Étienne Nicolas Méhul

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Étienne Nicolas Méhul
Étienne Nicolas Méhul, par Joseph Ducreux (1795)
Étienne Nicolas Méhul, par Joseph Ducreux (1795)
Naissance 22 juin 1763
à Givet
Décès 18 octobre 1817 (à 54 ans)
à Paris
Nationalité France France
Profession Compositeur

Étienne Nicolas[1] Méhul, né à Givet, le 22 juin 1763 et mort à Paris le 18 octobre 1817, est un compositeur français, « le plus important compositeur d’opéras en France pendant la Révolution »[2]. Il fut également le premier compositeur dit « romantique »[3] en France, avec par exemple, son contemporain Hyacinthe Jadin.

Sommaire

[modifier] Biographie

Etienne Nicolas Méhul, par H. E. von Wintter
Etienne Nicolas Méhul, par H. E. von Wintter

Étienne Nicolas est né à Givet sur la Meuse dans les Ardennes. Son père fut d’abord maître d’hôtel du comte de Montmorency puis modeste restaurateur. Étant trop pauvre pour lui donner une éducation musicale régulière, les premières leçons de l’enfant furent données par un pauvre organiste aveugle de Givet ; ses aptitudes étaient telles que, à dix ans, on le nomma organiste des Franciscains au couvent des Récollets à Givet. En 1775, un musicien et organiste allemand, Wilhelm Hauser, fut engagé au monastère de Laval-Dieu, non loin de Givet, Méhul devint son élève occasionnel, en contrepoint notamment, et son suppléant en 1778.

[modifier] Sa formation à Paris

En 1779 il vint à Paris grâce à la générosité d’un mécène qui l’avait entendu à la tribune, armé d’une lettre de recommandation à l’intention de Gluck :

« J’arrivais à Paris en 1779, ne possédant que mes seize ans, ma veille et l’espérance. J’avais une lettre de recommandation pour Gluck, c’était mon unique désir en entrant dans la capitale, et cette idée me faisait tressaillir de joie. »

Il prit leçons chez Jean-Frédéric Edelmann, un claveciniste fort apprécié à Paris et lui-même ami de l’idole de Méhul, Gluck. Dès son arrivée il assista à la première d'Iphigénie en Tauride et en fut très ému.

Ses premières armes de compositeur consista à adapter des airs d’opéras populaires. Une Ode sacrée de Jean-Baptiste Rousseau fut jouée au Concert Spirituel en 1782. La première composition publiée de Méhul fut un livre de trois sonates pour pianoforte en 1783. Il avait tout juste vingt ans.

[modifier] Le compositeur dramatique

Aidé et encouragé par Gluck, qui rend consciente sa vocation, Méhul envisage une carrière de compositeur dramatique. En 1785, l’écrivain Valadier lui offre le livret de Cora. Bien que présenté à l’Académie Royale de Musique, l’opéra ne sera monté que six ans plus tard.

A la même époque Méhul trouve, en la personne du librettiste François-Benoît Hoffman, son collaborateur favori. Il donne le texte de son premier opéra représenté, Euphrosine, ou Le tyran corrigé. La première à la Salle Favart le 4 septembre 1790, fut un immense succès et a marqué le compositeur par le talent qu’on lui reconnut. C’était le début d’une longue relation avec le théâtre de la Comédie Italienne (renommé Opéra-Comique en 1793).

En dépit de l’échec de Cora, présenté seulement le 4 février 1791, et de l’interdiction d’Adrien par la Commune de Paris pour raisons politiques en mars 1792, Méhul a consolidé sa réputation avec des œuvres tel Stratonice (Favart, 3 mai 1792) ou bien Mélidore et Phrosine (Favart, 6 mai 1794).

[modifier] De la révolution jusqu’à l’Empire

Signature de Méhul
Signature de Méhul

Durant la Révolution, Méhul a composé de nombreux chants patriotiques et des pièces de propagande. Le plus célèbre étant le Chant du départ (1794) sur un poème de Chénier, qui est comme une seconde Marseillaise. L’engament de Méhul fut récompensé par sa nomination à Institut de France en 1795, avec Gossec et Grétry. La même année, il obtient un des cinq postes d’inspecteurs du Conservatoire de Paris, lors de sa fondation. Mehul était en bons termes avec Napoléon : il devint l’un des premiers Français à recevoir la Légion d'honneur (1804).

En 1807 il obtient le second prix de Rome (le premier n’est pas décerné) avec une Cantate Ariane à Naxos. Ce prix est partagé avec Fétis.

Le succès des opéras de Méhul ne fut pas si grand aux débuts du XIXe siècle qu’à la fin du XVIIIe siècle, cependant des œuvres tel Joseph (1807) furent célèbres. Le Premier Consul Napoléon, qui appréciait beaucoup la musique vocale, récompensera l’ouvrage. Deux arias notamment : Champs paternels, Hébron, douce vallée et À peine au sortir de l’enfance furent très populaires. L’opéra fit carrière à l’étranger, particulièrement en Allemagne.

En revanche, l’échec de son opéra Les Amazones en 1811 (présenté à l’Opéra le 17 décembre) fut un coup sévère et a clos sa carrière de compositeur pour le théâtre. Il prit alors une retraite bien méritée pour cultiver les tulipes...

[modifier] La Restauration

En dépit de ses liens avec Napoléon, la réputation de Méhul n’a pas pâti de la Restauration. Il est nommé au Conservatoire en 1816. Cependant, le compositeur était alors gravement atteint par la tuberculose et mourut le 18 octobre 1817[4].

Sa tombe, dans l’enclos des musiciens au cimetière du Père-Lachaise, est proche de celles d’autres compositeurs français, tels ses contemporains Grétry[5] ou François-Joseph Gossec.

Une statue de Méhul sculptée par Aristide Croisy a été inaugurée à Givet en 1892.

Il est cité comme compositeur maçonnique. [1]

[modifier] Le compositeur

Etienne-Nicolas Méhul, par Z. Belliard
Etienne-Nicolas Méhul, par Z. Belliard

[modifier] Œuvre dramatique

La trentaine d’opéras de Méhul constitue la majeure partie de son œuvre musicale. Il fut, de la génération des compositeurs des années 1790, le premier à comprendre son ami et rival Luigi Cherubini ainsi que son ennemi Jean-François Lesueur. Méhul suivit l’exemple des opéras que Gluck avait écrit pour Paris dans les années 1770 et appuya les réformes de Gluck dans l’opéra-comique (un genre mélangeant musique et dialogue n’était pas nécessairement d’humeur comique ; cf. Joseph qui représente tout de même un extrême de sérieux et de rigueur du sujet). Mais il a poussé la musique dans une direction plus romantique, montrant un usage croissant de dissonances et un intérêt pour les sentiments extrêmes tels la colère et la jalousie, préfigurant alors des compositeurs romantiques postérieurs tels Weber et Berlioz.

Méhul fut réellement le tout premier compositeur Romantique ; le marquis de Condorcet usa de ce mot dans La chronique de Paris le 1er avril 1793 après avoir vu Le jeune sage et le vieux fou.[6] Son principal souci musical voulait que tout serve à accroître l’impact dramatique. Son admirateur Berlioz a écrit :

« [Méhul] était totalement convaincu que dans la vraie musique dramatique, quand l’importance de la situation demande the sacrifice, le compositeur ne devait pas hésiter entre un joli effet musical qui est loin du domaine scénique ou dramatique, et une série d’accents réels mais qui ne donnent aucun plaisir en surface. Il était convaincu que l’expression musicale est une fleur adorable, délicate et rare, d’une odeur exquise, qui ne fleurit pas si on ne la cultive, et qui peut se faner d’un coup; qu’elle ne réside pas dans la seule mélodie, mais que tout concourt ensemble pour la créer ou la détruire – la mélodie, l’harmonie, la modulation, le rythme, l’instrumentation, la choix de la profondeur ou de la hauteur du registre pour les voix ou les instruments, un tempo rapide ou lent, et les nombreux degrés de volume dans le son émis »[7].

La manière selon laquelle Méhul a accru l’expressivité dramatique consistait à tout expérimenter avec l’orchestration. Par exemple, dans Uthal, un opéra lancé dans les hautes terres d’Écosse, il élimine les violons de l’orchestre, les remplaçant par le son plus grave des alti de manière à rajouter une couleur locale[8], les voix n’étant soutenues que par les cors et des harpes...

Les œuvres clés de Méhul dans les années 1790 étaient Euphrosine, Stratonice, Mélidore et Phrosine et Ariodant[9]. Ariodant, malgré l’échec de sa première en 1799, a finalement été apprécié par les critiques. Elizabeth Bartlet le qualifia « meilleur travail de Méhul dans la décennie et une œuvre clé de l’opéra révolutionnaire »[10]. L’œuvre traite de la même histoire de passion et jalousie que l’opéra d’Haendel de 1735 Ariodante. Comme dans ses nombreux autres opéras, Méhul utilise le « motif de réminiscence », un thème musical associé à une idée particulière dans l’opéra. On le retrouve (leitmotiv) dans la musique dramatique de Richard Wagner. Dans Ariodant, le motif de réminiscence est le cri de fureur, exprimant un sentiment de jalousie[11].

Vers 1800, la popularité de ces opéras fut moindre, remplacée par la mode du plus léger opéra-comique des compositeurs tel Boieldieu. De plus, Napoléon dit à son ami Méhul qu’il préférait un opéra plus comique, moins sérieux. Tel un Corse, la culture de Napoléon venait surtout d’Italie, et il aimait les opéra-bouffe de compositeurs comme Paisiello et Cimarosa. Méhul répondît avec l'Irato (1801), une comédie en un acte connue comme le travail d’un compositeur italien "Fiorelli". Devant le succès, immédiat, Méhul révéla l’imposture[12].

Méhul a aussi continué à composer des œuvres dans une veine plus sérieuse. Joseph, basé sur l’histoire biblique de Joseph et ses frères, est le plus célèbre de ses derniers opéras et son chef d’œuvre (c’est aussi le modèle de l’opéra biblique), mais son succès ne dura pas longtemps en France. En Allemagne cependant, il eut de nombreux admirateurs à travers le XIXe siècle, comme Wagner qui le monta à Riga en 1838[13].

[modifier] Œuvre symphonique

Étienne-Nicolas Méhul, par Leclerc, d’après Guilleminot
Étienne-Nicolas Méhul, par Leclerc, d’après Guilleminot

À côté des opéras, Méhul a composé quelques chansons pour les fêtes républicaines (souvent commandées par l’Empereur Napoléon), des cantates et cinq symphonies : une en ut majeur sans numéro datant de 1797 et les autres composées sur trois années, de 1808 à 1810. Les quatre dernières furent toutes présentées au Conservatoire.

La Première Symphonie fut ressuscitée trente ans plus tard, lors des concerts de Felix Mendelssohn avec l’orchestre du Gewandhaus de Leipzig en 1838 et 1846. Robert Schumann fut fort impressionné par l’œuvre et a remarqué que dans les quatre mouvements il y avait des similarités de style avec la Symphonie n° 5 de Beethoven (incluant l’ambiance furieuse du premier mouvement et les pizzicatos dans le troisième). À cette époque seules les Symphonies n° 1 et n° 2 de Beethoven (écrites en 1799-1800 et 1802) furent jouées en France. La Première de Méhul et la Cinquième de Beethoven furent toutes deux composées en 1808 et publiées l’année suivante.

Dans la Deuxième, publiée en même temps que la précédente, on peut y déceler des accents jusque dans la Symphonie n° 9 de Beethoven. Preuve que ces œuvres ont leur importance. On sait que Beethoven connaissait des œuvres comme Héléna puisqu’il a fait l’emprunt du signal de trompette pour son Fidelio.

Dans ses symphonies de maturité, Méhul repris le chemin de Haydn (Les Symphonies parisiennes, de 1785-86, par exemple) et de Mozart (Symphonie n° 40, K. 550, 1788), deux compositeurs qui furent très populaires en France au début du XIXe siècle.

Une cinquième symphonie reste inachevée — « puisque la désillusion et la tuberculose ont fait leur victime », comme l’a remarqué Charlton. Les Symphonies n° 3 et n° 4 ne furent redécouvertes par Charlton qu’en 1979.

[modifier] Catalogue des œuvres

[modifier] Piano

  • 3 Sonates pour Piano, op. 1 (Paris, 1783)
    • Sonate n° 1 en ré majeur - I. Allegro, II. Andante, III. Rondo
    • Sonate n° 2 en ut mineur - I. Fièrement, II. Menuet-Trio
    • Sonate n° 3 en la majeur - I. Allegro, II. Menuet, III. Rondo
  • 3 Sonates pour Piano, op. 2 (Paris, 1788)
    • Sonate n° 1 en ré majeur - I. Allegro, II. Andante, III. Rondo
    • Sonate n° 2 en la mineur - I. Allegro, II. Sicilienne, III. Allegretto
    • Sonate n° 3 en ut majeur - I. Allegro, II. Adagio, III. Rondo

[modifier] Musique orchestrale

  • Grande ouverture en fa majeur, Musique à l’usage des fêtes nationales (1793)
  • Ouverture burlesque (original : Grande ouverture) (1808)
  • Ouverture pour instruments à vent (1794)
  • Symphonie en ut majeur (1797, seules quelques parties subsistent)
  • Symphonie n° 1 en sol mineur (1808-1809) (I. Allegro, II. Andante, III. Menuetto-Trio, IV. Allegro agitato)
  • Symphonie n° 2 en ré majeur (1808-1809) (I. Adangio, II. Andante, III. Menuetto-Trio, IV. Finale. Allegro)
  • Symphonie n° 3 en ut majeur (1809)
  • Symphonie n° 4 en mi majeur (1810)
  • Symphonie n° 5 (1810, seul le premier mouvement subsiste))

[modifier] Musique vocale

  • Hymne à la raison ou Hymne patriotique, sur un poème de M. J. Chénier frère d’André Chénier (1794)
  • Chant du départ [original : "Hymne à la liberté"], Hymne de guerre, sur un poème de M. J. Chénier (14 juillet 1794) qui fut l’hymne officiel du Premier Empire.
  • Chant des Victoires, Hymne de guerre, sur un poème de M. J. André Chénier (1794)
  • L’infortunée lyonnaise, ("Au désespoir mon âme s’abandonne") sur un poème de Louis-François Jauffret [14] (1795)
  • Hymne sur la paix, ("Ô jour de gloire") sur un texte de la citoyenne C. Pipelet de Leury (1797)
  • Chant du XXV Messidor An VIII, pour voix ténor et basse, trois orchestres & trois chœurs[15].
  • Messe Solennelle pour 4 soli, chœurs et orgue (1804)[16]
  • Chant du retour pour la Grande Armée (1808) sur un poème de Arnault. L’orchestration est particulière, puisque les voix ne sont soutenues que par des Cors et des harpes.
  • Chant lyrique pour l’inauguration de la statue de Napoléon (1811)

