Histoire de la République du Congo

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Cet article résume l’histoire de l’actuelle République du Congo de 1880 à aujourd’hui. Ce pays a acquis son indépendance en août 1960. Ses autres noms à l’époque antérieuire coloniale ont été Congo français puis territoire du Moyen-Congo (pour le distinguer de l’État indépendant du Congo devenu Congo belge avant 1960).

La République du Congo actuelle (initialement connue comme République congolaise de 1965 à 1965 est un pays d'Afrique centrale. Elle est parfois appelé Congo-Brazzaville pour éviter de la confondre avec la République démocratique du Congo (aussi souvent désignée Congo-Kinshasa). La République du Congo a aussi été connue sous le nom de République populaire du Congo de 1969 à 1992 avant de reprendre son nom.

Sommaire

[modifier] La colonisation française de 1880 à 1959

La colonisation française, qui est légitimée après la Conférence de Berlin en 1885, débute réellement en 1880, date de l'expédition de Savorgnan de Brazza en ce territoire. Il y rencontre le Mokoko (déformé par l'usage français en Makoko) du nom d'Ilo, un chef exerçant son autorité en réalité seulement religieuse sur des chefs de terres autour de l'Alima et du Fleuve Congo. Savorgnan de Brazza l'affluble du titre de roi, en lui faisant engager par sa signature le destin de l'ensemble de l'actuel Congo. En octobre 1880 le colonisateur français crée Brazzaville sur le site de Mfoa sur les rives du fleuve Congo. Au fur et à mesure de l'expansion coloniale, la France dépêche des émissaires pour obtenir des traités similaires avec les autres chefs de terre du territoire. Tous affaiblis par 5 siècles d'esclavages, leur pouvoir ne dépassant guère quelques villages alentours, ils cèdent, de la rive droite du fleuve Congo, jusqu'aux côtes atlantiques, englobant l'actuel Gabon.

En 1903, le Congo Français devient territoire du Moyen-Congo.

En 1910 le Moyen-Congo, fait partie de l'ensemble de colonies du gouvernement général de l'Afrique Equatoriale Française (AEF), avec l' Oubangui-Chari, actuel Centrafrique et Tchad. Avec pour siège capitale. À partir de ces années, le territoire du Moyen-Congo est livré aux compagnies concessionnaires, exploitant notamment le caoutchouc, le bois et d'autres produits tropicaux. Carte blanche leur est laissée par la France, laissant se généraliser le travail forcée et les humiliations les plus abominables, suscitant un grand émoi plus tard en France, lorsque par voie de presse l'opinion en est informée. Une commission d'enquête est mise en place, mais elle ne publie jamais ses conclusions. Les compagnies concessionnaires qui sont à l'origine de cette exploitation sont, pour les plus importantes : la S.C.K.N. Société concessionnaire du Kouilou-Niari, la C.C.S.O. Compagnie Concessionnaire de la Sangha-Oubangui, la C.F.A.O. Comptoirs Français de l'Afrique Occidentale, la SHO-Congo Société de Haut-Ogoué et du Congo...

En 1911 une première mission hydrographique à partir du Gabon, dirigée par le lieutenant de vaisseau Audoin, est lancée, pour le tracé d'un chemin de fer en Afrique centrale, de Brazzaville, et qui arriverait à Libreville.

Ce chemin doit permettre l'évacuation des matières premières des territoires de l'A.E.F. sans trop de difficultés. Une autre possibilité de tracé est évoquée par le détracteur de l'arrivée à Libreville, deux arguments à leur avantage, tracé long, et manque d'eaux profondes à Libreville. Le tracé au sud offre la possibilité de deux baies en eaux profondes et d'être le plus court possible. Il ne reste qu'à choisir entre Punta Negra et pointe indienne. Le 13 juillet 1914, est signé le décret autorisant la construction du chemin de fer et de ses deux ports Brazzaville sur le fleuve et Punta Negra sur la mer. Le site de Punta Negra est choisi pour le port en mer.

En 1921, est donné le premier coup de pioche des travaux de la construction du chemin de fer et de ses ports par le gouverneur général Victor Augagneur.

En 1922, compte tenu du choix du site de Punta Negra, de la nature des transports et des considérations de conquêtes coloniales, le décret créant la ville de Pointe-Noire est finalement signé le 22 mai.

A partir des années 1950, et ce jusqu'en 1959, Pointe-Noire devient capitale du Moyen-Congo, et abrite le siège du gouverneur, du chef du territoire et de l'assemblée territoriale et des services administratifs.

En 1958, précisément en novembre 1958, à la suite de la loi cadre de Gaston Defferre de 1956, le territoire du Moyen-Congo devient la république autonome du Congo, et non indépendante.

En 1959, le 21 novembre, ont lieu les premières élections législatives, à la suite d'événements que l'on peut qualifier de rocambolesques et de dramatiques en même temps, l'abbé Fulbert Youlou est élu premier ministre de la république du Congo, battant de ce fait, Monsieur Jean-Félix Tchicaya, le premier et unique député congolais à l'assemblée française dès 1946.

Suite aux incidents ayant émaillés les élections législatives, les députés de l'UDDIA, étant restés seuls dans la salle décident du vote de l'acte constitutionnel, dans la même nuit, transfèrent sans débat et consultation la capitale du Congo à Brazzaville, lieu plus rassurant pour les fameux vainqueurs de ces élections. Pointe-Noire cessant de ce fait d'être la capitale du Congo.

[modifier] Le Congo de 1960 à 1992

Le 15 août 1960, le Congo va accéder à l'indépendance comme la plupart des pays colonisés de l'Afrique noire sous domination française en Afrique, d’abord sous le nom officiel de « République congolaise » jusqu’en 1965 (pour la distinguer de la première « République du Congo », ex-Congo belge devenu indépendant peu avant la même année). Depuis cette période de confusion, les deux pays seront informellement mais couramment désignés avec le nom de leurs capitales respectives (Congo-Brazzaville pour l’ancien Congo français au nord-ouest du fleuve, et Congo-Kinshasa pour l’ancien Congo belge), d’autant que la question du nom des deux pays a changé plusieurs fois.

De 1960 à 1963, l'abbé Fulbert Youlou, premier ministre, devient logiquement sans élection, Premier président du Congo. Il restera à ce poste jusqu'en 1963.

En août 1963, au cours des événements des treize, quatorze et quinze du même mois, l'abbé Youlou est contraint de démissionner sous la pression des syndicalistes et de son lâchage par De gaulle.

De 1963 à 1968, Monsieur Massamba Débat Alphonse remplace l'abbé Youlou à la tête de l'État. celui-ci, avec son équipe gouvernementale, formée pour la plupart dans les écoles occidentales, vont se rapprocher de la chine communiste en matière de politique internationale, et iront jusqu'à adopter l'option socialiste. Pour des raisons de contradictions d'opinions et de querelles d'idéologies, le président Massamba Debat va parler de socialisme bantou, et d'un parti unique, enterrant de ce fait la gestion du pouvoir par les élections.

Malgré l'option dite socialiste du régime, aucun intérêt et structure, coloniaux ne seront remis en cause. La politique économique voudra privilégier les sociétés d'État en matières d'équipement (logement etc.) et les sociétés mixtes. le secteur privé étant toujours très puissant par le biais des sociétés minières CPC (compagnie des potasses du Congo) ELF Congo dans le secteur du pétrole et l'exploitation du bois qui représente la première ressource budgétaire.

En 1965, retour de Brazzavillois expulsés de Kinshasa par le gouvernement de Moïse Tshombe.

À cette date, la voisine « République du Congo » (à Kinshasa) devient la première « République démocratique du Congo » par décision présidentielle (dans une quête de légitimité et « d’authenticité »), et la « République congolaise » (ex-congo français au nord-ouest du fleuve Congo) gardera pour elle le nom de « République du Congo » ce qui ajoutera à la confusion entre les deux pays, et entérinera pour longtemps la désignation informelle de « Congo-Brazaville »

En 1968, à la suite d'un mouvement de quelques éléments de l'armée, mouvement dit insurrectionnel, Monsieur Massamba Debat est contraint de donner sa démission.

