École supérieure de commerce en France

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En France, les écoles supérieures de commerce (ESC), généralement créées et gérées par les chambres de commerce et d’industrie (CCI), sont des établissements d'enseignement supérieur, préparant généralement à l'obtention de diplômes dits bac + 5.

56 écoles supérieures de commerce et de gestion peuvent délivrer un diplôme visé par le ministre chargé de l'enseignement supérieur [1].

Suite à la "réforme LMD", certains diplômes de fin d'études de ces écoles permettent au titulaire de se voir conférer le grade de master par l'État.

Sommaire

[modifier] Histoire des écoles supérieures de commerce en France

La première école de commerce fut créée à Paris en 1820 par Vital Roux. L'École supérieure de commerce de Paris est consacrée aux études commerciales et est destinée à former des négociants, des banquiers, des administrateurs, des directeurs, des employés d'établissements industriels et commerciaux. La durée des études est de trois années et l'âge minimal d'admission de quinze années. Au bout de la troisième année (dite "comptoir"), les élèves reçoivent un diplôme de capacité délivré par le conseil de direction de l'école et signé par le ministre président du conseil de perfectionnement.

En 1868, l'Ecole supérieure de commerce de Paris est rachetée par la Chambre de commerce de Paris.

A partir de 1870 est créée par les chambres de commerces une première vague d'écoles supérieures au Havre et à Rouen (1871), à Lyon et à Marseille (1872), à Bordeaux (1874), et l'Ecole des hautes études commerciales à Paris (1881).

Ces sept écoles sont reconnues par l'Etat par décret du 31 mai 1890. Un concours d'entrée est alors institué.

Une deuxième vague suit avec la création des écoles supérieures de commerce de Lille (1892), Montpellier (1897), ESC de Nancy en 1897 fermera en 1939 voir "l'ICN a 100 ans" par Jean Soulis 2006, Dijon, Nantes, Alger (1900), l'Institut Commercial de Nancy (1905) les premiers élèves arrivent en 1911 exactement, l'EDHEC (1906), l'ESSCA (1909), l'Ecole supérieure de commerce de Toulouse et l'ESSEC (1912), celle de Clermont (1919), de Strasbourg (1920) et de Reims (1926).

Après la deuxième guerre mondiale, le décret du 3 décembre 1947 créé un cadre institutionnel commun pour toutes les écoles supérieures de commerce (ESC) reconnues par l'Etat : "les écoles supérieures de commerces reconnues par l'Etat sont des établissements d'enseignement technique supérieurs qui ont pour but de former les chefs des diverses entreprises commerciales ou financières et les cadres supérieurs de ces entreprises ou des services administratifs et commerciaux d'entreprises industrielles".

L'EHEC, l'EDHEC et l'ESSEC restent à l'écart de ce cadre commun.

Les ESC délivrent un diplôme commun : le diplôme d'enseignement commercial supérieur. Des examens nationaux sont organisés pour l'obtention de ce diplôme. Pour le recrutement, des sections préparatoires sont créées dans les écoles et dans quelques lycées (9 en 1967). En 1961, l'intitulé du diplôme des ESC est modifié et devient le diplôme d'études supérieures commerciales, administratives et financières (DESCAF). Cinq nouvelles écoles naissent dans les années soixante : Poitiers (1961), Brest et Amiens (1962), Nice (1963) et Pau (1969). En 1964, l'intitulé des écoles devient "école supérieure de commerce et d'administration des entreprises" alors que des instituts d'administration des entreprises sont créés à partir de 1954 dans les universités. Les ESCAE passent alors de la tutelle de la direction de l'enseignement technique à celle de l'enseignement supérieur. L'ESC Paris quitte le réseau des ESC. A partir des années 70, le cadre commun des ESCAE s'effrite peu à peu, 2 écoles sont créées dans les années 80, Tours (1981) et Grenoble| (1984) enfin le décret 91-785 de 1991 rechange le nom des écoles en "Ecole supérieure de commerce" et donne à chaque école la possibilité d'avoir son propre règlement scolaire et de délivrer son propre diplôme, c'est la fin du statut des ESC.

[modifier] Intégration

En France, il existe différents types d'écoles supérieures de commerce. On distingue les écoles post-bac qui recrutent directement après l'obtention du baccalauréat, la scolarité proposée peut être de 3 ans, de 4 ans voire de 5 ans, et celles post-1er cycle dont l'admission se fait généralement après le bac et deux ans de classe préparatoire et plus rarement un DUT, un BTS, un DEUG ou une licence et dont la durée de la scolarité est de 3 ans.

Les écoles post-1er cycle intègrent pour les plus prestigieuses des élèves principalement issus des classes préparatoires commerciales (voies scientifique, économique et technologique) mais également des étudiants titulaires d'un diplôme Bac+2 ou Bac+3 tels qu'un DEUG, un brevet de technicien supérieur, un diplôme universitaire de technologie ou encore une licence. Ces admissions sont appelées admissions parallèles (AP) ou admissions sur titres (AST) et donnent lieu à un concours différent de celui qui concerne les étudiants issus de classes préparatoires. L'admission se fait presque toujours sur concours, et l'entretien de personnalité est systématique.

