Léon X

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Léon X
Pape de l’Église catholique romaine
Image du pape Léon X
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Armoiries pontificales de Léon X
Nom de naissance Giovanni di Lorenzo de Medici
Naissance 11 décembre 1475
Florence
Élection
au pontificat
11 mars 1513
Intronisation: 11 avril 1513
Fin du
pontificat :
1er décembre 1521
Prédécesseur : Jules II
Successeur : Adrien VI
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Le Pape Léon X et ses cousins, par Raphaël.
Le Pape Léon X et ses cousins, par Raphaël.

Second fils de Laurent le Magnifique et de Clarisse Orsini, Jean de Médicis (en italien: Giovanni di Lorenzo de Medici) naquit le 11 décembre 1475 à Florence et mourut à Rome le 1er décembre 1521. Il fut pape sous le nom de Léon X (en latin Leo X, en italien Leone X, ou Leon X) de 1513 à 1521.

Très jeune, ses parents le destinèrent à l'état ecclésiastique. Il eut deux précepteurs, Michelozzi Niccolò, secrétaire de son père, écrivain et homme politique, et le poète humaniste Ange Politien. Il reçut la tonsure en 1482, puis connut une série de promotions dues au pouvoir et à la richesse de ses parents. En 1483, il fut nommé protonotaire apostolique par Sixte IV. Il reçut en 1486 la célèbre abbaye du Mont-Cassin, fondée par Benoît de Nursie lui-même, en commende.

Sommaire

[modifier] Cardinal

En 1489, alors qu'il n'avait que 13 ans, il reçut le chapeau rose de cardinal des mains d'Innocent VIII. Il dut néanmoins s'abstenir de porter les insignes de sa dignité jusqu'en 1492. Cette année-là, il participa au conclave qui porta au trône Rodrigo Borgia sous le nom Alexandre VI, élection à laquelle le cardinal Médicis était farouchement opposé.

Après l'élection, il retourna à Florence, où son père venait de mourir. Sa famille fut expulsée de la ville en 1494, et il dut lui-même fuir, accoutré en franciscain. Il mena alors une vie de dilettante, conservant cependant des mœurs personnelles plus réservées que celles de ses collègues cardinaux. La maladie de Jules II, en 1511, lui ayant donné l'idée de se porter candidat à sa succession. La même année, il fut nomme légat à Bologne et en Romagne. En 1512, alors qu'il séjournait avec l'armée pontificale, il fut fait prisonnier à la suite de la bataille de Ravenne. Il réussit à s'évader, alors que sa famille regagnait le pouvoir à Florence.

Le 21 février 1513, Jules II mourut et Jean de Médicis fut élu pape Le 11 mars 1513, sous le nom de Léon X.

[modifier] Pape

Léon X s'avéra un grand protecteur des arts. Il fit travailler pour lui Raphaël, qui peignit son portrait, de nos jours à la Galerie Pitti de Florence. Raphaël acheva également les chambres (stanze) du palais pontifical commandées par Jules II. Il commande une édition critique de Dante et constitua une grande collection de manuscrits. Par ailleurs, il débuta son règne par une série de grandes fêtes et réjouissances qui dilapidèrent rapidement la fortune laissée par Jules II. Léon X eut alors recours à la méthode traditionnelle de la papauté, la création d'offices et la dispensation d'indulgences.

Bulla Contra errores Martini Lutheri de 1521.
Bulla Contra errores Martini Lutheri de 1521.

Sous son règne se déroula l'affaire Reuchlin. Jean Reuchlin, auteur d'une grammaire de l'hébreu, et soutenu par les humanistes de l'époque, affrontait l'Inquisition au sujet du Talmud. En 1515, Léon X prend parti en faveur du savant. Il s'entoure d'amis d'Érasme et paraît accessible aux idées nouvelles.

Icône de détail Article détaillé : Réforme protestante.

C'est dans cette optique que Martin Luther, en août 1518, lui dédia ses Resolutiones. Jusqu'alors, Léon X ne s'était guère préoccupé de cet obscur théologien. Néanmoins, celui-ci était déjà accusé d'hérésie. Léon X lui envoya en octobre un légat apostolique, le cardinal Thomas Cajetan, général des dominicains, à la diète d'Augsbourg. Luther refusa de se rétracter. Léon X continua dans la voie de la diplomatie en chargeant un chevalier allemand, Carl von Militz, de négocier une réconciliation. Ces tentatives de conciliation tenaient davantage de la politique que de la théologie, pour laquelle Léon X n'avait pas grande affinité. Le pape voulait alors ménager Frédéric le Sage et empêcher, si possible, le futur Charles Quint d'être élu empereur du Saint-Empire. En 1519, peine perdue, le petit-fils de l'empereur Maximilien Ier fut élu.

Statue de Léon X dans l'église de Santa Maria à Aracoeli, Rome.
Statue de Léon X dans l'église de Santa Maria à Aracoeli, Rome.

Léon X revint alors aux questions théologiques. Pendant ce temps, Luther était devenu le champion de la nation allemande. Le 15 juin 1520, Léon X fulmina la bulle Exsurge Domine, sommant Luther de se rétracter. Elle fut brûlée en place publique le soir de Noël. Le 3 janvier 1521, il fut excommunié. Il eut plusieurs enfants avec plusieurs maîtresses. Léon X mourut peu après cet échec.

Le concordat de Bologne fut également signé le 18 août 1516, lors du Ve concile du Latran, avec le Roi de France François Ier.

[modifier] Citation

On a beaucoup répété une réponse que Léon X aurait faite au cardinal Pietro Bembo : « On sait de temps immémorial combien cette fable du Christ nous a été profitable. » (All ages can testifie enough howe profitable that fable of Christe hath ben to us and our companie parfois citée en latin Quantum nobis nostrique que ea de Christo fabula profuerit, satis est omnibus seculis notum)

Ceux qui citent cette phrase allèguent parfois comme source Jean Pic de la Mirandole, mais sans référence précise. Il semble que l'attribution de ce blasphème à Léon X remonte à John Bale (1495-1563), auteur anglais anticatholique (John Bale, The Pageant of Popes, éd. 1574, p. 179).

[modifier] Bibliographie

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  • (en) « Léon X », dans Catholic Encyclopedia, 1913 [détail édition] ;
  • Yves-Marie Hilaire, Histoire de la papauté. 2000 ans de mission et de tribulations, Seuil, coll. « Points », 2003.
  • Arthur Heulhard 1908, Histoire abrégée de l'Église de Jésus-Christ, principalement pendant les siècles du moyen-age -- ed Émile Guers (la page 537 parle de la citation "Quantum nobis...")

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