sa décoration, limitée au minimum.

Après avoir été pillée et saccagée en 1569, l'abbaye fut restaurée en 1646. C'est de cette époque que datent les bâtiments.

Sous le chœur, se trouve une chapelle souterraine. Le linteau d'entrée est fait d'un remploi d'une dalle funéraire, sur laquelle est gravée l'effigie d'un moine.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources