Blaise de Monluc

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Blaise de Monluc
Blaise de Monluc

Blaise de Lasseran de Massencome, seigneur de Monluc, dit Blaise de Monluc, né en 1502 à Saint-Puy, dans le Gers et mort le 26 juillet 1577 entre Estillac (près d'Agen) et Saint-Puy, Généralissime des forces françaises, est une figure française des guerres de religion, à la fois homme de guerre et homme de lettres.

Sommaire

[modifier] Ses origines

Son arrière-grand-père, Pierre de Lasseran Massencome, également seigneur de Monluc, avait reçu vers 1470 le château et la terre de Saint-Puy (comté de Gaure) des mains de Charles d'Albret, dont il était le maître d’hôtel.

Vers 1500, le patrimoine des Monluc est bien amoindri, et le petit "Blaizot", aîné de quatre filles et six garçons, est obligé de quitter son sompoy natal, alors qu'il est âgé de neuf ans seulement (vers 1510-1511) pour gagner la cour de Lorraine, à Nancy, où l'attend une place de page de la duchesse Renée de Lorraine.

[modifier] Guerres d’Italie

Comme tous les jeunes gens de son temps, il suit avec intérêt les fameuses guerres d'Italie, que par un euphémisme coquet l'on nomme "Voyages en Italie". Dès qu’il est en âge de porter les armes, il part guerroyer.

Malgré des débuts décevants, défaite de la Bicoque en 1522, Pavie en 1525 où, fait prisonnier, mais trop pauvre pour payer rançon, on préfère le relâcher, la fougue de Monluc, ses qualités de chef et son esprit d'initiative le font rapidement apprécier de ses chefs. Il sert parfois, idée incongrue pour l'époque et pour un jeune gentilhomme, dans l’infanterie. Chacun sait, en effet, que la cavalerie était l'arme de choix de la noblesse.

Il participe à la campagne de Piémont, est à Cérisoles, au siège de Boulogne. Mais sa grande réputation naîtra à l'occasion de l'héroïque défense de la ville de Sienne qu'il dirige durant plusieurs mois contre le siège des troupes de Charles Quint. Certains de ses fils, nés de son premier mariage, combattent à ses côtés comme jeunes officiers. Deux d'entre eux périront quasiment sous les yeux de leur père.

Entre chaque campagne, il revient en Gascogne panser ses plaies : il en reçoit de fort sévères. D’un premier mariage en 1526 avec Antoinette Isalguier, sont nés 4 garçons et 3 filles. Une deuxième union, en 1564, lui apporte 3 filles. Or, faveurs et disgrâces royales lui sont souvent acquises, les unes en fonction de ses mérites, les autres en raison de son tempérament bouillant, de son propre aveu "fort cholère", que tempère à l'occasion la diplomatie de son frère Jean, évêque de Valence, esprit fin et brillant.

[modifier] Guerres de religion

Lorsqu’éclatent en Aquitaine les premiers troubles religieux, en 1561, après diverses hésitations, et sur l'ordre du roi (en réalité, de la reine-mère, Catherine de Médicis), Monluc dirige la répression contre les protestants comme gouverneur de Guyenne. Cependant, lors des premieres semaines dans cette fonction, Monluc adopte une attitude plutôt conciliatrice, tentant d'apaiser les haines et les conflits plutôt que de châtier aveuglément ceux qui, hugenots ou catholiques, se seraient laissés entraîner à des débordements de violence. Mais assez rapidement il va prendre fait et cause de façon radicale pour le parti catholique, le parti du roi dont il est un défenseur invétéré. L'évènement qui semble avoir déclenché cette prise de position définitive (évènement que Monluc relate clairement dans ses Commentaires) semble avoir été les tentatives répétées des protestants du sud-ouest pour tenter d'acheter Blaise de Monluc en qui ils devinaient un ennemi potentiel redoutable. Les certitudes, voire l'arrogance, dont auraient fait état certains chefs huguenots, irritèrent et vexèrent Monluc qui n'admettait d'une part qu'on puisse l'acheter, lui le soldat pur et dur, et d'autre part que l'on tentât de renverser la monarchie en place, celle des derniers Valois.

Il poursuit le sire de Duras en Guyenne, et rivalise d’horreurs avec lui. Il finit par le rattraper et le battre à Targon le 15 juillet et à Vergt en août 1562.

Une fois le pays à peu près pacifié, on lui retire cette charge.

[modifier] Carrière littéraire

Après une dizaine d'années de guerre civile, assombries de part et d'autre par des épisodes horrifiques et sanglants, un Monluc désabusé, vieilli -il a 70 ans et a reçu une terrible blessure au siège de Rabastens- mais l'esprit toujours vif, écrit ses Commentaires, riches en détails concrets et conseils pratiques : « La Bible du Soldat », pourra dire Henri IV.

Une abondante correspondance de ses familiers, de ses adversaires et de lui-même montrent également un autre aspect de ce personnage, si décrié parfois par ses contemporains... et par le XIXe siècle. On l'a même comparé, à la suite d'Agrippa d'Aubigné, au terrible baron des Adrets.

Monluc reçoit le bâton de maréchal de France en 1574. Il meurt en 1577.

[modifier] Citations

Mon épée au Roi, mon âme à Dieu, mon honneur pour moi.

  • « Un homme en vaut cent, et cent n'en valent pas un. » (mémoires)
  • « Á la guerre, comme en amour, le corps à corps seulement donne des résultats. »
  • « Dieu nous ferme les yeux quand il nous veut châtier. » (commentaires)
  • « Cœur qui soupire n'a pas ce qu'il désire. »

[modifier] Bibliographie

  • Paul Courteault, Un cadet de Gascogne au XVIe siècle : Blaise de Monluc, Paris : Librairie Alphonse Picard et fils, 1909, 312 p.
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