Koné (Nouvelle-Calédonie)

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  Koné
Géographie
Pays France
Collectivité Nouvelle-Calédonie (sui generis)
Province Province nord
Aire coutumière Paici-Camuki
Superficie 373,6 km²
Point culminant {{{point_culminant}}}
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Maire Joseph Goromido
(2008-2014)
Population
Sans double compte 4 500 hab. (2004)
Densité 12 hab./km²
Ethnie[1]
Européens 24,4%
Mélanésiens 63,1%
Polynésiens 2,1%
Autres 10,4%
Autres informations
Code postal 98860

Koné (en langue locale : Koohnê[2]) est une commune de Nouvelle-Calédonie, sur la côte ouest de la Grande Terre. Il s'agit du chef-lieu de la Province Nord, où siège l'hôtel de Province ainsi que les services principaux du Commissaire délégué de la République (CDR) qui relaye les services du Haut-commissaire délégué du gouvernement en Nouvelle-Calédonie pour la Province Nord.

Sommaire

[modifier] Démographie

[modifier] Généralités

C'est une commune très peu peuplée, avec 4 500 habitants au recensement de 2004, ce qui en fait la 10e commune la plus peuplée du territoire sur 33, et la 3e de la Province Nord derrière Poindimié et Houaïlou. Avec 373,6 km², il s'agit de l'une des plus petites communes de l'archipel (la 23e) et a donc une densité de 12 habitant au km² qui n'est que très légèrement inférieure à la moyenne de la Nouvelle-Calédonie (12,4 hab./km²). La population s'est particulièrement accrue dans les années 1990, passant de 2 919 habitants en 1989 à 4 088 au recensement de 1996, du fait d'un solde naturel particulièrement important du fait d'une forte natalité (un taux d'environ 27 pour 1000 en 2000) et une faible mortalité (un taux d'environ 7 pour 1000 en 2000). De plus, le solde migratoire entre 1989 et 1996 a été positif: 108 personnes de plus, avec 396 arrivées et 288 départs. Ce développement devrait s'accentuer dans les années à venir depuis que la grande transversale avec la côte est dite Koné-Tiwaka et avec la construction de l'Usine de traitement de nickel du Nord qui doit être installé au pied du massif voisin de Koniambo.

[modifier] La population mélanésienne

La population est sinon essentiellement mélanésienne, à 63 % selon le recensement de 1996, avec un mode de vie essentiellement traditionnel puisque 49,2 % de la population totale de la commune et donc 78 % de la population mélanésienne vivait en tribu en 1996. Il y a 9 tribus sur le territoire de la commune, essentiellement répartie dans l'intérieur et donc dans la Chaîne centrale, qui se partagent entre deux districts coutumiers: celui de Baco, le plus peuplé et qui regroupe 4 tribus (de la plus peuplée à la moins peuplée: Baco et Koniambo qui sont les plus proches du village même de Koné et les mieux desservies par le réseau routier, puis les tribus de Tiaoué et d'Atéou dans la Chaîne). Ces tribus parlent le paici, langue kanak la plus parlée après le drehu de Lifou et appartenant au groupe centre, à l'exception de la tribu même de Baco qui elle parle un dialecte de la région de Voh-Koné, appartenant au groupe nord, qui lui est propre: le haeke.

L'autre district, celui de Poindah, est plus peuplé que celui de Baco mais regroupe toutefois une plus faible part de la population mélanésienne de Koné que ce dernier, du fait qu'il regroupe 7 tribus qui se répartissent dans la chaîne à cheval entre les deux communes voisines de Koné (5 tribus: Netchaot, Noelly, Néami, Poindah et Bopope par ordre décroissant de population) et de Pouembout (2 tribus: Ouaté et Paouta-Baï, soit la totalité des tribus de la commune). Ces tribus sont aussi de langue paici, à l'exception de celles de Netchaot et de Bopope qui parlent aussi bien le paici que le camuki, les deux langues (appartenant toutes deux au groupe nord) qui ont donné le nom à l'Air coutumière à laquelle appartient la commune de Koné: l'Aire Paici-Camuki.

Tribus essentiellement créées avec un statut de réserve afin de permettre l'exploitation du nickel et l'installation de colons à partir des années 1860, Koné a été l'épicentre de la révolte kanak de 1917, la plus importante insurrection mélanésienne après celle de 1878.

[modifier] La population « broussarde » : européens et indonésiens

Même si elle est très minoritaire, il existe une solide population d'origine européenne à Koné avec près du quart de la population de la commune (24,4 %). Il s'agit de la deuxième plus forte population d'origine européenne présente dans une commune de Province Nord, derrière Koumac, avec près de 1000 individus (998 en 1996). Il s'agit pour l'essentiel de « caldoches », dits aussi « broussards », c'est-à-dire issus de familles installées là depuis plusieurs générations, remontant ainsi à la colonisation. C'est même l'un des foyers de colonisation des plus anciens: des colons s'y sont installés dans les deux décennies qui ont suivi directement la prise de possession, Koné constituant l'un des points les plus au nord où arrivaient la colonisation de peuplement française. L'installation s'est surtout faite à partir des années 1860 lorsque la mine de Koniambo commença à être exploitée. Plus tard, un poste militaire (dont le bâtiment sert aujourd'hui de gendarmerie) est créé en 1879 pour mieux surveiller les populations kanaks après l'insurrection du Grand chef Ataï en 1878, et une mission catholique s'installe en 1891 pour évangéliser les tribus. En 1888, Koné se dote d'une commission municipale.

Cette population, descendant donc des premiers colons, est essentiellement composée d'éleveurs de bovins sur les plaines herbeuses et à savanne de la côte ouest.

Intégrés parmi les « broussards » se trouvent les descendants de la main d'oeuvre indonésienne venue travailler dans les mines ou dans les plantations de café au début du XXe siècle et qui sont aujourd'hui un peu moins de 300 (276 en 1996), soit 6,8 % de la population totale de la commune.

[modifier] Activités

[modifier] Activités économiques

Koné est, comme beaucoup de communes de brousses, touchées par un fort taux de chômage: il était de plus d'1/3 de la population active (33,5 % exactement) en 1996. En vérité, il faut prendre en compte alors tous les habitants des tribus qui n'exercent pas d'activités professionnelles à proprement parler mais participent aux tâches de la tribu parmi lesquelles la polyculture vivrière traditionnelle (igname, tarot).

En dehors de cela, Koné reste un village essentiellement rural et agricol, bien que le chiffre de 90 propriétaires exploitants et 47 ouvriers agricoles soit 12,3 % de la population active reste assez faible : il concerne en fait essentiellement les activités d'élevage des propriétés des familles « broussardes », vouées à la commercialisation, et ne prend pas en compte encore une fois les activités agricoles vivrières des tribus. Le tertiaire est sinon très développée, avec 746 personnes travaillant dans ce secteur, dont certains commerçants mais aussi des fonctionnaires notamment municipaux, provinciaux, du Commissariat délégué de la République , des différents services publics comme la gendarmerie, la poste, le dispensaire ou encore les enseignants. Du fait de la construction à l'époque de route transversale de la Koné-Tiwaka, le secteur du BTP était le 3e de la commune en terme d'actif en 1996 avec 121 personnes. Ce secteur est appelé à rester important, voire à se développer, du fait de la construction dans les années à venir, normalement, de l'usine du nord.

Le tourisme reste assez peu développé, même si la construction de la Koné-Tiwaka, en soit un endroit très visité par les touristes du fait de ses paysages et de ses nombreux points de vue aménagés. Le site archéologique de Lapita, où fut découvert pour la première fois la poterie dite de la « tradition de Koné » qui sert d'emblême à la culture « Lapita » qui a fleuri dans une grande partie du Pacifique dans les 1ers millénaires avant notre ère. Comme dans les autres communes de « brousse » sinon, il s'agit essentiellement d'un tourisme rural avec l'installation de plusieurs gîtes en tribu ou sur des propriétés « broussardes », la pratique de sports comme la randonnée notamment à cheval dans la chaîne.

[modifier] Vers le pôle urbain du nord

Suite à la l'accord de Matignon de 1988, l'une des politiques majeures entreprises alors furent celles du rééquilibrage entre les Provinces, et notamment en la Province Nord et la Province Sud. C'est dans le cadre de ce rééquilibrage que fut pensé l'idée de créer un pôle urbain dans le nord, entre les communes de Koné - Pouembout - Voh. La première étape a été l'inauguration officielle de la Koné-Tiwaka le 24 novembre 2000, après 10 ans de travaux, ont fait véritablement de Koné un carrefour stratégique en Province Nord, cette route reliant Koné sur la côte ouest à Poindimié et à Hienghène sur la côte est en 1h15 de route. Ensuite, fut lancé le projet de construction d'une usine de traitement de nickel d'une capacité souhaitée de 60 000 tonnes par un partenariat de la société des Mines du Sud Pacifique SMSP, créée spécialement après les accords pour procéder au rééquilibrage minier en faveur du Nord, et du groupe canadien Falconbridge. Malgré le retard considérable pris par ce projet, il ne semble pas avoir été abandonné et la première tranche de travaux devrait commencer d'ici les années à venir. La commune dispose aussi d'un aérodrome pour les vols intérieurs essentiellement en provenance ou à destination de Nouméa, et un petit port sur la presqu'île de Foué.

De plus, le collège d'enseignement secondaire CES public de Koné, existant depuis 1976 avec alors l'ouverture d'une classe de 6e et disposant d'une classe de chaque niveau (6e, 5e, 4e et 3e) depuis 1979, disposait à l'origine que de 10 salles préfabriquées. Le collège sous sa forme actuelle a été totalement construit à partir de 1995. Le collège dispose désormais de 8 bâtiments, qui ont reçu chacun une lettre de A à H, le bâtiment H, commencé en 2003, étant encore en construction. Les effectifs étaient en 2006 de 568 élèves répartis 7 sixièmes (dont 1 segpa), 6 cinquièmes (dont 1 segpa), 7 quatrièmes et 5 troisièmes, soit en tout 25 classes. A cela s'ajoute l'Antenne du Lycée professionnel (ALP) de Touho et ses 91 élèves. Dans la commune voisine de Pouembout se trouve une antenne du lycée de Poindimié et un lycée polyvalent.

Mais en terme d'infrastructure publique Koné reste toutefois loin derrière Poindimié, sur la côte est, où se trouve un hôpital (alors qu'il n'y a qu'un dispensaire à Koné) et un lycée d'enseignement général et technologique.

[modifier] Des activités culturelles et sportives encore limitées

Koné abrite un centre culturel et un cinéma. Sur le plan du sport, on y trouve un centre hippique et la tribu de Baco abrite un club de football, la JS Baco qui est l'un des principaux clubs du territoire: ce club a été champion de Nouvelle-Calédonie en 2000, 2001 et est l'actuel tenant du titre pour la saison 2006-2007, et a été finaliste en 2002 et 2003. La JS Baco a aussi remporté la coupe de Nouvelle-Calédonie en 1980, 1984, 1987, 1991 et 1995 et a été finaliste de la coupe en 1982, 1989, 2003, 2005 et 2006.

[modifier] Liens

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Recensement 1996
  2. Toponymes de la commune de Koohnê, Province Nord. Direction de la Culture


Subdivisions de Nouvelle-Calédonie
Province Nord

Belep | Canala | Hienghène | Houaïlou | Kaala-Gomen | Koné | Kouaoua | Koumac | Ouégoa | Poindimié | Ponérihouen | Pouébo | Pouembout | Poum | Poya¹ | Touho | Voh

Province Sud
Boulouparis | Bourail | Dumbéa | Farino | La Foa | L'Île des Pins | Moindou | Mont-Dore | Nouméa | Païta | Poya¹ | Sarraméa | Thio | Yaté

Province des îles Loyauté
Ouvéa | Lifou | Maré

¹ Commune à cheval sur deux provinces


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