Nerbis

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Nerbis
Carte de localisation de Nerbis
Pays France France
Région Aquitaine
Département Landes
Arrondissement Arrondissement de Dax
Canton Canton de Mugron
Code Insee 40204
Code postal 40250
Maire
Mandat en cours
Marie-Christine Lalanne
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes du canton de Mugron
Latitude
Longitude
43° 45′ 21″ Nord
         0° 44′ 06″ Ouest
/ 43.7558333333, -0.735
Altitude 16 m (mini) – 103 m (maxi)
Superficie 4,15 km²
Population sans
doubles comptes
251 hab.
(1999)
Densité 60 hab./km²

Nerbis est une commune française, située dans le département des Landes et la région Aquitaine.

Sommaire

[modifier] Géographie

Nerbis est un petit village de Haute-chalosse baigné par l’Adour et située à mi-chemin de Dax et de Mont-de-Marsan. Niché sur un plateau, au milieu d'un relief très valonné, l'endroit présentait jadis un intérêt stratégique en raison de sa position panoramique, duquel on peut voir, de ses cent dix mètres d’altitude, au sud, la chaîne des Pyrénées, au nord-ouest, la vallée de l’Adour, et au nord et à l’est, l’immense forêt des Landes qui fuit à l’horizon.

[modifier] Histoire

[modifier] Camp romain

Le nom de Nerbis proviendrait de Nervius, centurion romain et chef de Légion en Novempopulanie, correspondant peu ou prou à l’Aquitaine d’aujourd’hui. Il constituait le « camp de Nerbis », fortifié par les Romains. En effet, le rempart ou éperon barré, situé au sud-est, a été érigé au cours du Ve siècle comme ouvrage défensif, contre les invasions des barbares venus du nord. Cette fortification, appelée aujourd’hui « garde » ou « gardan » est connue de nos jours sous le nom de « muy ». Propriété privée, elle mesure 1m74 sur 45m et 8m de hauteur en moyenne. Son édification a nécessité le déplacement de quelque soixante mille mètres cubes de terre. Nous ignorons quels moyens furent utilisés, mais ce dut être un énorme chantier. Il existait déjà un oppidum tumulus depuis l’âge de bronze final (1200 – 900 avant JC). Les Romains l’auraient utilisé en le renforçant.

[modifier] Moyen Âge

Dès les premiers siècles, des moines bénédictins s’installent ici et fondent un prieuré conventuel. Le monastère devait être attenant à l’église côté ouest, et le prieuré se situait à l’emplacement de la route actuelle, longeant le cimetière. Quelques vestiges subsistent : visibles dans le mur du bâtiment opposé, une fenêtre à meneaux ainsi qu’une partie de porte ogivale.

Lieu de refuge des gens d’église mais aussi de voyageurs en route vers Saint-Sever, Dax ou Bordeaux, Nerbis était également une étape pour les pèlerins suivant l’itinéraire de Vézelay vers Saint-Jacques-de-Compostelle. C’était un long cheminement qui passait par ici et qui faisait halte : hommes de toutes cultures, mais aussi des gens d’armes pas toujours bien intentionnés.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Marie-Christine Lalanne
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007
180 201 199 213 256 251 + de 300
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] L’église

L’église de Nerbis est inscrite à l’inventaire des monuments historiques le 4 février 1965, avant d’être définitivement classée monument historique le 24 février 1976. Elle représente plus de mille ans d’existence.

[modifier] Son histoire

D’après une charte de 1008, confirmée en 1012, c’est à la fin du Xe siècle, en 982, que le tout-puissant comte Guillaume Sanche fait donation de l’église de Nerbis et son monastère à l’abbaye de Saint-Sever, lors de la fondation de cette dernière.

L’église de Nerbis-Castets, (San Pietri de Nerbis Castello concedo), qui pourrait dater de l’an 963, figure, sans précision, sur certains documents de l’époque. Le rattachement à l’abbaye mère de Saint-Sever dure environ huit cents ans, pour prendre fin à la Révolution française. Après cette date, l’église devient paroissiale.

Elle connaît, pendant ces huit siècles, des périodes de fort trouble : elle est notamment en partie détruite par les troupes françaises en lutte contre les Anglais en 1435, à l’occasion de la guerre de Cent ans, et son monastère est incendié. Mais ce dernier n’existait déjà plus comme maison monacale : après 1333, il ne figure plus dans les écrits que comme simple prieuré dépendant de Saint-Sever.

L’église et le prieuré sont reconstruits par Jean de Cauna, dernier prieur régulièrement élu, mort à Souprosse en 1438. Son successeur, Jean de Foix, évêque de Comminges, est le premier des prieurs commanditaires, tous étrangers à la région et que ne vinrent jamais à Nerbis.

Durant plus de trois cents ans, ils soumettent leurs ouailles de Nerbis et de Mugron à des prélèvements sévères sur les récoltes, la dîme qui constitue l’usufruit auquel leur titre leur donne droit.

Un peu plus tard, la Chalosse subit une épreuve terrible : pendant l’année 1569, les bandes huguenotes de Montgomery, pourchassées par les troupes catholiques de Montluc, pillent et saccagent et incendient tout sur leur passage. Le clocher et le prieuré sont brûlés, les cloches fondent, le trésor est volé et partagé par quelques soldats des environs dont l’Histoire a conservé les noms (voir : Guerres de religions dans les Landes).

Après les guerres de religion, la Fronde frappe à son tour très durement l’Aquitaine. De nombreuses destructions viennent s’ajouter aux précédentes, du fait des troupes du prince de Condé venues de Tartas sous les ordres du fameux capitaine Balthazar. Ces exactions, jointes à une épidémie, firent soixante trois morts en 1653.

N’ayant plus de prieuré, les moines se répartissent dans les maisons alentours. Vers 1660, l’église fait l’objet d’une reconstruction et de réparations partielles. Sur le portail d’entrée, on peut lire l’inscription gravée : « B.Dufegna Margille 1664 » (le marguiller était l’administrateur des biens de la paroisse).

Sous la Révolution française, le bâtiment est épargné de justesse, puisque sa destruction, décidée le 4 frimaire de l’an II (1793) n’est pas mise à exécution sur ordre de Dartigoeyte, chef du comité local de Mugron, et ce pour une raison restée inconnue. En revanche, les biens et bâtiments annexes ayant appartenu à l’église sont saisis et vendus au profit de la Nation.

En 1842-43, des travaux sont réalisés. Le clocher est utilisé comme signal géodésique en 1846, lors de l’établissement de la carte d’État-major. Une nouvelle série de travaux est entreprise entre 1953 et 1984, à l’initiative de la commune de Nerbis, propriétaire de l’édifice.

[modifier] Etude de l’édifice

Il est de dimensions relativement modestes : 33m d’est en ouest, le transept ne dépasse par 20m, la hauteur de la voûte est d’environ 9m. Les trois absides du chevet et le chœur constituent la partie romane de la construction.

L’édifice comporte 35 clefs de voûte. Les caractéristiques de la voûte sont similaires à celles de la cathédrale de Bordeaux ou du château de Blois. Ces similitudes sont le fait de bâtisseurs spécialisés qui, sur divers chantiers parfois fort éloignés, utilisaient souvent les mêmes motifs.

Les deux chapiteaux de l’arc triomphal de l’abside sont ornés différemment, l’un avec des feuillages, l’autre avec des animaux. Du retable de l’autel principal, dédié à Saint-Pierre-aux-Liens, ne subsistent plus que la console qui, dans le chœur, supporte une statue de la Vierge ainsi que les deux statues en bois représentant saint Pierre et saint Paul.

Extérieurement, dans le mur nord, sont visibles des emplacements d’ouvertures dont on peut supposer qu’elles servaient aux guetteurs et aux défenseurs de l’enceinte fortifiée pendant les différentes invasions. Sur cette même partie, on distingue aussi l’emplacement d’une porte murée au XVIIIe siècle ainsi qu’un bénitier en creux situé à l’intérieur. L’un et l’autre étaient probablement à l’usage exclusif des « cagots » et « gésitains », parias obligés de vivre en dehors de la société. Un coin du cimetière leur était réservé.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Sources

  • Information église de Nerbis

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Nerbis.

[modifier] Notes et références

  1. Nerbis sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes