Christoph Willibald Gluck

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Christoph Willibald Gluck est un compositeur allemand né à Erasbach le 2 juillet 1714 et mort à Vienne (Autriche) le 15 novembre 1787.

Professeur de clavecin et de chant de Marie-Antoinette, future reine de France, il a changé le visage de l'opéra avec sa célèbre réforme, visant à introduire le naturel et la vérité dramatique, qui l'opposa aux piccinistes, défenseurs de l'opéra italien, sans jamais toutefois le brouiller avec qui que ce soit. Il reste l'un des compositeurs les plus importants de la période classique avec Joseph Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart, Karl Ditters von Dittersdorf, Franz Krommer et Carl Philipp Emanuel Bach.

[modifier] Biographie

Gluck était le fils d'un forestier du Haut-Palatinat bavarois, ancien militaire au service des princes de Lobkowitz qui, en quittant le service, avait pris la profession traditionnelle dans la famille. Il ne faut pas imaginer, comme le donnent à croire certaines biographies, qu'il était un misérable bûcheron : le compositeur lui-même a dit qu'il était le fils d'un maître des Eaux et Forêts, ce qui constitue sans doute une bonne transposition, et il est certain que son père mourut fort riche.

Christoph Willibald Gluck s'inscrivit en 1731 à la faculté de philosophie de Prague. Mais, depuis son plus jeune âge, il montrait des dispositions pour la musique que son père s'ingéniait à contrarier. Il avait appris seul la guimbarde, instrument peu bruyant auquel il pouvait s'exercer en cachette et, en 1734, il quitta la maison paternelle pour Vienne pour devenir musicien.

C'est à Milan, où il arriva en 1735 et étudia sous la direction de Giovanni Battista Sammartini, qu'il fit jouer son premier opéra en 1741. Plusieurs autres suivirent dans différentes villes d'Italie, puis à Londres, en 1745-1746. Il y entra en relations avec Lord Middlesex, directeur de l'Opéra qui se trouvait encore au vieux théâtre de Haymarket. Gluck y donna avec un certain succès en janvier 1746 un opéra à sujet mythologique, La Chute des Géants (La Caduta de' Giganti), puis, en avril de la même année, Artamene, démarqué de son Tigrane de 1743. Lors de ce séjour anglais, Gluck découvrit la musique de Haendel – à qui l'on chercha peut-être à l'opposer, car le Prince de Galles, qui protégeait l'Opéra, était en conflit avec son père le roi George II qui protégeait Haendel – et se lia avec le compositeur Thomas Arne.

Gluck quitta l'Angleterre et voyagea pendant trois ans, notamment à Dresde, Copenhague, Naples et Prague. En 1748, il fit jouer avec un grand succès à Aix-la-Chapelle sa Semiramide riconosciuta, sur un livret de Métastase. Le 15 septembre 1750, il épousa Maria Anna Pergin, fille d'un riche négociant de Vienne. Ils n'eurent pas d'enfant mais adoptèrent une fille, Marianne, née en 1759 et morte prématurément en 1776.

Gluck finit par s'établir à Vienne en 1752 en qualité de chef de l'orchestre du prince de Saxe-Hildburghausen, puis de maître de chapelle. Il commença à arranger des opéras-comiques français pour le théâtre de la cour et à composer des divertissements italiens. Ses amis tentèrent d'abord sans succès de lui obtenir un poste à la cour mais, en 1759, il fut nommé au théâtre de la cour et, peu après, se vit accorder une pension.

Il fit la connaissance du poète Ranieri de’ Calzabigi et du chorégraphe Gasparo Angiolini, et, avec eux, il composa un ballet-pantomime Don Juan (1761). L'année suivante, il composa l'opéra Orfeo ed Euridice, qui engagea ce qu'il est convenu d'appeler la « réforme de l'opéra » et reste comme l'un de ses chefs-d'œuvre. En 1764 il donna un opéra-comique, La rencontre imprévue, et l'année suivante deux ballets, puis deux nouveaux opéras, toujours sur des livrets de Calzabigi, Alceste (1767) et Paride ed Elena (1770).

Gluck décida alors d'appliquer ses théories à l'opéra français et, en 1774, il donna Iphigénie en Aulide et Orphée et Eurydice, version française de son opéra de 1762. Ce fut un triomphe en même temps que le point de départ d'une controverse avec les tenants de la musique italienne, qui se choisirent comme champion le compositeur Niccolò Vito Piccinni. La querelle éclata en 1777 avec Armide, qui faisait suite à la version française d'Alceste (1776) et fut suivie en 1779 par le plus grand succès de Gluck, Iphigénie en Tauride, et son plus grand échec, Echo et Narcisse.

Admiré par ses contemporains comme Joseph Martin Kraus, Gluck mit pourtant un terme à sa carrière. Il révisa Iphigénie en Tauride pour une version allemande et composa des chansons mais renonça à se rendre à Londres et mourut en 1787 à Vienne.

[modifier] Chronologie des opéras

  • Artaserse (Artaxerxès), livret de Métastase, joué à Milan le 26 décembre 1741
  • Demetrio, livret de Métastase, joué à Venise le 2 mai 1742
  • Demofoonte, livret de Métastase, joué à Milan le 6 janvier 1743
  • Tigrane, joué à Crema le 26 septembre 1743
  • Sofonisba (ou Siface), livret de Métastase et Silvani, joué à Milan le 18 janvier 1744
  • La Finta Schiava (L'Esclave supposée), en collaboration, livret de Silvani, joué à Venise le 13 mai 1744
  • Ipermestre, livret de Métastase, joué à Venise le 21 novembre 1744
  • Poro (Porus), livret de Métastase, joué à Turin le 26 décembre 1744
  • Ippolito, joué à Milan le 31 janvier 1745
  • La Caduta de' Giganti (La Chute des Géants), livret de l'abbé Vanneschi, représenté au Théâtre de Haymarket à Londres le 7 janvier 1746
  • Artamene, opéra en 3 actes, livret de l'abbé Vanneschi, représenté au Théâtre de Haymarket à Londres le 4 mars 1746
  • Le Nozze d'Ercole e d'Ebe (Le Mariage d'Hercule et d'Hébé), opéra, livret anonyme, représenté à Pillnitz le 29 juin 1747
  • Semiramide riconosciuta, opéra, livret de Métastase, représenté à Aix-la-Chapelle le 5 mai 1748
  • La Contesa de' Numi (La Dispute des dieux), serenata en deux parties, représentée à Charlottenborg le 9 avril 1749
  • Ezio (Aëtius), livret de Métastase, représenté à Prague le 26 décembre 1749
  • Issipile (Hypsipyle), livret de Métastase, représenté à Prague en 1751-1752
  • La Clemenza di Tito, représenté à Naples le 4 novembre 1752
  • Orfeo ed Euridice, 1762
  • Les Pélerins de la Mecque ou La Rencontre imprévue, présenté pour la première fois au Burgtheater de Vienne en 1764
  • Alceste, créé en 1767 à Vienne, et en 1776 à Paris (version française).
  • Philemon et Baucis, opéra-ballet, 1769
  • Le Feste d'Apollo, donné à Parme le 24 juillet 1769
  • Iphigénie en Tauride, joué à Paris le 18 mai 1779

[modifier] Liens externes


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