Mouvement Loubavitch

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Chabad Loubavitch, ou Loubavich, est une des larges branches du hassidisme. Le mouvement Habad a été fondé par Rabbi Shneur Zalman de Liadi. Il est également connu sous le terme Habad (חב"ד) un acronyme hébraïque pour "ח Sagesse- ב Compréhension- ד Savoir", ou encore Loubavitch (ליובאוויטש), du nom de la ville lui ayant servi de quartier général pendant près d'un siècle. En russe, ce nom signifie « la ville de l'amour fraternel ».

Ses adhérents, ou Hassidim Habad, encore appelés Loubavitchs, sont des Juifs haredim appartenant au judaïsme hassidique . En Israël on les appelle aussi Habadnikim ("Habadniks"), une dérivation du second nom du mouvement.

Comme tous les juifs orthodoxes, ils suivent les préceptes et coutumes de la halakha (la loi juive codifiée) enseignée par leurs propres Rebbeim (de Rabbi, maître), dont la lignée commence par le fondateur du hassidisme, Rabbi Israel Baal Shem Tov et dont les enseignements se retrouvent dans les œuvres majeurs de Rabbi Shneur Zalman de Liadi : le Tanya et le Shulchan Aruch HaRav. Parallèlement, les chassidim attachent une importance particulière aux chants hassidiques nigounim (mélodies), accompagné ou non de paroles, et s'efforcent également de suivre les coutumes spécifiques instaurées par leurs maîtres.

Jusqu'à la disparition en 1994 du septième leader du mouvement, Rabbi Menachem Mendel Schneerson, ils sont dirigés par une succession de maîtres, tous issus de la lignée du fondateur. La disparition de leur Rebbe provoque un grand choc chez les membres du mouvement, depuis que beaucoup voyaient en lui le Mashiach - le Messie juif - qui devait se révéler au monde en tant que tel. Rabbi Menachem Mendel Schneerson était sans descendance et n'a pas nommé de successeur ; les hassidim Habad le considèrent donc encore comme leur dirigeant et Rebbe.

Biélorussie, où se situe la ville d'origine du mouvement
Biélorussie, où se situe la ville d'origine du mouvement

Sommaire

[modifier] Origines

Le mouvement Habad est né en Biélorussie en Europe de l'Est, et fait remonter ses origines au tout début du Judaïsme hassidique:

  • Rabbi Israel ben Eliezer (1698 - 1760), connu sous le nom de Baal Shem Tov (abrégé en בעש"ט et signifiant "Maître [du] Bon Nom"). Il installe sa communauté naissante à Mezibush, en Ukraine.
  • Rabbi Dovber de Mezeritch (mort en 1772), un des plus grands disciples du Baal Shem Tov, expert en kabbale lurianique, lui succède à sa mort à la tête du mouvement qui sera connu sous le nom de Hassidisme.

[modifier] Rabbis de Loubavitch

Portrait de Shneur Zalman de Liadi (1745-1812) fondateur du Mouvement Loubavitch et auteur du Tanya et du Shulchan Aruch HaRav.
Portrait de Shneur Zalman de Liadi (1745-1812) fondateur du Mouvement Loubavitch et auteur du Tanya et du Shulchan Aruch HaRav.
  1. Rabbi Shneur Zalman de Liadi 1745 - 1812, fils du Rabbi Boruch, élève de Dovber de Mezeritch, et fondateur de la branche Chabad du hassidisme. Il précise la direction de son mouvement et influence le hassidisme à travers son principal ouvrage le Tanya, qui est essentiellement mystique et dans la lignée du Zohar, ainsi que son travail sur la Loi juive le Shulchan Aruch HaRav. Il est reconnu comme poseq (autorité rabbinique en matière de Loi Juive), et est souvent cité dans d'autres travaux importants tel que le Mishnah Berurah et le Ben Ish Chai. Les noms "Schneersohn" et "Schneerson" sont utilisés comme patronymes par les descendants de Shneur Zalman. La première forme de ce nom est "Shneuri" (forme hébraïque de "Shneur"). Elle se transforme plus tard en "Schneersohn".
  2. Rabbi Dovber 1773 - 1827, fils de Shneur Zalman.
  3. Rabbi Menachem Mendel 1789 - 1866, petit-fils de Shneur Zalman et gendre de Dovber.
  4. Rabbi Shmuel 1834 - 1882, fils de Rabbi Menachem Mendel.
  5. Rabbi Sholom Dovber 1860 - 1920, fils de Rabbi Shmuel.
  6. Rabbi Joseph Isaac Schneersohn 1880 - 1950, fils unique de Sholom Dovber.
  7. Rabbi Menachem Mendel Schneerson 1902 - 1994, (l'absence du "h" vers la fin du nom signale qu'il est issu d'une autre branche de la famille), descendant en ligne paternelle (sixième génération) de Rabbi Menachem Mendel, et gendre de Joseph Isaac.

[modifier] Origine des noms du mouvement

Les noms Habad et Loubavitch ont chacun leur histoire.

[modifier] Chabad

Habad est un acronyme hébreu pour Chochma (Sagesse), Bina (Compréhension), and Da'as (Savoir), choisi très tôt par le fondateur et premier rabbi du mouvement, Shneur Zalman de Liadi. Le nom Chabad reflète l'accessibilité intellectuelle des enseignements mystiques de la kabbale. Rabbi Shneur Zalman est l'auteur de l'ouvrage hassidique Tanya et du Shulchan Aruch Ha'Rav, un code de la loi Juive.

Habad, parfois écrit Chabad en anglais, possède une transcription phonétique dans tous les pays où les Loubavitchs sont présents. Ainsi, Jabad est la forme espagnole utilisée également en Amérique latine, notamment en Argentine où la présence loubavitch est importante.

[modifier] Loubavitch

Loubavitch, nom d'une petite ville de Biélorussie, signifie "ville de l'amour". Le mouvement prend ce nom après l'installation à Loubavitch du fils de Rabbi Shneur Zalman de Liadi, son fondateur. Il est habituel dans le hassidisme qu'un groupe tire son nom de la ville d'Europe de l'Est dont il est originaire. Aujourd'hui, les Loubavitchs accordent une importance particulière au sens du nom de leur groupe car ils y voient une bonne définition de l'esprit du mouvement.

[modifier] Le mouvement à l'époque contemporaine

Aux XIXe et XXe siècles, Habad compte un nombre important de membres en Russie et dispose d'un réseau développé de yeshivoth (écoles religieuses) appelé Tomchei Temimim, que les gouvernements bolchéviques puis l'invasion allemande en 1942 détruisent presque entièrement. Au moment de la Seconde Guerre mondiale, le Rebbe, Joseph Isaac Schneersohn, vit à Varsovie. Grâce aux interventions en sa faveur de nombreuses personnalités du monde juif, ainsi qu'à la collaboration de l'Abwehr de l'amiral Canaris (d'après l'américain Rigg Bryan Mark), il obtient l'immunité diplomatique et peut gagner les États-Unis via Berlin et Rīga. Il arrive à New York le 19 mars 1940 et se fixe à Crown Heights, dans le quartier de Brooklyn. Son gendre et cousin Menachem Mendel Schneerson, qui vit à Paris depuis 1933, le rejoint en 1941. Ayant pris la succession de son beau-père, Menachem Mendel Schneerson entreprend la tâche qu'il lui a léguée : démarrer un mouvement de "Retour au Judaïsme" connu sous le nom de Hazara bitchouva. Il envoie donc des émissaires (shluhim Habad) dans le monde entier pour faire mieux connaître aux juifs de toutes sensibilités ou affiliations religieuses leur héritage culturel et spirituel ainsi que le judaïsme de Habad.