Le 31 décembre 1969, le capitaine Ngouabi (Marien) devient président du Congo, celui-ci réaffirmant l'option socialiste du pays. le Congo connaît sa deuxième république: république populaire. L'administration va être centralisée à Brazzaville et par le parti, "le parti dirige l'État" est le slogan à la mode.

En 1969, la République du Congo devient « République populaire du Congo » pour mieux se distinguer de la voisine République démocratique du Congo.

Malgré son indépendance et l'option socialiste, le Congo restera un pays à économie dépendant de l'extérieur, son économie sera celle des exportations des matières premières brutes ( bois, potasses, pétrole, fer, etc.).

En 1971, la première République démocratique du Congo devient Zaïre. L’ancienne désignation informelle « Congo-Brazzaville » disparaîtra temporairement, et le nom Congo seul désignera le pays au nord-ouest du fleuve, que la rive droite au centre du fleuve rebaptisé Zaïre par son voisi, ainsi que la rive gauche au sud du fleuve près de son embouchure à la frontière zaïro-angolaise.

Le 18 mars 1977, le président Marien Ngouabi est assassiné dans sa résidence de l'État Major.

Le 5 avril 1977, le colonel Joachim Yombi Opango, devient président de la république, et ce jusqu'en Février 1979.

Le 5 février 1979, le colonel Denis Sassou Nguesso, prend le pouvoir. Il restera au pouvoir jusqu'en Août 1992. D'une manière générale, les successeurs de Ngouabi n'auront pas changé la façon de gère les affaires de l'État, c'est-à-dire pouvoir monopartite, laxiste, et centralisateur à toute échelle, de toute l'activité politique et administrative.

En 1991, à la suite d'une conférence nationale, et malgré quelques errements, le Congo adopte une constitution (Mars 1992) de type semi-présidentiel avec élections des responsables par les administrés. Cette nouvelle constitution reconnaît une autonomie de gestion et de patrimoine aux collectivités locales.

En 1992, la République populaire du Congo redevient « République du Congo », la question de distinction avec le Zaïre voisin n’étant plus pertinente non plus.

La désignation informelle du pays « Congo-Brazzaville » est cependant réapparue en 1997 lorsque le Zaïre voisin a repris aussi officiellement son ancien nom de « République démocratique du Congo » à la fin du régime de Mobutu, causant des disputes diplomatiques entre les deux pays au sujet de l’appropriation du nom (pourtant légitime historiquement et géographiquement) repris par l’ex-Zaïre (qui a voulu même aussi reprendre le nom Congo sans qualificatif, une requête maintenant abandonnée).

[modifier] Le Congo de 1992 à 1997 : première et deuxième périodes de troubles

Aux législatives de juillet 1992, l'UPADS de Pascal Lissouba obtient 39 des 125 sièges de députés, suivi par le MCDDI de Bernard Kolélas avec 29 sièges puis par le PCT de Denis Sassou Nguesso avec 18 sièges. Pascal Lissouba s'allie avec le 3e homme, Sassou. Aux présidentielles du mois suivant Lissouba est élu avec plus de 60% des suffrages (16 août 1992).

Mais lors des pourparlers en vue de la constitution du gouvernement, Lissouba propose à son allié Sassou 3 ministères; entre autres l'Agriulture, le Sport. Ces postes sont jugés non seulement insuffisants mais aussi pas importants au yeux de Sassou qui somme ses trois poulains à savoir: Grégoire Lefoba, Isidore Mvouba et François Ibovi de ne pas accepter l'offre.

Malgré cette interdiction, Grégoire Lefoba fait défection et accepte le poste de ministre de l'agriculture. Sassou contrarié par son poulain est furieux; frustré par cette défection, il change de camp et s'allie à Bernard Kolélas, l'infortuné du 2e tour de l'élection présidentiel. C'est le début du bras de fer entre d'un côté le président Lissouba et de l'autre la nouvelle alliance de l'opposition sous le label URD-PCT et Apparentés. Cette nouvelle coalition majoritaire à l'Assemblée vote une motion de censure contre le gouvernement en place qui tombe. Lissouba pieds et mains liés n'a d'autres alternatives que de dissoudre l'Assemblée. Des manifestations ont lieu : 3 personnes succombent à des tirs de police.

C'est le début d'affrontements armés. Sassou fournit une aide logistique conséquente à Kolelas qui crée une milice de Ninjas (ces miliciens pour la plupart sont issus du Pool, un département du sud ; on parlera de "Ninjas de Kolélas"). Sassou de son côté continue à s'aider de la milice des Cobras du PCT. Lissouba, qui constate que l'armée refuse d'affronter les Ninjas, crée la milice des Cocoyes. En juillet 1993, les Cocoyes et les Ninjas s'affrontent dans les quartiers sud de Brazzaville (Bacongo, quartier d'origine de plusieurs habitants du Pool). C'est le premier affrontement civil. En 1994, dans un souci d'apaisement, Kolélas intègre le gouvernement, comme "opposition constructive".

En mai-juin 1994, une loi dite de décentralisation est votée, consacrant ainsi l'autonomie de gestion reconnue dans la constitution de Mars 1992. 17 juillet 1994, nouvelles élections du vingt sixième maire de la ville par les conseillers municipaux élus en Juin 1992.

Sassou est hostile au compromis d'"opposition constructive" et met à profit cette période pour préparer un coup : de 1995 à 97, il voyage beaucoup entre sa région d'origine (Oyo, au nord), le Gabon et la France. Il rencontre dans le nord de nombreux réfugiés, civils et militaires, d'origine rwandaise (dont les miliciens "Hutu Power"). Ceux-ci, arrivés avec le HCR, ont même créé leurs propres villages dans divers endroits. Sassou les prend sous sa coupe, et va les intégrer au sein de sa milice Cobra, en tant qu'instructeurs. Même les réfugiés civils rwandais sont formés aux combats. En parallèle, Sassou continue à recevoir des armes depuis plusieurs pays voisins (Franceville au Gabon, Angola). En 1997, Sassou veut entrer dans une ville du nord, Owando, sur une chaise à porteur traditionnelle réservée uniquement aux dignitaires locaux. Les villageois s'y opposent. Les Cobras, présents, ouvrent le feu et font plusieurs morts. Sur la route de Brazzaville, Sassou s'arrête à Oyo où il continue à faire massacrer les fuyants d'Owando.

Le 5 juin 1997, des militaires entourent la résidence de Sassou à Brazzaville, sur mandat d'amener du procureur d'Owando. Sassou, au prétexte de se défendre, sort un impressionnant armement (chars légers, canons) et attaque l'armée congolaise. (Des soldats français sont également blessés et un tué lors de ces affrontements contre l'armée congolaise.)

Le 15 octobre 1997 la guerre incivile du Congo voit la victoire de Monsieur Sassou Nguesso ce dernier aidé par des troupes angolaises réussit à prendre le pouvoir. le vainqueur abroge la constitution de 1992.

[modifier] Le Congo de 1997 à aujourd'hui

En 1999, dans un soucis d'apaisement, Denis Sassou annonce la réconciliation nationale. Il signe des accords avec la République démocratique du Congo et le HCR pour le retour des réfugiés qui avaient fui la guerre civile en se réfugiant à Kinshasa.

Le premier retour de familles (adultes, femmes, enfants) a lieu par la « traversée du Beach » (navette fluviale qui effectue les liaisons Brazzaville-Kinshasa), et comprend environ 1 500 personnes, sous le contrôle du HCR. Ces personnes sont interpelées dès leur arrivée à Brazzaville, acheminées par convois dans des camps, d'où on perdra toute trace. Les rumeurs parlent de personnes entassées vivantes dans des containers, soudés et jetés dans le fleuve. Seules quelques familles oseront porter plainte pour la disparition de 353 personnes. C'est l'Affaire des disparus du Beach.

En 2002 est adopté une nouvelle constitution supprimant le poste de premier ministre, renforçant les pouvoirs du président de la république. Le président est élu pour un mandat de 7 ans renouvelable une seul fois.

Toujours dans la même année a lieu l'élection du président de la république, Monsieur Sassou Nguesso a été élu.


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