[modifier] Opéras

  • Euphrosine, ou le tyran corrigé. Comédie mise en musique en 5 actes (version définitive), livret de François Benoît Hoffmann d’après Coradin (Création, 4 septembre 1790)
  • Cora (origine : Alonzo et Cora) Opéra en 4 actes, livret de Valadier d’après Les Incas de Marmontel (Composition : 1785/86 - création 15 février 1791)[17]
  • Le jeune Henri (origine : La jeunesse de Henri IV) (composition 1791 ; révision et création, Paris, Salle Favart, 1er mai 1797) - Seule l’ouverture sorte de scène de chasse avec huit cors, fut accueillie triomphalement et resta en répertoire de concert, l’opéra lui-même ne fut guère apprécié : « Parce que le compositeur avait mis en scène un tyran. »
  • Le jeune sage et le vieux fou. Comédie mêlée de musique en un acte sur un livret de Hoffman (création, Paris, Salle Favart, 28 mars 1793)
  • Horatius Coclès. Opéra en un acte sur un livret de Arnault (création, Paris, Opéra, 18 février 1794)
  • Mélidore et Phrosine. Drame lyrique en 3 actes sur un livret de Arnault d’après le poème Phrosine et Mélidore (1772) de Pierre-Joseph Bernard (création, Paris, Salle Favart, 6 mai 1794)[19]
  • Doria, ou La tyrannie détruite. Opéra héroïque en trois actes sur un livret de Legouvé et Davrigny (création 12 mars 1795)
  • La Caverne. Comédie mise en musique en 3 actes sur un livret de Nicolas-Julien Forgeot (1758-1798) (création 5 décembre 1795)
  • Le pont de Lodi (origine : La prise du pont de Lody[20]) fait historique en un acte sur un livret de Delrieu (1760-1836) (création 15 décembre 1797)
  • Adrien, empereur de Rome. Opéra en 3 actes sur un livret de Hoffman, d’après Adriano in Sira de Metastase (Composition 1790/91 - l’ouvrage fut retiré par la Commune de Paris en mars 1792, Hoffman ne voulant pas supprimer les allusions monarchiques de son texte. Révision et création, Opéra, 4 juin 1799)
  • Ariodant (origine Ina). Drame mêlé de musique en 3 actes sur un livret de Hoffman d’après l'Orlando Furioso d’Arioste (création, Paris, Salle Favart, 11 octobre 1799)
  • Bion. Comédie mêlée de musique en un acte, sur un livret de Hoffman d’après Voyages d’Anténor traduit par Lantier (création, Paris, Salle Favart, 27 décembre 1800)
  • Une Folie. Comédie mêlée de chants en deux actes sur un livret de Jean-Nicolas Bouilly[22] (création, théâtre Feydeau, 5 avril 1802)
  • Le trésor supposé, ou Le danger d’écouter aux portes. Comédie mêlée de musique en un acte sur un livret de Hoffman (création, Paris, Théâtre Feydeau, 28 juillet 1802)
  • Héléna. Opéra en 3 actes sur un livret de Bouilly (création, Paris, théâtre Feydeau, 1er mars 1803)[23]
  • L’heureux malgré lui. Opéra bouffon en un acte sur un livret de CG d’A. de saint-Just (création Paris, théâtre Feydeau, 29 décembre 1803)
  • Les deux aveugles de Tolède. Opéra comique en un acte sur un livret en prose de Marsolier d’après les Mille et une nuits et son livret Les deux aveugles de Bagdad (création, Paris, théâtre Feydeau, 28 janvier 1806)
  • Uthal (origine : Malvina). Opéra en un acte sur un livret de JMB de Saint-Victor d’après Berrathon de J. Macpherson inspiré d’Ossian (création, Paris, théâtre Feydeau, 17 mai 1806) - L’orchestration a ceci de particulier que Méhul supprime les violons par des altos. Les voix ne sont soutenus que par les cors et des harpes.[24]
  • Gabrielle d’Estrées, ou Les Amours d' Henri IV. Opéra en 3 actes sur un livret de Saint-Just (création Paris, théâtre Feydeau, 28 juin 1806[25])
  • Joseph et ses frères. Drame mêlé de chants en 3 actes sur un livret de Alexandre-Vincent Pineux-Duval d’après Génèse chapitres 37-47 inspiré de la tragédie biblique de Baour-Lormian, Omasis, ou Joseph en Égypte (1806) (création, Paris, théâtre Feydeau, 17 février 1807)
  • Les Amazones ou la Fondation de Thèbes. Opéra en 3 actes sur un livret de Victor-Joseph Étienne de Jouy (création, Opéra, salle Richelieu, 17 décembre 1811) - La partition a été partiellement détruite après la première.
  • Le Prince troubadour ou Le grand trompeur des dames. Opéra comique en un acte sur un livret de Duval (création, Paris, théâtre Feydeau, 24 mai 1813) - Reprend un opéra abandonné de 1810 Les troubadours, ou la fête au château, connu aussi sous le nom de Laurette ou aussi Les deux troubadours qui avait été commandé par Napoléon Ier pour son mariage avec Marie-Louise d'Autriche.
  • La Journée aux aventures. Opéra comique en 3 actes sur un livret de PDA Chapel et L. Mézières-Miot (création, Paris, théâtre Feydeau, 16 novembre 1816)
  • Valentine de Milan. Drame lyrique en 3 actes sur un livret de Bouilly (composition 1807/08 - création, Paris, théâtre Feydeau, 28 novembre 1822) - L’œuvre laissée inachevée par Méhul est complétée par le neveux, Louis Joseph Daussoigne-Méhul, compositeur lui aussi.

[modifier] Opéras en collaboration

  • Épicure. Opéra en 3 actes sur un livret de CA Demoustier (création 14 mars 1800, avec Luigi Cherubini : ouverture et 6 numéros)
  • Le Baiser et la quittance, ou Une aventure de garnison. Opéra bouffon sur un livret de LB Picard, C. de Longchamps et JMAM Dieulafoy d’après L’heureuse gageure de Polier de Bottens (création 18 juin 1803, avec Boieldieu, Kreutzer et Nicoló Isouard)
  • L’Oriflamme (origine l’oriflamme de Charles Martel). Opéra en un acte sur un livret de C-G Etienne et M-F Baour-Lormian (1er février 1814, avec Henri-M. Berton, F. Paër (1771-1839) et Kreutzer) - Méhul compose la musique de la scène I et réutilise l’ouverture de Horatius Coclès de 1794. L’œuvre, très faible, est écrite et montée en six jours, quelque temps avant l’entrée des Prussiens et des Russes dans Paris...

[modifier] Ballets

[modifier] Musique pour le théâtre

[modifier] Pièces d’autres compositeurs inspirés par Méhul

  • Carl Maria von Weber, 7 variations sur un thème de la Romance A peine au sortir de l’enfance extrait du Joseph de Méhul, opus 28 / J. 141 (1812) - L’œuvre est d’envergure et laisse loin derrière le thème de la romance ingénue de notre Méhul, un peu comme le thème des Variations Diabelli... C’est l’une des plus virtuoses et inventives parmi le corpus de piano de l’auteur[26].
  • Franz Liszt [attr.], 5 variations sur un thème de la Romance A peine au sortir de l’enfance extrait du Joseph de Méhul, S 147a. La pièce est aujourd’hui plutôt attribuée à Franz Xaver Wolfgang Mozart, opus 23, publiée en 1820 ; Liszt avait alors tout juste neuf ans[27].
  • Louis Moreau Gottschalk, La chasse du jeune Henri, morceau de concert, op. 10 / RO 53 (1849)

[modifier] Discographie sélective

  • Opéras
    • Stratonice - Patricia Petibon/Beuron/Lescoart/Daymond, Corona Coloniensis, Cappella Coloniensis, Dir. William Christie (1995, Erato)
    • La légende de Joseph en Égypte - Bardon (1989, Harmonia Mundi)
    • L’Irato - Turk/Auvity/Courtin/Buet, Dir. Walter Ehrhardt (2006, Capriccio)
  • Symphonies & ouvertures
    • Ouvertures : Méliodore et Phrosine, Ariodant, Joseph, Horatius Coclès, Bion, Le jeune sage et le vieux fou, Le trésor supposé, Les deux aveugles de Tolède, La chasse du jeune Henri - Orchestre de Bretagne, Stefan Sanderling (2002, ASV CDA 1140)
    • Symphonies n° 1 & 2 - Les Musiciens du Louvre, Marc Minkowski (1989, Erato 2292-45026-2 / Apex 2003)
    • Intégrale des 4 Symphonies - Orchestre de la Fondation Gulbenkian, Dir. Michel Swierczewski (plus Ouvertures La Chasse du jeune Henri et Le Trésor supposé), (1992, Nimbus Records NI 5184/5)
  • Piano
    • Sonates pour piano opus 1 & 2 - Brigitte Haudebourg (1989, Discover DICD 920152)

[modifier] Bibliographie

  • Adélaïde de Place, Étienne-Nicolas Méhul - Éditions Bleu Nuit, Paris, 2005.
  • Théo Fleichman, Napoléon et la musique - Éditions Brepols, Bruxelles, 1965.
  • Arthur Pougin, Méhul, sa vie, son génie, son caractère - Fischbacher, Paris, 1889.

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes & références

  1. Connu un temps avec le prénom Étienne Henri
  2. Bartlet & M. Elizabeth, Introduction to the edition of Méhul’s opera Stratonice (Pendragon Press, 1997) p. vii.
  3. David Cairns, Berlioz: the Making of an Artist (André Deutsch, 1989). p. 220 ; Notes du livret d’Ates Orga joint au disque des "ouvertures" (ASV, 2002).
  4. Biographie générale par Bartlet (1997) pp. vii-ix.
  5. « Méhul a triplé la puissance de l’orchestre par son harmonie surtout propre à la situation. Le duo d'Euphrosine et Coradin est le plus bel effet qui existe. L’explosion qui est à la fin semble ouvrir le crâne du spectateur avec la voûte du théâtre ! » (Grétry). Le duo dont il est question est Gardez-vous de la jalousie qui fut le morceau à la mode dès la création du l’ouvrage.
  6. Orga (2002)
  7. Berlioz, Matinées avec l’orchestre p. 354.
  8. David Charlton, section on Méhul in The Viking Opera Guide éd. Holden (1993) p. 644.
  9. David Charlton, chapter on "French Opera 1800-1850" in The Oxford Illustrated History of Opera éd. Roger Parker (OUP, 1994) p. 127.
  10. Bartlet p. x.
  11. Bartlet p. x.
  12. Berlioz p. 352.
  13. Charlton (1993). En Allemagne il fut entendu dès 1809 au Theater an der Wien et fut dirigé par Weber en 1817 à Dresde. A propos de l’opéra Joseph, Weber écrit : « Il y a chez Méhul un emploi conscient et très sage de ses facultés, une certaine clarté naturelle témoignant d’une étude pénétrante des anciens maîtres italiens et surtout de Gluck. Une grande variété dramatique, de beaux effets obtenus par des moyens souvent très simples. Celui qui connaît et apprécie l’aimable enjouement, l’attrait populaire et l’adresse d'Une folie, admirera, en entendant Joseph, la souplesse d’esprit et le sentiment d’un tel maître... ». Il y eut en tout moins de cinquante représentations du vivant de Méhul. C’est le seul opéra créé pendant l’Empire qui fut repris au cours du XXe siècle, en 1851, 1866, 1882 et 1899 pour quinze représentions. Gustav Mahler le monta aussi.
  14. Texte de Louis-François Jauffret (1770-1850)
  15. « Nous trouvons déjà l’ébauche d’une des constructions colossales, "ninivites" dont rêva plus tard Berlioz. [...] De ces trois groupes, deux étaient disposés au centre de la chapelle des Invalides, le troisième placé dans le dôme et ne comprenait que des voix de femmes, deux harpes et un cor. » (Paul Landormy et Joseph Loisel, L’institut de France et le prix de Rome, in Encyclopédie de la Musique)
  16. L’œuvre inspirée par la Marche du Couronnement de Lesueur, était destinée au sacre de Napoléon mais est restée non exécutée.
  17. Un opéra éponyme de Johann Gottlieb Naumann (1741-1801) avait été présenté en 1782 à Stockholm, lors de l’inauguration du nouvel opéra.
  18. L’opéra fut joué plus de deux cent fois du vivant du compositeur ainsi que dans l’Europe entière (Bruxelles, 1796, Cologne, 1796, Pétersbourg, 1798, Berne et Moscou, 1810, Berlin 1815), et repris en France dans les années 1820, puis complètement abandonné jusqu’à nos jours. Berlioz dans ces mémoires rend compte d’une représentation « la semaine suivante, je retournai à l’Opéra où j’assistai, cette fois, à une représentation de la Stratonice de Méhul et du ballet de Nina [...]. J’admirai beaucoup dans Stratonice l’ouverture d’abord, l’air de Séleucus « versez tous vos chagrin » et le quatuor de la consultation ; mais l’ensemble de la partition me parut un peu froid. » (Chapitre V) Plus loin, chapitre XII, Berlioz affirme connaître par chœur l’ouvrage.
  19. L’ouverture fut un modèle de celle du Freishütz de Weber.
  20. L’œuvre a été commandée pour célébrer la victoire de Lodi du 10 mai 1796. « Après Lodi, Bonaparte avait senti s’allumer en lui l’étincelle de la plus haute ambition... » Fleichman p. 116.
  21. Poisson de la Chabeaussière (1752-1820) est le co-auteur méconnu de la célèbre mélodie Plaisir d’amour (pas du texte, qui est de Florian). La page précise : « il administra l’Opéra à partir de 1798. »
  22. Jean-Nicolas Bouilly (1763-1842), donna un autre texte fort connu : Léonore, ou l’amour conjugal qu’adapta Beethoven pour son Fidelio.
  23. Ludwig van Beethoven emprunta à l’œuvre de Méhul le signal de trompette de Fidélio .
  24. Lisez le texte de Macpherson en français page 224 de la copie disponible sur Gallica.
  25. Au sujet de l’opéra consultez une texte de Guy Gosselin, De quelques lieux de mémoire dans l'opéra-comique du début du XIXe siècle, p. 4 et 5.
  26. Guy Sacre, La musique de piano, Robert Laffont, p. 2946.
  27. Elle est malgré tout incluse au volume 26 de l’intégrale de L. Howard chez Hyperion Records, consacré aux pièces pour piano de jeunesse.