Conformément au vœu de Rabbi Schneerson, Habad a d'ores et déjà formé et certifié des milliers de rabbins, d'éducateurs, de spécialistes de l'abattage rituel et de la circoncision, qui œuvrent avec le soutien de leurs épouses et de leur - généralement nombreuse - progéniture à l'éducation et au renouveau du judaïsme, encourageant les juifs du monde entier à s'impliquer plus dans leur religion, s'efforçant de répondre à leurs besoins spirituels, en recrutant une partie au sein du mouvement. Ils ont lancé le projet Teshuva dans lequel ils continuent de jouer un rôle prédominant. Ce projet vise à ramener à la pratique religieuse les laïques et les indifférents. Le rabbin Schneerson considère qu'il est capital de transmettre le message de l'arrivée imminente du machiah, le messie. Voici quelques points de son enseignement :

  • La croyance en la venue imminente du moshiach est un élément essentiel de la religion juive, comme l'a enseigné le Rambam.
  • La Geula, « ère de rédemption », sera le point culminant du travail spirituel effectué depuis la création du monde.
  • En appliquant les mitzvoth, un ensemble de 613 commandements détaillés dans la Torah, les Juifs préparent l'avènement du messie et de l'ère de rédemption.
  • Pour les non-juifs il existe sept grandes catégories de mitzvoth, appelés lois de Noé, détaillées dans l'ouvrage Voie du gentil (non-juif) juste. The Path of The Righteous Gentile.
  • Il est capital de s'opposer à toute discussion visant à donner des territoires de Terre Sainte (Israël) ou autres territoires stratégiques à qui que ce soit, Arabes ou autres.

Lorsqu'on lui demandait ce qui restait à faire pour préparer l'avènement du messie, le Rabbin Schneerson répondait qu'il fallait pratiquer des « actes de bonté et de gentillesse », phrase souvent reprise depuis. Le Rebbe voulait que toute activité soit faite avec la conscience de la venue imminente du machiah. Il est rare qu'un évènement organisé par Habad n'inclue pas des vœux pour l'arrivée immédiate de l'ère de rédemption.

Le quartier général international du mouvement Chabad, situé au No 770 d’Eastern Parkway dans le quartier de Crown Heights à Brooklyn, est appelé simplement "770" par les Loubavitchs, qui accordent à ce nombre une importante signification mystique.

À l'initiative du sixième rebbe, les chassidim ne portent pas le chapeau bordé de fourrure appelé shtreimel, de rigueur en certaines occasions dans les autres mouvements hassidiques. Un autre caractère remarquable du mouvement est son ouverture aux non-orthodoxes, qu'il cherche d'ailleurs à attirer dans la mouvance orthodoxe à travers un ensemble d'actions (mitsvot), persuadé que cela préparera la venue des temps messianiques.

[modifier] Les loubavitchs en France

Les loubavitchers ont commencé à faire sentir leur influence en France dans les années 60. Ils ont édifié un vaste réseau éducatif et socio-culturel en Île-de-France, à Lyon et à Marseille. Ils ont aussi pratiqué le prosélytisme religieux parmi les juifs assimilés de France. La communauté habad de France est très majoritairement d'origine séfarade et non ashkénaze.

[modifier] Controverses

[modifier] Historique

Le hassidisme suscite dès ses origines de nombreuses controverses au sein de l'ensemble juif. Son fondateur, rabbi Israel Baal Shem Tov, prédicateur populaire et kabbaliste, est peu reconnu des rabbins faisant autorité. Ceux-ci ne tardent pas à réagir devant l'interprétation différente qu'il faisait de la Torah et de la halakha (lois juives). Menés par rabbi Eliyahu de Vilna, également connu comme le Gaon de Vilna, ils se déclarent ouvertement ses opposants (mitnagdim) et accusent les hassidim d'interprétations erronées des textes.

À la mort du rabbin Dovber de Mezeritch, successeur de Baal Shem Tov, le hassidisme se divise en plusieurs branches. Les chasidim reconnaissent Shneur Zalman de Liadi comme authentique successeur de Rabbi Dovber de Mezritch. Durant son rabbinat et celui de son fils Dovber, les divergences entre les hassidim et les mitnagdim s'intensifient et se multiplient : depuis les règles gouvernant l'abattage rituel, en passant par le déroulement et les paroles des prières, elles s'étendent rapidement à plusieurs domaines de la vie rituelle. Rabbi Shneur Zalman et ses partisans font l'objet d'interdictions et de persécutions. Un jour, un membre des mitnagdim informe le gouvernement russe que son adversaire encourage ses disciples à envoyer de l'argent en Palestine, alors partie de l'Empire ottoman en guerre contre la Russie. Arrêté pour trahison, Rabbi Shneur Zalman est libéré le 19 du mois de Kislev, évènement considéré par les chasidim comme un effet de l'intervention divine. Ils célèbrent à cette date le Nouvel an.