[modifier] Reconnaissance des diplômes

A l'inverse des écoles d'ingénieurs, il n'existe pas de titre protégé en ce qui concerne les écoles supérieures de commerce. On constate de ce fait une grande diversité de niveau au sein des grandes écoles de commerce. Jusqu'en 1990, les écoles ayant le label école supérieure de commerce appartenant au cadre commun délivraient toutes le même diplôme. Depuis lors il n'existe plus de diplôme de commerce reconnu de facto par l'État. La certification de la formation délivrée par l'école par l'État distingue différents "échelons". Il y a tout d'abord l'autorisation d'ouverture, la permission de délivrer un diplôme, la reconnaissance par l'État de l'école, l'enregistrement du diplôme au sein du Répertoire national des certifications professionnelles à un certain niveau (I, II, III ...), le visa de l'État sur le diplôme et enfin la collation du grade de master, qui constitue le niveau le plus élevé.

Les écoles de commerce peuvent faire en outre appel à des organismes privés pour obtenir une certification de leur diplôme, ou bien encore se regrouper au sein d'associations, par exemple la Conférence des grandes écoles ). Les écoles les plus sélectives cherchent à faire accréditer leur diplôme par des organismes internationaux : EQUIS, AACSB, AMBA (pour les MBA uniquement)... Il faut néanmoins noter qu'il y a une grande différence entre le fait pour une école d'être membre d'un de ces organismes, comme l'AASCB, qui ne nécessite que le respect de quelques critères peu contraignants (notamment payer sa cotisation), et celui d'avoir son diplôme accrédité par cet organisme, ce qui n'est possible qu'après un contrôle le plus souvent assez rigoureux de la qualité de l'école et de la formation. Plusieurs écoles de niveau modeste tentent d'entretenir l'ambiguïté entre ces deux notions, pourtant fort éloignées.

[modifier] Écoles et Université

Certaines écoles ont la particularité de délivrer des équivalences comme des licences grâce à leur rapprochement avec l'Université. Elles jouent alors sur un double créneau grande école de commerce et reconnaissance universitaire.

A contrario, les méthodes de sélection et le contenu de certains 3e cycles universitaires ainsi que le statut de certaines universités peuvent les rapprocher d'une grande école : cela étant, le fonctionnement en École (sélection des membres du chapitre "Management" de la Conférence des grandes écoles, sur la base de critères déterminés) et la sélection sur concours après classes préparatoires, continue à distinguer les grandes écoles des universités.

[modifier] Liste des écoles supérieures de commerce françaises de niveau master

Les 36 écoles suivantes délivrent un diplôme reconnu par le ministre chargé de l'enseignement supérieur du niveau pour la collation du grade de master (arrêtés du 18/06/2004[2], 13/07/2004[3], 24/02/2005[4], 30/08/2006[5], 12/09/2006[6], 19/04/2007[7], 20/04/2007[8]) (sauf exception, le diplôme concerné est le diplôme de fin d'études du cycle dit "grande école", les dénominations sont celles qui apparaissent au Journal officiel).


Ces écoles, exceptées le MIP et NEGOSUP, sont membres de la Conférence des grandes écoles (CGE). La liste complète est disponible sur le site : [1], l'Esc Chambéry étant devenue membre active de la conférence des grandes écoles depuis le 4 décembre 2007 et l'INSEEC en 2008.


[modifier] Notes et références de l'article

  1. MENS0301717A
  2. Arrêté du 18 juin 2004 fixant la liste des diplômes des établissements d'enseignement supérieur technique privés et consulaires visés par le ministre chargé de l'enseignement supérieur et conférant à leurs titulaires le grade de master
  3. Arrêté du 13 juillet 2004 fixant la liste des diplômes des établissements d'enseignement supérieur technique privés et consulaires visés par le ministre chargé de l'enseignement supérieur et conférant à leurs titulaires le grade de master
  4. [http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENS0500352A Arrêté du 24 février 2005 fixant la liste des diplômes des établissements d'enseignement supérieur technique privés et consulaires visés par le ministre chargé de l'enseignement supérieur et conférant à leurs titulaires le grade de master ]
  5. Arrêté du 30 août 2006 autorisant des établissements d'enseignement supérieur technique privés et consulaires à conférer le grade de master aux titulaires du diplôme visé par le ministre chargé de l'enseignement supérieur
  6. Arrêté du 30 août 2006 autorisant l'école de management de Normandie à délivrer un diplôme visé par le ministre chargé de l'enseignement supérieur et à conférer le grade de master aux titulaires du diplôme visé
  7. [http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENS0752119A Arrêté du 19 avril 2007 autorisant l'Ecole supérieure de commerce de La Rochelle à conférer le grade de master aux titulaires du diplôme visé par le ministre chargé de l'enseignement supérieur ]
  8. Arrêté du 20 avril 2007 autorisant l'Ecole supérieure de commerce de Brest à conférer le grade de master aux titulaires du diplôme visé par le ministre chargé de l'enseignement supérieur

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes