Pâris

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Archer troyen dit « Pâris », figure fronton ouest du temple d'Aphaïa, v. 505-500 av. J.-C., Glyptothèque de Munich
Archer troyen dit « Pâris », figure fronton ouest du temple d'Aphaïa, v. 505-500 av. J.-C., Glyptothèque de Munich

Dans la mythologie grecque, Pâris (en grec ancien Πάρις / Páris) est un prince troyen, le second fils du roi Priam et d'Hécube.

Sommaire

[modifier] Mythe

[modifier] Jeunesse

Pâris et Œnone, détail d'un sarcophage romain de l'époque d'Hadrien, palais Altemps
Pâris et Œnone, détail d'un sarcophage romain de l'époque d'Hadrien, palais Altemps

Alors qu'elle le porte, sa mère Hécube rêve qu'elle met au monde un brandon enflammé qui met le feu à la ville. Un devin prédit également qu'il causera la ruine de Troie. À cause du présage, Priam charge son serviteur Agélas de tuer l'enfant. Pâris est exposé sur le mont Ida de Troade.

Quelques jours après, Agélas retrouva l'enfant vivant, qu'une ourse l'avait nourri de son lait, frappé par le présage, il l'emmena chez lui et l'éleva au milieu des bergers. Selon d'autres traditions, ce sont des bergers qui le trouvent abandonné sur le mont Ida de Troade. Ils l'adoptent et lui donnent le nom de Pâris. Plus tard, à cause de son habileté à protéger les troupeaux, on le surnomme Alexandre (en grec Αλέξανδρος / Aléxandros, « protecteur des hommes »).

Devenu jeune homme, Pâris prend pour femme Œnone, une nymphe, fille du dieu fleuve Cébren. Il en a un fils, Corythos. Il les abandonnera tous deux pour rejoindre Hélène (voir ci-dessous).

[modifier] Le jugement du mont Ida

Jugement du mont Ida, mosaïque de sol, v. 110-150, villa de l'Atrium, Antioche
Jugement du mont Ida, mosaïque de sol, v. 110-150, villa de l'Atrium, Antioche

Aux noces de Pélée et Thétis sur l'Olympe, tous les dieux sont invités excepté évidemment Éris, déesse de la discorde. Pour se venger, elle leur envoie une pomme d'or sur laquelle est écrit : « à la plus belle » (Ἡ καλὴ λαϐέτω / hê kalê labetô : c'est la fameuse « pomme de discorde »). Trois déesses revendiquent alors la pomme, il s'agit d'Athéna, Héra et Aphrodite. Afin de mettre un terme à la dispute entre les trois déesses, Hermès choisit Pâris, qui se trouvait au mont Ida à ce moment là, comme juge pour désigner la gagnante. Héra promet au jeune homme un royaume, Athéna la sagesse et la valeur guerrière, et Aphrodite, l'amour de la plus belle femme de Grèce.

Pâris choisit Aphrodite, entraînant ainsi doublement la perte de sa famille et de sa patrie : d'abord, en enlevant Hélène de Sparte, prix promis par la déesse, ensuite, en s'attirant l'inimitié fatale des deux autres déesses, qui se montreront adversaires acharnées des Troyens. Homère fait allusion à l'événement dans quelques vers du chant XXIV de l'Iliade :

« ...Héra et la Vierge aux yeux pers.
Ceux-là gardaient toute leur haine à la sainte Ilion,
À Priam et aux siens, depuis que Pâris aveuglé
Leur avait fait injure, en osant, sans sa bergerie,
Opter pour celle qui lui offrit l'amère luxure. »
(Traduction de Frédéric Mugler aux éditions Actes Sud, 1995)

[modifier] Le retour à Troie

Pâris revient à Troie à l'occasion d'un concours organisé par Priam entre les princes troyens, qui a pour récompense un magnifique bœuf du mont Ida. Or, ce bœuf a été pris à Pâris, et il entend bien participer au concours pour le récupérer. Le jeune homme sort vainqueur de toutes les rencontres. Dans la dernière, qui l'oppose à celui qui n'est autre que son frère, Hector, il a un moment l'avantage.

Furieux de laisser un inconnu prendre l'avantage, Hector se reprend et manque de le tuer. Pâris sauve sa vie en se réfugiant sur l'autel de Zeus. Là, Cassandre, frappée par son air de famille, l'interroge, et découvre qu'il s'agit de l'enfant exposé. Priam, oubliant les avertissements du destin, accueille le prince dans sa famille.

[modifier] La guerre de Troie

Hélène et Pâris, reconnaissable à son bonnet phrygien et à ses bottines, cratère en cloche du peintre de Stockholm 1999 (?), v. 380-370 av. J.-C., musée du Louvre
Hélène et Pâris, reconnaissable à son bonnet phrygien et à ses bottines, cratère en cloche du peintre de Stockholm 1999 (?), v. 380-370 av. J.-C., musée du Louvre

Peu après, Pâris part dans une ambassade en Grèce, malgré les avertissements de Cassandre. Le prétexte est de prendre des nouvelles d'Hésione, sœur de Priam donnée en mariage à Télamon, roi de Salamine, mais en réalité, Pâris vient chercher son dû, promis par Aphrodite. Arrivé à Sparte, il est reçu par Ménélas. Profitant d'un bref voyage du roi spartiate en Crète, il séduit et enlève Hélène, sa femme. Il en aura trois fils, Bounicos, Aganos et Idacos, et une fille, Héléna. Selon les auteurs, Hélène est enlevée de bon gré ou non. Le Troyen n'oublie pas de faire main basse également sur une partie des richesses de son hôte, le tout étant emporté à Troie. Pour venger cet affront, Ménélas demande l'appui de tous les Grecs au nom du Serment de Tyndare, ce qui provoque la guerre de Troie.

Les dieux et les déesses de l'Olympe prennent chacun le parti d'un des protagonistes de ce conflit : Aphrodite (Vénus) est l'alliée des Troyens (elle est d'ailleurs mère de l'un d'entre eux, le prince Énée) tandis qu'Athéna et Héra, auxquelles Pâris a préféré Aphrodite, sont évidemment du côté des Grecs.

Dans l'Iliade, il y est décrit de manière peu flatteuse comme un homme à femmes avec peu de courage. Contrairement aux autres héros, c'est un archer — l'arc est une arme non noble, portée par les lâches, les traîtres ou encore les bâtards. La première fois qu'il voit Ménélas au combat, il fuit, et n'est sauvé dans son duel contre celui-ci que par Aphrodite, qui le dépose hors de la zone du combat, ce qui n'arrive jamais quand les autres dieux protègent les héros. Son propre frère Hector le traite de « Pâris de malheur », de « bellâtre, coureur de femmes et suborneur ». Néanmoins, Pâris tue trois Grecs dans les combats et blesse des guerriers tels que Diomède, Machaon, Archiloque ou encore Palamède. C'est lui qui, guidé par Apollon, tue Achille en le frappant d'une flèche au talon.

Pendant la prise de Troie, Pâris est mortellement blessé par une flèche de Philoctète. Ramené sur le mont Ida, il demande à Œnone, sa première femme, de le soigner, mais celle-ci refuse et il meurt.

[modifier] Iconographie

Pâris est habituellement représenté comme un beau jeune homme, assez efféminé, portant un bonnet phrygien car Pâris est réputé être d'origine phrygienne.

[modifier] Sources

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externe

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