Ainsi, les controverses accompagnent des débuts jusqu'à aujourd'hui l'évolution de Habad, malgré un bref rapprochement avec les autres mouvements hassidiques et les mitnagdim durant le rabbinat de Menachem Mendel Schneersohn, petit-fils de Shneur Zalman.

[modifier] Controverses durant la vie du septième rabbi

Le rabbin Menachem Mendel Schneerson, septième chef spirituel de Chabad et dernier rebbe du mouvement à ce jour, en prend la tête peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, époque où beaucoup pensent le judaïsme orthodoxe moribond. Rabbi Schneerson, pour sa part, croit dans la venue imminente du messie. Dans son discours d'entrée en fonctions, il proclame la ligne directrice de son rabbinat : son but en tant que septième rebbe est d'achever la préparation de la venue du moshiach, afin que son avènement s'accomplisse enfin. Bien que son prédécesseur soit mort avant d'avoir pu accomplir le travail, son esprit de sacrifice exceptionnel subsiste pour guider le mouvement.

« Le Rebbe nous liera et nous unira à l'Essence divine infinie… Lorsqu'il nous délivrera de l'exil avec la main levée, tous les endroits où se trouvent des Juifs se rempliront de lumière... Puissions-nous avoir le privilège de le voir et de le rencontrer ici-bas dans nos corps physiques en ce monde terrestre - et il nous délivrera » (Basi L'Gani 1951).

Le rabbin Schneerson rejette aussi bien le mode de vie traditionnel isolationniste que la voie de l'assimilation choisie par la majorité des juifs des États-Unis. Il encourage les signes extérieurs de religiosité, comme les longues barbes pour les hommes ou les perruques pour les femmes. Les pratiques de Chabad lui attirent vite dans la communauté juive des critiques de tous bords, libéraux ou traditionalistes. Ainsi, les célébrations publiques lors de la fête de Hanoucca, les tentatives pour inciter les juifs non pratiquants à porter les tefilines (phylactères) et à adopter ouvertement des pratiques religieuses choquent. Afin de pouvoir exposer publiquement une menorah (chandelier), le mouvement doit aller jusqu'en cour suprême. Aujourd'hui encore, les controverses sur le rôle du "Rabbi" et la venue du messie continuent de faire rage.

[modifier] Dieu, le rabbi et ses disciples

Bien avant la mort du rabbin Schneerson, les croyances des hassidim sont déjà très contestées par les autres groupes orthodoxes. Comme tous les hassidim, ils adhèrent aux enseignements mystiques de la kabbale et accordent un rôle particulièrement important au tzadik (juste ou saint), censé avoir une relation spécialement étroite avec la divinité et pouvoir faire fonction de « véhicule du Divin » (מרכבה לשכנה), aussi bien dans cette vie que dans l'autre. (Tanya épître 27)

Contrairement à de nombreuses sources judaïques qui insistent sur le fait que la prière est adressée directement à Dieu, le hassidisme met en avant le rôle du tzadik comme intermédiaire. Tous les hassidim voient en leur rebbe un tzadik dépositaire de révélations divines. Ainsi, ils visitent souvent sa tombe en quête de bénédiction et continuent de compter sur son intercession même après sa mort.

Il leur est toutefois rappelé qu'ils ne doivent pas le confondre avec Dieu, alors que Schneerson déclare : « On ne peut pas poser de question sur le [Rebbe comme] intermédiaire, car c'est l'essence de Dieu Lui-même qui s'est revêtu d'un corps humain » (Likutei Sichos II : 510-511).

Schneerson considère qu'un tzadik, en obéissant fidèlement aux ordres de Dieu, anéantit son âme personnelle dans l'union avec la volonté divine, et que les paroles du « saint » sont des paroles divines. (Pavzener, d'aprèsTanya chapitre 2).

Il exprime clairement ce point de vue dans le passage suivant : « De la même façon que Dieu, la Torah et les Juifs sont un ne veut pas dire qu'ils sont seulement liés, mais signifie qu'ils ne font littéralement qu'un, les Hassidim et leur Rebbe ne sont pas deux entités réunies mais une seule. Ainsi, pour un Hassid, lui, son Rebbe et Dieu ne font qu'un. » Cette opinion, probablement adoptée par presque tous les hassidim qui, comme tous les hassidim, laissent leurs rabbins définir la théologie du groupe, est toujours rejetée comme hérétique par les autres mouvements orthodoxes. Dès la publication en 1780 du premier ouvrage hassidique, Toldot Yaakov Yosef, il est reproché au mouvement d'être contraire aux principes du judaïsme.

[modifier] Formes du messianisme hassidique

La pensée développée par Menahem Mendel Schneerson vers la fin de sa vie est généralement interprétée comme une prétention à être lui-même le messie, et c'est d'ailleurs ainsi que le voient la majorité des chasidim à la veille de sa mort.

Le développement de ce messianisme et son impact sur le judaïsme orthodoxe et Habad en particulier fait l'objet de nombreux débats dans la presse juive et les revues spécialisées. La conviction que le défunt Menchem Mendel Schneerson est bel et bien le messie susceptible de revenir à tout moment est extrêmement répandue dans la communauté Habad.

Certains parmi les plus importants des roshei (doyens) de yeshivas (écoles judaïques) s'opposent violemment à ce messianisme « dévoyé » qu'ils nomment "meschichisme". Ainsi le Rabbin Elazar Menachem Shach de la yeshiva Ponovezh (Israël), qui condamnait déjà cette croyance chassid du vivant du rabbin Schneerson. Le rabbin Shach est à la tête d'un groupe possédant une longue histoire de divergences d'opinion avec Habad et les autres hassidim en général, malgré une étroite coopération depuis le XXe siècle au sein d'organisations (Agoudat Israel p.ex.). Néanmoins, seul Habad fait l'objet d'attaques de sa part.

Les chassidim réagissent de différentes façons à la proposition messianique de leur rabbin :

  • Certains estiment que si Schneerson semblait bien le meilleur candidat de sa génération au rôle de messie, il doit désormais être évident qu'il n'était pas celui attendu, que Dieu ne l'a pas choisi bien qu'il ait eu toutes les qualités requises. Le vrai messie se présentera éventuellement sous la forme d'un autre chef du mouvement.
  • De nombreux chassidim croient que le concept habituel de mort ne s'applique pas à un vrai tzadik (saint, juste) tel que Schneerson, dont l'âme est plus proche de Dieu que celle d'un homme ordinaire. Ils considèrent ainsi que leur dernier rabbin n'est pas mort, mais reste vivant d'une façon imperceptible aux humains ordinaires, et qu'il se manifestera de nouveau pour proclamer son messianisme. (voir Mashiah Akhshav, volume IV, 1996 de Rabbi Levi Yitzchack Ginsberg, de la yeshiva Kfar Chabad). Beaucoup refusent ainsi de faire suivre son nom de la marque habituelle de respect aux défunts (zt"l pour Zecher Tzaddik Livrocho, "que la mémoire du juste serve de bénédiction").

[modifier] Références

  • Dalfin, Chaim. Attack on Lubavitch: A Response, Jewish Enrichment Press, février 2002 (ISBN 1880880660)
  • Fishkoff, Sue. The Rebbe's Army: Inside the World of Chabad-Lubavitch, Schocken, 2003 (ISBN 0805241892)
  • Hoffman, Edward. Despite All Odds: The Story of Lubavitch. Simon & Schuster, 1991 (ISBN 0671677039)
  • Mindel, Nissan. The philosophy of Chabad. Chabad Research Center, 1973 (ASIN B00070MRV8)
  • Pavzener, Avraham. Al HaTzadikim (Hebrew). Kfar Chabad. 1991
  • Riemer, Jack. Will the Rebbe Return?. Moment Magazine février 2002.
  • Schneerson, Menachem Mendel. On the Essence of Chasidus: A Chasidic Discourse by Rabbi Menachem Mendel Schneerson of Chabad-Lubavitch. Merkos L'Inyonei Chinuch, 2003 (ISBN 0826604668)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes